Généralisation de propriétés chez l enfant et chez l adulte : usage des informations perceptives et conceptuelles - article ; n°4 ; vol.102, pg 593-618
27 pages
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Généralisation de propriétés chez l'enfant et chez l'adulte : usage des informations perceptives et conceptuelles - article ; n°4 ; vol.102, pg 593-618

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Description

L'année psychologique - Année 2002 - Volume 102 - Numéro 4 - Pages 593-618
Résumé
L'utilisation des informations perceptives et conceptuelles est étudiée ici, chez l'enfant (5 et 7 ans) et chez l'adulte, dans une tâche de généralisation de propriétés. Les participants doivent décider si la propriété d'un animal cible peut être généralisée à des animaux entretenant, ou non, avec cette cible une relation de similarité perceptive et/ou une relation contextuelle de type schématique. Les résultats révèlent un effet de la similarité perceptive à 7 ans et chez l'adulte, mais non à 5 ans. Par ailleurs, le contexte schématique semble influencer, au moins sur certains items, les généralisations effectuées par les participants les plus âgés. La question des liens entre les conduites inductives et les principes de construction des catégories est examinée à partir de ces résultats.
Mots-clés : développement, catégorisation, généralisation de propriétés.
Summary : Property generalization in children and adults : Consideration of perceptual and conceptual information.
The use of conceptual and of perceptual information was studied in children (ages 5 and 7) and adults in an property generalization task. Participants have to decide if a nonobvious property associated with a target can be generalized to comparison objects related to this target by perceptual similarity and/or a schematic relation. The results reveal an effect of similarity in 7-year-old children and in adults, but not in 5-year-old children. Moreover, it seems that the schematic relations influence the older participants' generalizations (at least on certain items). The question of the links between induction and categorization skills is examined on the basis of these results.
Key words : development, categorization, generalization of properties.
26 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2002
Nombre de lectures 53
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

S. Frutos
C. Berger
Généralisation de propriétés chez l'enfant et chez l'adulte :
usage des informations perceptives et conceptuelles
In: L'année psychologique. 2002 vol. 102, n°4. pp. 593-618.
Résumé
L'utilisation des informations perceptives et conceptuelles est étudiée ici, chez l'enfant (5 et 7 ans) et chez l'adulte, dans une
tâche de généralisation de propriétés. Les participants doivent décider si la propriété d'un animal cible peut être généralisée à
des animaux entretenant, ou non, avec cette cible une relation de similarité perceptive et/ou une relation contextuelle de type
schématique. Les résultats révèlent un effet de la similarité perceptive à 7 ans et chez l'adulte, mais non à 5 ans. Par ailleurs, le
contexte schématique semble influencer, au moins sur certains items, les généralisations effectuées par les participants les plus
âgés. La question des liens entre les conduites inductives et les principes de construction des catégories est examinée à partir
de ces résultats.
Mots-clés : développement, catégorisation, généralisation de propriétés.
Abstract
Summary : Property generalization in children and adults : Consideration of perceptual and conceptual information.
The use of conceptual and of perceptual information was studied in children (ages 5 and 7) and adults in an property
generalization task. Participants have to decide if a nonobvious property associated with a target can be generalized to
comparison objects related to this target by perceptual similarity and/or a schematic relation. The results reveal an effect of
similarity in 7-year-old children and in adults, but not in 5-year-old children. Moreover, it seems that the schematic relations
influence the older participants' generalizations (at least on certain items). The question of the links between induction and
categorization skills is examined on the basis of these results.
Key words : development, categorization, generalization of properties.
Citer ce document / Cite this document :
Frutos S., Berger C. Généralisation de propriétés chez l'enfant et chez l'adulte : usage des informations perceptives et
conceptuelles. In: L'année psychologique. 2002 vol. 102, n°4. pp. 593-618.
doi : 10.3406/psy.2002.29609
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_2002_num_102_4_29609L'Année psychologique, 2002, 102, 593-618
MÉMOIRES ORIGINAUX
Laboratoire de Psychologie expérimentale
Université de Savoie,
CNRS UMR 51051
GENERALISATION DE PROPRIETES
CHEZ L'ENFANT ET CHEZ L'ADULTE :
USAGE DES INFORMATIONS
PERCEPTIVES ET CONCEPTUELLES
Sophie FRUTOS et Carole BERGER2
SUMMARY : Property generalization in children and adults : Consideration
of perceptual and conceptual information.
The use of conceptual and of perceptual information was studied in
children (ages 5 and 7) and adults in an property generalization task.
Participants have to decide if a nonobvious associated with a target
can be generalized to comparison objects related to this target by perceptual
similarity and/or a schematic relation. The results reveal an effect of similarity
in 7-year-old children and in adults, but not in 5-year-old children. Moreover,
it seems that the relations influence the older participants'
generalizations (at least on certain items) . The question of the links between
induction and categorization skills is examined on the basis of these results.
Key words : development, categorization, generalization of properties.
Face à la richesse des informations émanant de notre envi
ronnement, nous utilisons une conduite adaptative fondament
ale qui est la catégorisation. Elle nous permet de traiter de
1. Département de Psychologie, Domaine Jacob Bellecombette, BP 1104,
73011 Chambéry Cedex.
2. E-mail : sophie.frutos@univ-savoie.fr. 594 Sophie Frutos et Carole Berger
façon équivalente des objets perçus comme différents et par
conséquent de réduire la complexité de l'environnement en
l'organisant. Soulignons que l'intérêt de la construction des
catégories tient essentiellement à leur utilisation potentielle.
Nous sommes fréquemment amenés à généraliser des propriétés
applicables à certains éléments vers d'autres éléments de même
catégorie. Par exemple, le fait d'identifier qu'un oiseau particul
ier a des plumes ou un bec pointu, le fait d'apprendre qu'il se
nourrit ou que son sang circule d'une certaine façon peuvent
nous conduire à attribuer ces propriétés à l'ensemble des
oiseaux. Ce type de raisonnement visant à se baser sur les caté
gories afin de généraliser des informations sur de nouveaux
exemplaires correspond à la généralisation de propriétés. Mis en
évidence dès l'âge de 2 ans V2 (Gelman et Coley, 1990), il repré
sente un outil très puissant pour comprendre l'environnement et
l'organiser. En effet, il s'avère inutile d'apprendre systématique
ment toutes les propriétés caractéristiques des objets nouvellerencontrés puisqu'un certain nombre de ces propriétés
peut être inféré sur la base de connaissances catégorielles
acquises antérieurement.
La généralisation de propriétés permet donc d'étendre les
limites du savoir au-delà de l'observation directe. Elle se diffé
rencie de la catégorisation puisqu'il s'agit, non plus de regrouper
des objets plus ou moins semblables au sein d'un même
ensemble, mais d'étendre certaines caractéristiques, perçues ou
apprises, d'objets connus, à de nouveaux objets. Les inferences
se font donc sur la base des catégories disponibles, d'où les liens
étroits existant entre la catégorisation et la généralisation de
propriétés. La recherche présentée ici repose sur l'hypothèse que
les conduites de généralisation, renvoyant à l'utilisation des
catégories, pourraient être subordonnées aux principes de cons
truction des catégories. Nous commencerons donc par rappeler
les principes de construction des catégories. Nous traiterons
ensuite de la généralisation de propriétés, en soulignant les limi
tes des hypothèses et approches proposées. Nous examinerons
enfin en quoi le problème de la généralisation de propriétés peut
être éclairé par nos connaissances relatives à l'élaboration des
représentations catégorielles. Généralisation de propriétés chez l'enfant et chez l'adulte 595
CONSTRUCTION DES CATEGORIES :
USAGE DES LIENS PERCEPTIFS
ET SCHÉMATIQUES
Suite aux travaux de Piaget et Inhelder (1959) décrivant le
développement de la catégorisation en termes de structuration
logique, des chercheurs adoptent une perspective écologique en
étudiant le problème en référence à la structure du monde réel.
Certains modèles mettent alors en avant le rôle essentiel des
informations perceptives, en particulier celles relatives aux
aspects de forme globale, lors de la construction des catégories.
Ainsi, selon le modèle de la prototypicalité (Rosch, Mervis,
Gray, Johnson et Boyes-Braem, 1976), la catégorisation refléte
rait la structure corrélationnelle du monde réel. L'individu
serait donc amené à détecter les cooccurrences existant dans
son environnement. Ces cooccurrences seraient plus facilement
détectées sur les catégories dites « de niveau de base » (e.g.,
catégories des « pommes »), incluant des éléments fortement
similaires et possédant beaucoup d'attributs en commun. Ces seraient alors prédominantes chez les jeunes enfants,
par comparaison aux catégories sous-ordonnées (i.e., moins
inclusives) ou sur-ordonnées (i.e., plus inclusives) (Horton et
Markman, 1980 ; Mervis et Crisafi, 1982). Au niveau sous-
ordonné, la catégorisation poserait à l'enfant un problème de
différenciation catégorielle, puisque les éléments d'une catégorie
sont perceptivement peu différents de ceux des catégories alter
natives (par exemple, peu de différences de forme entre deux
variétés de pommes). Au niveau sur-ordonné, les difficultés
seraient dues à ce que les éléments d'une même catégorie (par
exemple, catégorie des fruits) sont perceptivement éloignés les
uns des autres.
D'autres modèles (Nelson, 1985, 1986) relient

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