Généralités - compte-rendu ; n°1 ; vol.83, pg 259-266
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L'année psychologique - Année 1983 - Volume 83 - Numéro 1 - Pages 259-266
8 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1983
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Langue Français

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Généralités
In: L'année psychologique. 1983 vol. 83, n°1. pp. 259-266.
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Généralités. In: L'année psychologique. 1983 vol. 83, n°1. pp. 259-266.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1983_num_83_1_28462i; Année Psychologique, 1983, S3, 259-32">
ANALYSES BIBLIOGRAPHIQUES
GÉNÉRALITÉS
Fraisse (P.) (sous la direction de). — Psychologie de demain, Paris,
Presses Universitaires de France, 1982, 344 p., coll. « Le psycho
logue », n° 83.
Dans son avant-propos au livre qu'il a conçu et dont il a dirigé la
réalisation, P. Fraisse indique clairement le but de son entreprise :
« II faut avancer vers l'avenir les yeux ouverts », ce qui veut dire saisir
dans le présent les lignes de force du développement de notre discipline,
créer les possibilités d'une évolution plus lucide et davantage maîtrisée.
Il en perçoit aussi le risque : « Rien n'est plus nécessaire que la prospect
ive et rien n'est plus difficile. » Comment, en effet, ne pas se contenter
de raconter le passé en croyant cerner l'avenir, comment trier, dans les
changements du moment, les fluctuations non significatives et les
mutations qui remodèleront demain le visage de la psychologie ?
Cette entreprise risquée aboutit à une incontestable réussite.
P. Fraisse s'est assuré le concours d'une douzaine de psychologues
français parmi les plus représentatifs, qui ont chacun rédigé un chapitre,
et celui de quelques étrangers bien connus pour leur sympathie vis-à-vis
de notre culture (J. Bruner, M. Rosenzweig, H. Tajfel). Tous les champs
de la psychologie sont abordés. L'essentiel des réflexions porte, comme
il est naturel, sur l'évolution de la psychologie comme discipline scienti
fique, la difficulté à définir un niveau d'analyse qui lui soit spécifique,
l'intérêt et les dangers des métissages méthodologiques, la position
cruciale des études sur le développement, la résistance parfois mal
assurée aux séductions idéologiques, la portée réelle de la formalisation
et les difficultés de la traduction au niveau des modèles, la néces
saire prise en compte des interactions et la rareté des outils qui per- 260 Analyses bibliographiques
mettent de le faire, pour ne citer que quelques-uns des thèmes abordés.
Ce serait, toutefois, donner de ce livre polymorphe une image
incomplète que de ne pas signaler la présence constante, au fil des pages,
de problèmes qui traversent la communauté des psychologues et nour
rissent leurs contradictions. Le premier, dont les français
ont peut-être tendance à majorer l'importance, pour des motifs qui
relèvent de l'histoire comme de certains traits de leur culture, est celui
de l'unité de la discipline. Unité toujours difficile entre la psychologie
à laquelle on adhère et « l'autre », perçue comme à la fois
incertaine et menaçante. Contradiction peut-être entre cette affirmation
renouvelée de l'unité et les pratiques quotidiennes dans l'exercice du
métier de chercheur, d'enseignant, de praticien. Une seconde interro
gation vise le profil du psychologue de demain, de celui dont on s'accorde
à dire que le rôle social est potentiellement inscrit dans la demande en
formation, si forte depuis deux décennies, mais dont les traits demeurent
flous. C'est sur la définition de ce profil que les paris sont les plus
hétérogènes.
S'il a fait appel à des psychologues reconnus, P. Fraisse s'est égal
ement adressé à de jeunes universitaires auxquels il a adressé un ques
tionnaire. Une bonne vingtaine ont répondu, brièvement en général.
Il n'apparaît guère de coupure de générations entre les anciens et les
nouveaux.
Voici donc une réflexion sur la psychologie de demain qui tranche
heureusement sur l'image que les médias, même sous leurs formes
apparemment les plus respectables, donnent de notre discipline. Une
réflexion qu'il faudrait faire partager au plus grand nombre. Mais
comment nous y prendre ?
G. Noizet.
Kendler (H. H.). — Psychology : a science in conflict, Oxford,
Oxford University Press, 1981, 390 p.
Elève de Spence, connu pour ses travaux sur l'apprentissage, l'auteur
affirme ses préoccupations épistémologiques et surtout méthodologiques :
il se propose d'analyser la psychologie telle qu'elle est et non telle qu'elle
devrait être et, fidèle à son néo-behaviorisme, tente de se débarrasser
de tout a priori philosophique pour ne se préoccuper que des faits.
La psychologie est pour lui une discipline multiple dont la diversité
provient en particulier de la réponse aux trois questions qui sont succes
sivement et longuement analysées dans ce livre : quel est l'objet de la
psychologie, l'esprit ou le comportement ? Quel est le critère de compré
hension des événements psychologiques (l'analyse de cette question
est entre autres l'occasion d'une critique des travaux de Kuhn et
Lakatos) ? Quels sont les principes éthiques qui sous-tendent l'appli
cation du savoir psychologique ? En prenant l'exemple de la socio- Généralités 261
biologie et celui des tests d'intelligence, l'auteur nous mène sans
surprise à une conclusion ambiguë : le psychologue peut aider à fonder
des choix politiques mais non les déterminer.
Cet ouvrage décidément peu original s'achève par quelques prédic
tions sur l'avenir de la psychologie : les recherches neuro-physiologiques
se développeront ainsi que la psychologie génétique et la psychologie
comparée ; rien ne laisse entrevoir la résolution du conflit entre empi
risme et rationalisme ; en ce qui concerne le paradigme d'inform ation
processing enfin, on ne peut pas prévoir ce que l'avenir lui réserve tant
il manque à résoudre les problèmes qu'il soulève.
Au total, un livre assez peu stimulant probablement parce que le
souci de neutralité de l'auteur le conduit à occulter la réalité des conflits
qu'il prétend révéler.
F. Parot.
Luria (A. R.). — ■ Language and cognition, New York, Wiley, 1981,
264 p.
Un ouvrage qui rassemble l'ensemble des écrits de Luria relatifs
aux rapports du langage et de la cognition ne peut qu'être de première
importance. L'introduction de Wertsh, en forme de guide du lecteur à
travers l'œuvre et ses connotations, l'est aussi.
Seize chapitres couvrent les champs d'intérêt à la fois théoriques,
expérimentaux et pratiques de Luria. Les fondements épistémologiques
de ses travaux sont décrits dans le chapitre 15, qui traite de la « méthode
comparative-évolutive », dont l'éditeur souligne la comparabilité avec
les formes d'explication génétique. Il est bien vrai que cette dernière
guide la pensée de Luria, mais elle n'est jamais dissociée des effets des
changements historiques et sociaux.
Les études génétiques sont nombreuses dans cet ensemble. On peut
suivre Wertsh dans sa proposition de différencier, chez Luria, ce qui
relève de l'ontogenèse au sens habituel du terme (le chapitre 3, par
exemple, est consacré au développement de la signification des mots
et en particulier à celui de la fonction referentielle) de ce qui relève de la
« microgenèse », terme que Luria lui-même n'utilise pas. Il s'agit alors
d'une étude très fine, très précise, de la production d'un acte de langage,
étude qui porte sur des durées de l'ordre de la fraction de seconde. C'est
ce processus conduisant à l'émission verbale (chap. 10) ou à la compréhens
ion (chap. 12) qui est alors analysé.
Les fondements du matérialisme marxiste (mais aussi des observat
ions et expérimentations) font rechercher à l'auteur les explications de
la constitution et du fonctionnement du langage dans l'activité nerveuse
supérieure. Plusieurs chapitres, consacrés aux aspects pathologiques
résultant de lésions corticales (y compris les lésions du lobe frontal),
en font foi. L'activité cognitive et langagière elle-même est liée au milieu
■ 262 Analyses bibliographiques
historico-culturel. « L'ontogenèse de l'activité volontaire commence
avec l'acte pratique que l'enfant produit en réponse à

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