Gestion du risque social : la Banque mondiale et la protection sociale dans un monde en voie de mondialisation - article ; n°175 ; vol.44, pg 501-526
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Tiers-Monde - Année 2003 - Volume 44 - Numéro 175 - Pages 501-526
Robert Holzmann, Lynne Sherburne-Benz and Emil Tesliuc — Management of social risk : the World Bank and social protection in a world of globalisation
Social protection is back on the development agenda. Long-time dismissed as ineffective, expensive or even detrimental to development in third-world countries, there is now an increasing understanding that assisting individuals, households and communities in dealing with diverse risks is needed for accelerated poverty reduction and sustained economic and social development. The paper outlines the development aspect of social protection, presents briefly the social risk management concept and its operationalization in risk and vulnerability evaluations, explains the focus on vulnerable groups (such as children and disabled), and briefly reviews traditional programs such as labor market and pensions through the srm lens.
26 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 2003
Nombre de lectures 17
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Robert Holzmann
Lynne Sherburne-Benz
Emil Tesliuc
Gestion du risque social : la Banque mondiale et la protection
sociale dans un monde en voie de mondialisation
In: Tiers-Monde. 2003, tome 44 n°175. pp. 501-526.
Abstract
Robert Holzmann, Lynne Sherburne-Benz and Emil Tesliuc — Management of social risk : the World Bank and social protection
in a world of globalisation
Social protection is back on the development agenda. Long-time dismissed as ineffective, expensive or even detrimental to
development in third-world countries, there is now an increasing understanding that assisting individuals, households and
communities in dealing with diverse risks is needed for accelerated poverty reduction and sustained economic and social
development. The paper outlines the development aspect of social protection, presents briefly the social risk management
concept and its operationalization in risk and vulnerability evaluations, explains the focus on vulnerable groups (such as children
and disabled), and briefly reviews traditional programs such as labor market and pensions through the srm lens.
Citer ce document / Cite this document :
Holzmann Robert, Sherburne-Benz Lynne, Tesliuc Emil. Gestion du risque social : la Banque mondiale et la protection sociale
dans un monde en voie de mondialisation. In: Tiers-Monde. 2003, tome 44 n°175. pp. 501-526.
doi : 10.3406/tiers.2003.5406
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_1293-8882_2003_num_44_175_5406GESTION DU RISQUE SOCIAL:
LA BANQUE MONDIALE
ET LA PROTECTION SOCIALE
DANS UN MONDE EN VOIE
DE MONDIALISATION
par Robert Holzmann, Lynne Sherburne-Benz
et Emil Tesliuc1
La protection sociale remonte dans l'échelle des priorités du dévelop
pement après avoir longtemps été considérée comme inefficace, chère et
nuisible à la croissance. Un consensus apparaît aujourd'hui sur la nécess
ité d'aider les individus, les ménages et les collectivités à gérer certains
risques. Cet article présente le concept de gestion du risque social et son
utilisation dans l'évaluation des risques et de la vulnérabilité. Il met
l'accent sur les groupes vulnérables (enfants ou invalides par ex.), et
passe en revue les programmes traditionnels, tels que les interventions
sur le marché du travail et les pensions de retraite à travers le prisme de
la gestion du risque social.
La protection sociale remonte dans l'échelle de priorité du dévelop
pement. Elle a longtemps été écartée des préoccupations international
es parce qu'elle était considérée comme inefficace, chère et même nui
sible à la croissance des pays en développement. Un consensus se fait
jour sur le fait qu'afin d'accélérer la réduction de la pauvreté et de
maintenir un développement économique et social durable, il est
nécessaire d'aider les individus, les ménages et les collectivités à gérer
certains risques. Mais afin d'être efficace dans le contexte d'un pays en
développement, c'est-à-dire de fournir la sécurité requise à moindres
coûts, il faut procéder à un réexamen des programmes et des outils
1. Banque mondiale, Département de la Protection sociale.
Reme Tiers Monde, t. XLIV, n° 175, juillet-septembre 2003 502 Robert Holzmann, Lynne Sherburne-Benz, Emil Tesliuc
traditionnels car, dans beaucoup de cas, la simple reproduction des
programmes mis en place et financés par l'État dans les pays riches ne
fera pas l'affaire. Il y faut une approche beaucoup plus globale que
celle de la protection sociale dans sa définition classique, qui place de
nombreux risques nouveaux au cœur du problème, en proposant de instruments permettant de faire face à des risques
divers. C'est là l'objectif de l'approche par la gestion du risque social
et de son application aux pays en développement.
Cet article présente les grandes lignes de la protection sociale telle
qu'elle est envisagée par la Banque mondiale dans un monde en voie
de mondialisation, en mettant l'accent sur les pays à faibles revenus
au sein desquels la vaste majorité de la population vit en dehors du
secteur formel, la plupart vivant au-dessous du seuil de pauvreté,
lequel reste mal défini. Cet article commence par replacer le rôle de
la protection sociale et de la gestion du risque social au cœur du
débat actuel sur le développement et sur les évolutions qui sont appa
rues depuis une dizaine d'années (section 1). Le fait d'avoir mis
l'accent sur la pauvreté dans ce débat a permis de mieux comprendre
la dynamique de la pauvreté. Il est aujourd'hui admis que l'instabilité
est grande à l'entrée comme au sortir de la pauvreté et qu'il est donc
peut-être moins efficace de concentrer les efforts sur les pauvres (en
aval), que de travailler sur les vulnérables (en amont) (section 2).
Focaliser l'analyse sur la vulnérabilité est également l'approche pro
posée pour le passage à la phase opérationnelle de la gestion du
risque social. Dans cet objectif, des évaluations des risques et de la
vulnérabilité sont effectuées dans certains pays en développement
(section 3). L'approche par la gestion du risque social qui propose
d'étudier les groupes (très) vulnérables, serait une méthode plus pro
metteuse pour réduire la vulnérabilité et la pauvreté dans les pays
disposant d'outils incomplets de gestion des risques (section 4). Pour
terminer, cette nouvelle approche permet de passer en revue les pro
grammes traditionnels de protection sociale en mettant brièvement
l'accent sur deux d'entre eux, les interventions sur le marché du tra
vail et les dispositifs de retraites1.
1. Voir le site de la Banque mondiale sur la protection sociale (http ://wwwl.world-
bank.org/sp), et en particulier celui sur la gestion des risques sociaux (http ://wbwebapps5/wwwext-
web/sp/risk_management/). Gestion du risque social 503
1. L'ÉVOLUTION DU RÔLE DE LA PROTECTION SOCIALE
DANS LE DÉBAT SUR LE DÉVELOPPEMENT
Globalement comprise comme un ensemble de dispositifs publics
destinés à fournir à la population une garantie de revenus, la protec
tion sociale n'a jamais été placée au cœur du débat sur le développe
ment. Celui-ci a beaucoup évolué au fil du temps, l'accent étant mis
tour à tour sur les biens d'équipement (barrages et routes, par ex.) ou
sur les biens immatériels (l'éducation ou les institutions, par ex). Mais
la protection sociale n'a jamais été considérée comme un élément
important ; au mieux, elle était annexe au débat. La plupart des éco
nomistes considéraient que la protection sociale, du type des assuran
ces sociales telles que les connaissent les pays de l'OCDE, serait un luxe
pour les pays en développement, et qu'elle pouvait même se révéler
nuisible. Pour la plupart d'entre eux, les aides ciblées constituent une
perte d'efficacité au profit de l'équité (Ravallion, 2003). D'une manière
générale, si de nombreux arguments pouvaient être avancés en faveur
de la protection sociale, ne serait-ce que la réduction des chiffres de la
pauvreté grâce à une redistribution entre riches et pauvres, peu de voix
se sont élevées avant ces derniers temps en faveur d'une protection
sociale considérée comme facteur de développement, c'est-à-dire de
l'amélioration des indicateurs du développement économique et
humain.
Au cours des années 1990, divers événements ont modifié cette per
ception de façon radicale et une nouvelle approche de la protection
sociale est venue occuper le centre de la scène. Elle est devenue un
ingrédient capital des deux piliers jumeaux du développement que sont
aujourd'hui l'innovation et Y empowerment1 (Stern, 2003). Au niveau
des politiques de développement, cette réorientation a été déclenchée
par la crise en Asie de l'Est et par la nécessité de s'attaquer au pro
blème de l'impact de la mondialisation. Au niveau théorique, les
grès effectués dans la compréhension de la dynamique de la pauvreté
grâce à l'amélioration du recueil des données et un réexamen des poli
tiques de la pauvreté ont œuvré dans le sens d'une révision concept
uelle. Celle-ci a entraîné la définition d'un nouveau cadre théo
rique - celui de la gestion des risques sociaux. Tandis qu'il était mis au
1. Le terme très employé de empower

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