Grandes enquêtes en recherche pénale et difficultés de réalisation : Réflexions complémentaires à propos des enquêtes de victimisation - article ; n°3 ; vol.6, pg 281-308
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Grandes enquêtes en recherche pénale et difficultés de réalisation : Réflexions complémentaires à propos des enquêtes de victimisation - article ; n°3 ; vol.6, pg 281-308

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Déviance et société - Année 1982 - Volume 6 - Numéro 3 - Pages 281-308
Cet article expose les problèmes méthodologiques liés aux enquêtes de victimisation. L'auteur traite systématiquement les difficultés rencontrées par les responsables de ces enquêtes et par ceux qui les exécutent, difficultés dont ils sont souvent conscients et parfois inconscients. De ces interrogations quant à la démarche suivie par le chercheurs découle une critique des résultats de ce type de recherche.
This article shows the methodological problems concerning the victimization research. The author handles systematicly the difficulties encountred by the researchers responsible for this research and by those who execute them, difficulties of which they are often conscious and some times unconscious. From these questions about the procedure followed by the researchers derives a critical overview of the results of this type of research.
Dit artikel geeft een overzicht van de methodologische problemen met betrekking tot het slachtoffer-onderzoek. Schrijver behandelt systematisch de moeilijkheden welke de verantwoordelijken en de uitvoerdes van zulk onderzeek ondervinden, moeilijkheden waarvan zij zich dikwijls bewust zijn en soms niet bewust. Uit deze vragen omtrent de door de onderzoekers gezette stappen vloeit een kritisch overzicht voort van de resultaten van zulk type van onderzoek.
Dieser Artikel zeigt die mit den Untersuchungen iiber Viktimisierung verbundenen methodologischen Problëme auf. Der Verfasser behandelt systematisch die Schwierigkeiten, denen die fur solche Untersuchungen Verantwortlichen oder die sie Ausfuhrenden oft bewusst und manchmal auch unbewusst begegnen. Von diesen Fragestellungen über die befolgte Forschungsmethode her unternimmt er dann eine kritische Durchleuchtung ihrer Resultate.
28 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1982
Nombre de lectures 37
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Renée Zauberman
Grandes enquêtes en recherche pénale et difficultés de
réalisation : Réflexions complémentaires à propos des enquêtes
de victimisation
In: Déviance et société. 1982 - Vol. 6 - N°3. pp. 281-308.
Résumé
Cet article expose les problèmes méthodologiques liés aux enquêtes de victimisation. L'auteur traite systématiquement les
difficultés rencontrées par les responsables de ces enquêtes et par ceux qui les exécutent, difficultés dont ils sont souvent
conscients et parfois inconscients. De ces interrogations quant à la démarche suivie par le chercheurs découle une critique des
résultats de ce type de recherche.
Abstract
This article shows the methodological problems concerning the victimization research. The author handles systematicly the
difficulties encountred by the researchers responsible for this research and by those who execute them, difficulties of which they
are often conscious and some times unconscious. From these questions about the procedure followed by the researchers derives
a critical overview of the results of this type of research.
Dit artikel geeft een overzicht van de methodologische problemen met betrekking tot het slachtoffer-onderzoek. Schrijver
behandelt systematisch de moeilijkheden welke de verantwoordelijken en de uitvoerdes van zulk onderzeek ondervinden,
moeilijkheden waarvan zij zich dikwijls bewust zijn en soms niet bewust. Uit deze vragen omtrent de door de onderzoekers
gezette stappen vloeit een kritisch overzicht voort van de resultaten van zulk type van onderzoek.
Zusammenfassung
Dieser Artikel zeigt die mit den Untersuchungen iiber Viktimisierung verbundenen methodologischen Problëme auf. Der Verfasser
behandelt systematisch die Schwierigkeiten, denen die fur solche Untersuchungen Verantwortlichen oder die sie Ausfuhrenden
oft bewusst und manchmal auch unbewusst begegnen. Von diesen Fragestellungen über die befolgte Forschungsmethode her
unternimmt er dann eine kritische Durchleuchtung ihrer Resultate.
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Zauberman Renée. Grandes enquêtes en recherche pénale et difficultés de réalisation : Réflexions complémentaires à propos
des enquêtes de victimisation. In: Déviance et société. 1982 - Vol. 6 - N°3. pp. 281-308.
doi : 10.3406/ds.1982.1119
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ds_0378-7931_1982_num_6_3_1119■
,
Déviance et Société, 1982, vol. 6, No 3, pp. 281-309
GRANDES ENQUETES EN RECHERCHE PENALE ET
DIFFICULTES DE REALISATION :
REFLEXIONS COMPLEMENTAIRES A PROPOS DES
ENQUETES DE VICTIMISATION
R. ZAUBERMAN*
On a beaucoup reproché à la sociologie pénale de ne travailler que
sur des données microscopiques, ou sur des bases de données peu fiables
car constituées à des fins autres que celles de recherche. Or, à partir du
milieu des années 60, et de la Commission Présidentielle sur le crime
aux Etats-Unis ! , la reconnaissance des déficiences des statistiques
officielles pour la connaissance du crime a été à l'origine d'un vaste
courant de recherches travaillant sur des grandes bases de données
constituées ad hoc, les enquêtes de victimisation. Mais cette nouvelle
mesure de la "criminalité" n'est pas sans poser de nouveaux problèmes.
Essentiellement, il est clair que l'on n'atteint pas plus la "criminalité
réelle commise" par ces méthodes qu'au travers des statistiques
officielles. Mais lorsqu'elles sont utilisées pour étudier les rapports des
victimes à la justice pénale, elles peuvent être d'une grande richesse. Au
moment du second souffle des enquêtes de victimisation — qui
correspond d'ailleurs à leur extension géographique en Europe de
l'Ouest — il est dès lors intéressant, dans la profusion des recherches
déjà existantes, de faire le point sur un certain nombre de questions de
méthode : à la suite du vaste panorama présenté par Ezzat Fattah lbii,
nous nous concentrerons plus particulièrement sur l'échantillonnage et
divers problèmes de "production" des données de victimisation.
I. L'échantillonnage - . . . <
1. La taille de l'échantillon
Pour la mesure de la criminalité ou pour la connaissance de tout
autre de ses aspects, les enquêtes de victimisation se sont dès l'origine
heurtées à une caractéristique incontournable : le crime est rare ; au
.* Sendee d'Etudes Pénales et Criminologiques, Paris.
281 cours de n'importe quel laps de temps raisonnablement bref, les gens ne
sont pas victimises. Qui plus est, on trouve généralement un rapport
2 a inverse entre la gravité d'une infraction et sa fréquence. Wolfgang
ajouté dans le N.C.S. * un questionnaire testant la gravité perçue des
différentes infractions parmi la population. Les plus fréquentes — celles
qui frappent plus d'une fois n'importe quel groupe de 100 personnes
aux Etats-Unis dans l'année — étaient toutes rangées au bas de l'échelle
de gravité (petits vols, violences légères). Les infractions qui se
rangeaient au sommet de l'échelle comme le viol ou l'homicide, ont
toutes des taux d'incidence inférieurs à 1 pour 10 000.
La conséquence majeure de la rareté des infractions porte sur la
taille des échantillons nécessaires à l'étude quantitative de la victimi
sation : elle doit être très importante pour que l'information qu'on y
puise soit fiable ; si les taux de victimisation sont relativement bas,
l'erreur d'échantillonnage peut conduire à des variations sensibles de
leur valeur, et rendre hasardeuses des comparaisons entre les taux de
différents groupes, les variations dues à l'échantillonnage étant plus
importantes que les réelles. Or les coûts associés à de tels
échantillons sont énormes, si on les rapporte à la quantité d'info
rmations produites.
Si aux Etats-Unis, les infractions contre la propriété sont suffisam
ment fréquentes pour que l'évaluation de leur incidence soit à peu près
fiable, il n'en est pas de même pour les infractions contre les personnes.
Le problème est plus grave dans les pays où les taux de criminalité sont
plus bas : des échantillons aléatoires de taille raisonnable et de coût
abordable n'y permettent pas de conclusions fiables sur l'incidence
"réelle" du crime ou les caractéristiques des groupes qu'il atteint. Ainsi,
en Scandinavie : un enquête sur 2 000 personnes au Danemark a révélé
84 victimes de violences ou de menaces sur une période de référence de
2 ans ; en Norvège, sur 1 500 personnes et la même période, on a
dénombré 45 victimes des mêmes faits 2blf.
En Allemagne, à Gôttingen, un échantillon de 1 170 personnes a
"produit" 49 victimes de hold ups ; de telles fréquences sont très
sensibles aux erreurs d'échantillonnage 3 .
Même aux Etats-Unis, où les enquêtes de victimisation utilisent des
échantillons énormes, on rencontre des difficultés ; alors qu'un échant
illon d'enquête ordinaire se contente d'environ 1 500 Américains, le
N.C.S. a un échantillon de 136 000 personnes (60 000 foyers) pour
l'enquête nationale, et de 22 000 (10 000 foyers) pour les
enquêtes dans les villes. Malgré cela, dans plusieurs d'entre elles, il a été
* N.C.S. : National Crime Surveys, enquête de victimisation annuelle du Département de la
Justice des Etats-Unis.
282 impossible d'obtenir des taux fiables et de faire des comparaisons
valables. Ainsi, les taux pour les viols ont été construits à Philadelphie à
partir de 29 entrevues avec des victimes de viol, à Détroit les taux de
vols à main armée à partir de 150 cas 4 .
2. La construction de l'échantillon
Difficilement appréhendable par les voies de l'échantillon parce
que rare, la victimisation l'est aussi, car elle est très inégalement répartie
dans la population : tout le monde ne porte pas le même poids de
victimisation, et les groupes "à risques" sont souvent relativement petits
et difficiles à localiser. Un des buts de l'enquête est traditionnellement
de repérer ces groupes à haut risque : contribuant fortement et de façon
disproportionnée au taux global, ils peuvent fournir des informations
substantielles, notamment sur la peur, les modifications du compor
tement engendrées par la victimisation. Mais comme ces groupes sont

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