Hausses à court terme du salaire nominal. Tension du marché du travail et mouvements des prix et du SMIG - article ; n°3 ; vol.26, pg 365-409
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Hausses à court terme du salaire nominal. Tension du marché du travail et mouvements des prix et du SMIG - article ; n°3 ; vol.26, pg 365-409

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Description

Revue économique - Année 1975 - Volume 26 - Numéro 3 - Pages 365-409
A partir des données trimestrielles de taux de salaire horaire ouvrier fournies par le ministère du Travail, cet article étudie, sur la période 1957-1973, et pour divers niveaux de qualification de la main-d'œuvre, la validité et la stabilité d'une relation de Phillips à court terme.
La recherche de la meilleure expression de la tension sur le marché du travail aboutit à une nouvelle formulation de la demande excédentaire. Le modèle fournit alors une explication globalement satisfaisante des hausses de salaire à l'aide de cette variable de tension sur le marché et des hausses des prix à la consom­mation et du SMIG. Néanmoins, la relation apparaît comme fort instable, parti­culièrement lorsque l'on oppose la période antérieure à 1968 à la période suivante ; cette instabilité porte principalement sur le terme constant de la relation, mais également sur les élasticités salaires/prix à court terme.
Short-run nominal wage increases,
tensions on the labour market and variations
of the prices and of the minimum wage
The purpose of this paper is to examine, for different categories of labour (sex and skill) the validity and the stability over time of a short-run Phillips relation for France. Quarterly data of hourly wage rates are studied over the period 1957-1973.
The research of the best expression of the tension of the labour market led up to a new formulation of the excess demand for labour. Then, the model gives a rather satisfactoty explanation of wages increases by means of this excess demand variable, and the rates of change of consumer prices and minimum wage. Nevertheless, the relation appears as very unstable, especially when comparing the ante-1968 to the post-1968 period; this unstability mainly bears upon the constant term of the relation, but also upon the short-run wages/prices elasticities.
45 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1975
Nombre de lectures 32
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Dominique Deruelle
Hausses à court terme du salaire nominal. Tension du marché
du travail et mouvements des prix et du SMIG
In: Revue économique. Volume 26, n°3, 1975. pp. 365-409.
Résumé
A partir des données trimestrielles de taux de salaire horaire ouvrier fournies par le ministère du Travail, cet article étudie, sur la
période 1957-1973, et pour divers niveaux de qualification de la main-d'œuvre, la validité et la stabilité d'une relation de Phillips à
court terme.
La recherche de la meilleure expression de la tension sur le marché du travail aboutit à une nouvelle formulation de la demande
excédentaire. Le modèle fournit alors une explication globalement satisfaisante des hausses de salaire à l'aide de cette variable
de tension sur le marché et des hausses des prix à la consom-mation et du SMIG. Néanmoins, la relation apparaît comme fort
instable, parti-culièrement lorsque l'on oppose la période antérieure à 1968 à la période suivante ; cette instabilité porte
principalement sur le terme constant de la relation, mais également sur les élasticités salaires/prix à court terme.
Abstract
Short-run nominal wage increases,
tensions on the labour market and variations
of the prices and of the minimum wage
The purpose of this paper is to examine, for different categories of labour (sex and skill) the validity and the stability over time of a
short-run Phillips relation for France. Quarterly data of hourly wage rates are studied over the period 1957-1973.
The research of the best expression of the tension of the labour market led up to a new formulation of the excess demand for
labour. Then, the model gives a rather satisfactoty explanation of wages increases by means of this excess demand variable, and
the rates of change of consumer prices and minimum wage. Nevertheless, the relation appears as very unstable, especially when
comparing the ante-1968 to the post-1968 period; this unstability mainly bears upon the constant term of the relation, but also
upon the short-run wages/prices elasticities.
Citer ce document / Cite this document :
Deruelle Dominique. Hausses à court terme du salaire nominal. Tension du marché du travail et mouvements des prix et du
SMIG. In: Revue économique. Volume 26, n°3, 1975. pp. 365-409.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1975_num_26_3_408211Hausses à court terme ! du salaire nominal
tension du marché du travail
et mouvements des prix et du SMIG
D. 'epuis la publication de l'étude de Phillips 1 qui mettait en évi
dence une relation empirique entre le chômage et la croissance des
salaires nominaux, la littérature économique a vu fleurir une profusion
d'articles destinés à la fois à examiner les fondements théoriques de
cette relation et à en discuter les implications en matière de politique
économique. L'importance du débat saute aux yeux : la relation de
Phillips peut être interprétée comme une liaison d'arbitrage entre in
flation et chômage, deux « maux » majeurs que la politique économi
que au jour le jour est censée chercher à éviter ; de même elle joue
un rôle central dans les modèles de planification capitaliste, par exemp
le le modèle physico-financier, utilisé pour le VIe Plan, où elle permet passage de l'équilibre réel (en volume) à l'équilibre en valeur :
enfin, comme l'ont montré J. Lécaillon et B. Botalla-Gambetta 2, elle
induit une liaison entre le taux de chômage et la répartition du revenu
national.
Les questions majeures portent alors sur la validité de l'interpré
tation de cette relation empirique comme traduisant des mécanismes
économiques permanents : est-il juste de passer d'une relation entre
croissance des salaires et tension du marché de l'emploi à une relation
entre inflation et chômage ? Cette relation s'impose-t-elle aux gouver
nements ou, au contraire, une politique économique adéquate (par
exemple une politique structurelle de l'emploi) permet-elle de ramener
à un niveau plus bas le point d'arbitrage entre inflation et chômage ?
1. « The Relation between Unemployment and the Rate of Change of Money Wages Rates
in The United Kingdom 1861-1957 «, Economica, nov. 1958.
2. « Inflation, répartition et chômage dans la France contemporaine », Revue économique,
mai 1973. 366 REVUE ECONOMIQUE
La relation est-elle purement conjoncturelle ou persiste-t-elle dans le
long terme ? La relation est-elle stable sur une longue période d'ob
servation ?
L'étude économétrique qui est présentée ici ne prétend pas tran
cher dans ce débat ni répondre à toutes les questions posées. Néan
moins elle pourra, pense-t-on, fournir quelques arguments aux posi
tions respectives. En effet, dans le cadre d'une recherche plus vaste
menée à l'INSEE sur la propagation des hausses de salaires, on a été
amené à estimer des relations de Phillips à court terme sur les données
agrégées par qualification et sexe résultant de l'exploitation de l'e
nquête trimestrielle du ministère du Travail 3. Menée initialement sur
la période 1957-1967, l'étude a pu être prolongée à la période 1968-
1973. Eu égard à leur volume, une partie seulement des résultats sera
présentée ici : après avoir décrit et critiqué le modèle choisi, nous
nous attacherons à préciser le rôle du marché de l'emploi et à re
chercher la formulation la plus significative de la variable traduisant
la tension de ce marché ; nous pourrons alors commenter en détail
les résultats obtenus à l'aide de cette expression ; enfin nous examine
rons la stabilité de la relation de Phillips à court terme.
A — SPECIFICATION DU MODELE
ET FORMULATION DES VARIABLES EXPLICATIVES
Le modèle utilisé peut être caractérisé comme une relation de
Phillips à court terme : outre l'incidence de la hausse des prix et de
la tension du marché de l'emploi, il devait donc rendre compte du
facteur institutionnel que constitue le SIVÎIG. Nous nous interrogerons
donc tout d'abord sur la formulation de la variable traduisant la ten
sion du marché de l'emploi ; puis nous examinerons le rôle des haus
ses des prix et du SMIG, en liaison avec le caractère « de court terme »
du modèle. Par ailleurs, les estimations devant être effectuées à l'aide
de données trimestrielles présentant une saisonnalité marquée, il nous
faudra résoudre le problème de la correction des variations saisonnièr
es. Nous pourrons alors présenter le modèle central, utilisé pour ces
investigations.
3. Soit, pour les ouvriers, les niveaux Ml, M2, OS1, PI, P3 de la classification Parodi, pour les
ouvrières, les niveaux Ml, M2, OS1 et PI, et également l'indice général du taux de salaire,
toutes qualifications agrégées. HAUSSES A COURT TERME DU SALAIRE NOMINAL 367
A, 1 . Les effets de la tension du marché de l'emploi
Pour Phillips et Lipsey 4, la hausse de salaire est l'expression de
la force de rappel vers le salaire d'équilibre W* qui se trouve à l'inte
rsection des courbes d'offres et de demandes de travail ; cette force
de rappel est proportionnelle à la demande excédentaire de travail :
DE = D — O
Ô sÄT
WA
FIGURE 1
Comme les courbes d'offre et de demande de travail ne sont pas
directement observables, ils sont amenés à faire l'hypothèse d'une
liaison inverse entre la demande excédentaire de travail et le taux de
chômage qui est, lui, observable. D'où l'introduction, non linéaire, du
taux de chômage dans le modèle de Phillips. Il est important de r
emarquer que le taux de chômage n'intervient que comme approximat
ion de la demande excédentaire ; d'ailleurs cette hypothèse a été
fortement critiquée : Hohnes et Smyth 5, par exemple, ont montré
qu'à un niveau donné de la demande excédentaire peut correspondre
toute une gamme de valeurs du taux de chômage. Ainsi, d'autres me
sures de la demande excédentaire sont concevables ; Dicks- Mireaux
et Dow 6, par exemple, ont utilisé, dans leurs expérimentations, l'idée
4. « The Relation between Unemployment and the Rate of Change of Money Wages Rates
in the United Kingdom 1861-1957 : a Further Analysis », Economica, Feb. 1960.
5. <r The Relation between and Excess Demand for Labour : an Examination of
the Theory of the Phillips Curve », Economica, Aug. 1970.

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