Histoire et Égypte ancienne - article ; n°4 ; vol.17, pg 631-646
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Description

Annales. Économies, Sociétés, Civilisations - Année 1962 - Volume 17 - Numéro 4 - Pages 631-646
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1962
Nombre de lectures 45
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Georges Posener
Histoire et Égypte ancienne
In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 17e année, N. 4, 1962. pp. 631-646.
Citer ce document / Cite this document :
Posener Georges. Histoire et Égypte ancienne. In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 17e année, N. 4, 1962. pp. 631-
646.
doi : 10.3406/ahess.1962.420866
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1962_num_17_4_420866ÉTUDES
HISTOIRE ET EGYPTE ANCIENNE
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Qui n'a entendu dire, ou n'a lu, qu'en Egypte tout se conserve, que le
sable toujours sec et le climat toujours aride y préservent de la destruction
les objets les plus délicats ? Ceux qui visitent la basse vallée du Nil
admirent des monuments intacts, des tombes dont les peintures gardent
une étonnante fraîcheur ; ceux qui parcourent les salles égyptiennes des
musées voient des vases sans défaut malgré leur finesse, de fragiles papy-
1. Leçon inaugurale au Collège de France, le G décembre 1961 (extrait).
631
Annales (17e année, juillet-août 1962, n° 4) 1 ANNALES
rus ед parfaite condition. Les uns et les autres sont confirmés dans leur
conviction qu'en Egypte rien ne disparaît. Que de réserves ne peut-on
faire toutefois sur une opinion aussi généralement répandue !
Considérons, si vous le voulez bien, les témoignages de certaines des
activités les plus importantes d'un Etat évolué comme le fut celui des
Egyptiens. Les archives des grands services sont presque inexistantes.
Les sources touchant l'économie sont rares et peu explicites, à tel point
que l'on ne sait pas encore au juste de quelle façon se faisait la répartition
du revenu agricole qui constituait pourtant la principale richesse du pays.
La situation n'est pas meilleure en ce qui concerne la justice ; les juristes
égyptologues, comparés aux historiens du droit de la Mésopotamie
antique, font figure de parents pauvres. Jusqu'à présent ils ignorent
même si des lois codifiées existaient au temps des pharaons.
Ce n'est certes pas aux Egyptiens qu'il faut imputer cette indigence ;
il ne faudrait pas croire qu'ils ne se préoccupaient guère du fonctionne
ment de leurs institutions. Les preuves du contraire ne manquent pas.
D'une part, les scènes de la vie publique, gravées ou peintes sur les murs
des tombes, notamment à l'Ancien Empire, montrent que les scribes
contrôlaient toutes les activités. D'autre part, les documents qui nous
sont parvenus attestent le soin méticuleux apporté par les bureaucrates
à noter le moindre fait.
On possède une partie des archives du village de Deir el-Médineh.
Il abritait les ouvriers de la nécropole royale de Thèbes qui ont creusé
et décoré les tombes de la Vallée des Rois. On y tenait, jour après jour,
une liste des travailleurs présents sur le chantier ; toutes les absences
étaient enregistrées avec leurs motifs : « un scorpion l'a piqué », ou
.« sa mère était malade », ou « buvait en compagnie d'un tel ». Les
distributions alimentaires et autres étaient inscrites, homme par
homme, sur les registres. Les outils métalliques, confiés aux ouvriers,
étaient pesés et une pierre du même poids, portant le nom du détenteur
de l'objet, était versée dans les archives. L'administration ptolémaïque,
avec ses journaux de « sorties de fer », ne fera pas mieux mille ans
plus tard.
Il faut se dire que tous les grands travaux pharaoniques donnaient
lieu à une comptabilité aussi précise, que toutes les entreprises de quelque
importance tenaient des livres aussi détaillés. Mais pour la construction
et l'entrexien des digues et des canaux, besoin vital de l'économie nilo-
tique, souci majeur des services, on ne possède rien qui puisse se comparer
de loin aux archives de Deir el-Médineh. On ne sait rien sur le fonctio
nnement des monopoles de l'Etat ; leur existence même se déduit princ
ipalement par analogie avec l'Egypte lagide. On ignore comment était
organisée l'érection des temples. On ne dispose d'aucun document contem
porain touchant la construction des pyramides et le seul texte cité à ce
propos est le récit rapporté par Hérodote. Pourtant on peut être certain
632 EGYPTE ANCIENNE
que les travaux donnaient lieu à une paperasserie interminable. N'a-t-on
pas trouvé à Saqqara une lettre de protestation contre les tracasseries
bureaucratiques ?
Du temps des pyramides, on possède des bribes d'archives d'un
temple funéraire royal, celui de Néferirkarê situé à Abousir. On apprend
ainsi que les scribes de ce temple dressaient pour chaque mois des tableaux
de service où les tâches étaient réparties jour par jour entre les prêtres
et les employés. Des feuilles de papyrus quadrillées portent à droite les
quantièmes du mois et, en haut, les indications des travaux à exécuter ;
à l'intersection, s'inscrivent les noms des membres du personnel. Céré
monies du culte, rondes de nuit, observation du ciel, corvées de trans
port des offrandes avec leur provenance, leur nature et leur quantité,
tout était réglé minutieusement. Chaque mois aussi, au changement de
phylé, un récolement du matériel délabré et vétusté était effectué et
un procès-verbal dressé où l'on peut lire, par exemple, que tel vase a le
col ébréché et tel autre porte des traces de réparation au culot.
Selon des calculs approximatifs, il fallait environ 10 mètres de papyr
us par mois pour tenir ces listes et ces états, ce qui représente quelque
120 mètres par an. Petit, construit partiellement en briques, le temple
de Néferirkarê fait piètre figure à côté de ses voisins. Pourtant, pendant
les quelque quatre-vingt ans au cours desquels on est certain que le ser
vice y fut assuré régulièrement — et c'est se montrer pessimiste —
9 600 mètres de papyrus furent noircis par les scribes. Tous les temples
d'Egypte, grands et petits, tenaient leurs registres et leurs inventaires.
Beaucoup de centres sacerdotaux avaient un fonctionnement bien plus
complexe que celui du modeste sanctuaire d'Abousir qui ne possédait
pas d'autonomie économique. On voit quel volume de papier cela repré
sente ! Or, si l'on met bout à bout les feuillets pour la plupart incomplets
trouvés à Abousir, on obtient au total 13 mètres et demi de papyrus. En
y ajoutant les documents similaires d'autres provenances, notamment
ceux d'Illahoun, on doit arriver tant bien que mal à doubler ce métrage.
Voilà tout ce qui reste des énormes archives des temples d'Egypte.
Tournons-nous maintenant vers l'agriculture et voyons le Pap. Wil-
bour. Ce document date de l'an 4 de Ramsès V et porte sur une petite
partie des terres arables situées en Moyenne Egypte : 20 633 feddans ou
8 666 hectar

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