Histoire et sociologie d un bien symbolique, le prénom - article ; n°1 ; vol.42, pg 83-98
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Population - Année 1987 - Volume 42 - Numéro 1 - Pages 83-98
Bozon Michel. — Histoire et sociologie d'un bien symbolique, le prénom. L'étude des prénoms est devenue en quelques années un objet de recherche à part entière en sciences sociales, qui touche aussi bien à la démographie historique, à la sociologie, à l'anthropologie qu'à l'histoire L'analyse de la production récente dans ce domaine montre les raisons et les limites de cet intérêt Pour les historiens, le prénom, objet standardisé, permet de constituer de précieuses séries statistiques sur les comportements religieux, culturels, familiaux Les anthropologues sont plus attachés aux modes de transmission du prénom dans la parenté Les sociologues enfin considèrent les prénoms sous l'angle de la mode et de la diffusion culturelle La prénomination est donc toujours envisagée du point de vue des donneurs de prénoms. L'auteur invite à adopter la perspective des porteurs de prénoms (les « prénommés ») et à construire une véritable pragmatique des prénoms.
Bozon Michel. — The history and sociology of a symbolic attribute, the Christian name. The study of Christian names has become an object of research in the social sciences in recent years, for historical demography, sociology, anthropology and history. An analysis of recent publications in this field illustrates the reasons for this interest and its limits For historians, Christian names as a standardized object provide a precious series of statistical data on religious and cultural behaviour and family attitudes Anthropologists are more interested in their modes of transmission within kinship structures Sociologists consider Christian names as examples of trends in culture diffusion All these approaches are taking the point of view of donors The author suggests investigating the point of view of the bearer to construct a genuine pragmatics of Christian names.
Bozon Michel. — Historia y sociologie de un bien simbolico, el prenombre. El estudio de los prenombres se ha transformado en algunos aftos en un tema de investtgacion a parte entera, en el campo de las ciencias sociales Interesa tanto a la Demografia Histonca como a la Sociologia, a la Antropologie y a la Historia El analisis de las publicaciones recientes sobre este tema, muestra las razones y limites de este interés Para los historiadores, el prenombre, objeto estandardizado, perm i te const îtuir preciosas senes estadisticas acerca de los comportamientos rehgiosos, eu It u raies y familiares Los antropologos se interesan mas bien en los modos de transmision de los prenombres en el sistema de parentesco Finalmente los sociólogos consideran los prenombres desde el ángulo de la moda y de la difusion cultural La adjudicacion de prenombres se estudia siempre desde el punto de vista de los adjudicadores El autor invita a adoptar el punto de vista de los portadores (los prenominados) y a constituir un verdadero estudio pragmatico de los prenombres.
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1987
Nombre de lectures 45
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Michel Bozon
Histoire et sociologie d'un bien symbolique, le prénom
In: Population, 42e année, n°1, 1987 pp. 83-98.
Citer ce document / Cite this document :
Bozon Michel. Histoire et sociologie d'un bien symbolique, le prénom. In: Population, 42e année, n°1, 1987 pp. 83-98.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1987_num_42_1_16886Résumé
Bozon Michel. — Histoire et sociologie d'un bien symbolique, le prénom. L'étude des prénoms est
devenue en quelques années un objet de recherche à part entière en sciences sociales, qui touche
aussi bien à la démographie historique, à la sociologie, à l'anthropologie qu'à l'histoire L'analyse de la
production récente dans ce domaine montre les raisons et les limites de cet intérêt Pour les historiens,
le prénom, objet standardisé, permet de constituer de précieuses séries statistiques sur les
comportements religieux, culturels, familiaux Les anthropologues sont plus attachés aux modes de
transmission du prénom dans la parenté Les sociologues enfin considèrent les prénoms sous l'angle de
la mode et de la diffusion culturelle La prénomination est donc toujours envisagée du point de vue des
donneurs de prénoms. L'auteur invite à adopter la perspective des porteurs de prénoms (les «
prénommés ») et à construire une véritable pragmatique des prénoms.
Abstract
Bozon Michel. — The history and sociology of a symbolic attribute, the Christian name. The study of
Christian names has become an object of research in the social sciences in recent years, for historical
demography, sociology, anthropology and history. An analysis of recent publications in this field
illustrates the reasons for this interest and its limits For historians, Christian names as a standardized
object provide a precious series of statistical data on religious and cultural behaviour and family
attitudes Anthropologists are more interested in their modes of transmission within kinship structures
Sociologists consider Christian names as examples of trends in culture diffusion All these approaches
are taking the point of view of donors The author suggests investigating the point of view of the bearer
to construct a genuine pragmatics of Christian names.
Resumen
Bozon Michel. — Historia y sociologie de un bien simbolico, el prenombre. El estudio de los
prenombres se ha transformado en algunos aftos en un tema de investtgacion a parte entera, en el
campo de las ciencias sociales Interesa tanto a la Demografia Histonca como a la Sociologia, a la
Antropologie y a la Historia El analisis de las publicaciones recientes sobre este tema, muestra las
razones y limites de este interés Para los historiadores, el prenombre, objeto estandardizado, perm i te
const îtuir preciosas senes estadisticas acerca de los comportamientos rehgiosos, eu It u raies y
familiares Los antropologos se interesan mas bien en los modos de transmision de los prenombres en
el sistema de parentesco Finalmente los sociólogos consideran los prenombres desde el ángulo de la
moda y de la difusion cultural La adjudicacion de prenombres se estudia siempre desde el punto de
vista de los adjudicadores El autor invita a adoptar el punto de vista de los portadores (los
prenominados) y a constituir un verdadero estudio pragmatico de los prenombres.HISTOIRE ET SOCIOLOGIE
D'UN BIEN SYMBOLIQUE,
LE PRÉNOM
portent quelques Parfois le grams témoignage des phénomènes de pollen, mieux seuls, mineurs que racontent des reflètent manifestations la naissance leur époque de majeures l 'agriculet en :
ture. Pour l'histoire des mentalités et la sociologie, les prénoms
jouent ce rôle de trace précieuse; marqueurs des évolutions et des
situations sociales, ils nous les restituent. Michel Bozon *, en
analysant les grandes études sur les prénoms récemment parues en
France nous montre ici comment elles ouvrent de nouvelles pers
pectives à l'histoire de la chnstiamsation et à celle de la famille,
et comment la statistique des prénoms fournit un terrain idéal pour
étudier la propagation des phénomènes politiques et sociaux.
Naguère encore, l'anthroponymie, assimilée à une étude étymologi
que et folklorique du lexique des noms de personne, avait mauvaise presse.
La publication en 1974 du recueil dirigé par Louis Henry, Noms et prénoms.
Aperçu historique sur la dénomination des personnes en divers pays (Dolhain,
Ed. Ordina, 1974), a été Pun des premiers signes d'une nouvelle forme
d'intérêt pour ces problèmes. Un numéro spécial de la revue L'Homme
(XX, n°4, oct. déc. 1980) sur le « nom » a montré que les questions de
dénomination étaient désormais au carrefour des interrogations de cher
cheurs de plusieurs disciplines (démographie historique, sociologie, an
thropologie). Aujourd'hui la vogue de l'anthroponymie a atteint un tel
degré que l'étude des prénoms y est devenue un secteur à part. Plusieurs
publications récentes témoignent du phénomène (U. L'ouvrage que Louis
Pérouas, Bernadette Barrière, Jean Boutier, Jean-Claude Peyronnet, Jean
• INED.
<•> Cet article a été achevé au début 1986. Au moment où il paraît, de nouveaux
ouvrages xix* siècle sur (Jacques les prénoms Dupâquier, ont déjà Jean-Pierre été publiés, Péhssier, ils enrichissent Daniele Rebaudo, nos connaissances Le temps des sur Jules, le
Pans, Editions Christian, 1986) ou sur le xx* siècle (Philippe Besnard et Guy Desplanques,
Un prénom pour toujours, Pans, Balland, 1986). Il en sera rendu compte dans un numéro
ultérieur de Population.
Population. 1, 1987, 83-98 LE PRÉNOM 84
Tricard et le groupe Rencontre des historiens du Limousin ont publié sous
le titre Léonard, Marie, Jean et les autres. Les prénoms en Limousin depuis
un millénaire (Paris, Ed. du CNRS, 1984) présente les résultats d'une
enquête historique qui a mobilisé plus de 50 historiens pendant près de
5 ans. Pour leur part, Jacques Dupâquier, Alain Bideau et Marie-Elizabeth
Ducreux ont rassemblé en un recueil intitulé Le Prénom. Mode et Histoire
(Paris, Ed. de ГЕН ESS, 1984) les 35 contributions présentées aux Entre
tiens de Malher 1980 (organisés par la Société de Démographie Histori
que). La revue Terrain qu'édite la Mission du Patrimoine Ethnologique du
ministère de la Culture a fait paraître un numéro spécial sur « Famille et
parenté » (n° 4, 1985) qui comprend un certain nombre d'articles consacrés
à la prénomination. Enfin Guy Desplanques vient de publier dans Eco
nomie et Statistique (janv. 1986) un article qui fera date : « Les enfants de
Michel et Martine Dupont s'appellent Nicolas et Céline ».
La christianisation des prénoms. Voyons d'abord l'étude sur le
L'exemple du Limousin Limousin. Notons qu'il ne s'agit
pas d'une monographie portant
sur un petit nombre de communes (tant de titres sont trompeurs !) mais
bien d'une étude portant sur une région entière, composée de trois
départements ayant à la fois une certaine unité culturelle et suffisamment
de diversités internes pour que l'historien puisse simuler des situations
expérimentales : par des sondages judicieux, il devient possible de compar
er le comportement des zones rurales à celui des villes et des bourgs, celui
des régions migrantes à celui des régions non migrantes, celui des régions
de langue d'oïl à celui des régions de langue d'oc. Les auteurs se sont
courageusement (et contrairement aux traditions académiques de l'histoire)
attachés à décrire un mouvement de très longue durée, des origines de la
prénomination (xi* siècle) jusqu'au xx' siècle. Ils peuvent ainsi construire
des séries longues, mais savent les interrompre régulièrement pour r
econstituer le fonctionnement du système de prénomination à un moment
donné. Le résultat est un ouvrage ramassé et synthétique, agréable à lire
et concret, qui articule à peu près toutes les questions que des centaines
de monographies locales essaient de résoudre l'une après l'autre. Pour ces
raisons, on peut dire que le livre est un événement; on aimerait que toutes
les entreprises à grande échelle donnent lieu à de telles publications.
Le premier grand moment de cette histoire pluriséculaire est celui de
l'émergence au cours du Haut Moyen Age du système à double compos
ante (prénom + patronyme), qui supplante progressivement un système

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