Hommes  libres et captifs dans le royaume agni de l Indénié - article ; n°35 ; vol.9, pg 482-501
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Description

Cahiers d'études africaines - Année 1969 - Volume 9 - Numéro 35 - Pages 482-501
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1969
Nombre de lectures 49
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Madame Claude-Hélène Perrot
Hommes libres et captifs dans le royaume agni de l'Indénié
In: Cahiers d'études africaines. Vol. 9 N°35. 1969. pp. 482-501.
Citer ce document / Cite this document :
Perrot Claude-Hélène. Hommes libres et captifs dans le royaume agni de l'Indénié. In: Cahiers d'études africaines. Vol. 9 N°35.
1969. pp. 482-501.
doi : 10.3406/cea.1969.3177
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/cea_0008-0055_1969_num_9_35_3177CLAUDE-H NE PERROT
Hommes libres et captifs
dans le royaume agni de ludéu
Dans ancien royaume de Indénié comme dans les autres sociétés
africaines précoloniales la richesse et le prestige un homme se mesu
raient non pas tant étendue des terres contrôlées ou importance
de ses biens est-à-dire essentiellement la quantité de poudre
or possédée au nombre de dépendants groupés autour de lui
et dont la force de travail et les services lui étaient acquis
Les plus influents parmi les chefs que la hiérarchie politique
pla ait un rang égal étaient ceux qui savaient attirer eux une
grande quantité hommes dont afflux grossissait la population
de leur campement ou de leur village
Ainsi la fin du xvine siècle le fondateur de Yakassé Adu hi1
qui réussit hisser sa chefferie au deuxième rang dans le royaume
apparaît comme un grand rassembleur hommes Sa richesse acquise
grâce exploitation de or est restée légendaire On raconte il
laissa sa mort sept grandes jarres emplies de poudre or Il en
servit principalement pour fixer autour de lui un grand nombre im
migrants contraints ou volontaires venus de régions très diverses
comme en témoigne hui le caractère très composite de la
population de Yakassé2
Plus près de nous Benye Koame roi des Bettié et Brube roi
des Abrade qui sont connus par les récits des premiers coloni
sateurs européens semblent avoir eu le souci constant accroître leur
capital humain
Tous les récits recueillis Yakassé comme Sankadiokro auprès de
Nana Aliou Mea chef de Kouadiokouro) concordent sur ce point
Il agit ici de la population considérée comme agni et non pas des immi
grants récents LIBRES ET CAPTIFS CHEZ LES AGNI 483 HOMMES
LES CAT GORIES DE PENDANTS
Par quelles voies pouvait-on se procurer des dépendants En
accueillant les indésirables chassés de leur village ou de leur famille
ceux que leur conduite avait rendus insupportables leurs proches
jeunes gens endettés plusieurs reprises et dont on était lassé de
payer les dettes ou bien baye sorciers ou accusés avoir tué en
sorcellerie
Au moment de leur départ le chef de famille choisissait un tison
egyetya dans le foyer et le leur remettait afin ils éclairent
en chemin signifiant par ce geste que exclusion était définitive et
ils devaient renoncer tout espoir de retour1
Les fugitifs allaient au loin rechercher un protecteur qui avant
de les admettre dans sa cour leur donnait boire un médicament
spécialement préparé Afin que leur disait-on ce que tu as fait
là-bas tu ne le fasses pas ici Autant on puisse en juger après
les exemples recueillis il semble que les nouveaux venus se soient
généralement intégrés sans heurt leur nouveau milieu et que de nou
velles accusations de sorcellerie aient pas été formulées encontre
des baye Cependant la conscience de leur origine familiale ne effa
ait pas chez eux ni chez leurs descendants
Un moyen plus répandu de attacher des dépendants était de
payer les dettes aoba un débiteur insolvable moyennant quoi
celui-ci devait se mettre lui-même en gage ou se faire remplacer par
un frère une ur ou un neveu Le choix se portait bien souvent
sur un jeune parent peu obéissant
un qui manque argent vient se proposer un homme riche et
dit Prends-moi et paie mes dettes Alors cet homme envoie ses enfants
chercher son dia trésor il ouvre avec la solennité requise et dit au créancier
Combien celui-là te doit-il II mesure avec les poids et la balance la quantité
de poudre or demandée et la verse séance tenante et homme reste dans sa
cour Si plus tard il veut faire le malin on sort le dia on ouvre et on lui
montre les poids qui ont servi payer sa dette alors il ne dit plus rien
Ces aobafwe gens de la dette vivaient dans la dépendance
absolue de ceux qui leur étaient venus en aide et ces maîtres pouvaient
Ce geste laissé une trace dans le code de politesse agni qui le prohibe
hui encore quand un réclame du feu pour allumer sa pipe
usage est de tenir le tison retiré du foyer pour lui en présenter extrémité
embrasée On ne doit jamais le lui mettre en main
Récit de Nana houé Aka chef de Yakassé
On les appelle aussi ediebye mis en gage CLAUDE-H NE PERROT 484
exiger eux importe quel service Le jour ou leur famille abosua)1
réunissait argent nécessaire au paiement de la dette ils recouvraient
la liberté quel que soit le temps écoulé depuis leur mise en gage Aucun
délai était fixé au-delà duquel ils auraient été annexés Vabosua
de leur maître Ils conservaient leur nom et leurs liens avec leur
propre abosua leur situation généalogique était pas altérée On les
considérait non pas comme des captifs kayga2 mais comme des
hôtes venus un autre village3
La famille de Vaobafwe ne se pressait toujours pas obtenir sa
libération et au moment où elle employait il arrivait que Vaobafwe
marié et pourvu enfants refuse surtout il agissait une femme
de revenir dans son village
Deux récits peuvent apporter quelques informations ce sujet
Une des principales familles du village de se trouve être originaire de
Bettié Un de ses ancêtres avait contracté envers le célèbre roi de Bettié
Benye Koame une dette il ne pouvait acquitter La famille se réunit et
demanda au chef de de payer la dette et de garder avec lui le jeune frère
de Le chef de accepta Un peu plus tard fut remplacé par sa ur
Aisia et alla faire la cueillette du caoutchouc pour gagner de argent Quand
la somme nécessaire fut réunie Benye Koame envoya deux notables et un
porte-canne au chef de pour lui demander de laisser partir Aisia Mais Aisia
qui depuis plusieurs années vivait dans le campement du chef de et avait
eu des enfants refusa Ses deux frères et vinrent la rejoindre Les descen
dants Aisia forment hui une famille importante qui jamais
perdu de vue sa parenté avec la branche de Bettié elle va assister dans les
grandes occasions et notamment lors des funérailles
Un second exemple concerne une famille du village de dont ancêtre
éponyme fit mettre en gage toujours pour les mêmes raisons sa ur Boma
dans un village du Sanwi assez éloigné où la conduisit son autre frère Mongo
Boma fut épousée par son maître et en eut des enfants Quand la dette
fut remboursée elle préféra demeurer auprès eux Ses fils Bende et Aboa
après être allés pour rendre visite leurs parents maternels ils ne connais
saient pas encore revinrent chez leur mère que Mongo rejoignit aussi Les
descendants de Boma restèrent fixés
Cette mise en gage qui se situe aux environs de i86o4 est donc
légèrement antérieure celle qui vient être relatée Le tableau
généalogique ci-après montre partir de ce moment Vabosua se
scinda en deux parties dont une vécut dans le village origine
et autre dans celui où avait été emmenée aobafwe Les relations
entre ces deux branches restèrent très étroites tel point aujour
hui les gens de ne trouvant pas de successeur au dernier chef
abosuâ est la famille maternelle étendue
Le vieux mot agni est ahoa
Quand ils venaient mourir leur famille était aussitôt avertie
Le chef qui régnait alors est le prédécesseur immédiat de celui que
trouvèrent les colonisateurs fran ais leur arrivée dans Indénié Aka Bra
Akouba Mb Mongo Kuniboa Sanhoua äà
-- =A
Bende Amalaman Naa Akal la Aboa Nzore Tua Na
OA -à
Ettien Ettien Ettien Nguessan Adjua MbOffla 11 Kininiboa ttien Ettien Bra Nguessan Afourn Nguessan Ndouba Nguessan Ghiro Ndouba Nzebo Brehua ëà Ndoufa
Branche du village village ori gine de la famille
Branche village constituée ar les descendants de aobafwL lile
ws Boa Adoii Afoué Adoii ouBoa oassi TanKoffi Abou Atta Brou Adjua Brou wan Br Kan Ya Angaman Les chefs de famille qui ont successivement heri de adiabia Ng
sont aptes Brou Atta Brou Boa Adou ngarna et Koumi Ngwan de 486 CLAUDE-H NE PERROT
de famille sont allés en chercher un Depuis on vient cultiver
les plantations re ues en h&#

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