II Facililation et inhibition. Paramètres de la fonction visuelle - article ; n°1 ; vol.43, pg 54-102
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Description

L'année psychologique - Année 1942 - Volume 43 - Numéro 1 - Pages 54-102
49 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1942
Nombre de lectures 11
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

E. Baumgardt
J. Segal
II Facililation et inhibition. Paramètres de la fonction visuelle
In: L'année psychologique. 1942 vol. 43-44. pp. 54-102.
Citer ce document / Cite this document :
Baumgardt E., Segal J. II Facililation et inhibition. Paramètres de la fonction visuelle. In: L'année psychologique. 1942 vol. 43-
44. pp. 54-102.
doi : 10.3406/psy.1942.7872
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1942_num_43_1_7872de France, Laboratoire de Physiologie des Sensations) (Collège
II
FACILITATION ET INHIBITION
PARAMÈTRES DE LA FONCTION VISUELLE
Par E. Baumgardt et J. Segal1
FACILITATION ET INHIBITION
II y a à peine une dizaine d'années, le psychophysiologiste
pouvait se contenter de l'image suivante du fonctionnement
du système nerveux. 1) Tout élément nerveux obéit rigo
ureusement à la loi du tout ou rien, à laquelle nous ne connais
sons pas d'exception ; 2) Les durées des processus nerveux
intervenant dans les processus perceptifs sont courtes, les
retards synaptiques ne dépassant pas l'ordre de grandeur de
la milliseconde. Toutes les variations du temps de perception
■ou de sommation sont donc imputables à des modalités du
processus primaire. Une exception, habituellement admise :
une synapse itérative, nécessitant l'intégration de deux
influx successifs, peut être intercalée dans la voie afférente ; 3)
Les voies afférentes sont parfaitement isolées et indépen
dantes. Toute stimulation punctiforme de la périphérie produit
une excitation punctiforme centrale ; 4) Tout influx engendré
dans une voie afférente traverse les étages successifs sans
aucune modification, ou bien il est complètement arrêté. Les
centres nerveux ne jouent qu'un rôle de commutateurs,
pouvant bloquer ou débloquer une voie, mais jamais modifier
le message transmis.
De tous ces axiomes, aucun n'est reconnu correct à l'heure
1. Les faits présentés ci-dessous ont fait l'objet des communications
suivantes :
Baumgardt E. et Segal J. : La Fonction inhibitrice dans le processus
visuel. C. B. Soc. Biol. t. CXL, 1946, p. 231-233. — L'Inhibition rétro
active dans la vision, démontrée par la méthode des temps de réaction.
Ibid., p. 267-269. — Le Mécanisme neuronique de la fonction inhibitrice. p. 325-326. — Instabilité de ls sensation naissante et sensibilité
-différentielle. Ibid., p. 327-329. — La Localisation du mécanisme inhibi
teur. Ibid., p. 431-432- BAUMGARDT ET SEGAL. FACILITATION ET INHIBITION 55
•■actuelle, et pourtant, à l'exception de quelques essais de
révision isolés — parmi lesquels il faut notamment citer les
efforts de Bartley (4) d'introduire dans la psychophysiologie
la notion du champ — la répercussion de ces nouvelles données
neurophysiologiques a été minime. La présente étude a pour
fout de montrer, en prenant comme exemple le problème de
l'utilisation de l'énergie stimulante dans le temps, quelles
facilités nous offrent les récentes acquisitions de la physiol
ogie nerveuse et quels horizons nouveaux ils nous per
mettent de découvrir.
Le problème a été posé, sous sa forme actuelle, en 1938,
lorsqu'en procédant à des excitations électriques brèves de
nerfs tactiles cutanés, Piéron et Segal (14, 15, 16) ont établi
une série de faits d'apparence contradictoire. Ils constatèrent
qu'une seule excitation de durée chronaxique, donc n'en
gendrant qu'un seul influx nerveux dans chaque fibre,
donne une sensation tactile, ce qui indique l'absence de
synapses itératives dans la voie afférente. Mais ils consta
tèrent également que, selon son intensité, le stimulus unique
peut engendrer des sensations plus ou moins fortes, ce qui les
obligea d'expliquer la sensibilité différentielle à l'intensité par
le nombre des éléments excités et non pas par l'existence
d'une synapse itérative utilisant plus ou moins bien l'énergie
d'influx nerveux se succédant à différents intervalles. Pour
tant, deux faits s'opposent à la conception d'une transmission
directe sans itération. Premièrement, il y a sommation, c'est-
à-dire que des stimuli infraliminaires deviennent perceptibles
lorsqu'ils se succèdent à des intervalles suffisamment petits.
Le seuil baisse encore sensiblement pour deux stimuli se
succédant à 800 ms d'intervalle, et il est de même lorsqu'à la
place de deux stimuli on en donne 3, ou 4. Deuxièmement, les
temps de réaction présentent une importante marge réduct
ible, de l'ordre de 170 ms. Puisque le processus primaire ne
peut pas avoir de durée supérieure à la milliseconde, ces
temps de sommation et de réaction sont nécessairement
imputables à des fonctions centrales qu'à l'époque on ne
pouvait imaginer autrement que sous forme d'itération
synaptique. A ces faits, d'apparence contradictoire, s'ajoute
un phénomène dénommé le « paradoxe du double choc ».
Dans le cas de la sommation de deux chocs infraliminaires,
on ne perçoit pas seulement le second qui aurait profité de la
préparation du terrain par le premier, mais on sent nettement MÉMOIRES ORIGINAUX 56
les deux chocs distincts. L'équivalent de ce comportement se
retrouve dans les temps de réaction, où la réaction à une
excitation se trouve accélérée lorsqu'on lui fait succéder une
seconde excitation, même à un intervalle notable.
Pour interpréter ces faits, il fallait admettre l'existence
d'un élément central n'obéissant pas à la loi du tout ou rien,
et ayant une constante de temps supérieure à la limite de la
-sommation. Un seul influx afférent ne serait pas suffisant pour
l'amener au seuil de la sensation, mais cet effet pourrait être
obtenu soit par l'accumulation d'énergie nerveuse provenant
de plusieurs influx successifs, soit, dans le cas d'un seul influx,
de l'énergie provenant des autres éléments excités au voisi
nage immédiat, cette énergie se répandant autour du neurone
considéré par les voies polysynaptiques du réseau de cellules
granulaires. Il est évident que ce champ de force polysynap-
tiqùe devient d'autant plus dense que le nombre d'éléments-
excités est plus grand. C'est donc la sommation de l'influx
direct et des influx polysynaptiques qui amène le neurone
récepteur progressivement au seuil de la sensation, et le
temps nécessaire à cet effet doit être d'autant plus petit que
le champ polysynaptique est plus dense, ce qui explique la
réduction du temps de réaction en fonction de l'intensité. Un
second choc intervenant avant que le seuil ne soit atteint, doit
accélérer cette évolution aussi bien par l'apport direct
d'énergie nerveuse qu'en augmentant la densité du champ-
polysynaptique. Cette accélération de l'action d'une première
excitation sous l'action d'une excitation successive a reçu le
nom de « facilitation rétroactive ». Il faut insister sur la
différence entre la facilitation rétroactive et les phénomènes
de sommation dans leur interprétation courante. Dans le cas
de la classique, l'effet d'un potentiel d'action est
immédiat, et s'efface progressivement. Si un second stimulus
survient avant que tout effet ne se soit évanoui, il peut pro
fiter du résidu d'excitation et franchir la synapse, mais il n'y
aura jamais d'effet rétroactif. Pour que celui-ci puisse se pro
duire, il faut que le premier influx déclenche un processus
actif, agissant dans le même sens que le potentiel d'action et
évoluant en s'amplifiant pendant un temps très supérieur à
la durée d'action de l'influx afférent. Bref, la sommation est
une manifestation de dissipation passive des effets de l'exci
tation, la facilitation rétroactive est l'indice d'un processus
actif, d'une mobilisation d'énergie latente, grâce à une fonc- ET SEGAL. FACILITATION ET INHIBITION 57 BAUMGARDT
tion relais ayant des constantes de temps autres que celles de
l'agent afférent.
Bien que ce schéma rende parfaitement compte des faits
observés, il paraissait à l'époque extrêmement hardi, et n'au
rait certainement pas été publié sous cette forme, si la physiol
ogie nerveuse n'

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