Inflation par les coûts et structures économiques - article ; n°1 ; vol.13, pg 1-21
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Description

Revue économique - Année 1962 - Volume 13 - Numéro 1 - Pages 1-21
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1962
Nombre de lectures 17
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Henri Denis
Inflation par les coûts et structures économiques
In: Revue économique. Volume 13, n°1, 1962. pp. 1-21.
Citer ce document / Cite this document :
Denis Henri. Inflation par les coûts et structures économiques. In: Revue économique. Volume 13, n°1, 1962. pp. 1-21.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1962_num_13_1_407494INFLATION PAR LES COUTS
ET STRUCTURES ECONOMIQUES
Dans une récente étude sur la théorie de l'inflation, Jacques Le Bourva
met parfaitement en évidence les motifs qui interdisent de considérer
l'inflation comme un simple «accident monétaire et financier» (1), et il
nous propose, pour rendre compte des processus inflationnistes, de dis
tinguer trois types d'inflation : l'inflation par excès de la demande globale
sur l'offre globale, l'inflation par excès de la demande sur l'offre dans
certains secteurs, par augmentation des coûts (2). Assurément
une telle distinction jette une vive lumière sur les causes qui peuvent
déclencher l'inflation. Mais elle impose aussi l'obligation de fournir une
analyse des divers processus inflationnistes. Et il faut bien dire qu'en ce
qui concerne le troisième type d'inflation, l'inflation par les coûts, la théorie
économique contemporaine paraît singulièrement incertaine.
Certains auteurs, qui par ailleurs se rattachent volontiers à la tradition
classique de l'écnomie politique, semblent considérer que la hausse des
prix est une conséquence absolument naturelle de la hausse des coûts et
qu'il n'y a rien ici à expliquer parce que toujours et partout le second
phénomène a suivi le premier. Mais ces auteurs oublient que l'économie
politique classique, précisément, adoptait une position diamétralement
opposée à celle qu'ils défendent.
Pour Ricardo, notamment (et quel économiste classique a eu davantage
d'influence ?), la hausse des salaires n'entraîne pas, normalement, la hausse
des prix, mais elle conduit à une réduction des profits. Cette thèse est trop
célèbre pour que nous nous attardions à la commenter. Le simple rappel
que nous venons de faire permet de comprendre que le phénomène con
temporain de la répercussion des hausses de salaires sur les prix demande
une explication.
1. « La théorie de l'inflation, le rapport des experts et l'opération de
décembre 1928 », Revue économique, 1959, n° 5, pp. 713-754.
2. Art. cité, pp. 726 et suiv.
Revue Economique — N°l , 1962 l REVUE ÉCONOMIQUE
II y a plusieurs années déjà, le professeur Emile James, dans une import
ante étude sur « L'inflation par la hausse des coûts » (3), affirmait que les
théories ordinairement présentées à ce sujet ne sont pas satisfaisantes. Il fai
sait notamment remarquer que « même lorsqu'une inflation trouve son point
de départ dans une hausse des coûts, elle ne peut se poursuivre si l'accroi
ssement de la demande n'est pas entretenu par ailleurs » (4) ; et il concluait
que « dans le long terme, il n'y a pas deux types nettement différents
d'inflation » (5) .
En fait, il nous semble qu'il esc impossible de comprendre ce qu'est
l'inflation par les coûts si l'on ne voit pas qu'elle est intimement liée à
certaines structures des marchés, qui se sont généralisées depuis une tren
taine d'années, et que Ton nomme généralement les structures oligopolis-
tiques.
Cette thèse n'est certes pas nouvelle. Cependant la théorie économique
contemporaine ne dispose peut-être pas encore des instruments d'analyse
qui permettraient de la défendre avec toute la rigueur souhaitable. C'est
pourquoi, dans la première partie de cette étude, nous proposerons un
modèle simple qui paraît susceptible de faire avancer notre compréhension
de l'inflation par les coûts. Dans une seconde partie nous envisagerons,
d'un point de vue plus concret, certains aspects du phénomène dont il s'agit.
I
LA THEORIE DE L'INFLATION PAR LES COUTS
Les économistes classiques soutenaient que la hausse des prix ne
devait pas entraîner de modification des prix parce que, tout d'abord, ils
pensaient que le niveau des prix était déterminé par la valeur intrinsèque
de la monnaie métallique et ne devait donc se modifier que si cette valeur
changeait. Cette argumentation pourrait difficilement être utilisée aujourd
'hui, puisque les liens entre la monnaie et le métal précieux se sont
partout considérablement relâchés. Cependant le point de vue classique
s'appuyait encore sur un autre argument qui peut toujours retenir notre
3. Bulletin d'information et de documentation de la Banque nationale de
Belgique, décembre 1956, pp. 425-435.
4. Op. cit., p. 428.
5. Op. p. 430. INFLATION PAR LES COUTS
attention : on pensait alors que la concurrence devait empêcher les entre
prises de répercuter la hausse des salaires sur les prix de vente.
Afin de préciser la signification de cette dernière thèse, on pourrait
utiliser le schéma suivant.
Figure 1
Voleur de la Production
Supposons que la capacité de production de toutes les entreprises soit
donnée, et que la concurrence règne sur tous les marchés. Dans cette hypot
hèse, aucune entreprise ne peut prétendre modifier le prix de vente de
sa marchandise en limitant le degré d'utilisation de sa capacité <le pro
duction. Elle offre donc, en tous les cas, et quel que soit le prix du
marché (6), la quantité de marchandises qu'elle peut normalement produire.
Dans ces conditions, le volume de la production nationale est donné
(puisque l'équipement existant est donné).
En conséquence la valeur globale des marchandises offertes sur le
marché varie proportionnellement au niveau des prix. Si l'on désigne par
le terme de fonction d'offre la fonction qui lie la valeur des marchandises
offertes au niveau des prix, cette est représentée, sur la figure 1,
par la droite OH.
Si nous continuons à supposer que le volume de la production est donné,
si nous admettons, en outre, que les salaires nominaux sont donnés, il
est également possible de tracer une courbe de la demande globale.
6. En fait, les variations de prix à envisager sont naturellement comp
rises à l'intérieur de limites assez étroites. REVUE ÉCONOMIQUE
En effet puisque le volume de la production est donné, le niveau de
l'emploi l'est également, et aussi la masse des salaires.
Donc les quantités de marchandises demandées par les salariés, pour les
différents niveaux des prix, peuvent être considérées comme données.
Mais par ailleurs, si la masse des salaires est donnée ainsi que le
volume de la production, la masse des profits dépend uniquement du niveau
des prix. Or la demande de biens de consommation de la part de non
salariés dépend à la fois du montant des profits et du niveau des prix.
Puisque les profits dépendent eux-mêmes du niveau des prix, on peut
admettre que la demande dont il s'agit est uniquement fonction du niveau
des prix.
Enfin la masse des profits détermine la rentabilité moyenne des capi
taux, puisque le volume de l'équipement en service est donné. Et la renta
bilité des capitaux détermine les investissements, c'est-à-dire la demande
de moyens de production. Cette demande dépend donc encore, exclusi
vement, du niveau des prix.
On peut ainsi concevoir qu'en totalisant, pour chaque niveau des prix,
les trois éléments de la demande qui viennent d'être indiqués, il soit
possible de tracer une courbe de la demande globale, dans les hypothèses
que nous avons adoptées.
Quelle peut être la forme de cette courbe de demande ? Il faudrait,
pour tenter de le préciser, une longue analyse. Contentons-nous de souligner
deux points. D'une part, quand les prix augmentent, la demande des
salariés doit diminuer, puisque leur pouvoir d'achat diminue. Mais il n'en
est pas de même pour la demande de biens de consommation des non
salariés et pour la demande de moyens de production. Car la hausse des
prix augmente la masse des profits et la rentabilité des capitaux. Il est
donc possible que les deux dernières demandes augmentent quand les prix
s'élèvent. Cela nous donne une raison de penser que la courbe de la
demande globale doit être peu élastique, puisque les éléments qui la cons
tituent varient dans d

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