Influence du travail intellectuel sur les échanges nutritifs - article ; n°1 ; vol.5, pg 179-189
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Description

L'année psychologique - Année 1898 - Volume 5 - Numéro 1 - Pages 179-189
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1898
Nombre de lectures 20
Langue Français

Extrait

Victor Henri
Influence du travail intellectuel sur les échanges nutritifs
In: L'année psychologique. 1898 vol. 5. pp. 179-189.
Citer ce document / Cite this document :
Henri Victor. Influence du travail intellectuel sur les échanges nutritifs. In: L'année psychologique. 1898 vol. 5. pp. 179-189.
doi : 10.3406/psy.1898.3049
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1898_num_5_1_3049Vil
INFLUENCE DU TRAVAIL INTELLECTUEL
SUR LES ÉCHANGES NUTRITIFS
Parmi les différentes études de l'influence du travail intellec
tuel sur les fonctions de l'organisme, celles qui concernent l'i
nfluence du travail intellectuel sur les échanges nutritifs occupent
sans aucun doute la première place au point de vue de leur
importance. Il est, en effet, très important pour la pratique
de connaître exactement dans quelle mesure le travail intellec
tuel peut modifier les échanges nutritifs de l'organisme ; ces
connaissances expliqueront la production de ces troubles pro
fonds qui accompagnent le surmenage intellectuel, elles per
mettront aussi de trouver les moyens rationnels nécessaires
pour remédier à ces troubles ; mais d'autre part, au point de
vue théorique, ces recherches ont aussi une grande importance :
elles peuvent, en effet, nous conduire à la détermination de la
quantité d'énergie nécessaire pour le travail intellectuel, de
même que cela a été souvent fait pour le travail musculaire ;
en effet, si on connaît la quantité d'énergie apportée à l'orga
nisme par les aliments à l'état de repos et puis la quantité
d'énergie apportée pendant le travail intellectuel, on pourra
calculer par différence l'énergie nécessaire pour le travail
intellectuel. Telles sont les vues théoriques que l'on se fait
d'avance sur l'importance des études de l'influence du travail
intellectuel sur les échanges nutritifs. Ces prévisions sont très
attrayantes, de sorte que l'on est tenté d'entreprendre une
étude de ce genre, d'autant plus qu'il existe dans la littérature
médicale une opinion courante que le travail intellectuel
augmente l'élimination de l'acide phosphorique, qu'il influe
sur les échanges azotés, etc., etc. ; ces opinions sont fondées
sur les nombreuses recherches faites par les médecins (Mosler, 180 MÉMOIRES ORIGINAUX
Hammond, Byasson, Wood, Mairet, Thorion, etc. i.) C'est ainsi
que j'avais entrepris l'étude de l'influence du travail intellec
tuel sur les échanges nutritifs.
Pour déterminer complètement les échanges nutritifs, il faut
étudier d'une part les échanges gazeux représentés par la res
piration, et d'autre part les échanges des solides et liquides.
Les résultats publiés par un grand nombre d'auteurs sur l'i
nfluence des mouvements sur les échanges gazeux, m'ont fait
renoncer complètement à l'étude de l'influence produite par
le travail intellectuel sur le chimisme respiratoire ; en effet,
« de légers mouvements, de simples changements de position
des membres, des contractions musculaires involontaires,
provoquées par des attitudes incommodes , le simple fait
d'ouvrir ou de fermer plusieurs fois les mains, et même des
frissonnements à peine sensibles, tels que les provoque le
refroidissement, suffisent pour provoquer l'ascension de la
consommation d'oxygène ». (C. von Noorden, Pathologie des
Stoff'wecshels, p. 105.) Or, il est impossible de faire exécuter
un travail intellectuel sans qu'il soit accompagné de mouvem
ents, on ne pourrait donc jamais être très sûr que les modif
ications que l'on aurait observées seraient dues au travail
intellectuel et non aux mouvements qui l'accompagnent.
Je me suis donc adressé aux échanges des solides et des
liquides. En étudiant l'historique de la question, on voit bien
que les auteurs ont trouvé des modifications de la composition
de l'urine sous l'influence du travail intellectuel, mais on voit
en même temps combien ces études sont peu précises. Il existe
toute une série de recherches sur les échanges nutritifs faites
par des physiologistes éminents dans le but de résoudre diff
érentes questions théoriques et pratiques de l'alimentation; il
semblerait donc naturel de puiser dans ces recherches les ren
seignements généraux sur les méthodes à employer pour étu
dier l'influence du travail intellectuel sur les échanges nutritifs ;
on est pourtant étonné de voir qu'aucun auteur (sauf Stcher-
bak) ne l'a fait, les médecins qui ont voulu étudier l'influence
du travail intellectuel sur les échanges nutritifs ne se sont pas
occupés des règles générales qu'il faut suivre dans ces recherches
scientifiques, règles qui ont été élaborées par un grand nombre
de savants ; le résultat d'une pareille négligence est que tout
(I) On trouvera un résumé des résultats obtenus par ces auteurs dans
le livre de Binet et Henri, La fatigtie intellectuelle, 1898, p. 200. HENRI. — LE TRAVAIL INTELLECTUEL ET LES ÉCHANGES, ETC. 181. V.
est à recommencer et que les efforts de ces médecins ont été
vains.
Bien que je n'aie pas mené à bout les expériences, pour des
raisons qui seront exposées plus loin, je crois qu'il est utile
d'exposer ici les méthodes à suivre dans une recherche de ce
genre et de faire une critique des travaux faits jusqu'ici sur
cette question ; peut-être quelqu'un voudra-t-il entreprendre
une étude de cette question, et alors les renseignements que
j'ai pu recueillir pendant mes expériences lui seront, peut-être,
utiles.
La marche générale des doit être la suivante :
1° Choisir un régime alimentaire fixe, ce régime doit être fac
ilement supporté par le sujet pendant un temps assez long, il
ne doit pas faire varier le poids du corps, il doit être fixe au
point de vue de sa composition chimique et, dans les cas où il
peut y avoir des variations journalières dans la composition
chimique des aliments, il faudra, par des analyses spéciales,
déterminer ces ; il faudra avoir soin de préparer les
mets toujours de la même manière (même degré de cuis
son, etc.) ; enfin il faudra autant que possible manger de la
même manière (la durée des repas devra être la même, il faudra
boire aux mêmes moments, etc.).
2° Recueillir tous les excréments et en faire l'analyse ch
imique ; il ne faudra pas se contenter d'analyser seulement
l'urine comme l'ont fait tous les auteurs excepté Stcherbak,
il est aussi important de faire des analyses des excréments
solides.
3° 11 faut mener une vie aussi régulière que possible, se cou
cher à la même heure, dormir toujours le même nombre
d'heures ; faire autant que possible la même quantité de mou
vements tous les jours, cette condition est très difficile à remp
lir, elle a été négligée par la plupart des auteurs, c'est pour
tant là un point capital. Les expériences devront durer un
certain nombre de jours et elles devront comprendre au moins
quatre périodes : a. période préliminaire dans laquelle le sujet
doit s'habituer au régime alimentaire, et où on doit déterminer
la composition chimique des aliments ingérés, on devra fixer
exactement le régime de façon qu'il soit bien supporté par le
sujet et qu'il puisse être considéré comme normal ; la durée
de cette période sera très variable suivant les cas ; chez moi,
par exemple, elle a été de plus d'un mois; b. période de repos;
le sujet devra pendant cette période faire aussi peu de travail 182 MÉMOIRES ORIGINAUX
intellectuel que possible ; cette condition est très difficile à réa
liser, en effet, il est impossible de rester dans un repos absolu,
notre esprit est toujours occupé, on pense constamment à
quelque chose, de sorte que l'on est bien embarrassé de rester
dans un état de repos intellectuel ; il faudrait choisir un travail
intellectuel très simple et facile, un passe-temps, consistant par
exemple à regarder des images, à lire de petites nouvelles ou des
descriptions de voyages, l'essentiel dans le choix d'une pareille
occupation est d'obtenir une uniformité de travail intellectuel
facile n'exigeant pas de réflexion et de tension forte de l'atten

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