Information sémantique et mémoire à court terme : l activité de comparaison de phrases - article ; n°1 ; vol.77, pg 63-78
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Information sémantique et mémoire à court terme : l'activité de comparaison de phrases - article ; n°1 ; vol.77, pg 63-78

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Description

L'année psychologique - Année 1977 - Volume 77 - Numéro 1 - Pages 63-78
Résumé
On a présenté à des sujets des couples de phrases et on leur a demandé de les juger « pareilles » ou « différentes » en appuyant sur l'un des deux boutons. Pour un quart de ces couples les deux phrases étaient formellement identiques, pour un second quart la seconde phrase dérivait de la première à partir de relations sémantiques de synonymie ou de superordination entre noms ; on demandait alors aux sujets un jugement d'identité sémantique, exprimé aussi par la réponse « pareil ». Un nombre égal de paires de phrases superficiellement symétriques des précédentes conduisait à des réponses « différent ».
Les comparaisons étaient effectuées après un intervalle nul ou de 5 s entre les deux phrases. Une activité de comptage à rebours pouvait ou non être présente.
On a fait l'hypothèse que le traitement de l'information contenue dans la première phrase conduit à l'élaboration de deux sortes de représentations, l'une phono-articulatoire, l'autre sémantique, qui évoluent de façon différente. L'activité interpolée de 5 s devait détériorer la première et non la seconde.
L'analyse des temps de jugement fait ressortir une interaction double conforme à cette hypothèse : après 5 s d'activité interpolée les jugements d'identité formelle sont sensiblement allongés, mais non les jugements d'identité sémantique.
Summary
Pairs of sentences were presented to subjects, who had to judge them as « same » or « different » by pressing a button. In a quarter of these pairs, the sentences were formally identical. In another quarter the second sentence was derived from the first by semantic relations of synonymy or superordination between nouns ; the subjects were then required to give a judgment of semantic identity and to respond « same ». An equal number of pairs of sentences led to the response « different ».
Comparisons were performed after an interval of zero or five seconds which was empty or spent in counting back wards.
It was hypothesized that the processing of the information in the first sentence would produce two kinds of representations, a phono-articulatory one and a semantic one, which are developed differently. The interpolated activity would deteriorate the first, but not the second.
Analysis of judgment latencies shows a significant double interaction corroborating this hypothesis : the interpolated activity lengthened the judgments of formai identity, but not those of semantic identity.
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1977
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean-Claude Verstiggel
J. Le Ny
Information sémantique et mémoire à court terme : l'activité de
comparaison de phrases
In: L'année psychologique. 1977 vol. 77, n°1. pp. 63-78.
Citer ce document / Cite this document :
Verstiggel Jean-Claude, Le Ny J. Information sémantique et mémoire à court terme : l'activité de comparaison de phrases. In:
L'année psychologique. 1977 vol. 77, n°1. pp. 63-78.
doi : 10.3406/psy.1977.28179
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1977_num_77_1_28179Résumé
Résumé
On a présenté à des sujets des couples de phrases et on leur a demandé de les juger « pareilles » ou «
différentes » en appuyant sur l'un des deux boutons. Pour un quart de ces couples les deux phrases
étaient formellement identiques, pour un second quart la seconde phrase dérivait de la première à partir
de relations sémantiques de synonymie ou de superordination entre noms ; on demandait alors aux
sujets un jugement d'identité sémantique, exprimé aussi par la réponse « pareil ». Un nombre égal de
paires de phrases superficiellement symétriques des précédentes conduisait à des réponses « différent
».
Les comparaisons étaient effectuées après un intervalle nul ou de 5 s entre les deux phrases. Une
activité de comptage à rebours pouvait ou non être présente.
On a fait l'hypothèse que le traitement de l'information contenue dans la première phrase conduit à
l'élaboration de deux sortes de représentations, l'une phono-articulatoire, l'autre sémantique, qui
évoluent de façon différente. L'activité interpolée de 5 s devait détériorer la première et non la seconde.
L'analyse des temps de jugement fait ressortir une interaction double conforme à cette hypothèse :
après 5 s d'activité interpolée les jugements d'identité formelle sont sensiblement allongés, mais non les
jugements d'identité sémantique.
Abstract
Summary
Pairs of sentences were presented to subjects, who had to judge them as « same » or « different » by
pressing a button. In a quarter of these pairs, the sentences were formally identical. In another quarter
the second sentence was derived from the first by semantic relations of synonymy or superordination
between nouns ; the subjects were then required to give a judgment of semantic identity and to respond
« same ». An equal number of pairs of sentences led to the response « different ».
Comparisons were performed after an interval of zero or five seconds which was empty or spent in
counting back wards.
It was hypothesized that the processing of the information in the first sentence would produce two kinds
of representations, a phono-articulatory one and a semantic one, which are developed differently. The
interpolated activity would deteriorate the first, but not the second.
Analysis of judgment latencies shows a significant double interaction corroborating this hypothesis : the
interpolated activity lengthened the judgments of formai identity, but not those of semantic identity.Année psychol.
1977, 77, 63-78
Equipe de Recherche « Etude des acquisitions chez l'homme
associée au Centre national de la Recherche scientifique
Université de Paris VIII
INFORMATION SÉMANTIQUE
ET MÉMOIRE A COURT TERME :
L'ACTIVITÉ DE COMPARAISON DE PHRASES
par Jean-Claude Verstiggel et Jean-François Le Ny
SUMMARY
Pairs of sentences were presented to subjects, who had to judge them as
« same » or « different » by pressing a button. In a quarter of these pairs,
the sentences were formally identical. In another quarter the second sentence
was derived from the first by semantic relations of synonymy or superordi
nation between nouns ; the subjects were then required to give a judgment
of semantic identity and to respond « same ». An equal number of pairs
of sentences led to the response « different ».
Comparisons were performed after an interval of zero or five seconds
which was empty or spent in counting back wards.
It was hypothesized that the processing of the information in the first
sentence would produce two kinds of representations, a phono- articulatory
one and a semantic one, which are developed differently. The interpolated
activity would deteriorate the first, but not the second.
Analysis of judgment latencies shows a significant double interaction
corroborating this hypothesis : the interpolated activity lengthened the
judgments of formal identity, but not those of semantic identity.
L'analyse des activités sémantiques suscitées par la présen
tation de phrases ou de textes doit prendre en compte deux
1. Route de la Tourelle, 75571 Paris Cedex 12. 64 MÉMOIRES ORIGINAUX
sortes de phénomènes : ils concernent d'une part le traitement de
l'information saisie, d'autre part la conservation des produits de
ce traitement. Cette nécessité est d'autant plus grande qu'un
certain nombre de traitements s'effectuent visiblement sur le
produit de traitements antérieurs, ou plus exactement sur ce qui
subsiste en mémoire de ces traitements.
Dans une situation où une phrase est présentée sous forme
écrite et où son contenu est donc élaboré par des activités de
lecture, on a de bonnes raisons de penser que l'information est
d'abord traitée et conservée de façon transitoire dans des registres
sensoriels distincts, visuel, auditif, articulatoire, dont les inter
relations sont encore mal connues (v. Colle et Welsh, 1976). On
considérera toutefois, par hypothèse, que le produit de ces divers
traitements donne rapidement lieu à ce qu'on appellera ici une
représentation phono-articulatoire de la phrase ; la structure de
cette représentation, que l'on considère par ailleurs comme
constituée de traits, est vraisemblablement en rapport avec ce
que donnerait une description phonémique de la phrase. On peut
penser que c'est sur cette représentation phono-articulatoire que
s'exercent des activités psychologiques comme la révision ment
ale ou l'apprentissage par cœur ; on verra qu'on peut lui rap
porter aussi certaines activités de comparaison.
Lors de la lecture s'élabore aussi une représentation sémant
ique de la phrase ; cette notion est identique à celle de significa
tion de la pour un sujet donné (cf. Le Ny, 1975) ; elle est
en rapport avec le sens (linguistique) de la phrase, sans toutefois
se confondre avec lui.
Que la représentation phono-articulatoire et la représentation
sémantique soient distinctes n'implique pas qu'elles soient indé
pendantes. La position que l'on défendra ici est que leurs rela
tions ne sont pas invariantes, mais se modifient en fonction des
conditions, et notamment au cours du temps.
Le but de la présente recherche a précisément été de mettre
en évidence, dans une situation particulière, les différences de
fonctionnement et d'évolution de ces deux types de représenta
tion au cours des premières secondes qui suivent la lecture d'une
phrase ; on a pour cela utilisé une tâche de comparaison et
d'identification de phrases.
Pour l'essentiel celle-ci consistait à présenter à des sujets une
première phrase PI, puis une deuxième phrase P2, ayant une
relation variable avec la première ; on demandait de porter J.-C. VERSTIGGEL ET J.-F. LE NY 65
sur P2 un jugement d'identité ou de non-identité, défini par la
consigne, avec PL La variable étudiée était le temps de réponse.
Dans 50 % des cas, P2 différait de PI et la réponse prescrite
était « différent ». Dans l'autre moitié des présentations, PI
et P2 pouvaient être identifiées l'une à l'autre et la réponse
prescrite était « pareil ». L'expérience portait plus particulièr
ement sur ces jugements d'identification.
Ils pouvaient être de deux sortes. La moitié d'entre eux cor
respondait à une identité formelle, P2 étant une pure et simple
répétition de PL Par exemple :
PI et P2 : Le docteur avait une vieille maison à la campagne.
Dans le second cas on demandait aux sujets de repérer une
identité sémantique entre les deux phrases. Cette identité corres
pondait à l'idée que « dans P2 on disait la même chose que dans
PI ». Observons immédiatement que cette relation est orientée
et n'implique pas dans tous les cas que dans PI on « dise la même
chose » que dans P2.

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