Instructions de géographie médicale pour la Malaisie - article ; n°1 ; vol.2, pg 45-59
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Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1879 - Volume 2 - Numéro 1 - Pages 45-59
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1879
Nombre de lectures 17
Langue Français

Extrait

A. Bordier
Instructions de géographie médicale pour la Malaisie
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, III° Série, tome 2, 1879. pp. 45-59.
Citer ce document / Cite this document :
Bordier A. Instructions de géographie médicale pour la Malaisie. In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, III° Série,
tome 2, 1879. pp. 45-59.
doi : 10.3406/bmsap.1879.5201
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1879_num_2_1_5201— INSTUUCTIOHS POUR LA MALAISIE. 45 BOItDIER.
deux surtout lui ont fourni des documents intéressants ; ce
sont les grottes de Saint-Barthélémy et de Saint-Elye.
Grotte de Saint-Barthélémy. — Cette grotte présente trois
niveaux : le niveau inférieur a fourni des outils d'obsidienne,
des ossements de bœufs et des ossements humains. M. Or-
soni pense que ce niveau pourra être rapporté à l'époque
paléolithique.
Le niveau moyen a fourni des débris de colliers composés
de dents percées de sanglier, de carnassiers, de cardiums,
de patelles, etc.
Le niveau supérieur a donné des dents percées et quelques
débris d'obsidienne : une petite hache plate «n bronze, plu
sieurs poignards de même métal, puis des ossements humains.
Grotte de Saint-Elye. — Cette station sépulcrale a éga
lement donné des pendeloques en dents de carnassiers
en coquilles percées, et des perles en os, des haches en dio-
rite, puis des poinçons en os et d'autres en bronze, im
plantés dans des os longs de petits ruminants.
Avec ces objets, on a trouvé enfin des ossements humains
comprenant environ dix individus. Ces seront
très probablement envoyés au musée d'anthropologie.
Ces grottes sépulcrales présentent le plus grand intérêt,
surtout en ce qu'elles ont le plus grand rapport avec les
dolmens et les grottes sépulcrales de la fin de l'époque
néolithique du midi de la France.
lost ructions de géographie médicale pour la Malaisie ;
PAR H. B0RD1ER,
Professeur de géographie médicale à l'Ecole d'anthropologie.
M. le docteur Rûck, actuellement médecin à Sumatra,
fait à la Société d'anthropologie l'honneur de lui demander
de guider ses études au point de vue spécialement médical.
Chargé de répondre à la demande qui est faite à la Société,
je ne crains pas de déclarer que la situation du docteur SÉANCE DU 16 JANVIER 1879. 46
Riick nous permet d'attendre de lui plus qu'il ne recevra de
nous.
Je résumerai cependant, à titre de canevas pouvant servir
aux recherches originales de notre confrère, l'état actuel de
nos connaissances sur ce point.
La Malaisie, comprenant les îles de Sumatra, de Java,
les îles Timoriennes, les Moluques, les Celebes, Bornéo, les
Philippines, s'étend de lat. sud \Q degrés à lat. nord 19 de
grés et de long, est 90 degrés à long, est 128 degrés.
On doit donc s'attendre à trouver en Malaisie les princi
paux caractères de la pathologie intertropicale : chaleur et
humidité, tout concourt à en assurer l'apparition ; il importe
cependant de tenir compte de trois conditions :
i° La topographie insulaire ;
2° II importe de distinguer les variations d'altitude }
3° Enfin, il importe de distinguer les saisons.
Topographie insulaire. — Grâce à la topographie des parties
constituantes de la Malaisie, la température moyenne, quoi
que chaude, ne dépasse pas 4- 30 degrés, alors que, bien
plus loin de l'équateur dans l'Inde continentale , elle s'élève
à -H 40 degrés.
Variations d'altitude. — On ne saurait confondre dans une
même étude de géographie médicale les différentes parties
du territoire malais, sans tenir compte de l'altitude.
Aussi les auteurs hollandais ont-ils divisé avec raison la
Malaisie en plusieurs zones considérées par rapport à l'a
ltitude :
Une zone torride, comprise entre le niveau de la mer et
une altitude de 2000 pieds, présente à sa partie inférieure
une température de -t- 27 degrés et à sa supérieure
une de H- 23 ; la quantité de vapeur
d'eau y est de 20»,25 par mètre cube.
Une zone tempérée, de 2000 à 4500 pieds.
Température moyenne de -4- 23 degrés en bas, de -f- 18 de
grés en haut.
15«,7 d'eau par mètre cube, BORDlER. — INSTRUCTIONS POUR LA MALAISIE. 47
Une zone fraîche, de 4800 à 7500 pieds; température
moyenne 4- 13 degrés en haut. 1 1 grammes d'eau par mètre
cube.
Une zone froide de 7500 à 10000 pieds, température de
4- 8 degrés en haut. 0«,76 d'eau par mètre.
Enfin, les saisons apportent dans la pathologie un él
ément important de variabilité. Lorsque le soleil est dans
l'hémisphère sud, le vent est nord-ouest. C'est la mousson
d'ours , la mousson des pluies ou mousson mauvaise. Lorsque
le soleil est dans l'hémisphère nord, souffle le vent d'est
(mousson sèche ou mousson bonne).
Il n'en est pas moins vrai que la zone torride est la plus
étendue et que là l'hypomètre marque 0,80 à 0,81 dans la
saison sèche, et 0,91 à 0,92 dans la saison des pluies.
Chaleur et humidité font de la Malaisie un pays à fièvre,
a hépatite et dyssenterie. Plusieurs auteurs, Armond entre
autres, pensent qu'on a beaucoup exagéré l'insalubrité de
Sumatra et de Java. A Sumatra notamment, si la côte ouest
est très malsaine et a pu recevoir le nom de côte de la peste,
la côte est présenterait fréquemment des exemples de grande
longévité.
Néanmoins, des pluies torrentielles, des cours d'eau fr
équemment débordés, une végétation luxuriante qui fournit
des détritus abondants, enfin une chaleur constante, tout
concourt à entretenir des foyers de malaria.
Mais ces foyers eux mêmes ne deviennent des foyers de
fièvre intermittente que pour l'homme. D'énormes pachy
dermes semblent trouver dans ces milieux insalubres des
conditions particulièrement heureuses de développement.
L'homme n'a pas ce privilège, ou du moins, s'il l'a, il l'a plus
inégalement ; en d'autres termes, si l'étude du climat de la
Malaisie doit précéder toute étude un peu méthodique de la
pathologie de ce pays, on en peut dire autant de l'étude
d'un autre milieu, le milieu humain, ou étude des races.
M. Rûck, dans les études qu'il se propose de faire, devra
dono non seulement s'efforcer de dresser une carte géogra- SÉANCE DU 16 JANVIER 1870. 48
phique des maladies en tenant compte des variétés clima-
tériques ou saisonnières, et il sera ainsi fort utile à la science
de la colonisation et de l'acclimatement ; mais il rendra sur
tout service à V anthropologie, en nous envoyant ce qu'on
pourrait nommer des cartes ethnologiques de pathologie.
Quelle est la pathologie de la Malaisie ? quelle est, de la
Malaisie, la de chaque race?
Or, les races y sont nombreuses ; on trouve là un véritable
fouillis de races qu'on a beaucoup de peine à distinguer au
jourd'hui, tant elles se sont mêlées et jusqu'à un certain point
confondues.
Races noire, jaune et blanche s'y sont rencontrées, y sont
restées ici plus ou moins pures, ont produit là des mélanges
plus ou moins complexes : Negritos, Papouas, Dravidas et Mun-
dos, Allophyles et Aryas, Indo-Chinois, Malayo- Polynésiens,
Malais, s'y heurtent avec l'Européen, V Arabe et le Chinois.
Race noire. — La race noire, peut-être la plus ancienne de
la Malaisie, a été sur tous les points refoulée et sur beaucoup
a disparu par fusionnement et par extinction.
Cette race, bien différente de la race noire africaine, déri
vant vraisemblablement des Mundos du Sud, appartient à
ce qu'on a nommé les Negritos. Elle n'existe plus que dans
l'intérieur des Philippines, où elle est représentée par les
Aétas; dans l'intérieur de Gilolo ; peut-être, on l'a dit, mais
le fait est à vérifier, dans l'intérieur de Bornéo et de Su
matra.
Les cheveux sont crépus, mais le front est plus découv
ert que chez les nègres d'Afrique. Le nez, camus, est re
troussé sur le bout; la mâchoire inférieure est étroite.
D'après Bernardo de la Fuente, il y aurait à distingu

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