Interview de Nazareth  : Emile Shoufani
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Cette famille de Nazareth, arabe, palestinienne et chrétienne est devenue, de facto, de nationalité israélienne. Ce sont toutes ces appartenances qu’Emile Shoufani revendique aujourd’hui. Toutes ensembles, elles forment son identité. Elles nourrissent son action. Issu de cette diversité, le curé de Nazareth consacre sa vie à faire que ces Histoires, traditions et cultures qui se sont si souvent opposées et combattues se comprennent, se respectent et s’acceptent dans leur commune humanité.
Chrétien dans la ville du christ, il en est devenu le pasteur. Il est d’autant plus émouvant de l’écouter ici, depuis cette Galilée à laquelle il est si attaché, transmettre ce message de paix, de fraternité, et d’amour vieux de 2000 ans mais si contemporain.

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Publié le 08 juillet 2011
Nombre de lectures 265
Langue Français

Extrait

  
 
Un Inédit
 
     Emile Shoufani    Introduction      Quand le père Emile Shoufani a accepté de me rencontrer à Nazareth, je n’étais jamais allée en Israël. Je n’en connaissais que ce que les médias retransmettent, et mes lectures.  Août/Septembre 2005, les israéliens commencent à se retirer des territoires. Les premières évacuations se sont passées aussi bien que possible. Le comportement de l’armée me parait exemplaire, soldats - hommes et femmes - impassibles sous les crachats, le regard fixe et triste, tendus face aux insultes de leurs frères. Voilà les images que j’avais vues à l’écran. Elles sont impressionnantes.  Pour moi, elles symbolisent cette volonté d’aller de l’avant dans le calme, imperturbablement. Pourvu que cela marche. Pourvu que juifs et arabes arrivent à s’entendre, au milieu de toute cette haine, de toute cette revanche à prendre. De part et d’autre, il y a ce sentiment et cette certitude d’être la victime. Comment pourraient-ils accepter de composer avec le malheur de l’autre?  Emile Shoufani donne la réponse, comme un rêve d’humanité que sa détermination a rendu bien réel. Personnellement, je cherche aussi. Française et chrétienne, j’ai été élevée dans cette séparation de l’église et de l’état qui me semble garantir ma propre liberté religieuse. Je ne comprends pas
les revendications des islamistes dans mon propre pays et je m’insurge contre leur remise en cause de nos lois et traditions, cette volonté de créer un état dans l’état. Les arabes et l’islam m’apparaissent comme un danger pour ma liberté, un danger pour l’unité de mon pays et cette culture judéo chrétienne à laquelle je m’identifie. Je les ressens comme des conquérants. Je me reproche de faire un amalgame grossier et radical. Comme beaucoup de mes compatriotes, je suis attachée à cette France symbolisée par ses clochers, les politiques l’ont si bien compris qu’ils en mettent toujours sur leurs affiches électorales...  En arrivant, je ressens la bizarre impression d’être une étrangère, moi la chrétienne, sur cette terre où est né le christ. Je pensais m’y trouver comme chez moi, mais c’est faux. Je découvre un monde à la fois étranger et proche qui m’attire, m’intrigue et m’effraie. Je l’avoue. Il est en effet plus facile de suivre ce message d’amour au sein de cette communauté européenne à laquelle j’appartiens, même si elle reste disparate, pétrie des mêmes valeurs humanistes occidentales. Ce christianisme auquel je m’identifie a pris racine ici, dans ce terroir qui s’appelle aujourd’hui Israël, mais qui est aussi arabe et musulman, après avoir reçu l’influence Hellène, Byzantine et romaine. Tout le sens de ma religion et toute la difficulté à l’appliquer m’apparaissent ici de plein fouet. Ce message d’ouverture aux autres est issu de cette confrontation à de multiples influences, races, cultures à laquelle il apporte une réponse. Et pourtant, je sais que de nombreux chrétiens fuient le MoyenOrient… Je viens donc voir le père Shoufani à plus d’un titre. Il est un lien vivant entre nos différentes cultures, un symbole de l’héritage chrétien. Je suis venue rencontrer Emile Shoufani pour qu’il m‘aide à vaincre mes peurs, parce que tel est son message. Il est cet homme debout qui propose des solutions pour la paix dans un contexte apparemment impossible. Il est cet homme d’action qui a réussi à instaurer des rencontres et des échanges entre arabes et juifs quand personne n’y croyait, sans se perdre au milieu de mille questions. Il avance dans le chemin qu’il s’est tracé, porté par l’évidence de sa mission et de sa foi qui ne font qu’un.  Né en 1947, l’année où les Nations Unies approuvent le plan de partage de la Palestine(1), il a tout connu du conflit israélo palestinien. Son grand-père et son oncle ont été tués par les
soldats israéliens en 1948 lors de l’évacuation de leur village d’Eilaboun proche de Nazareth(2). Malgré ces deuils et un dénuement matériel absolu, sa grand-mère Fadwa a refusé de quitter son pays. Conduisant seule ses enfants, elle est revenue à Eilaboun de nuit et au péril de sa vie. Après tant d’années, l’émotion est évidente lorsqu’ Emile Shoufani parle d’elle. Le regard mouillé se détourne. Ayant vécu les plus grands drames, c’est pourtant cette même femme qui lui a appris l’importance de la vie, de l’amour, du respect de l’autre et de la nature. Elle qui disait ne se préoccuper que des vivants.  Cette famille de Nazareth, arabe, palestinienne et chrétienne est devenue, de facto, de nationalité israélienne. Ce sont toutes ces appartenances qu’Emile Shoufani revendique aujourd’hui. Toutes ensembles, elles forment son identité. Elles nourrissent son action. Issu de cette diversité, le curé de Nazareth consacre sa vie à faire que ces Histoires, traditions et cultures qui se sont si souvent opposées et combattues se comprennent, se respectent et s’acceptent dans leur commune humanité. Chrétien dans la ville du christ, il en est devenu le pasteur. Il est d’autant plus émouvant de l’écouter ici, depuis cette Galilée à laquelle il est si attaché(3), transmettre ce message de paix, de fraternité, et d’amour vieux de 2000 ans mais si contemporain.  Après avoir élaboré le projet « Education pour la paix, la démocratie et la co-existence » mis en place au collège Saint Joseph qu’il dirige depuis 1976, il jumelle l’établissement avec l‘école juive Lyada de Jérusalem et développe les échanges entre élèves. Fin 2002, il lance « Mémoire pour la paix », un voyage à Auschwitz réunissant arabes, juifs, chrétiens et non croyants qu’il veut résolument être un «geste gratuit», un «acte de fraternité envers les millions de victimes» proclamant «notre solidarité avec leurs fils et leurs filles» et témoignant de «notre capacité à comprendre la blessure de l’autre ». Ce voyage est pour lui «un premier pas en vue de construire une confiance mutuelle »(4).  En arrivant à Tel Aviv, je m’inquiétais un peu de n’avoir pour adresse qu’un numéro de portable. Je trouvais cela un peu léger pour traverser la méditerranée, mais je me trompais. A Nazareth, tout le monde connaît le père Shoufani, comme tout le monde peut vous indiquer la direction de la madrasa al Moutar le collège Saint Joseph.
 Et je n’aurais pas voulu, pour écouter la parole de ce prêtre, d’une autre hospitalité que la sienne. A l’abri de ce séminaire et de cette école surplombant la ville, il nous accueille tout naturellement, à la manière que l’on dit typique de la tradition arabe. Calme et aimable, le regard ferme, il est imposant mais rassure en même temps. Fort de ses convictions, il me donne son temps sans compter, l’important est de passer le message. Les tribunes internationales(5)mais aussi chaque rencontre, tout cela fait partie de son action : «si tu veux la paix, prépare la paix».  Homme de paix, homme de dialogue, homme de foi, il suit à la lettre le «n’ayez pas peur de Jean Paul II. Cet appel, le père» Shoufani le met en pratique tous les jours. Dans ce pays en état de guerre permanent, il sait mieux que quiconque ce que cela représente de lutte et d’espoir.      (1) le 15 mai 1948, proclamation de l’indépendance de l’état d’Israël – les premières unités arabes venues d’Egypte, d’Irak, de Syrie et du Liban entrent en Palestine. A la fin de cette guerre, la Galilée est intégrée au nouvel état israélien ;  (2) « Le curé de Nazareth » / Hubert Prolongeauéd. Albin Michel  (3) « Voyage en Galilée » / Emile Shoufaniéd. Albin Michel  (4) « Comme un veilleur attend la paix » / Emile Shoufani, Hubert Prolongeau éd. Albin Michel  « Un arabe face à Auschwitz, la mémoire partagée » / Jean Mouttapa éd. Albin Michel  (5) Le père Emile Shoufani est Prix Unesco de l’éducation pour la paix 2003, Docteur Honoris Causa de L’université Catholique de Louvain (2004)    
     EMILE SHOUFANI    Interview de Nazareth     « Le curé de Nazareth », « le père», c’est ainsi que le désignent ceux qui l’entourent, avec un respect manifeste qu’Emile Shoufani semble ne pas remarquer.  Sa foi est solidement ancrée dans la réalité de la vie. Elle permet de comprendre toute la logique de son engagement personnel de prêtre, de directeur d’école, d’initiateur des échanges interconfessionnels, de meneur d’hommes:  «c’est le point de départ de touteL’amour inspiré de l’Evangile, ma vie et de toute ma vocation. L’amour c’est cette participation à la communauté au sens du service de l’autre. Quand j’ai voulu être prêtre, l’idée primordiale, c’était servir. Dans l’aspect liturgique, c’est laprière, servir aussi la communauté, servir les gens. C’est toujours la dynamique de mon action.  Mais pour servir, il faut communiquer. Arabe, chrétien et melkite, cette identité plurielle qui le met dans le camp de toutes les minorités en Israël le conforte dans la nécessité du dialogue. Tout en reconnaissant ses propres singularités, il s’appuie sur l’évangile afin de s’ouvrir aux autres.  Je n’ai pas une vocation politique, sociale, c’est cet amour du christ que j’ai voulu vivre et propager. L’amour du christ ce n’est pas l’amour d’une communauté, l’amour d’un peuple, ce n est pas l’attachement à une église, c’est l’amour du christ pour
tous les hommes, toute la création. C’est pourquoi je me sentais toujours travaillé dans ce sens là. Vivre cette réalité, c’est véritablement être dans cet aspect universel, prendre toutes les communautés, toutes les religions et être à l’aise dans ces différentes cultures parce que je me plaçais dans l’idée que c’est le christ qui aime donc il n’y a pas de différences entre les hommes. Au contraire, c’est ce partage de la réalité divine avec tous les hommes. C’est cette réalité sur laquelle j’ai construit mon action. C’est ce dynamisme dans lequel je vis.  Le christianisme n’est pas un aboutissement, c’est un point de départ. C’est l’homme qui est en train de chercher le christ. Il y a cette conscience, cette recherche de la relation avec Dieu, avec le christ. Et cette volonté de l’incarnation, c’est comment transmettre cette relation, comment la vivre avec les gens.  Le christianisme, c’est un dynamisme qui nous oblige à toujours aller plus loin dans une perspective qui est la réponse non pas à des problèmes, mais la réponse à la réalité de l’homme. La soif de l’homme est comblée par une personne qui est le christ. Ca ne vepas dire que l’on a trouvé des solutions mais cela veut direut : j’ai trouvé la personne dans sa parole et dans sa vie avec laquelle je peux partir, je peux cheminer. Le christianisme n’est pas un système pour répondre aux demandes des hommes ; le christn’apporte pas des facilités mais un amour dynamique.  Ce n’est pas facile. Porter le message du christ demande des choix continuels.  Le christianisme est une adaptation aux exigences, à la joie et à la beauté du message évangélique. Ce n’est pas adapter l’institution, mais le discours. Connaître l’homme moderne, ce qu’est l’homme, et essayer de l’aimer comme il est et lui porter cette joie du christ. Cette adaptation à l’humain, c’est cette même idée de l’incarnation; je ne peux pas prêcher la même chosParis ou au Brésil. C’est un travail de ce quee à Nazareth, à nous appelons en théologie de la « divino humanité », comment le divin et l’humain vont se rencontrer et vont s’unir.  Ce n’est pas l’humain contre le divin ou l’homme contre le christ, ou lechrist seul ou l’homme seul, mais cette réalité que
l’humain et le divin peuvent être unis ensemble et constituer l’être chrétien. Le but spirituel c’est l’homme uni à dieu.  Je fais une nette différence entre recherche spirituelle et religion. La religionest un état. Il y a l’identité spirituelle qui est dans l’homme et la recherche de l’homme. L’identité religieuse est un attachement à des rites, des réalités vides de sens.L’important c’est cette transfiguration de toutes choses dans ce monde spirituel.  On dit qu’en occident, les gens ne sont pas pratiquants, qu’ils sont athées. Mais il y a une très grande recherche spirituelle sans direction, car ni le judaïsme, l’islam ou le christianisme n’ont su parler à cette exigence. Dans cette recherche, il y atout le temps cette réalité spirituelle d’être lié à une force, loin de la matière. Il y a cet élément chez les non croyants qui est la dimension de l’homme malgré le discours de certains affirmant que dieu ne nous intéresse pas.  Recherche spirituelle et théologie lui sont fondamentales. Mais être chrétien pour le père Shoufani, c’est avant tout avoir les pieds bien ancrés dans le monde qui l’entoure, dans cette terre arabe où il enracine son action. Pour lui, c’est toute la signification de l’incarnation. Je me définis par mon arabisme parce que je pense que cet amour du christ s’est incarné dans la réalité du monde arabe. Nous sommes à Nazareth et c’est la ville de l’incarnation. Ce n’est pas simplement un discours. Véritablement c’est là que cet amour a pris chair, est devenu Un. L’incarnation, c’est le cheminement total de tout le christianisme. On ne peut pas penser en chrétien sans penser cette réalité où nous sommes, la réalité sociale, économique, culturelle dans laquelle nous sommes nés. Non pas pour nous enfermer, mais pour donner à cette réalité l’amour du christ. Pratiquer là où nous sommes cet amour du christ et non pas rêver.  Et pour moi, l’arabité, c’est cet attachement à tout ce peuple arabe dans lequel je suis né, cette réalité concrète où je vis ; cette civilisation de l’islam, ces 300 millions de personnes qui sont en recherche de leur identité, de leur avenir, qui sont fiers de leur passé.
Le christ ne pouvait pas naître ailleurs parce que l’histoire de la marche de Dieu était avec le peuple juif sur cette terre. Le christ devait naître dans ce pays parce que c’est l’acheminement de toute la pédagogie de Dieu avec son peuple.  Aujourd’hui, cette arabité se confond pratiquement avec l’islam. Le monde arabe a vécu la fierté de l’islam parce que l’islam est venu comme rassembleur des tribus arabes, il a donné à la langue arabe cette réalité du sacré. C’est une langue sacrée dans laquelle prient un milliard 200 millions de personnes. Ce monde a vécu des moments grandioses dans l’histoire, puis il s’est effrité. Il a vécu le malheur avec les turcs, le colonialisme, il vit et a vécu tous les moments des dictatures arabes. Il a perdu ses forces pour un rassemblement. Il se trouve aujourd’hui dans une situation lamentable sur le plan économique, social, culturel, alors qu’il a une force intérieure. C’est un monde qui se cherche et qui a un potentiel extraordinaire en lui même. Cette spiritualité du monde arabe, c’est cette réalité de l’islam dans l’humilité, la prière, la reconnaissance de Dieu, dans l’esprit de la communauté. Aujourd’hui, le monde musulman si retrouve la liberté, la valeur de la vie, la démocratie, le pain, l’éducation, je ne serais pas certain que cet attachement à une vision de l’islam politique retienne des gens.  L’étude de l’islam et du monde musulman c’est premièrement la relation dans la communautécar il y a cette transmission d un vécu ; il faut apprendre l’islam à partir des contacts de chaque jour. Le texte lui même a besoin d’initiation car il n’est pas donné à tout le monde de le connaître. Il faut des gens qui l’expliquent, l’interprètent pour nous et nous disent ce que le texte veut dire parce que nous sommes dans une mentalité différente, nous sommes dans une religion différente. L’islam ’est pas seulement le coran tradition qui a été la, mais il y a la n mise en pratique et c’est cela qui est important. D’où l’intérêt d’une université populaire pour les musulmans, d’où l’intérêt que l’explication soit religieuse et non pas politique. C’est ce qui manque beaucoup. Il y a à l’intérieur de l’islam une discussion sur le coran et plusieurs écoles d’interprétation. On a besoin de connaître les nouveaux penseurs de l’islam tel le professeur Rachid Benzine. Je pense que le monde musulman n’a pas fait ses premiers pas dansla modernité, les valeurs modernes de l’humain
aujourd’hui. C’est un travail indispensable qui doit se faire avec ces musulmans qui sont en occident, pour les musulmans et les non musulmans.  La modernité est un défipour moi, cela signifie la valeur de la personne, le respect de la personne ; la valeur de la vie qui est essentielle ; la démocratie au sens de la constitution d’une société où tout le monde est égal ; la liberté dans tous les sens du mot, celle de pratiquer, de critiquer. Cette liberté est indispensable pour faire évoluer une société. La modernité, c’est un changement dynamique, pour le bien. Cela peut donner un empire sauvage contre toutes les identités mais cela peut être aussi un lieu de la rencontre de tout le monde où l’identité religieuse a sa place. On va gagner le défi de la modernité s’il y a une spiritualisation, c’est à dire que l’être humain va être attaché à Dieu et à l’homme et non pas à un groupe, non pas à une identité religieuse.  Il est certain aussi qu’à l’intérieur de tout il y a tout cela, l’ t moderne de vouloir créer de nouveau un empire arabe, aspec un empire musulman. C’est le rêve et le mythe d’une société des premières années de l’islam qui a existé ou n’a jamais existé. Et là nous sommes dans une contradiction. Le monde arabe n’a pas trouvé sa place dans la relation avec le monde chrétien, le monde occidental. Du VIIèmeau XIèmesiècle, le monde musulman était dans la modernité totale, il y avait une ouverture sur tout. A partir du XIIème, tout était fermé. On s’est attaché au texte lui même, il n’y a plus eu d’interprétation. Aujourd’hui, à l’intérieur de ce monde musulman qui est différent, de Al Azhar (1) jusqu’au Pakistan, il y a un nouveau défi qui n’est pas une adaptation à l’occident mais une adaptation aux valeurs mêmes du coran et de l’islam.  Je fais une nette différence entre l’islam et les musulmans qui arrivent en vagues en Europe non pas pour étudier, mais pour vivre. C’est un changement total ils font partie de l’image de la société et ils veulent être intégrés à cette image. Je pense que chez tous les peuples qui essayent d’aller en Europe ou aux Etats Unis, il y a avant tout le refus de ce qu’ils ont dans leur pays et le rêve de se trouver mieux. Ils ne se sentent pas obligés. Ils viennent pour rester. La première génération pensait rentrer, mais les enfants veulent rester et au contraire être partie prenante. Le discours de ce vécu est accepté par les européen.,
Ce qui a changé, c’est depuis une vingtaine d’années le discours islamiste de cheiks musulmans ou de groupes islamistes qui s’opposent à l’intégration à partir de l’identité et à partir du rêve de créer un système politique même en occident.  cheiks sont venus de l’orient pour proposer unMais ces gouvernement, en essayant d’appeler à un attachement à la foi, au code musulman et à une invasion musulmane. A partir de là, il y a eu séparation entre les différentes populations. Les français de souche ont refusé ce discours mais se faisant, ils ont dit non aussi à l’intégration et à la foi musulmane.   Il est important de savoir à quoi on dit non ; certainement pas à un islam qui est pratiquant, certainement pas aux musulmans de deuxième et troisième génération qui vivent en France. Mais il faut dire non absolument à un islam qui vient comme envahisseur, qui propose un système politique et une gestion des communautés. Cela, c’est la déstabilisation de la communauté et de ceux qui veulent s’intégrer, la fin de l’institution républicaine. Ces mouvements islamistes religieux sont la cause de la déstabilisation. Ce discours délivre les communautés musulmanes de plusieurs problèmes. Et c’est là où je dis que quand on a accueilli tous ces émigrés, on les a accueillis sans programme d’intégration, ni l’enseignement du français, ni l’éducation à la citoyenneté. Ils ont simplement continué de travailler. Et quand il y a eu cette vague de tous ces mouvements islamistes, ils ont ressenti le besoin qu’ils avaient d’une identité. Et c’est cette identité proposée et soutenue par un système politique qui a fait exploser la situation d’aujourd’hui.  L’initiative doit venir des pouvoirs publics qui doivent réaffirmer que l’essentiel c’est le citoyen. Je commencerai par tout ce qui est habitat, travail, système éducatif et de loisirs. L’état doit prendre en charge cette question de l’intégration. Mais le quota dans les écoles et dans le travail, c’est la situation philanthropique. Si je prépare ces élèves dès le jardin d’enfant, l’école primaire, ils n’ont pas besoin de ce quota parce qu’ils vont rentrer avec leur intelligence et leur langue française et donc arriver à une réussite. Il faut que l’élève se sente français, c’est cela le problème. Cette initiative doit exister aussi au niveau du quartier, des voisins. Il faut des relations continuelles dans la communauté.
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