Introduction à l ethnologie des peuples rangés au nombre des Slaves - article ; n°1 ; vol.2, pg 271-284
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Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1867 - Volume 2 - Numéro 1 - Pages 271-284
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1867
Nombre de lectures 11
Langue Français

Extrait

Duchinski
Introduction à l'ethnologie des peuples rangés au nombre des
Slaves
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, II° Série, tome 2, 1867. pp. 271-284.
Citer ce document / Cite this document :
Duchinski . Introduction à l'ethnologie des peuples rangés au nombre des Slaves. In: Bulletins de la Société d'anthropologie de
Paris, II° Série, tome 2, 1867. pp. 271-284.
doi : 10.3406/bmsap.1867.4305
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1867_num_2_1_4305— blàves et tOurans. 271
os se sont le mieux conservés* c'est à l'endroit où elle est le
plus comprimée, où les os étaient, en un mot, le moins en
contact avec l'air extérieur, que j'ai recueilli les plus beaux
échantillons anthropologiques.
Ensuite, il faut croire que ceux qui avaient construit le a
monument n'étaient pas éloignés et qu'ils avaient eu con
naissance de sa destruction, puisqu'ils avaient rapporté les
pierres servant à combler le vide formé par l'éboulementj
ainsi que je le signalais plus haut à propos du plafond.
Quelques recherches aux environs feront sans doute reeon-*
naître avant peu la situation de leur résidence.
J'ai fait mettre de côté tous les matériaux que j'ai re
cueillis dans ces fouilles, de manière à pouvoir rétablir le
monument, non-seulement comme il était, mais encore en
les employant autant que possible à la place qu'ils occu-»
paient.
Je n'hésite pas à dire qu'il est possible de rendre à notre
Parisii la majeure partie d'un monument qui, avec ceui
que j'ai découverts à la Varenne Saint-Hilaire, ou ceux dont
l'existence a déjà été signalée, constitueront un ensemble
des plus curieux. »
Introduction à l'ethnologie des peuples rangés au nombre
des Slaves;
PAR M. BUCHINSKI.
Les études ethnologiques sur ces peuples ne datent que
de l'établissement de la chaire d'une langue et d'une littéra
ture slaves au collège de France, c'est-à-dire de 1840.
J'appuie sur les expressions d'une langue et d'une littéra
ture, car, comme on le voit dans le Moniteur de cette
année, la chaire est effectivement établie pour l'ense
ignement d'une langue et d'une littérature slaves, G'est-à-
dire pour l'enseignement d'Un objet qui n'existe pas. Il n'y 272 SÉANCE -DU 18 -AVRIL 1867.
a pas une langue slave, de même qu'il n'y a pas une langue
néo-latine. Les 40 millions de Slaves proprement dits, ou,
comme les appelle M. Guignaut (de l'Institut), «Slaves véri
tables, » parlent neuf langues différentes, tandis qu'un
nombre égal de Moscovites, Grands Russes, se servent
d'une langue particulière , de même que les Bulgaro-
Slaves du Danube. Les savants étrangers confondent, il est
vrai, les Russes Blancs des gouvernements de Smolensk,
de Mohilew, de Vitepsk, et d'autres gouvernements de la
Lithuanie slave, avec les Petits Russes, sous le nom génér
al" de Routhènes, de même qu'ils présentent les deux
idiomes dont se servent les Serbes Luzitchans (du royaume
de Saxe) comme ne constituant qu'une seule langue ; mais,
dans la pratique, les Russes Blancs diffèrent énormément
des Petits Russes, ainsi qu'on peut déjà le prévoir par leur
histoire passée; ils conservent cette différence dans les
langues. D'un autre côté, les peu nombreux Luzitchans ne
cessent de se servir dé leurs deux idiomes, même dans
leurs livres. Il y a donc en tout onze langues slaves.
Les différences entre les langues slaves sont si grandes,
que, par exemple, les Tchecks et les Polonais, considérés
par les philologues et les grammairiens comme étant les
plus rapprochés, bien qu'ils se comprennent dans la con
versation ordinaire, sont pourtant obligés de traduire leurs
livres dans leurs langues respectives. Les littératures des
peuples se • servant des langues slaves les différencient
encore plus que les langues elles-mêmes. On voit donc
l'erreur dans laquelle était le ministre V. Cousin en fon
dant la chaire d'une langue et d'une littérature slaves. La
méprise du ministre resterait sans grande importance, s'il
n'avait eu à la défendre contre l'opposition. L'opposition à
la Chambre des députés protestait contre l'unité typique des
peuples parlant les langues slaves, de même que contre
cette autre assertion du ministre, à savoir : que « tout — "SLAVBS ET TOURANS. 273 DUCHINSKI.
l'empire russe est slave. » Les Chambres ont passé outre.
L'idée de l'existence d'une, langue slave .parlée par
80 millions d'individus, de même que la slavicité des Mosc
ovites, est devenue ainsi une loi en France depuis 1840.
Le premier professeur du slavisme augmenta encore le i
mal. C'était un grand poète, et c'est précisément le génie
poétique du professeur qui fut malheureux pour la science.
Traitant du slavisme en'poëte, Mickicwicz se hâta d'idéal
iser, de mettre en apothéose l'unité typique de tous les
peuplesparlant les langues slaves. D'après lui, cette unité
consisterait dans le communisme tel qu'il est pratiqué par
les Moscovites. Le professeur-poëte, dans le cours de ses
leçons, reconnaissait les Moscovites comme étant non
Slaves d'origine, mais tourane. Pourtant ses disciples per
sistaient et persistent de nos jours à ne voir dans les luttes
entre le génie moscovite et le génie slave, luttes présentées
par leur maître avec tant de vigueur, qu'une opposition
entre les deux caractères du slavisme. Ce sont ces disci
ples, parmi lesquels se trouvaient des hommes de talent
de tous les pays, qui dépassèrent Mickiewicz dans le déve
loppement du panslavisme, et jetèrent ainsi le chaos dans
l'ethnologie et dans l'histoire. Mickiewicz, se trompant
souvent dans l'appréciation des origines slaves, jugeait
très -bien les rapports sous le point de vue psychologique.
C'est par ce côté, tout nouveau dans la critique historique,
que se recommandent aux anthropologistes les travaux de
cet homme célèbre. (Voir les 22e et 23e leçons.) ■
II était d'autant plus difficile de voir clairement dans le
slavisme, qu'un puissant cabinet était intéressé à entretenir
l'ignorance, tandis que la traduction d'une des sources
principales, la Chronique de Nestor, était erronée, surtout
dans la partie ethnologique. D'un autre côté, la traduction
des douze volumes de l'Histoire de l'empire de Russie, par
Raramzine, était défectueuse au plus haut point. Karam-
T. II (2e SÉRIE.) 18 SÉANCE DIP i8 'AVRIL 1867» 274
zine lui-même, comme le disent ses traducteurs dans leur
préface, fit supprimer, pour la traduction française, un
grand nombre de noies explicatives et des extraits de
chroniques. Les traducteurs ne disent pas que des sup
pressions ont été faites même dans le texte:
II en est résulté que les savants français, qui croyaient
aller aux sources mêmes, en puisant dans la Chronique de
Nestor et dans les douze volumes de V Histoire de Karam-
zine, ne pouvaient éviter les plus grandes erreurs, surtout
dans l'appréciation ethnologique des peuples qui furent
soumis par les princes russes-varègues de la maison de
Rurik, et qui furent, en conséquence, désignés comme
Russes.
Ainsi, le chroniqueur Nestor dit positivement que,
de son temps, les plus proches voisins des Novgorodiens et
des Smolenskiens, les Tchoudes Vesses et Méra (ou Me-
ria) n'étaient pas Slaves, et ne parlaient pas la langue
slave. Le traducteur, au contraire, fait dire à ce chroni
queur que ces pères des Grands Russes parlaient déjà
slave, car le traducteur s'exprime au passé, tandis que le
chroniqueur avait en vue l'état présent. Comme on con
fondait les langues avec les origines, ce qui, contrairement à
l'ethnologie, se pratique même de nos jours, les lecteurs de
la Chronique de Nestor pensaient que les indigènes de la
Moscovie, voisins de Novgorod et de Smolensk, les Vesses et
les Méra, reconnus par tous comme étant d'origine toura-
nienne, n'étaient que des tribus faibles, et qu'ils commenc
èrent à parler la langue slave en embrassant le christia
nisme, par suite de l'ordre de Vladimir le Grand, à la fin

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