Introduction aux probabilités et aux statistiques
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Introduction aux probabilit´eset aux statistiquesNotes de Cours de Licence L3-PhytemNicolas SatorLaboratoire de Physique Th´eorique de la Mati`ere Condens´eeUniversit´e Pierre et Marie Curie Paris 6LPTMC - Septembre 20082Pr´eambuleDans le champs de l’observation, le hasardne favorise que les esprits pr´epar´es.(Louis Pasteur, 1854)De la th´eoriedes jeux a` la mod´elisationfinanci`ere,en passantpar la biologieet bien suˆr la physique (en particulier la m´ecanique quantique et la physiquestatistique), le hasard est omnipr´esent.Par manque d’information, que l’objet ´etudi´e soit trop complexe ou que nosconnaissances sur son ´etat soient trop impr´ecises, il n’est pas toujours possible(ou mˆeme n´ecessaire) de pr´evoir le r´esultat d’une exp´erience avec certitude.C’est par exemple le cas d’une pi`ece lanc´ee au jeu de pile ou face. Bien que lemouvementdelapi`ecesoitd´etermin´eparlesloisde lam´ecanique,le r´esultatdujeuresteincertain.Maisderri`erecette incertitude, secacheunequasi-certitude:en lanc¸ant 1000 fois la pi`ece, on sait que l’on obtiendra environ 500 fois “pile”.Un´ev´enemental´eatoire seradoncimpr´evisible,mais saprobabilit´ed’occurrence1pourra ˆetre estim´ee en r´ep´etant l’exp´erience un grand nombre de fois.Bien que l’utilisation des probabilit´es soit quotidienne (m´et´eo, sondages,jeux,´economie...),l’intuitionestsouventtrompeusecommenousleverronsdansla suite de ce cours. Pour ´eviter les erreurs, un pr´ealable est de d´efinir ...

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Introduction aux probabilit´es
et aux statistiques
Notes de Cours de Licence L3-Phytem
Nicolas Sator
Laboratoire de Physique Th´eorique de la Mati`ere Condens´ee
Universit´e Pierre et Marie Curie Paris 6
LPTMC - Septembre 20082Pr´eambule
Dans le champs de l’observation, le hasard
ne favorise que les esprits pr´epar´es.
(Louis Pasteur, 1854)
De la th´eoriedes jeux a` la mod´elisationfinanci`ere,en passantpar la biologie
et bien suˆr la physique (en particulier la m´ecanique quantique et la physique
statistique), le hasard est omnipr´esent.
Par manque d’information, que l’objet ´etudi´e soit trop complexe ou que nos
connaissances sur son ´etat soient trop impr´ecises, il n’est pas toujours possible
(ou mˆeme n´ecessaire) de pr´evoir le r´esultat d’une exp´erience avec certitude.
C’est par exemple le cas d’une pi`ece lanc´ee au jeu de pile ou face. Bien que le
mouvementdelapi`ecesoitd´etermin´eparlesloisde lam´ecanique,le r´esultatdu
jeuresteincertain.Maisderri`erecette incertitude, secacheunequasi-certitude:
en lanc¸ant 1000 fois la pi`ece, on sait que l’on obtiendra environ 500 fois “pile”.
Un´ev´enemental´eatoire seradoncimpr´evisible,mais saprobabilit´ed’occurrence
1pourra ˆetre estim´ee en r´ep´etant l’exp´erience un grand nombre de fois.
Bien que l’utilisation des probabilit´es soit quotidienne (m´et´eo, sondages,
jeux,´economie...),l’intuitionestsouventtrompeusecommenousleverronsdans
la suite de ce cours. Pour ´eviter les erreurs, un pr´ealable est de d´efinir une
exp´erienceid´ealequimod´eliseaumieuxlar´ealit´e.Parexemple,aujeudepileou
face, on supposera par d´efaut que seuls deux r´esultats sont possibles (la pi`ece,
parfaite, ne tombe pas sur sa tranche) et qu’ils ont la mˆeme probabilit´e p =
1/2 (n’ayant pas d’autres informations sur l’objet ou son propri´etaire, tous les
´ev´enementsont la mˆeme probabilit´e).Mais la pi`ece peutˆetre (un peu) biais´ee...
1Le mot al´eatoire vient du latin alea et veut dire “jeu de d´es”, puis, par extension, hasard
(qui vient de l’arabe az-zahr qui signifie aussi “d´es”). Le hasard ´etait d´eja` associ´e au jeu...
En revanche, la notion d’ordre ou de r´egularit´e ressort de l’´etymologie d’un synonyme du mot
al´eatoire : stochastique. En effet, ce mot plus savant venu du grec στoχαστiκoσ n’a rien a`
voir avec le hasard, mais signifie plutoˆt “qui tend vers un but”, puis “habile a` conjecturer”.
Il est amusant de voir que le mot στoχαστησ signifie le devin...
34Table des mati`eres
1 Probabilit´es 7
1.1 D´efinitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.2 Un exemple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.3 Arrangements et d´enombrements . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.4 Probabilit´es conditionnelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2 Variables al´eatoires 13
2.1 Distribution et densit´e de probabilit´e . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.2 Moments d’une distribution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
2.3 Ensemble de variables al´eatoires . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.4 Corr´elations et ind´ependance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.5 Fonction caract´eristique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
3 Quelques distributions de probabilit´e 21
3.1 Distribution uniforme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
3.2 Loi gaussienne ou normale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
3.3 Loi binomiale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
3.4 Loi multinomiale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
3.5 Loi de Poisson . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
3.6 Lois larges et lois de puissance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
4 Loidesgrandsnombresetth´eor`emedelalimitecentrale 31
4.1 La loi des grands nombres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
4.2 Le th´eor`eme de la limite centrale . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
5 Annexe Math´ematique 37
5.1 Fonction Γ(x) et B(p,q) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
5.2 Formule de Stirling . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
5`6 TABLE DES MATIERESChapitre 1
Probabilit´es
1.1 D´efinitions
1Depuis les travaux de A.N. Kolmogorov (1933), les calculs de probabilit´es
2reposentsurlath´eoriede lamesure. Danslasuitedececours,nousnouspasse-
rons de ce formalisme math´ematique. Plus simplement, le calcul de probabilit´e
est bas´e sur le trio suivant :
´Ev´enement
Un ´ev´enement est le r´esultat possible d’une exp´erience id´eale. En g´en´eral,
l’issue d’une exp´eriencepeutˆetred´ecritpar unnombre entier (variablediscr`ete,
par exemple obtenue par un lanc´e de d´e) ou par un nombre r´eel (variable conti-
nue, comme la taille d’un individu ou la vitesse d’une particule). Un ´ev´enement
peut ˆetre ´el´ementaire (on dit aussi simple), par exemple faire 3 au d´e, ou bien
compos´e de plusieurs ´ev´enements ´el´ementaires (obtenir un nombre pair au d´e,
c’est-a`-dire l’un de ces trois ´ev´enements ´el´ementaires : 2, 4 ou 6).
Espace des observables
L’espace des observables (´egalement appel´e espace des ´ev´enements), not´e Ω,
3est l’ensemble de tous les ´ev´enements ´el´ementaires d’une exp´erience. Puisque
l’espace des observables caract´erise une exp´erience, il est fondamental de bien
le d´efinir, c’est-a`-dire d’´enum´erer tous les r´esultats possibles. En revanche, la
naturede ses points n’estpas importante : que l’ondistribue des ballesdans des
boˆıtes ou des convives `a des tables, le traitement est le mˆeme. Tout ´ev´enement
´etant un ensemble d’´ev´enements´el´ementaires (au moins 1), on peut d´efinir une
structure alg´ebrique munie de lois de compositions.
1Andre¨ı Nikolaevich Kolmogorov (1903-1987) math´ematicien russe qui posa les bases de la
th´eorie des probabilit´es sous sa forme axiomatique.
2On d´efinit un espace de probabilit´es (Ω, C, p), ou` Ω est un ensemble, C une tribu d´efinie
sur Ω, et p une mesure sur l’espace mesurable (Ω, C) telle que p(Ω) = 1.
3En m´ecanique statistique, cet ensemble s’appelle l’espace des phases, un ´ev´enement est
alors la donn´ee de la position q~ et de la quantit´e de mouvement p~ de toutes les particules.i i
7´8 CHAPITRE 1. PROBABILITES
Probabilit´es
A tout ´ev´enement ´el´ementaire E de l’espace des observables Ω, on associei
un nombre, la probabilit´e p(E ) d’obtenir l’´ev´enement E , telle quei i
• p(E )≥0 pour tout ´ev´enement E ,i i
• Pr(E ouE ) = p(E )+p(E ). La probabilit´e d’un ´ev´enement compos´ei j i j
est donc la somme des probabilit´es de tous les ´ev´enements´el´ementairesle
4constituant,P• p(E ) =p(Ω) =1 (l’´ev´enement certain est de probabilit´e 1).iE ∈Ωi
On passe du vocabulaire probabiliste a` celui de la th´eorie des ensembles `a
l’aide des lois de compositions suivantes. Soient A et B deux ´ev´enements (a
priori compos´es) :
• A = Ω : l’´ev´enement A est certain et p(A) = 1 (obtenir un entier avec un
d´e).
• A =∅ : l’´ev´enement A est impossible et p(A) =0 (obtenir 0 avec un d´e).
• A⊂ B : l’´ev´enement A implique l’´ev´enement B et p(A)≤ p(B) (obtenir
2 implique un entier pair).
c• L’´ev´enement A = Ω − A est l’´ev´enement compl´ementaire de A et
cp(A )= 1−p(A) (obtenir un entier pair et obtenir un entier impair).T• Loidemultiplication:A B (parfoisnot´eeA.B)signifiequeles´ev´enements
A et B sont r´ealis´es.
Les ´ev´enements A et B sont dits incompatibles (ou exclusifs ou disjoints)T T
si A B =∅ et donc p(A B) = 0 (obtenir 2 et un nombre impair).
Les´ev´enementscompatiblesAetB sontdits ind´ependants sietseulement
si \
p(A B) =p(A)p(B).
(obtenir un nombre pair et obtenir un multiple de 3, c’est-`a-dire 6, avec
la probabilit´e p= 1/2.1/3= 1/6).S• Loi d’addition : A B signifie que les ´ev´enements A ou B sont r´ealis´es
(“ou” non exclusif, au moins l’un des deux) et[ \
p(A B)=p(A)+p(B)−p(A B).
(obtenir un nombre pair ou obtenir un multiple de 3, c’est-`a-dire 2, 4, 6
et 3 avec la probabilit´e p =1/2+1/3−1/6= 2/3).
Cas particulier : si A et B sont incompatibles alors[
p(A B)=p(A)+p(B).
(obtenir 2 ou un nombre impair p = 1/6+1/2= 2/3).
Enpratique,onutiliseuned´efinitionenfr´equence:sionobserveN ´ev´enements
ind´ependants lors d’une exp´erience dont n sont de type E , la probabilit´e dei i
l’´ev´enement E est estim´ee pari
ni
p(E ) = lim .i
N→∞ N

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