Jacques Cauvin et la préhistoire du Levant. Par Olivier Aurenche - article ; n°2 ; vol.27, pg 5-11
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Description

Paléorient - Année 2001 - Volume 27 - Numéro 2 - Pages 5-11
7 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 2001
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Langue Français

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Jacques Cauvin et la préhistoire du Levant. Par Olivier
Aurenche
In: Paléorient. 2001, Vol. 27 N°2. pp. 5-11.
Citer ce document / Cite this document :
Jacques Cauvin et la préhistoire du Levant. Par Olivier Aurenche. In: Paléorient. 2001, Vol. 27 N°2. pp. 5-11.
doi : 10.3406/paleo.2001.4728
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/paleo_0153-9345_2001_num_27_2_4728:
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JACQUES CAUVIN
ET LA PRÉHISTOIRE DU LEVANT
Jacques Cauvin nous a quittés le 26 décembre 2001 , beau constitua la première véritable opération d'envergure con
coup trop tôt, comme en témoigne Г assistance nombreuse qui duite par J. Cauvin. Grâce à l'approche d'emblée pluridisci
l'accompagnait dans le petit cimetière de Chassagnes. Ses plinaire et à la rigueur méthodologique déployée, il a mis en
collègues et amis préhistoriens, venus parfois de loin, y évidence la plus longue séquence strati graphique observée
côtoyaient d'autres amis, notamment ardéchois, rencontrés dans le Proche-Orient depuis Jéricho, faisant de Mureybet,
tout au long de son séjour sur sa terre d'adoption. Car c'est pour le Levant nord, le pendant du site de rC. Kenyon au sud.
bien FArdèche qui fut son premier terrain de recherche la Les fouilles y furent conduites de 1971 à 1974, la montée des
grotte d'Oullins occupée au Cardial puis au Chasséen eaux du lac empêchant la poursuite des travaux qui se prolon
(С 19591), la grotte de Chazelles occupée de l'Azilien au gèrent une saison supplémentaire en 1976 à Cheikh Hassan,
Bronze Final (D 1960), ou le dolmen à céramique campani- site voisin et en partie contemporain de Mureybet. Dans
forme de Chandolas (C 1 965a). Et c'est probablement dans le l'attente de la publication définitive, à laquelle J. Cauvin tra
louable souci de boucler la boucle qu'en 1998 il publiait, en la vaillait au moment de son accident de santé, on se reportera à
réactualisant, une note restée inédite jusqu'alors sur les « rites deux articles de synthèse publiés peu après la fin des travaux
funéraires mérovingiens en Bas Vivarais » (C 1998f) (C 1977 et 1980b).
Mais son véritable terrain fut, bien entendu, le Proche- Dans le même temps, un nouveau terrain s'ouvrait dans la
Orient. Grâce au « réseau Leroi-Gourhan » tissé au Musée de steppe syrienne, plus précisément dans l'oasis d'El-Kowm,
l'Homme et à Arcy-sur-Cure il avait été invité par Francis où l'équipe de M. van Loon avait mis en évidence, dans le
Hours, dès 1 958, à prendre part aux fouilles de Byblos pour y grand tell qui dominait la cuvette, des niveaux néolithiques.
étudier les industries lithiques (C 1989d). Il participa à sept Grâce à un accord entre les autorités syriennes qui, pour la
campagnes, jusqu'en 1 967, et en tira le sujet de sa thèse prin première fois, concédaient l'étude non pas d'un site ponctuel
cipale, élargie à l'ensemble du littoral libanais (A 1968). П mais d'une vaste zone d'environ 30 km de diamètre, et le
s'agissait, pour la première fois dans le Proche-Orient, de ministère français des Affaires étrangères, J. Cauvin posait,
l'étude typologique, typométrique et techno-économique de dès 1977, les jalons d'une « mission permanente » qui, sans la
l'outillage d'un site intégralement fouillé. L'ouvrage sert tou contrainte du sauvetage, permettait un travail plus serein, et
jours de référence. dont il garda la direction jusqu'en 1993.
Parallèlement, J. Cauvin entamait des prospections en En 1981 l'entreprise changeait d'échelle non contente de
Syrie, dans le Hauran en 1962, puis en Djézireh en 1969. Il en sonder plusieurs sites épipaléolithiques (Kowra 1,
Nadaouiyeh 2), de fouiller deux sites néolithiques (Kowm 2- résulta deux fouilles rapides à Taïbé (C 1965b) puis à
Assouad (C 1972a). Ces premières expériences expliquent Caracol dont la publication définitive due à Danielle Stordeur
qu'il se soit alors vu confier la fouille d'un site nouveau, est parue en 2000, Qdeir toujours en cours de fouille),
découvert lors de la première grande campagne de sauvetage l'équipe entreprenait, avec l'appui de géomorphologues et de
lancée dans la vallée de FEuphrate lors de la construction du paléolithiciens (Paul Sanlaville, Francis Hours. Lorraine
barrage eJ Assad, le site de Mureybet. Découvert et sondé par Copeland, Sultan Muhesen) une intense campagne de pros
Maurits van Loon qui. bien que spécialiste de périodes plus pection qui renouvelait entièrement l'image que l'on se faisait
récentes en avait mesuré tout l'intérêt scientifique. Mureybet de l'occupation humaine dans la région. Ainsi, grâce à cet
élargissement des perspectives voulu par Jacques Cauvin.
deux des plus importants chantiers paléolithiques du Proche- I. La bibliographie complete qui accompagne cet article est divisée en
quatre rubriques A pour les ouvrages rédigés seul В pour les ouvrages réali Orient (Nadaouiyeh 1 avec Jean-Marie Le Tensorer et Umm
sés en collaboration С pour les articles rédigés seul D pour les articles rédi el Tlel avec Éric Boëda). aujourd'hui indépendants de la misgés en collaboration. Les références sont, dans chaque rubrique, présentées par
sion permanente, fonctionnent dans la cuvette d'El-Kowm. ordre chronologique.
Paltoriem. V..I. 2" '2. p. 5-11 ( NRS EDITIONS 2001 :
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Cauvin et la préhistoire du Levant Jacques
d'abord des collections de référence - lors des fouilles de sauDès 1978, J. Cauvin était sollicité sur un autre front le
gouvernement turc lançait à son tour une nouvelle campagne vetage, les pays du Proche-Orient acceptent souvent le par
de sauvetage sur l'Euphrate. Ce fut alors « l'aventure » de tage du matériel recueilli. Ces collections concernent
Cafer Hôyiik, qui prit fin en 1986 par l'inondation de la 1'archéozoologie, Г archéobotanique et tout ce qui touche à la
région. Dans l'attente de la publication, un article présente fabrication (technologie) et à l'utilisation (tracéologie) des
l'essentiel des résultats (D 1999). objets en pierre et en os. On y trouve aussi une bibliothèque
On comprendra, à la lecture de ce bilan, que J. Cauvin fut spécialisée dont le noyau n'est autre que les bibliothèques per
d'abord un homme de terrain. 11 sut d'emblée mesurer l'intérêt sonnelles des chercheurs permanents, des salles de réunion
des sites qu'il fouillait, et surtout, mettre en évidence leur pour tenir des tables rondes ainsi que des possibilités d'héber
caractère complémentaire de Mureybet et Cheikh Hassan à gement sur place. Dans l'esprit de son fondateur, ce lieu est un
Cafer, Kowm 2-Caracol, Qdeir et Assouad, c'est sur l'ensemb foyer où peuvent se retrouver aussi bien des collègues français
le de la séquence du Néolithique qu'il recueillait des maté et étrangers venus consulter la documentation rassemblée,
riaux de première main, mettant en lumière chacune des étapes que des jeunes chercheurs conduits à se frotter aux réalités de
du processus depuis le Natoufien final jusqu'à la fin du PPNB. la recherche, ou des étudiants suivis et formés par les cher
Le rôle de J. Cauvin ne s'est pourtant pas borné à diriger cheurs présents, sans négliger le visiteur venu découvrir un
des chantiers de fouille. Il a su très vite créer et animer une patrimoine architectural.
Mais la sagesse de J. Cauvin a été de ne pas s'enfermer équipe permanente consacrée non seulement à la récolte des
artefacts mais aussi à leur étude en laboratoire. Deux condi dans cette unique tour d'ivoire. Il a compris, très tôt, la nécess
tions ont été la clé de sa réussite la décentralisation et la plu- ité de ne pas se couper du milieu universitaire, seul vivier
ridisciplinarité. Il fallait une bonne dose de courage à des susceptible d'assurer la relève. Aussi, dès 1977, encouragé
chargés de recherche au CNRS pour acheter en 1966, sur leurs par l'auteur de ces lignes, J. Cauvin alla-t-il frapper à la porte
fonds propres, une ancienne filature afin d'installer, avec le de cet établissement créé récemment... qu'on appelait alors,
soutien des Pr. Vaufrey, Piveteau, Bordes et Leroi-Gourhan, par un titre qui a été bien raccou

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