Jersey, île touristique et agricole  - article ; n°1 ; vol.68, pg 503-520
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Norois - Année 1970 - Volume 68 - Numéro 1 - Pages 503-520
There are evident dangers in an economy based only on tourism. So the island's government is seeking to protect agriculture from continental competition. The Jersey farmers are specializing in the production of early vegetables (potatoes, tomatoes...) and flowers, at the expense of stockbreeding. Finally, some small-scale industrialization and the arrival of « invisible capital » may facilitate the diversification of Jersey's economy.
Les dangers d'une mono-économie touristique sont certains. Aussi le gouvernement des États cherche-t-il à protéger l 'agriculture de la concurrence continentale. Les fermiers jersiais se spécialisent dans la production de primeurs (pommes de terre, tomates...) et de fleurs, aux dépens de l'élevage. Enfin, une industrialisation légère et l'arrivée de « capitaux invisibles » peuvent faciliter la diversification de l'économie de Jersey.
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1970
Nombre de lectures 30
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean Ginier
Jersey, île touristique et agricole
In: Norois. N°68, 1970. pp. 503-520.
Abstract
There are evident dangers in an economy based only on tourism. So the island's government is seeking to protect agriculture
from continental competition. The Jersey farmers are specializing in the production of early vegetables (potatoes, tomatoes...)
and flowers, at the expense of stockbreeding. Finally, some small-scale industrialization and the arrival of « invisible capital »
may facilitate the diversification of Jersey's economy.
Résumé
Les dangers d'une mono-économie touristique sont certains. Aussi le gouvernement des États cherche-t-il à protéger l
'agriculture de la concurrence continentale. Les fermiers jersiais se spécialisent dans la production de primeurs (pommes de
terre, tomates...) et de fleurs, aux dépens de l'élevage. Enfin, une industrialisation légère et l'arrivée de « capitaux invisibles »
peuvent faciliter la diversification de l'économie de Jersey.
Citer ce document / Cite this document :
Ginier Jean. Jersey, île touristique et agricole . In: Norois. N°68, 1970. pp. 503-520.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/noroi_0029-182X_1970_num_68_1_1715île touristique Jersey,
et agricole
Faculté par des Jean Lettres GINIER de Brest
SECONDE PARTIE*
UNE AGRICULTURE SPÉCIALISÉE, MAIS INSUFFISANTE
Si de nombreux touristes connaissent Jersey de nom, l'île doit
cette réputation à la qualité de ses primeurs vendus sur les marchés
urbains du Royaume-Uni. L'ancienne polyculture à base de céréales
a fait place pendant le dernier tiers du xixe siècle à une agriculture
spécialisée dans la production de qualité, sinon de luxe. Grâce à
l'adaptation aux différentes variantes du climat local, à l'utilisa
tion d'engrais naturels (varech, vases...) et chimiques et à la multi
plication des serres, près des deux tiers de la surface de l'île sont
consacrés à l'agriculture. Dans le Sud (St. Clement), à l'Est
(Gorey) comme à l'Ouest (L'Etacq), la douceur du climat et la
légèreté du loess favorisent la culture hâtive de primeurs réservés
au marché londonien. Par contre, les terres plus lourdes du Centre
et du Nord accusent un retard de trois semaines dans la maturation
des récoltes et se spécialisent plutôt dans la production d'aliments
pour la nourriture des bovins et des porcins.
Le maintien de la qualité des productions oblige à une lutte
incessante et constitue l'un des soucis majeurs du gouvernement
jersiais. Il a fallu, par exemple, traiter 42 % des surfaces plantées
en narcisses, infestées par les vers. Depuis 1929, la ferme expéri
mentale des États (7 ha), installée près de Trinity, procède à des
études portant sur l'amélioration des primeurs et des bovins.
Travaillant en collaboration avec les stations agronomiques de
Guernesey et du Royaume-Uni, elle fournit gratuitement des
conseillers aux agriculteurs jersiais en difficulté. Ces derniers ne
* Voir la lre partie de cet article dans le n° 67 de Norois. 504 J. GINIER
peuvent prendre de risques, car l'exiguïté de l'île et la forte densité
rurale font que la terre coûte cher. Le prix moyen de la vergée
( = 1 800 m2) atteint 400 à 600 livres, soit de 30 000 à 50 000 F
l'hectare. On est donc loin des taux français de 6 000 à 10 000 F
l'hectare de sol labourable et il faut comparer ces terres à primeurs
aux terrains maraîchers de la vallée du Rhône ou même de la Région
Parisienne (Massy) pour retrouver des ordres de grandeur compar
ables.
L'amortissement ne peut être obtenu que par une culture inten
sive qui fait alterner sur le même sol au moins deux récoltes de
primeurs. Dans ce cas le rapport annuel peut atteindre 500 à 1 000
livres par acre ( = 4 046 m2), décomposé entre 300 livres de pommes
de terre et 700 livres rapportées par 15 000 pieds de tomates, soit
en unités françaises un gain de 16 000 à 32 000 F l'hectare !
I. Un terroir trop morcelé, une paysannerie en déclin.
A) De petites exploitations.
La surface moyenne des exploitations agricoles atteint 31,3
vergées, soit 5,6 ha. Dans la réalité, on peut distinguer deux grandes
catégories de fermes. Celles qui dépassent 50 vergées, soit près de
10 ha, représentent les « grandes propriétés » ; leur nombre a
augmenté de plus de moitié depuis 1948 et dépasse le cinquième
du total des 1 288 exploitations. Parmi elles, on en dénombre 52
qui atteignent 20 ha: et plus, en particulier les quelques manoirs
de l'Est de l'île.
A l'opposé, les 476 petites fermes de moins de 10 vergées voient
leur pourcentage tomber de 42 % en 1948 à 37 % en 1968, évolu
tion que l'on rencontre dans toutes les paroisses et qui met en
danger les exploitations familiales, travaillées avec un ou deux
journaliers et trop souvent condamnées à une mécanisation oné
reuse, cause d'endettement.
De 2 132 avant la crise mondiale, le nombre des exploitations
n'a cessé de décliner : 1 803 en 1938, 1 740 en 1958 et 1 288 en 1968.
La répartition géographique fait apparaître une certaine prépon
dérance des grandes fermes dans la partie la moins élevée de l'île.
A St. Clément comme à Grouville, elles peuvent former le
septième des exploitations de la paroisse. Par contre, le Sud-Ouest
(St. Peter, St. Brelade) est moins bien partagé et les « grosses
fermes » ne constituent que le dixième du total. En moyenne, si
l'on s'en tient à la surface elle-même, on note l'importance de la
petite exploitation de moins de 5,5 ha qui représente 53 % du sol
cultivable de Jersey, contre 64 % en Italie, mais seulement 48,5 %
en Belgique, 38,6 % au Royaume«Uni et 30,4 % en France. •
ILE TOURISTIQUE ET AGRICOLE 503 JERSEY,
Plus des 62 % de la surface de Jersey sont occupés par des terres
cultivées, avec des pourcentages variables selon la qualité du sol
(de 28,6 % à St. Brelade à 80,9 % à St. Martin). Une propor
tion comparable (61,7 %) se retrouve dans la part du sol loué. Les
propriétaires ne constituent que 28,4 % du total des exploitants,
tandis que les fermiers forment plus du tiers (38,6 %) des agricul
teurs, précédant la catégorie des propriétaires-fermiers obligés de
louer des terres pour compléter leur surface cultivable. Ces propor
tions varient fortement lorsque l'on analyse la répartition des bât
iments de ferme. Les paysans jersiais tiennent à posséder leurs
propres locaux et la moitié d'entre eux ont acquis ou su garder la
ferme familiale (fig. 1).
Fig. 1. — L'exploitation du terroir jersiais.
A) Surface totale de la paroisse.
Sol non cultivé (landes, constructions, aéroport, routes...).
Sol cultivé par des fermiers.
Faire-valoir direct.
B) Localisation des serres (d'après les photos aériennes et la carte au 1/25 000).
4 : Serre occupant moins de 5 000 m2.
5 : de 5 000 à 10 000 m2.
Serre plus de 10 000 m2.
— Prépondérance du fermage (métayage inconnu).
— Forte densité des serres à proximité de St. Helier — port d'embarquement des
produits — -, notamment à St. Saviour et a St. Clement. 506
B) Travailleurs permanents et saisonniers.
Jersey, peuplé de 68 000 habitants, regroupe près de 60 % des
résidents des îles de la Manche, soit l'équivalent d'une ville telle
que Saint-Brieuc. De 600 habitants en moyenne au km2, la densité
atteint encore 360, si l'on excepte St. Helier, ce qui correspond
à une répartition de type néerlandais, décuple de celle rencontrée
par exemple à Belle-Ile. On pourrait donc penser que les agricul
teurs représentent une part importante de la population active.
Il n'en est rien, car les services (un quart des actifs) et l'adminis-
Fig. 2. Répartition des travailleurs agricoles et des exploitations.
1. Travailleurs agricoles.
100, 200 : nombre total de (hommes et femmes).
5 % : pourcentage du total des travailleurs permanents (A) et saisonniers
(B) au 1er juin 1968.
2. Exploitations. Grandes exploitations (plus de 50 vergées : environ 10 ha).
a : Moins de 15 % du total des exploitations de la paroisse.
b : De 15 à 20 % du des de la paroisse,
c : Plus de 20 % du total des de la
Petites exploitations (moins de 10 vergées : environ 2 ha).
d : Moins de 35 % du total des exploitations de la paroisse,
e : De 35 à 45 % du des de la

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