Jugement d identité et de non-identité entre dessins, et exploration oculaire chez des enfants de 5 à 7 ans - article ; n°1 ; vol.74, pg 79-100
24 pages
Français

Jugement d'identité et de non-identité entre dessins, et exploration oculaire chez des enfants de 5 à 7 ans - article ; n°1 ; vol.74, pg 79-100

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Description

L'année psychologique - Année 1974 - Volume 74 - Numéro 1 - Pages 79-100
Summary
The oculo-motor activity of children of 5;6 to 7 years of age was recorded during a task in which they were required to judge whether drawings of two houses were identical or not. An analysis of the response patterns showed that the children could be divided into two classes according to which of two different rules, R1 or R2, they used to make their judgments. Scanpaths obtained in each group were analyzed and compared. When the two houses were identical, scanpaths did not differ between groups and two thirds of ail eye movements were horizontal. But when the houses were different the proportion of horizontal movements was significantly lower for the children belonging to group R2. Thus, in this experiment visual scanning and rules of judgment are related. On the other hand no strategy of paired comparisons (eye movements relating corresponding windows on both houses) appeared in either of the two groups. The results are discussed in terms of an interaction of several factors : dominance of the horizontal axis, direction of the comparison, arrangement of windows along orthogonal axes, distribution of identical contents between homologous and non homologous windows, and rules of judgment.
Résumé
L'activité oculo-motrice d'enfants de 5;6 à 7 ans a été enregistrée lors de la comparaison de dessins de maisons en vue d'un jugement d'identité ou de non-identité. L'examen des patterns de réponse a permis de déceler l'usage de deux règles de jugement R1 et R2 et de classer les enfants en deux groupes suivant la règle qu'ils avaient adoptée. Les caractéristiques des trajets oculaires des deux groupes ont ensuite été confrontées. Les trajets oculaires obtenus sur des paires de dessins identiques ne diffèrent pas d'un groupe à l'autre et sont formés pour les deux tiers de déplacements horizontaux du regard. En revanche, cette proportion de mouvements oculaires horizontaux est nettement plus faible sur les paires de maisons différentes, ceci uniquement chez les enfants du groupe R2. Cette expérience a donc permis de mettre en évidence une relation entre le trajet oculaire et la règle de réponse utilisée. Aucune stratégie de comparaisons homologues (mouvements oculaires reliant des emplacements homologues sur les deux maisons d'une paire) n'a été mise en évidence, dans aucun des groupes. Ces résultats sont interprétés par l'interaction de plusieurs facteurs : rôle privilégié de l'axe horizontal, sens du vecteur de comparaison, disposition des fenêtres en alignements orthogonaux, répartition des contenus identiques de fenêtres entre les emplacements homologues ou non et règles de réponse.
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1974
Nombre de lectures 14
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Eliane Vurpillot
P. Taranne
Jugement d'identité et de non-identité entre dessins, et
exploration oculaire chez des enfants de 5 à 7 ans
In: L'année psychologique. 1974 vol. 74, n°1. pp. 79-100.
Citer ce document / Cite this document :
Vurpillot Eliane, Taranne P. Jugement d'identité et de non-identité entre dessins, et exploration oculaire chez des enfants de 5 à
7 ans. In: L'année psychologique. 1974 vol. 74, n°1. pp. 79-100.
doi : 10.3406/psy.1974.28025
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1974_num_74_1_28025Abstract
Summary
The oculo-motor activity of children of 5;6 to 7 years of age was recorded during a task in which they
were required to judge whether drawings of two houses were identical or not. An analysis of the
response patterns showed that the children could be divided into two classes according to which of two
different rules, R1 or R2, they used to make their judgments. Scanpaths obtained in each group were
analyzed and compared. When the two houses were identical, scanpaths did not differ between groups
and two thirds of ail eye movements were horizontal. But when the houses were different the proportion
of horizontal movements was significantly lower for the children belonging to group R2. Thus, in this
experiment visual scanning and rules of judgment are related. On the other hand no strategy of paired
comparisons (eye movements relating corresponding windows on both houses) appeared in either of
the two groups. The results are discussed in terms of an interaction of several factors : dominance of
the horizontal axis, direction of the comparison, arrangement of windows along orthogonal axes,
distribution of identical contents between homologous and non homologous windows, and rules of
judgment.
Résumé
L'activité oculo-motrice d'enfants de 5;6 à 7 ans a été enregistrée lors de la comparaison de dessins de
maisons en vue d'un jugement d'identité ou de non-identité. L'examen des patterns de réponse a
permis de déceler l'usage de deux règles de jugement R1 et R2 et de classer les enfants en deux
groupes suivant la règle qu'ils avaient adoptée. Les caractéristiques des trajets oculaires des deux ont ensuite été confrontées. Les trajets oculaires obtenus sur des paires de dessins identiques
ne diffèrent pas d'un groupe à l'autre et sont formés pour les deux tiers de déplacements horizontaux du
regard. En revanche, cette proportion de mouvements oculaires horizontaux est nettement plus faible
sur les paires de maisons différentes, ceci uniquement chez les enfants du groupe R2. Cette
expérience a donc permis de mettre en évidence une relation entre le trajet oculaire et la règle de
réponse utilisée. Aucune stratégie de comparaisons homologues (mouvements oculaires reliant des
emplacements homologues sur les deux maisons d'une paire) n'a été mise en évidence, dans aucun
des groupes. Ces résultats sont interprétés par l'interaction de plusieurs facteurs : rôle privilégié de l'axe
horizontal, sens du vecteur de comparaison, disposition des fenêtres en alignements orthogonaux,
répartition des contenus identiques de fenêtres entre les emplacements homologues ou non et règles
de réponse.Année psychol.
1974, 74, 79-100
Laboratoire de Psychologie expérimentale et comparée
Université Eené-Descartes el E.P.H.E., 3e section
associé au C.N.R.S.1
JUGEMENT D'IDENTITÉ
OU DE NON-IDENTITÉ ENTRE DESSINS
ET EXPLORATION OCULO-MOTRICE
CHEZ DES ENFANTS DE 5 A 7 ANS
par Eliane Vurpillot et Pierre Taranne
SUMMARY
The oculo-motor activity of children of 5;6 to 7 years of age was recorded
during a task in which they were required to judge whether drawings
of two houses were identical or not. An analysis of the response patterns
showed that the children could be divided into two classes according to
which of two different rules, Rt or R2, they used to make their judgments.
Scanpaths obtained in each group were analyzed and compared. When
the two houses were identical, scanpaths did not differ between groups
and two thirds of all eye movements were horizontal. But when the houses
were different the proportion of horizontal movements was significantly
lower for the children belonging to group R2. Thus, in this experiment
visual scanning and rules of judgment are related. On the other hand no
strategy of paired comparisons (eye movements relating corresponding
windows on both houses) appeared in either of the two groups. The
results are discussed in terms of an interaction of several factors :
dominance of the horizontal axis, direction of the comparison, arrange
ment of windows along orthogonal axes, distribution of identical contents
between homologous and non homologous windows, and rules of judgment.
Des recherches récentes (Vurpillot, 1969 ; Vurpillot, 1972 ;
Vurpillot et Moal, 1970 ; Vurpillot, Lécuyer, Moal et Pineau,
1971 ; Berthoud et Vurpillot, 1970) ont montré que les règles
1. 28, rue Serpente, 75006 Paris. 80 MÉMOIRES ORIGINAUX
de réponse utilisées par les enfants dans des tâches de diff
érenciation perceptive évoluent avec l'âge. Les épreuves utilisées
ont en commun de présenter par paires des dessins d'objets
familiers et de demander à l'enfant si les deux à comparer
sont identiques — ce qui dans son vocabulaire se traduit par
« tout à fait, tout à fait pareils » — ou différents. Aucune cor
rection de la réponse, aucune mise en doute de son bien-fondé
ne sont formulées par l'expérimentateur, l'enfant est simple
ment invité à justifier sa réponse, ce qui nous informe sur la
manière dont il verbalise les règles auxquelles il s'est conformé.
Il ressort des résultats de ces recherches que, dès l'âge de
5 ans, la présence d'une différence, vue et jugée pertinente par
l'enfant, suffit pour entraîner la réponse de non-identité. Mais
toutes les sortes de différences introduites dans le matériel ne
sont pas à cet âge considérées comme pertinentes. Alors que la
suppression ou la substitution d'un élément à un autre, sur un
dessin, rend celui-ci différent, le déplacement d'un élément
est toléré et n'entame pas l'identité de l'objet. C'est vers 6 ans
que des réponses de non-identité sont données en présence d'un
déplacement qui modifie une configuration d'éléments discrets,
comme des fleurs, et entre 6 ans et demi et 7 ans seulement
lorsque ce déplacement prend la forme d'une permutation simple
qui laisse invariante la configuration (Vurpillot et Moal, 1970;
Vurpillot, Lécuyer, Moal et Pineau, 1971).
Nous nous sommes demandé dans quelle mesure les règles
de réponse utilisées par les enfants influent sur la manière
dont ils explorent les stimulus qu'ils ont à comparer. Prenons
le cas d'un grand enfant ou d'un adulte qui obéit à la règle
d'identité logique. D'après celle-ci deux objets sont identiques
à la condition qu'ils ne présentent aucune différence. Il s'ensuit
que toute différence perceptible est pertinente, y compris celle
d'emplacement. La meilleure stratégie d'exploration consiste
donc à mettre systématiquement en correspondance les détails
ou éléments situés en des emplacements homologues sur les
objets à comparer. Au niveau de l'exploration oculo-motrice,
ceci se traduit par la présence de mouvements oculaires parti
culiers que nous appellerons comparaisons homologues. En accord
avec sa règle de réponse, tout individu qui se conforme à l'identité
logique devrait donc faire systématiquement des comparaisons
homologues.
Un enfant pour lequel une différence de place n'est pas E. VURPILLOT ET P. TARANNE 81
pertinente n'a pas les mêmes raisons de faire des comparaisons
homologues puisqu'il lui suffît de s'assurer que ce qu'il voit
sur un dessin se trouve aussi sur l'autre. Pour lui ce sont les
mises en correspondance de contenus et non celles d'emplace
ments qui s'imposent. On s'attendrait donc à observer une
organisation différente du trajet oculaire chez les enfants pour
lesquels un déplacement est une différence pertinente et chez
ceux pour lesquels ce n'est pas le cas.
Nos expériences précédentes (Vurpillot, 1968 ; Vurpillot, Bau-
donnière et Gastelo, 1972) ont bien montré que la proportion
de mouvements horizontaux, dans le cas de dessins présentés
côte à côte, augmente avec l'âge et que l'usage systématique
de compar

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