L accès des jeunes aux politiques d insertion et à l emploi : une analyse à partir des enquêtes du Cereq.  - article ; n°3 ; vol.46, pg 561-571
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L'accès des jeunes aux politiques d'insertion et à l'emploi : une analyse à partir des enquêtes du Cereq. - article ; n°3 ; vol.46, pg 561-571

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Revue économique - Année 1995 - Volume 46 - Numéro 3 - Pages 561-571
This paper first lists the main explanations of the specific difficulties youth encounter when entering the labour market. After having briefly reviewed social policy measures targeted for young people, it presents an econometric study of their access to employ­ment or to social measures. It is shown that young people who are employed have cha­racteristics which are very different from those who are either unemployed or benefit from social policy. Among the latter population, a more detailed analysis shows large differences according to the kind of measure they benefit from ; revealing the implicit choices of social policy.
Cet article, après avoir présenté un diagnostic des difficultés d'insertion des jeu­nes et rappelé les principales mesures de la politique d'insertion, propose une ana­lyse économétrique des caractéristiques qui influencent la probabilité d'accès à l'emploi ou aux dispositifs de cette politique. Les caractéristiques des jeunes occu­pant un emploi sont largement différentes de celles des jeunes qui sont soit au chô­mage, soit bénéficiaires de mesures de politiques d'emploi. Parmi ces derniers, une analyse détaillée montre des différences importantes selon la mesure considérée
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1995
Nombre de lectures 26
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Philippe Saucier
Madame Catherine Sofer
L'accès des jeunes aux politiques d'insertion et à l'emploi : une
analyse à partir des enquêtes du Cereq.
In: Revue économique. Volume 46, n°3, 1995. pp. 561-571.
Abstract
This paper first lists the main explanations of the specific difficulties youth encounter when entering the labour market. After
having briefly reviewed social policy measures targeted for young people, it presents an econometric study of their access to
employ-ment or to social measures. It is shown that young people who are employed have cha-racteristics which are very
different from those who are either unemployed or benefit from social policy. Among the latter population, a more detailed
analysis shows large differences according to the kind of measure they benefit from ; revealing the implicit choices of social
policy.
Résumé
Cet article, après avoir présenté un diagnostic des difficultés d'insertion des jeu-nes et rappelé les principales mesures de la
politique d'insertion, propose une ana-lyse économétrique des caractéristiques qui influencent la probabilité d'accès à l'emploi ou
aux dispositifs de cette politique. Les caractéristiques des jeunes occu-pant un emploi sont largement différentes de celles des
jeunes qui sont soit au chô-mage, soit bénéficiaires de mesures de politiques d'emploi. Parmi ces derniers, une analyse détaillée
montre des différences importantes selon la mesure considérée
Citer ce document / Cite this document :
Saucier Philippe, Sofer Catherine. L'accès des jeunes aux politiques d'insertion et à l'emploi : une analyse à partir des enquêtes
du Cereq. In: Revue économique. Volume 46, n°3, 1995. pp. 561-571.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1995_num_46_3_409662L'accès des jeunes aux politiques
d'insertion et à l'emploi
Une analyse à partir des enquêtes du Cereq
Philippe Saucier
Catherine Sofer**
Cet article, après avoir présenté un diagnostic des difficultés d'insertion des jeu
nes et rappelé les principales mesures de la politique d'insertion, propose une ana
lyse économétrique des caractéristiques qui influencent la probabilité d'accès à
l'emploi ou aux dispositifs de cette politique. Les caractéristiques des jeunes occu
pant un emploi sont largement différentes de celles des jeunes qui sont soit au chô
mage, soit bénéficiaires de mesures de politiques d'emploi. Parmi ces derniers, une
analyse détaillée montre des différences importantes selon la mesure considérée
Classification JEL : J2
INTRODUCTION
Les mesures destinées à combattre le chômage des jeunes sont devenues,
depuis le millieu des années quatre- vingt, une constante de la politique sociale.
Destinées à l'origine à atténuer les effets d'un déséquilibre conjoncturel, elles
jouent désormais un rôle sans doute irremplaçable pour faciliter l'insertion sur
le marché du travail. Le parcours des jeunes quittant le système scolaire ou uni
versitaire passe, pour une part importante d'entre eux, par le chômage et les dis
positifs d'aide à l'emploi. Par ailleurs, le taux d'activité des jeunes diminue
régulièrement sous l'effet d'un allongement des études qui n'est pas toujours
uniquement motivé par la nécessité d'approfondir les formations. En entrant
dans la vie active, les jeunes traversent des périodes plus ou moins longues de
recherche, et les dispositifs d'aide à l'emploi sont un point de passage souvent
inévitable avant d'accéder à un emploi stable. En 1993, environ 800 000 jeunes
ont bénéficié de ces dispositifs. Une analyse du fonctionnement du marché du
travail des jeunes ne peut donc plus se contenter de retenir deux catégories de
jeunes actifs : chômeurs et actifs employés. Quels sont les déterminants du pas
sage du chômage à l'emploi ? Qui accède de façon transitoire à ces différentes
mesures d'aide ? Les enquêtes « Insertion dans la vie active » (IVA) du Cereq
sont l'instrument privilégié d'une telle analyse.
* IOF, université d'Orléans. Faculté de droit, d'économie et de gestion, BP 6739,
45069 Orléans cedex 2.
** CRESEP, université d'Orléans. Faculté de droit, d'économie et de gestion,
BP 6739, 45069 Orléans cedex 2.
561
Revue économique — vol. 46, n° 3, mai 1995, p. 561-571. Revue économique
Cet article, après avoir recensé quelques hypothèses théoriques visant à
expliquer les difficultés d'insertion spécifiques des jeunes et rappelé les princi
pales mesures de la politique d'insertion, propose une analyse économétrique
des caractéristiques qui influencent la probabilité d'accès à l'emploi ou aux dis
positifs de cette politique. Les enquêtes utilisées ne permettent pas de conclure
sur l'efficacité de ces dispositifs, mais il est néanmoins possible d'identifier les
caractéristiques des bénéficiaires de ce type de mesure.
QUELQUES HYPOTHÈSES THÉORIQUES
SUR LES DIFFICULTÉS D'INSERTION DES JEUNES
Au cours des années récentes, le solde net de créations d'emplois peu quali
fiés reste négatif ou pratiquement nul, faisant obstacle à la résorption du chô
mage de ceux qui ne peuvent postuler à un niveau plus élevé. La population
jeune (moins de 25 ans) est-elle plus exposée que les autres catégories de la
population à la détérioration de ce segment du marché du travail ? L' est-elle en
raison de ses caractéristiques propres qui rendent les jeunes peu qualifiés moins
employables que leurs aînés ? Ou bien l'est-elle sous l'effet d'une division du
travail entre générations, assortie d'une discrimination à rencontre des jeunes,
qui privilégierait la sauvegarde des emplois détenus par les travailleurs d'âge
intermédiaire, en particulier ceux qui sont faiblement qualifiés ? (Elbaum et
Marchand [1993]).
Un effet d'amplification pour les jeunes peu qualifiés
Si les jeunes (par définition outsiders) sont victimes d'un mécanisme de
sélection au profit des travailleurs d'âge intermédiaire, en particulier ceux qui
ont acquis une certaine ancienneté dans leur emploi (les insiders), il est clair
qu'une contraction des emplois exerce un effet de levier qui peut, à la limite, se
traduire par un tarissement complet de l'embauche des jeunes et par une préca-
risation de l'emploi de ceux déjà embauchés, mais dont l'ancienneté est la plus
faible (Lindbeck et Snower [1989]). Autrement dit, si dans
l'emploi augmente la probabilité de conserver celui-ci et si globalement le nomb
re d'emplois diminue (ou simplement évolue à un taux inférieur aux entrées
nettes dans la population active), les moins anciens, avec comme cas limite les
candidats à l'entrée, supportent l'essentiel de l'ajustement. La pratique des
licenciements entérine elle-même une différence de traitement fondée sur l'âge
et l'ancienneté (cf. par exemple, Lazear [1993]). Les travailleurs d'âge intermé
diaire avec le plus d'ancienneté sont implicitement plus protégés que les jeunes,
à nécessairement faible, et que les travailleurs âgés proches de la
retraite. Le fait de ne pas embaucher de jeunes ne porte pas atteinte à la solida
rité du groupe, même si cela provoque un grave dysfonctionnement social.
L'ancienneté dans l'emploi facteur de productivité : l'hypothèse
du capital humain spécifique
Une piste explorée par la recherche récente est celle du capital humain spéci
fique à l'entreprise (Pénard et Sollogoub [1994]). Le salarié, qui entre dans une
562 Philippe Saucier, Catherine Sofer
entreprise avec un capital humain accumulé correspondant à sa formation ini
tiale complétée d'une éventuelle expérience professionnelle transposable dans
son nouvel emploi, a néanmoins une productivité relativement faible par rap
port à ce qu'elle pourrait être après un processus d'apprentissage et d'acquisi
tion de compétences dans son nouvel emploi. Si ces compétences sont
spécifiques à l'emploi particulier qu'il occupe, sa productivité ne sera plus seu
lement fonction de la qualité de sa formation initiale et de son expérience accu
mulée aille

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