L art de la guerre chez les Swahili : les premiers forts d Afrique orientale - article ; n°2 ; vol.72, pg 71-87
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L'art de la guerre chez les Swahili : les premiers forts d'Afrique orientale - article ; n°2 ; vol.72, pg 71-87

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Journal des africanistes - Année 2002 - Volume 72 - Numéro 2 - Pages 71-87
Cette contribution traite du rôle de la guerre chez les Swahili et de l'interprétation fonctionnelle que l'on peut faire des forts de Kilwa et de Pemba dans le cadre des relations entre les Swahili, les populations de l'intérieur et les marins venus d'Arabie, de Perse ou d'Inde.
This contribution concerns the role of war among the Swahili and offers a functional interpretation of the fortifications of Kilwa and Pemba within the framework of the relationships between the Swahili, the hinterland populations and the traders from Arabia, Persia or India.
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 2002
Nombre de lectures 21
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Stéphane Pradines
Madame Françoise Le
Guennec-Coppens
Sophie Mery
L'art de la guerre chez les Swahili : les premiers forts d'Afrique
orientale
In: Journal des africanistes. 2002, tome 72 fascicule 2. pp. 71-87.
Résumé
Cette contribution traite du rôle de la guerre chez les Swahili et de l'interprétation fonctionnelle que l'on peut faire des forts de
Kilwa et de Pemba dans le cadre des relations entre les Swahili, les populations de l'intérieur et les marins venus d'Arabie, de
Perse ou d'Inde.
Abstract
This contribution concerns the role of war among the Swahili and offers a functional interpretation of the fortifications of Kilwa and
Pemba within the framework of the relationships between the Swahili, the hinterland populations and the traders from Arabia,
Persia or India.
Citer ce document / Cite this document :
Pradines Stéphane, Le Guennec-Coppens Françoise, Mery Sophie. L'art de la guerre chez les Swahili : les premiers forts
d'Afrique orientale. In: Journal des africanistes. 2002, tome 72 fascicule 2. pp. 71-87.
doi : 10.3406/jafr.2002.1307
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jafr_0399-0346_2002_num_72_2_1307PRADINES'
Stéphane
L'art de la guerre chez les Swahili :
les premiers forts d'Afrique orientale
Résumé
Cette contribution traite du rôle de la guerre chez les Swahili et de l'interprétation
fonctionnelle que l'on peut faire des forts de Kilwa et de Pemba dans le cadre des relations entre
les Swahili, les populations de l'intérieur et les marins venus d'Arabie, de Perse ou d'Inde.
Mots-clés
commerce, fortifications, guerre, océan Indien, Swahili
Abstract
This contribution concerns the role of war among the Swahili and offers a functional inter
pretation of the fortifications of Kilwa and Pemba within the framework of the relationships
between the Swahili, the hinterland populations and the traders from Arabia, Persia or India.
Keywords
fortifications, Indian Ocean, trade, Swahili, war
Institut Français d'Archéologie Orientale, Le Caire.
Journal des Africanistes 72 (2) 2002 : 71-87 72 Stéphane Pradines
INTRODUCTION :
MARCHANDS ET GUERRES TERRITORIALES
L'objectif de cet article est de présenter les plus anciens exemples de forts
swahili connus, ceux de Kilwa et de Pemba en Tanzanie. Ces édifices, emblé
matiques de pouvoirs locaux à un temps donné, servaient à la fois de siège du
pouvoir et de protection des intérêts commerciaux. Chez les Swahili, les guerres
et les conflits étaient très localisés et souvent liés à des contestations de monop
oles commerciaux entre cités-États. Le style architectural de leurs ouvrages
militaires met en évidence l'influence de populations venues d'Arabie, de Perse
et d'Inde.
DU COMMERCE A L'URBANISATION
L 'islamisation de la côte du VIIIe au XIF siècle
Après avoir connu des perturbations au VIIe siècle, le commerce entre
l'Afrique orientale et le golfe Persique reprend au VIIIe siècle, mais les rapports
avec les marchands islamisés sont alors d'une nature différente puisque ceux-ci
n'hésitent pas à s'installer en Afrique et à dynamiser l'urbanisation sur la côte
est-africaine. Le КШЬ al-Sulwafi akhbar Kuhva atteste que la tribu des al-Harthy
fuit l'Oman à cette époque, à cause d'un gouverneur tyrannique. Le marin
Buzurg b. Shahriyâr d'Hormuz, relatant son voyage dans le fatâb'Adjâïb al-
Hind\ dit s'être arrêté à Kanbalu sur la côte des Zandj en 922. Selon Ibn Lâkîs
et al-Mas'udï, Kanbalu est une cité fortifiée placée sur une péninsule ou une
île2. Le témoignage de 'al-Mas'ûdî, en 915-16, nous apprend que de nombreux
bateaux appartiennent à des marins omanais3. Il nous indique aussi que les
Africains du littoral ne sont pas tous musulmans et que subsistent de
païens idolâtres. Seule la cité de Kanbalu comporte une population islamisée,
sous la domination d'un roi appelé Mfalme. Dès le Xe siècle, les Arabes
remarquent que les Zandj. parlent un dialecte différent de celui des Africains de
l'intérieur, qu'ils « ont un élégant langage et [que] les hommes prient dans cette
1 Freeman-Grenville (1962 : 9). (1962 : 39-40). L'identification de Kanbalu est très controversée : pour
Sheperd & Trimingham et certains autres, elle serait située à Anjouan aux Comores et
Horton, elle serait localisée à Pemba (Shepherd 1982 : 133).
Al-Mas'udî in Freeman-Grenville (1962 : 14-15).
Journal des Africanistes 72 (2) 2002 : 71-87 DE LA GUERRE CHEZ LES SWAHILI 73 L'ART
langue »4, ce qui pourrait signifier que la langue swahili est déjà fixée à cette
époque.
Le XIe siècle est une période de mutation pendant laquelle la puissance de
Bagdad décline au profit d'une nouvelle grande métropole islamique, Le Caire
fatimide. De nombreux centres urbains africains sont créés à cette période et les
constructions en pierre se développent, en particulier celles des édifices
publics, des mosquées et des enceintes. Les cités-États swahili se mettent alors
en place. Malindi et Mombasa sont mentionnées en 1 154 par al-IdrïsT qui parle
aussi de l'île d'Angazidja (Grande Comore) et de Sufala, le pays de l'or5.
Selon les Chroniques de Kilwa, quand les premiers princes shJrâzï arrivent
sur l'île au Xe siècle, une mosquée y est déjà construite6. Les Shïrâzï achètent
l'île de Kilwa contre des pièces de tissu. Pendant deux siècles, la ville de Kilwa
livre de nombreux combats contre les villes côtières de Songo Mnara, Sanje Ya
Kati, Mafia et Zanzibar7 et impose avec difficulté sa suzeraineté sur ces potent
ats locaux du sud de la côte8. Sous le règne de Sulaymân b. al-Hasan, de 1 178
à 1 195, Kilwa finit par s'enrichir en contrôlant le commerce de l'or de Sofala9.
L 'apogée des cités-États swahili du XIIIe au XVe siècle
De nouveaux équilibres s'instaurent au XIIIe siècle avec les Mamelouks en
Egypte et les Rassoulides au Yémen. Le littoral swahili est alors divisé en
plusieurs principautés indépendantes, telles Kilwa, Mombasa, Malindi, Pate et
Mogadiscio (voir carte). En 1331, Ibn Baftuta donne une description détaillée
de la côte orientale10, notamment de Mogadiscio où les rites religieux sont
identiques à ceux du Yémen11. H remarque que les habitants de Kilwa, comme
tous ceux de la côte, sont des sunnites shâfi'îtes et qu'ils « sont engagés dans un
djihad, pour leur territoire adjacent aux régions des Zanj païens »12.
4 Freeman-Grenville (1962 : 16).
5 Freeman-Grenville (1962 : 19) et Guillain (1856 : 205-206).
6 Les chroniques de Kilwa désignent le dirigeant de l'époque comme un « infidèle », mais cela ne
signifie pas forcément que ce chef local suivait des préceptes religieux africains ; il pouvait être
d'une secte ou d'une confession islamique différente de celle des nouveau-venus puisqu'une
mosquée était déjà en place à l'arrivée des Shïrâzï.
7 Freeman-Grenville (1962 : 38).
8Ш. :39.
9 Barros (1552, vol. II : 227) et Strandes (1968 : 75).
10 Les cités swahili sont mentionnées dans d'autres sources moins connues tels la compilation
géographique du prince ayyoubide Abu '1-Fidâ en 1342 (M. Reinaud, 1848 : 206-208) ou al-
Manhal al-Sàjî wa 'l-Mustawjï ba'd al-Wàjî de l'auteur mamluk, Abu '1-Mahâsin en 1441 (Guillain
1856 : 299-300) et Freeman-Grenville (1962 : 23 et 33).
11 Freeman-Grenville (1962 : 27).
12 Ibn Battuta (1854 : 179-196).
Journal des Africanistes 72 (2) 2002 : 71-87 Stéphane PRADINES 74
Mogadishu
Archipel de PATE
LAMU — FAZA
MANDA
ANGAZIDJA
(GRANDE COMORE)
x, NDZOUANI
О 4) (ANJOUAN) UCHU
(MOEU) 0 MAORE
(HAYOTTE)
Carte des sites mentionnés
Journal des Africanistes 72 (2) 2002 : 71-87 DE LA GUERRE CHEZ LES SWAHILI 75 L'ART
La dynastie shïrâzï de Kilwa est remplacée à la fin du XIIIe siècle par la
dynastie des Mahdalï, un clan hadrami du sud-ouest du Yémen. Ce nouveau
pouvoir est lié aux Seldjoukides du golfe Persique et aux Indiens du delta de
l'bidus et du Deccan. A la fin du XVe siècle, Kilwa est secouée par des crises
dynastiques et des guerres de succession qui aboutissent à l'émancipation de
certaines villes vassales comme Sofala ou Zanzibar.
La situation politique de la cô

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