L attitude des familles d agriculteurs devant la migration professionnelle  : résultats d une enquête - article ; n°2 ; vol.26, pg 37-66
31 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

L'attitude des familles d'agriculteurs devant la migration professionnelle : résultats d'une enquête - article ; n°2 ; vol.26, pg 37-66

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
31 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Population - Année 1971 - Volume 26 - Numéro 2 - Pages 37-66
La diminution de la population agricole, qui s' apparente à l'exode rural, sans s'identifier à lui, loin de là, est un phénomène économique, social et géographique important, qui caractérise une phase du développement. D'abord lent en France et longtemps considéré comme un mal, le mouvement s'est accéléré depuis la deuxième guerre et apparaît de plus en plus comme une nécessité économique. Globalement ou par âge, le rythme de diminution de la population agricole est connu par les recensements et, dans une certaine mesure, prévu. Les causes générales de l'abandon de cette profession ont également été décrites par de nombreux auteurs. Mais la façon dont se fait la migration, les facteurs qui la freinent ou l'accélèrent, dans le cadre familial, sont mal connus, ainsi que l'attitude des populations agricoles elles-mêmes vis- à-vis d'un phénomène qui traduit leurs difficultés. M. Jean Dumard et Mme Geneviève Gontier, chargés de mission à l'Institut national d'études démographiques, présentent ici les résultats d'une enquête sur échantillon, qui projettent sur la question des lumières nouvelles.
30 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1971
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Jean Dumard
Geneviève Gontier
L'attitude des familles d'agriculteurs devant la migration
professionnelle : résultats d'une enquête
In: Population, 26e année, n°2, 1971 pp. 37-66.
Résumé
La diminution de la population agricole, qui s' apparente à l'exode rural, sans s'identifier à lui, loin de là, est un phénomène
économique, social et géographique important, qui caractérise une phase du développement. D'abord lent en France et
longtemps considéré comme un mal, le mouvement s'est accéléré depuis la deuxième guerre et apparaît de plus en plus comme
une nécessité économique. Globalement ou par âge, le rythme de diminution de la population agricole est connu par les
recensements et, dans une certaine mesure, prévu. Les causes générales de l'abandon de cette profession ont également été
décrites par de nombreux auteurs. Mais la façon dont se fait la migration, les facteurs qui la freinent ou l'accélèrent, dans le cadre
familial, sont mal connus, ainsi que l'attitude des populations agricoles elles-mêmes vis- à-vis d'un phénomène qui traduit leurs
difficultés. M. Jean Dumard et Mme Geneviève Gontier, chargés de mission à l'Institut national d'études démographiques,
présentent ici les résultats d'une enquête sur échantillon, qui projettent sur la question des lumières nouvelles.
Citer ce document / Cite this document :
Dumard Jean, Gontier Geneviève. L'attitude des familles d'agriculteurs devant la migration professionnelle : résultats d'une
enquête. In: Population, 26e année, n°2, 1971 pp. 37-66.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1971_hos_26_2_4984fO
L'ATTITUDE
DES FAMILLES D'AGRICULTEURS DEVANT
LA MIGRATION PROFESSIONNELLE :
RÉSULTATS D'UNE ENQUÊTE
l'exode La diminution rural, sans s'identifier de la population à lui, loin agricole, de là, est qui un s' apparente phénomène à
économique, social et géographique important, qui caractérise
une phase du développement. D'abord lent en France et longtemps
considéré comme un mal, le mouvement s'est accéléré depuis la
deuxième guerre et apparaît de plus en plus comme une nécessité
économique.
Globalement ou par âge, le rythme de diminution de la
population agricole est connu par les recensements et, dans une
certaine mesure, prévu. Les causes générales de l'abandon de
cette profession ont également été décrites par de nombreux
auteurs.
Mais la façon dont se fait la migration, les facteurs qui la
freinent ou l'accélèrent, dans le cadre familial, sont mal connus,
ainsi que l'attitude des populations agricoles elles-mêmes vis-
à-vis d'un phénomène qui traduit leurs difficultés.
M. Jean Dumard et Mme Geneviève Gontier, chargés de
mission à l'Institut national d'études démographiques, pré
sentent ici les résultats d'une enquête sur échantillon, qui pro
jettent sur la question des lumières nouvelles.
Cette étude a utilisé un échantillon, tiré par l'.LN.E.D., pour une enquête
sur les agriculteurs âgés (1), en vue de réunir des données sur les migrations
professionnelles agricoles.
L'échantillon représentatif se compose de 2 803 femmes, mariées à des
agriculteurs ou l'ayant été, et âgées de moins de 50 ans à la date de l'enquête.
Des questions leur ont été posées :
— sur leur degré de satisfaction et d'adaptation à la vie de femme d'agri'
culteur ;
(1) P. Paillât et Th. Locoh : « Les Agriculteurs âgés », Cahier de VI.lS.E.D. (à paraître
prochainement). 38 L'ATTITUDE DES FAMILLES D'AGRICULTEURS DEVANT
— sur les carrières suivies par leurs frères et sœurs, si leur père était
agriculteur ;
— et sur la carrière des frères et sœurs de leur mari, si celui-ci était éga
lement fils d'agriculteur. On a ainsi obtenu environ 5 000 fratries, représen
tant au total 19 638 individus, enfants d'agriculteurs, dont la profession a été
analysée ;
— les perspectives professionnelles envisagées pour leurs enfants, en
indiquant, tout au moins, si elles souhaitaient qu'ils entrent dans l'agriculture.
8 106 enfants ont été ainsi étudiés.
Cette enquête, faite en 1967, a été réalisée sur le terrain par l'IFOP. Elle
est rendue complexe par la recherche d'informations sur des individus, par
l'intermédiaire de leurs frères ou de leurs sœurs. On trouvera, en annexe I,
une analyse des biais qu'entraîne la méthode et, en annexe II, un exposé des
caractéristiques démographiques des populations examinées. Nous pré
senterons ci-dessous les résultats pour les trois catégories, en rappelant à
chaque fois les principales réserves qui doivent être formulées. L'ensemble
fournit un panorama assez complet de l'attitude des familles d'agriculteurs
devant les migrations professionnelles, sous trois aspects :
— le degré d'acceptation de la condition d'agriculteur par des femmes;
— la carrière des membres d'un échantillon de fratries issues d'agriculteurs ;
— les perspectives professionnelles des enfants d'un échantillon d'agri
culteurs.
I. OPINION DES FEMMES SUR LEUR CONDITION
Les 2 803 femmes interrogées sont des épouses et, dans quelques cas,
des veuves ou divorcées d'agriculteurs, dont l'activité principale est « exploi
tant agricole ». Les femmes de salariés ou d'ouvriers paysans ont été exclues.
Les personnes interrogées avaient toutes moins de 50 ans, 47 % de 40 à 50 ans,
44 % de 31 à 40 ans et seulement 9 %, 30 ans et moins. Le très faible pour
centage de femmes jeunes s'explique par deux raisons : l'échantillon ayant
été tiré à partir du recensement de 1962 et l'enquête ayant été faite en 1967,
on n'a pas pu tenir compte des ménages installés à leur compte entre ces deux
dates. De plus, l'âge d'accès à la profession d'agriculteur exploitant est rel
ativement élevé, puisque, le plus souvent, il suppose le décès ou le départ
en retraite des parents. Selon les tests, cet échantillon de femmes représente à
peu près correctement la répartition des agriculteurs par taille d'exploita
tion (1).
11 ) Voir l'analyse détaillée de l'échantillon en annexe I. LA MIGRATION PROFESSIONNELLE : RÉSULTATS D'UNE ENQUETE 39
Les conditions de la vie du ménage sont déterminantes, au moins pour
la vocation agricole des filles. Et, dans de nombreuses régions de France, le
départ des filles entraîne celui des garçons.
La question suivante a donc été posée aux femmes interrogées :
« Êtes-vous satisfaite de la vie que vous menez actuellement ? »
Le pourcentage de femmes satisfaites comprend celles ayant répondu
« oui parfaitement », ou « oui à peu près » à la question.
60,3 % des femmes interrogées se sont déclarées satisfaites. Mais les
réponses varient très sensiblement avec l'âge de la femme et sa participation
à l'exploitation. La nature des études faites, celle de l'exploitation, la présence
ou l'absence de certains conforts jouent également un rôle important.
1 . Inflluence de l'âge.
Tableau I. — • Satisfaction et mécontentement des femmes interrogées
Satis Pour 100 femmes Satis Nombres absolus
Tranches d'âge
faites Mécont Total faites Mécontentes Total entes
33 ans et moins 410 182 592 69 31 100
34-38 ans 427 252 679 63 37 100
39-43 ans 430 313 743 58 42 100
44 ans et plus. . 395 299 694 57 43 100
Total . . 1 662 1 046 2 708 61 39 100
Tableau II. — Pour 100 femmes de divers ages,
NOMBRE DE CELLES QUI ONT L'EAU COURANTE
Age Ont l'eau N'ont pas l'eau Total
33 ans et moins 81,0 19,0 100
34-38 ans 79,0 21,0 100
39-43 ans 76,5 23.5 100
44 ans et plus 70,5 29,5 100
Total 76,5 23,5 100
On peut être étonné de voir l'insatisfaction croître avec l'âge, en dépit
du facteur résignation. L'explication la plus plausible est que les plus jeunes
disposent de plus de confort et en particulier de l'eau courante.
De plus en plus, les jeunes filles n'acceptent d'épouser des agriculteurs L'AT

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents