L attitude réticente des Etats-Unis à l égard de la planification - article ; n°2 ; vol.4, pg 262-279
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L'attitude réticente des Etats-Unis à l'égard de la planification - article ; n°2 ; vol.4, pg 262-279

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Description

Revue économique - Année 1953 - Volume 4 - Numéro 2 - Pages 262-279
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1953
Nombre de lectures 13
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

R.G. Tugwell
L'attitude réticente des Etats-Unis à l'égard de la planification
In: Revue économique. Volume 4, n°2, 1953. pp. 262-279.
Citer ce document / Cite this document :
Tugwell R.G. L'attitude réticente des Etats-Unis à l'égard de la planification. In: Revue économique. Volume 4, n°2, 1953. pp.
262-279.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1953_num_4_2_406969ATTITUDE RETICENTE DES ETATS-UNIS
égard de la planification
II semblé récemment plusieurs reprises il était développé
aux Etats-Unis un sentiment de totalité organique de nature permettre
la mise au point des instrumeots nécessaires pour mener ce pays vers un
développement rationnel Toutefois cette cohésion faisait place un épar-
pillement plus agréable dès que disparaissait la pression des circonstances
qui avaient cimenté unité
Cette situation remarquable est produite quatre fois la première
sous la tension de la première guerre mondiale la seconde comme consé
quence de la Grande Dépression la troisième la suite de épreuve
de la seconde guerre mondiale et de la réaction du gouvernement amé
ricain cette occasion La quatrième surgi avec aggravation du danger
de conflit international depuis 1945 et effort consécutif de concentration
des forces nationales Cet effort est actuellement en cours mais il est
ores et déjà possible en examiner les grandes lignes
un des traits marquants de tous ces efforts est ils ont été consi
dérés comme purement temporaires Destinés faire face une crise
ils devaient être abandonnés ensuite et en fait ils le furent Mais expé
rience acquise elle ne pouvait pas disparaître Chacun de ces efforts
été une le on utile pour la tentative suivante Il en sera sans doute de
même du dernier en date qui est toujours en cours
En toutes ces occasions il été généralement reconnu que lés auto
rités devaient veiller sur les ressources nationales et en assurer la répar
tition que la production devait être encouragée et orientée et que une
manière générale la société se soumettre une discipline pour faire
face la crise Affirmer que ces efforts préjugent une intention quelconque
pour les temps normaux serait une interprétation abusive de la notion :-- ll-Mni lIFlIO IMp
ENTRE LA PLANIFICATION ET LA LIBERT 263
élan national mais mesure que les états de crise se reproduisent
on en est venu douter de plus en plus il puisse avoir encore des
temps normaux mesure que ce sentiment se répand on pourrait
envisager de tirer des conclusions touchant la forme probable institutions
permanentes établies sur la base de celles qui furent trouvées acceptables
en temps de crise
Le contenu et le motif de attitude américaine
Certains traits de la solution américaine sont probablement de nature
étonner étranger une part un effort résolu est fait pour conserver
la propriété privée des moyens de production même un coût social
élevé autre part on fait confiance antagonisme des forces pour
maintenir équilibre en réduisant intervention de Etat un niveau
que autres pourraient considérer comme dangereusement faible enfin
on évite élaborer des plans pour une période dépassant la crise immé
diate Il sans doute autres aspects mais ceux-ci sont les plus frap
pants et les plus souvent commentés
Il est curieux que attachement au principe de la propriété privée ait
survécu toutes ces crises En 1917 par exemple les chemins de fer
furent presque instantanément pris en charge par Etat et les transports
maritimes comme les constructions navales passèrent dans la sphère gouver
nementale Mais en ce qui concerne les chemins de fer seule leur gestion
fut assumée par Etat leur propriété resta privée Quant aux navires
appartenant Etat ils furent liquidés après la guerre Cette méthode
été conservée Chaque fois il été nécessaire introduire initiative
publique dans le fonctionnement du système la liquidation suivi rapi
dement souvent au prix de pertes fabuleuses Mais quelles que fussent
les pertes le principe été maintenu
Nous devons donc de toute évidence raisonner sur un système qui
ne dispose pas de la discipline relativement commode de la propriété
publique mais doit trouver des méthodes et des techniques de planification
et organisation qui ne compromettent pas gravement ou une fa on
durable la propriété et la gestion privées Il est indéniable que ceci pose
un problème unique ceux qui préparent des projets de stabilisation et
de progrès national Et on ne saurait étonner un tel problème ait 264 REVOE CONOMIQUE
pas été très heureusement résolu Les critiques auront tendance insister
sur les gaspillages et les pertes et qui sont indiscutablement
très grands mais il est tout fait certain en général les Américains
ont trouvé que la défense de ce principe valait largement les coûts elle
entraînait
La planification est évidemment pas liée une fa on nécessaire et
inéluctable un ou autre type de propriété ou de gestion Mais sans
aucun doute exécution de plans exige la subordination des parties au
fonctionnement du tout Il est pas facile assujettir des parties dont
chacune est dotée une souveraineté jalousement défendue mais peut-être
est-ce pas complètement impossible Si on peut modiner cette souve
raineté dans le sens voulu peut-être ne portera-t-elle pas de préjudice
irréparable au coût est là essentiellement la conception américaine et
effort accompli est tout le moins intéressant
est un souci tout fait louable de liberté qui esc-a ofiguie des
hésitations américaines face au collectivisme Et bien que la planification
ne identifie pas nécessairement un enrégimentement qui porterait
atteinte aux libertés humaines idée que planification et enrégimentement
vont de pair mis obstacle la planification elle-même Il est évident
que les Américains auront reconsidérer leurs libertés et décider quelles
sont celles qui méritent des sacrifices mais heure actuelle cette revision
est peine commencée Tant une discussion de ce genre pas été
entreprise seules des mesures de limitation provisoires sont susceptibles
être tolérées
Toutefois on commence apercevoir force de négliger la
distinction entre ce qui est essentiel et ce qui ne est pas on expose
certains inconvénients Car les libertés qui sont si soigneusement pro
tégées contre emprise publique peuvent être perdues par suite empié
tements privés quelquefois au nom de la liberté elle-même Transférer
naïvement des groupes tels que par exemple les corporations indus
trielles des droits qui origine appartenaient aux individus est peut-être
attribuer ces groupes le pouvoir de faire régner une discipline il est
interdit au gouvernement imposer Pour prendre un autre exemple la
liberté expression garantie par la Déclaration des Droits peut servir
lorsque les moyens expression sont monopolisés empêcher toute
autre manifestation opinion que celle une minorité de privilégiés
Et la tolérance de toutes les opinions qui écartent de orthodoxie con
traire peut être compromise par la persécution des hétérodoxes Or cette LA PLANIFICATION ET LA LIBERT 265 ENTRE
persécution peut confiner la suppression pure et simple ce qui est
effectivement produit il pas si longtemps encore Le dévouement
la liberté est souvent discriminatoire et le zèle du prosélytisme fait
fréquemment oublier les droits fondamentaux heure actuelle aux
Etats-Unis le conformisme concurrence dangereusement la liberté au nom
de état de crise nationale On ne distingue pas clairement ce qui est le
plus important un certain degré de sécurité qui semble ne pouvoir
être atteint que grâce au conformisme ou de cette tolérance des opinions
minoritaires inscrite dans la Constitution laquelle on attachait tant de
prix autrefois
Puisque les atteintes la liberté ont depuis quelque temps été si
nombreuses et si graves il est évident que la liberté en tant que notion
abstraite est pas aussi précieuse on souvent cru Ce sont certaines
libertés et non toutes les libertés que on considère comme indispensables
Et cependant les Etats-Unis ont pas eu le sentiment de commettre une
inconséquence en revendiquant la direction du monde libre Quel
est donc le contenu de la liberté dont on se réclame Si elle est plus <

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