L économie de la consommation - article ; n°2 ; vol.12, pg 208-228
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Description

Revue économique - Année 1961 - Volume 12 - Numéro 2 - Pages 208-228
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1961
Nombre de lectures 29
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Georges Rottier
L'économie de la consommation
In: Revue économique. Volume 12, n°2, 1961. pp. 208-228.
Citer ce document / Cite this document :
Rottier Georges. L'économie de la consommation. In: Revue économique. Volume 12, n°2, 1961. pp. 208-228.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1961_num_12_2_40745720Î
L'ECONOMIE DE LA CONSOMMATION
« L'aboutissement de toute production et de toute distribution est ce
personnage central de l'économie du xxe siècle : le Consommateur. (1) »
Central, ce personnage l'est sûrement. Connaître l'évolution de ses
besoins et de ses choix, ou les conditionner par les techniques de la public
ité, est la tâche essentielle des services de recherche commerciale d'innomb
rables entreprises. Prévoir l'orientation de ses dépenses pour y ajuster le
développement à moyen terme de l'économie est la première démarche de
l'établissement d'un plan, sitôt qu'une situation de pénurie est dépassée (2).
Consommation et civilisation
En même temps, le consommateur est un personnage mystérieux, com
plexe et changeant qui échappe à des règles d'étude simple. Son compor
tement et ses choix sont le reflet d'une civilisation et d'une époque. Con
ditionnés par des facteurs économiques nombreux, ils reflètent en outre
les valeurs que, consciemment ou non, reconnaît une société : « L'écono
mie de la consommation est en fait le domaine de plusieurs disciplines.
Elle introduit la psychologie et la sociologie des besoins et des choix, les
décisions économiques des consommateurs qui en résultent, et l'eflFet de ces sur l'allocation des ressources dans une économie» (3).
Ni cette note ni les articles qui suivent ne peuvent couvrir un domaine
aussi vaste. Ils s'intéresseront uniquement au consommateur comme objet
d'étude, avec les techniques qui lui sont propres, pour l'économiste, l'éco-
nomètre ou le comptable social. Dans les pages qui suivent, nous tenterons
1. «Economie et consommation», Revue de l'Action populaire, juillet-
août 1960, p. 771.
2. Voir infra E.A. Lisle, « La prévision de la consommation ».
8. Ruth P. Mack, « Economies of consumption », ap. A survey of con
temporary economics, vol. II, B.F. Haeet ed., Irwin and Co, 1952, p. 30. I/ÉCONOMIE DE LA CONSOMMATION 209
rapidement en particulier de décrire certains des schémas ou des modèles
qu'introduit l'économètre (car il n'existe plus actuellement d'économie de
la consommation qui ne soit pas une tentative de mesure) pour expliquer
les décisions d'achat des consommateurs dans divers domaines.
Consommation et dépense
Remarquons que la phrase précédente introduit une restriction à l'in
térieur du domaine d'études propre à l'économiste. Nous sommes, en effet,
passés de la « consommation », qui consiste à faire disparaître en les uti
lisant des biens déjà existants, à la « dépense du consommateur », c'est-à-
dire à l'acte par lequel la propriété d'un bien économique est transférée
d'une entreprise à un ménage. Selon une: coutume maintenant trop bien
établie pour qu'on l'abandonne, l'économie de la consommation est essen
tiellement l'étude des décisions qui déterminent les flux monétaires allant
des ménages vers les autres secteurs de l'économie. En outre, comme nous
le verrons plus bas en considérant quelques cas particuliers, ces décisions
sont saisies à travers leurs effets objectifs sur les flux monétaires, et non
à travers une analyse plus profonde des motifs qui les expliquent.
L'intérêt exclusif attaché aux dépenses de consommation mutile indé
niablement la réalité. Trois exemples, qui sont chacun devenus d'une par
ticulière importance, le montreront aisément.
Un des problèmes les plus urgents de notre époque est de comparer
et d'expliquer les niveaux de vie et de consommation de populations qui
ont atteint des niveaux différents de développement économique. Ces popul
ations peuvent soit appartenir à des pays différents (exemples : l'Inde, la
France et les Etats-Unis), soit représenter des catégories de la population
d'un même pays (exemples : les populations agricole et non agricole). Ces
comparaisons ne peuvent être faites en termes de dépenses de consomm
ation. A des structures économiques (nationales ou d'entreprise) distinctes
correspondent des degrés très différents dans le recours aux services du
marché pour satisfaire aux besoins des consommateurs. L'auto-consommat
ion, la valeur des services fournis par le travail non rémunéré des membres
du ménage, les par les collectivités publiques, les revenus
réels découlant de l'utilisation du patrimoine de biens matériels du ménage,
doivent être pris en considération. Les techniques habituelles de la comptab
ilité nationale sont inadéquates pour mesurer ces éléments; les techniques
d'analyse des dépenses des consommateurs renoncent à les expliquer. Les
Revue Economique — N° 2, 1961 14 210 REVUE ÉCONOMIQUE
unes et les autres ont été construites en référence à une économie de marché
où toute consommation est l'aboutissement d'une transaction.
Mais même à l'intérieur d'une catégorie sociale dans un pays industriel
moderne, considérer seulement les dépenses des consommateurs ne suffit
pas. D'une part, la demande de biens durables, comme nous le verrons
plus bas, reflète en partie la demande pour le flux de services qui découle
de la possession de ces biens. Cela explique la caractéristique fondament
ale des modèles expliquant la demande de biens durables; en même
temps, cela justifie l'importance qu'on attache maintenant à l'âge du chef
de ménage parmi les facteurs expliquant les dépenses de consommation :
la raison principale n'est pas que Vîîge et le nombre des enfants expliquent
les besoins d'une famille, mais, qu'avec l'&ge, s'accroît l'accumulation de
biens durables, meubles ou immeubles, dont les services comptent nota
blement dans le niveau de vie des familles étudiées.
D'autre part, une définition correcte de la consommation devrait tenir
compte de la valeur pour les consommateurs des services fournis par des
mécanismes collectifs : éducation, santé, urbanisme, etc. De ne pas compter
ces services, ni de les intégrer dans nos schémas d'explication, il n'y a
qu'un pas jusqu'à les négliger ou les sous-estimer, aussi bien dans l'étude
que dans l'action. Et le risque est alors grand que « l'économie se trouve
orientée vers la satisfaction des besoins humains les moins urgents » (4) .
« N'est-il point paradoxal que cette ultime étape du processus écono
mique, objet même de l'activité des hommes, n'ait suscité, semble-t-il, jus
qu'à ces dernières années, qu'une curiosité médiocre ? La production des
biens et services, son financement, la rémunération des producteurs, ont
eu le pas sur la consommation. (5) »
Certes; mais identifier consommation et dépenses des consommateurs,
c'est-à-dire consommation et demande sur le marché, est aussi donner le
pas à la production des biens et des services par un autre biais. La con
sommation n'est plus en effet étudiée du point de vue des besoins des
consommateurs, de leur hiérarchie et de la façon dont ils sont satisfaits.
Elle est seulement étudiée dans la mesure où son évolution conditionne
l'activité productrice des divers secteurs.
Il s'agit là d'un domaine qui est cependant loin d'être négligeable,
et nous n'avons aucun scrupule à nous y borner dans une brève note.
4. J.K. Galbraith, The affluent society, Houghton Mifflin, 1958, p. 308.
5. F.-L. Closon, « Avant -Propos », Consommation, n° 1, 1058, p. 3. de la consommation 211 l'économie
II convenait cependant de remarquer en introduction qu'identifier la con
sommation à la demande ne permet pas d'en épuiser l'étude.
L'ÉTUDE DE LA DEMANDE
L'étude économique des dépenses des consommateurs présente deux
volets. Le premier est l'analyse de l'incidence, sur l'économie dans son
ensemble, d

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