L économie, une science nouvelle ? Ce siècle avait trois ans... - article ; n°133 ; vol.36, pg 15-24
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Description

Romantisme - Année 2006 - Volume 36 - Numéro 133 - Pages 15-24
En matière d’histoire de la pensée économique, on a longtemps estimé que les considérations économiques des premiers auteurs n’étaient qu’incidentes, et étroitement liées à leur philosophie politique ou leurs préoccupations théologiques. Cependant, du XVI e au
XVIII e siècle, l’économie, ayant coupé tous ses liens avec la religion et la morale religieuse d’une part, et la politique de l’autre, aurait enfin acquis une autonomie disciplinaire. Or, depuis la fin des années 1970, un nouveau regard l’a emporté. On démontre que les écrits du XVII e et du XVIII e siècles ne peuvent pas être interprétés par rapport aux théories économiques ultérieures, et que leurs aspects philosophiques, politiques, religieux et moraux, loin de disparaître, restent essentiels pour leur compréhension. De Boisguilbert à Say en passant par Smith, c’est le même discours qui, sous un aspect purement économique, forme une doctrine politique et morale visant à modifier les pratiques et les institutions. Le XIX e siècle n’échappera pas lui non plus à cette réinterprétation
In matter of history of political economy, one thought during a long time that the primitive authors’economic considerations were only incidental, and tightly bound to their political philosophy or their theological concerns. However, from the 16 th to the 18 th century, economy, having cut every link with religion and religious morals on one side, and with politics on the other one, would have at last acquired a disciplinary autonomy. But from the end of the1970ties, a new vision won. One demonstrated that the writings of the 17 th and the 18 h centuries could not be interpretated in relation with the later economic theories, and that their moral, political, philosophical and religious aspects, far from disappearing, remained essential to their understanding. From Boisguilbert to Say, passing through Smith, it was the same discourse which, under a purely economic shape, constituted in fact a political and moral doctrine which aimed to act on practices and institutions. The 19 th century will not escape neither this reinterpretation.
10 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 2006
Nombre de lectures 25
Langue Français

Extrait

Romantisme n
o
133 (2006-3)
Gilbert FACCARELLO
L’économie, une science nouvelle ?
Ce siècle avait trois ans…
L’une des grandes figures de l’économie politique en France au
XIX
e
siècle est, sans conteste, celle de Jean-Baptiste Say dont l’influence,
dans la formation d’un courant français « classique » et dans le dévelop-
pement de l’enseignement d’une nouvelle discipline, l’économie, est trop
souvent sous-estimée
1
— notamment en raison du prestige de l’économie
politique classique anglaise et de ses deux auteurs phares : David Ricardo
et John Stuart Mill. Et pourtant ce siècle n’avait que trois ans lorsque fut
publiée la première édition de son
Traité d’économie politique
(Say 1803)
dont la réputation fut grande, y compris à l’étranger.
L’
ÉCONOMIE
,
LA
MORALE
ET
LA
POLITIQUE
Dès les premières lignes du Discours préliminaire de ce
Traité
sont affir-
més la célèbre distinction entre l’économie et la politique, l’indépendance de
la première à l’égard de la seconde et l’énoncé de la division qui doit s’impo-
ser dans l’étude qui suit : la production, la répartition et la consommation
des richesses. Ces affirmations, notamment les deux premières, méritent ici
notre attention. « Jusqu’au moment où Smith a écrit, on a confondu la
Poli-
tique
proprement dite, la science du gouvernement, avec l’
Économie poli-
tique
qui montre comment se forment, se distribuent et se consomment les
richesses » (Say 1803, p. I). Ces richesses sont indépendantes « du gouver-
nement » et la prospérité ne requiert qu’un État « bien administré » :
1. Voir les recherches les plus récentes : A. Béraud, J.-J. Gislain et Ph. Steiner (2004),
A. Béraud (2005) et Ph. Steiner (2006), ainsi que L. Le Van-Lemesle (2004).
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