L étude de la pensée et des processus conceptuels - article ; n°1 ; vol.51, pg 259-265
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Description

L'année psychologique - Année 1949 - Volume 51 - Numéro 1 - Pages 259-265
7 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1949
Nombre de lectures 10
Langue Français

Extrait

F Bresson
VIII. L'étude de la pensée et des processus conceptuels
In: L'année psychologique. 1949 vol. 51. pp. 259-265.
Citer ce document / Cite this document :
Bresson F. VIII. L'étude de la pensée et des processus conceptuels. In: L'année psychologique. 1949 vol. 51. pp. 259-265.
doi : 10.3406/psy.1949.8509
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1949_num_51_1_8509VIII
L'ÉTUDE DE LA PENSÉE
ET DES PROCESSUS CONCEPTUELS
par F. Bresson
La psychologie de la pensée et des processus symboliques souffre
toujours du lourd handicap de son passé d'introspection et d'in
tellectualisme.
C'est à la fois une raison de la défaveur qui l'entoure, de la
difficulté aussi de poser des problèmes neufs et concrets. D'ailleurs
certaines recherches marquent encore un curieux attachement à
des techniques dont un usage prolongé et le peu de succès sem
blaient avoir montré le danger. C'est ainsi que Rosemary Gordon
partant du concept de stéréotype (Lippmann, 1929) : « construction
rigide qui tend à représenter le fait auquel elle se rapporte sous
une forme très simplifiée », cherche si des images « eidétiques »
au sens de Jsensch peuvent y correspondre. La technique est celle
d'introspection provoquée par des stimuli tels que les mots « chi
nois, anglais, juif, allemand », par des questions du type « pouvez-
vous vous représenter une voiture » dans diverses situations. L'au
teur trouve que certains sujets, « contrôlent », et d'autres non,
leurs images; que ceux qui contrôlent le moins sont ceux qui ont
le plus de « stéréotypes » et que les images correspondant à ces
derniers sont d'origine plus ancienne. Il ne semble pas que l'on
puisse aller très loin dans cette voie, même en renouvelant, comme
dans ce travail, l'élaboration des données introspectives par l'ana
lyse de la variance.
Une autre voie ouverte est celle des techniques d'assortiment
et de classification telles qu'elles sont actuellement développées
par E. Heidbreder et d'autres auteurs. Celle-ci continue ses intéres
santes recherches dont nous avons déjà parlé dans le volume précé
dent de Y Année Psychologique, 1948.
Dans ces recherches sur l'appréhension des concepts l'auteur
est parti, rappelons-lë, de l'hypothèse d'une « psychologie dyna
mique de la connaissance » (E. Heidbreder : Toward a dynamic REVUES CRITIQUES 260
psychology of cognition — Vers une psychologie dynamique de la
connaissance — Psychol. Rev., 1945, 42, 1-21). L'appréhension des
concepts se ferait ainsi selon un ordre déterminé, correspondant
à leur caractère plus ou moins prononcé de « chose concrète », relié
à l'activité du sujet et à ses besoins. Cependant le oc support per-
ceptuel » peut ici interférer et modifier cet ordre. Continuant ces
expériences (6), l'auteur s'est demandé ce qu'il adviendrait si l'on
remplaçait les dessins utilisés d'abord comme données de départ
par un support « symbolique ». Les concepts sont donc ici intro
duits à travers des phrases utilisées comme les dessins dans une
expérience de mémorisation; les sujets (40 étudiantes) doivent
apprendre le nom (syllabe sans signification) qui convient à chaque
groupe de cartes et dans les séries suivantes en devançant l'exp
érimentateur qui souffle ces noms, ils peuvent montrer un compor
tement d'appréhension de concepts. Cette expérience a aussi été
faite avec une technique d'assortiment de cartes (36 étudiantes).
Cette dernière méthode facilite la tâche des sujets qui parviennent
plus rapidement au résultat visé, quoique plus lentement ici que
lorsqu'il s'agissait de dessin.
Dans ces deux expériences l'ordre d'appréhension des 9 concepts
proposés (3 d'objets concrets, 3 de figures géométriques et 3 de
nombres) est modifié par rapport aux résultats des premières expé
riences, qui correspondaient à l'hypothèse de départ. Dans les pre
mières expériences l'ordre était le suivant : objet, forme, nombre;
tandis qu'ici, si les objets sont bien appréhendés les premiers, ce
sont les nombres qui viennent ensuite et les formes en dernier, avec
des différences temporelles moins significatives. En ordre, l'appré
hension apparaît plus difficile et considérablement plus tardive. Ce
qui semble le plus important ici n'est pas le caractère de « chose
concrète » mais la valeur sémantique des phrases utilisées, leur réfé
rence plus ou moins explicite à des traits caractéristiques et le carac
tère directif de leur forme syntactique. On retrouve des indications
analogues dans les définitions formées par les sujets après l'expé
rience, avec un effet d'atmosphère introduit par le fait que le matér
iel est composé de phrases et non de mots. Ainsi l'auteur arrive à
déterminer deux limites d'application de son hypothèse primitive :
si le support « situationnel » est trop important, ou au contraire,
ici, trop « symbolique », l'ordre initial disparaît pour faire place à
un ordre déterminé par ce support : on peut ainsi distinguer un
processus où l'organisme est déterminé par la situation, un second
niveau où l'activité perceptive domine, et un troisième « plus intel
lectuel » où la relation signe-signifié se fait à travers une symbolique
sociale, outil verbal qui agit principalement par son efficience sémant
ique.
L'auteur cherche à rattacher ces différences à une fonction de
contrôle des activités cognitives sur les activités motrices. BRESSON. LA PENSEE ET LES PROCESSUS CONCEPTUELS 261 F.
Ces travaux nous montrent plus la complexité de la tâche à accomp
lir qu'ils ne fournissent de véritable solution, et le rôle des
facteurs « accessoires » apparaît si important que ce sont souvent
eux qui passent au premier plan. On ne doit donc pas s'étonner de
la disparité des résultats obtenus par des expérimentateurs qui ne
travaillent pas dans des voies identiques. C'est ce qui arrive dans
la recherche de Grant, Jones et Tallantis (4) sur un test d'assort
iment de cartes (Wisconsin card sorting test). Ici le nombre apparaît
comme plus aisément appréhendé que les formes et celles-ci que les
couleurs, mais le rôle du support perceptif apparaît ici, semble-t-il,
primordial. De toute façon il faut encore multiplier les recherches
pour arriver à déterminer avec plus de précision les facteurs qui
interviennent.
Un autre moyen d'atteindre, peut-être, plus profondément les
problèmes que posent les conduites cognitives c'est le recours à l'étude
génétique, et l'on sait les résultats importants déjà atteints sur ce
point. Dixon (2) cherche ainsi à éprouver l'idée de Spearman que
réduction des relations est un aspect essentiel des concepts. Il utilise
une technique ingénieuse pour mettre en évidence l'appréhension
de relations de contradiction chez les enfants.
Il utilise l'illusion d'optique de segments de cercles (ou plutôt
d'anneaux) placés l'un au-dessus de l'autre et qui apparaissent iné
gaux. En renversant la position des on semble ainsi changer
leur grandeur. On commençait par tester l'aptitude des enfants à
distinguer des différences de surface entre des figures diverses (deux
étoiles, deux triangles, etc.), ensuite on leur faisait désigner le plus
petit des deux segments, que leur couleur différente permettait
d'identifier, et après renversement des positions on demandait de
nouveau de désigner le plus petit. On pouvait ainsi voir s'il y avait
un comportement significatif correspondant à l'appréhension de
la contradiction entre le « plus grand » et le « plus petit » s'appliquant
à la même relation entre deux objets. Quand l'enfant témoigne d'un
usage fonctionnel des concepts utilisés, il réagit aussi à la contra
diction, la réciproque étant aussi vraie.
Dans l'étude des relations, Razran (8) utilise la technique de géné
ralisation d'un réflexe conditionné (cf. Année Psychol., 1947) : con
ditionnant le salivaire à une série de mots utilisés comme

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