L évolution de la langue littéraire sur le territoire linguistique serbo-croate. A propos des objections de Radoslav Kati?i? - article ; n°4 ; vol.59, pg 867-878
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L'évolution de la langue littéraire sur le territoire linguistique serbo-croate. A propos des objections de Radoslav Kati?i? - article ; n°4 ; vol.59, pg 867-878

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Description

Revue des études slaves - Année 1987 - Volume 59 - Numéro 4 - Pages 867-878
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1987
Nombre de lectures 23
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Pavle Ivi
L'évolution de la langue littéraire sur le territoire linguistique
serbo-croate. A propos des objections de Radoslav Katičić
In: Revue des études slaves, Tome 59, Fascicule 4. Tome 59, fascicule 4. pp. 867-878.
Citer ce document / Cite this document :
Ivić Pavle. L'évolution de la langue littéraire sur le territoire linguistique serbo-croate. A propos des objections de Radoslav
Katičić. In: Revue des études slaves, Tome 59, Fascicule 4. Tome 59, fascicule 4. pp. 867-878.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/slave_0080-2557_1987_num_59_4_5704LE POINT SUR LA QUESTION
L ÉVOLUTION DE LA LANGUE LITTÉRAIRE
SUR LE TERRITOIRE LINGUISTIQUE SERBO-CROATE*
A propos des objections de Radoslav Katičić
PAR
PAVLE IVIĆ
Je suis honoré que mon article intitulé « L'évolution de la langue littéraire sur
le territoire linguistique serbo-croate » (R.E.S., LVI, 1984, 3, p. 313-344) ait été
commenté par l'éminent linguiste croate, Radoslav Katičić (R.E.S., LVII, 1985, 4,
p. 667-673). Une discussion avec un auteur aussi compétent peut grandement
contribuer à l'éclaircissement des problèmes soulevés.
J'ai constaté avec satisfaction que, dans toute une série de questions (p. 668,
669, 670, 671, 672, 673), R. Katičić acceptait mes points de vue. В n'a pas discuté
nombre de mes affirmations, déclarant qu'il se bornerait à « quelques remarques sur
des questions de principe et d'ordre méthodologique » (p. 667).
Dès le départ, R. Katičić admet qu'entre les langues slaves il y en a une « qu'on
est convenu d'appeler le serbo-croate », mais il n'approuve pas «les déductions
implicites que P. Ivić tire de cette notion » . La critique de ces déductions se trouve
aux pages 667-669. R. Katičić me reproche de ne fonder mon exposé que sur « les
textes conservés » et de parler des caractéristiques linguistiques des textes slavons
serbes et croates au lieu de me pencher sur « la tradition des textes et la discipline
des copistes ». C'est avec étonnement que j'ai lu ces remarques. Nul ne devrait
ignorer que seuls les textes conservés comptent comme sources de l'histoire d'une
langue, non pas ceux qui ont été perdus, et il est surtout évident que, pour le sujet
traité, c'est la langue des textes qui compte, beaucoup plus que leur teneur. R. Kat
ičić a perdu de vue l'objet de mon article publié dans la Revue des études slaves
et même le titre de celui-ci. Cette méprise est explicitement confirmée par les
propos suivants : « Pour l'histoire littéraire des époques reculées, ce ne sont pas
seulement les textes conservés qui comptent » (p. 668) ; « Le serbo-croate comme
entité linguistique n'a aucune pertinence quand il s'agit du cadre culturel des litt
ératures slavonnes » (p. 668) ... (souligné les deux fois par P. I.). Mon critique ne
comprend pas que, pour moi, les textes représentent la source principale des infor
mations sur la langue des époques reculées et que les faits concernant l'histoire
politique, culturelle et littéraire me servent, avant tout, à expliquer certains phé
nomènes linguistiques. Toutes les objections fondées sur une approche aussi fon
cièrement erronée sont manquées, ce qui, néanmoins, n'empêche pas R. Katičić de
conclure par des objections telles que : « ... une vue synthétique toute en déformat
ions et lacunes », ou « chaque raisonnement historique qui perd de vue cette dis-
* Suite et fin de la polémique entre Pavle Ivíc et Radoslav KatiĆić (NDLR).
Rev. Êtud. slaves, Paris, LIX/4, 1987, p. 867-879. 868 LE POINT SUR LA QUESTION
tinction ne peut que s'égarer » ou encore « une telle méthode ne peut qu'obscurc
ir la vue historique » .
R. Katičić proteste (p. 668, 669, 673) contre mes comparaisons de la situation
chez les Croates avec celle dans laquelle se trouvaient les Serbes. Ce faisant, il ne
met pas en doute la véracité de mes constatations, mais il est mécontent de ce
qu'elles aient été faites. Je dois lui dire que de telles comparaisons peuvent être très
utiles du fait qu'elles permettent de qualifier avec plus de netteté les phénomènes
caractéristiques des deux côtés et de discerner les causes des ressemblances et des
différences, ce que j'ai précisément essayé de faire et ce que R. Katičić n'a pas
contesté. En cherchant à établir les motifs de sa répulsion à l'égard de ce genre de
comparaisons, le lecteur peut avoir l'impression que, selon R. Katičić, l'existence
du serbo-croate ne justifie pas un historique des langues littéraires sur le territoire
linguistique du serbo-croate. Cependant, R. Katičić n'énonce pas de formulations
générales en ce sens ; il se borne à contester qu'il soit légitime de traiter certains
sujets concrets, en ajoutant (p. 669) que « la notion de territoire linguistique serbo-
croate » n'est « aucunement valide pour l'histoire des lettres » . Bien entendu, « let
tres » et « langue littéraire » ne sont pas la même chose, mais nous venons de cons
tater que, dans la pratique, R. Katičić confond ces deux notions. Bien que la ques
tion de savoir ce qu'il en pense reste obscure, je considère qu'il est utile d'expliquer
ici pourquoi il est pertinent de présenter une vue d'ensemble, tout comme je crois
possible de parler séparément de l'évolution chez les Serbes et chez les Croates. Une
connexion multiple et profonde est évidente, par exemple, dans les faits suivants :
1) A son stade initial, la langue littéraire des Serbes et celle des Croates étaient
identiques : c'était le slavon qui, en général, présentait des modifications phonét
iques semblables. A ce début succéda une divergence.
2) La phase la plus récente est marquée par une convergence qui, des deux
côtés, aboutit à l'emploi du standard néoštokavien.
3) Au Moyen Age, le cyrillique des pays serbes est passé dans les pays croates,
tandis qu'au XXe siècle les Serbes ont emprunté aux Croates l'alphabet latin.
4) Au cours de l'histoire, on peut suivre dans la langue littéraire des deux
peuples de nombreuses innovations linguistiques absolument identiques.
5) A partir du XIIe siècle il existe, par exemple, en Bosnie, des milieux ethni
ques ou culturels qui ne sont ni serbes ni croates, mais dont la langue s'intègre
parfaitement dans le contexte serbo-croate.
6) La langue littéraire des catholiques parlant le serbo-croate (donc, Croates,
selon R. Katičić) dans le Dubrovnik des XVIe -XVIIe siècles et dans la Bosnie des
XVIIe et XVIIIe siècles est plus proche de la langue populaire dont les Serbes se
servaient dans leurs écrits que de la langue littéraire des Croates kajkaviens, alors
qu'à cette même époque la langue populaire dans les textes serbes était plus proche
de la langue des catholiques en question que du slavon qui, chez les Serbes, sub
sistait comme langue littéraire.
La partie centrale de l'essai critique de R. Katičić (p. 670-672) est consacrée
à l'époque des littératures régionales (XVIe -XVIIIe siècles) dans les milieux catho
liques de langue serbo-croate. L'auteur me reproche de ne pas signaler que « ces
littératures régionales présentent un tableau dynamique » . Ce qu'il entend en réalité
par dynamisme reste obscur. J'ai précisé les circonstances historiques dans les
quelles certaines littératures régionales apparaissaient et disparaissaient, j'ai décrit
leurs interactions dans le domaine de la langue et j'ai énuméré les circonstances
qui suscitaient ces interactions. La seule chose que je n'eusse pas faite, c'était de
tirer la conclusion que l'auteur a tirée à la page 671 : « Les effets ne manquèrent ÉVOLUTION DE LA LANGUE LITTÉRAIRE 869
pas d'apparaître. La langue littéraire 'illyrienne' devenait de plus en plus une
notion concrète ». En d'autres termes, R. Katičić désire suggérer que même avant
la renaissance croate du XIXe siècle, le fractionnement dialectal de la littérature
avait été surmonté ou, au moins, que le développement avait sérieusement pris
une orientation dans ce sens. C'est là la thèse que ces derniers vingt ans certains
auteurs croates avancent souvent, sans l'argumenter. Faute d'analyser les docu
ments dans le détail, ils proposent a priori des conclusions que ces documents ne
con

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