L évolution des caractères morphologiques en fonction de l âge, chez 2089 Français de 20 à 91 ans. - article ; n°1 ; vol.2, pg 1-78
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L'évolution des caractères morphologiques en fonction de l'âge, chez 2089 Français de 20 à 91 ans. - article ; n°1 ; vol.2, pg 1-78

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Description

Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1961 - Volume 2 - Numéro 1 - Pages 1-78
78 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1961
Nombre de lectures 150
Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

Extrait

P. Marquer
M.C. Chamla
L'évolution des caractères morphologiques en fonction de l'âge,
chez 2089 Français de 20 à 91 ans.
In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, XI° Série, tome 2 fascicule 1, 1961. pp. 1-78.
Citer ce document / Cite this document :
Marquer P., Chamla M.C. L'évolution des caractères morphologiques en fonction de l'âge, chez 2089 Français de 20 à 91 ans.
In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, XI° Série, tome 2 fascicule 1, 1961. pp. 1-78.
doi : 10.3406/bmsap.1961.1151
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1961_num_2_1_1151MÉMOIRES ORIGINAUX
L'ÉVOLUTION DES CARACTÈRES MORPHOLOGIQUES
EN FONCTION DE L'AGE,
CHEZ 2089 FRANÇAIS, DE 20 A 91 ANS
par Paulette MARQUER et Marie-Claude CHAMLA
(Laboratoire d'Anthropologie du Musée de l'Homme ;
Pr H. V. Vallois.)
Introduction.
La Gérontologie, ou étude des phénomènes normaux liés à
la sénescence, est depuis quelques années une discipline très
vivace qui s'attache à suivre l'évolution lente et insidieuse de
l'organisme des êtres vivants sous l'action du temps. Elle met
en évidence les modifications morphologiques, physiologiques
et psychologiques qui apparaissent avec l'âge et engage ainsi à
réviser une des questions qui demeure la base essentielle de l'An
thropologie : celle de la relative fixité des caractères morpholog
iques chez l'adulte.
Dans l'impossibilité pratique de mener une enquête « longitu
dinale » en suivant les mêmes individus, de l'adolescence à la
vieillesse, ce qui serait le seul critère véritablement scientifique
des changements occasionnés par l'âge, force est de se rabattre
sur les investigations « transversales » reposant sur l'examen
d'individus qui appartiennent à des classes d'âge différentes. Un
tel procédé n'est pas sans inconvénient. Un des principaux griefs
qu'on lui adresse consiste dans le fait qu'il rend difficile la di
scrimination entre les différences réellement dues à l'âge et celles
qui surviennent sous l'influence combinée des facteurs génétiques
et mésologiques, d'une génération à l'autre. L'interférence des
variations dites « séculaires » (Biichi) et des. transformations du
vieillissement joue certainement un rôle important dans l'évo
lution de nombreux caractères anthropologiques, la stature, par
exemple, pour ne citer que le plus connu. Néanmoins, il nous
semble que les études « transversales », si elles ne concordent pas
BULL. ET MÉM. SOCIÉTÉ ANTHROP. DE PAHIS, T. 2, 11° SÉRIE, 1961. 2 2 société d'anthropologie de paris
toujours dans les points de détail, en raison des causes nombreus
es et complexes qui conditionnent le mécanisme de l'évolution
humaine, apportent cependant des conclusions générales, en
accord avec l'expérience courante à l'échelon individuel, qui
prouvent l'existence de changements importants dans la mor
phologie au cours de la vie. En dépit de leur imperfection méthod
ique, il faut souhaiter que ces enquêtes se multiplient sur les
groupes les plus divers, sous la double condition qu'elles reposent
sur un grand nombre de sujets et qu'elles ne négligent pas, comme
c'est trop souvent le cas, la période la plus intéressante de l'e
xtrême vieillesse. Nous aurons ainsi la possibilité de dégager des
concordances ou des discordances, dont la comparaison contri
buera à minimiser le défaut de la méthode.
I. — Historique.
Les transformations qui se manifestent dans l'apparence
physique sous l'influence de l'âge permirent de distinguer, dès
la plus haute antiquité, trois grandes périodes naturelles dans la
vie humaine : la jeunesse, l'âge adulte et la vieillesse. Par la
suite, Galien partage la première période en deux et obtient
quatre âges : enfance, adolescence, âge mûr et Dans le
livre hippocratique des semaines, on trouve une autre division
très ancienne qui comptait sept âges, comprenant chacun sept
années ou des multiples de sept : petit enfant, enfant, adoles
cent (14-21 ans), jeune homme (21-28 ans), homme adulte
(28-49 ans), homme âgé (49-56 ans), puis vieillard. Linné enfin
allait jusqu'à admettre 12 subdivisions. Pour Halle, l'adoles
cence se terminait vers 20 ou 25 ans, l'âge adulte venait ensuite
jusqu'à 60 ans et il y avait une première et une seconde vieillesse
séparées à 70 ans. Les cinq périodes reconnues par Daubenton
s'échelonnaient ainsi : enfance jusqu'à 20 ans, adolescence de
20 à 25 ans, jeunesse de 25 à 35 ans, virilité de 35 à 45 ans, âge
de retour de 45 à 65 ans.
Cette variété dans les divisions successives et les fluctuations
de leurs limites, notamment pour la période de la vie postérieure
à la vingtième année, reflètent bien l'incertitude dans laquelle les
observateurs se trouvaient pour désigner l'âge adulte correspon
dant en théorie à l'arrêt de la croissance.
Les premières observations précises sur l'évolution morpholo
gique durant la phase adulte de la vie remontent à 1783, avec le
travail de Tenon sur les habitants de Massy-Palaiseau. Cet
auteur, remarquant des variations individuelles importantes
dans la modification des caractères, souligne l'intérêt d'enquêtes
menées d'âge en âge sur les mêmes sujets. ET CHAMLA. CARACTERES MORPHOLOGIQUES 3 MARQUER
Quelques années plus tard (1799), Buff on, dans un chapitre de
son Histoire Naturelle de l'Homme consacré à la vieillesse et à
la mort, énumère les principales transformations dues à l'âge
et souligne que l'apparition de la graisse, à partir de 35 ans,
change la forme corporelle. A cela s'ajoutent un durcissement
et une ossification des cartilages qui s'opposent au redressement
de la colonne vertébrale. Pour Buffon, l'homme grandit jusqu'à
16 ou 18 ans, mais « le développement entier de toutes les parties
du corps en grosseur n'est achevé qu'à 30 ans ».
Telles sont les premières constatations non accompagnées de
mesures précises que l'on peut recueillir chez les auteurs de la fin
du xvine siècle. Il faut attendre, semble-t-il, plus de trois décades
avant que les anthropologistes se penchent avec plus d'intérêt
sur le problème.
C'est en 1835 en effet que Quételet nous livre le premier travail
d'envergure — repris en 1871 — sur les variations moyennes, et
non plus à l'échelon individuel, des mesures du corps et de la
tête, chez des Belges âgés de 20 à 90 ans. Parmi les dimensions
qui augmentent sous l'influence de l'âge, citons entre autres : les
largeurs des épaules, du thorax et du bassin, les circonférences
thoracique et abdominale, la longueur du membre supérieur, les
dimensions transversales du front et du nez. En revanche, la
stature, dont le maximum est atteint à 30 ans, demeure sta-
tionnaire jusqu'à 50 ans et diminue ensuite d'environ 7 cm. La
longueur de la tête ne change pas.
Mais, un an après (1836), Parchappe, dans une étude sur l'e
ncéphale et la tête chez l'homme, constate au contraire que le
volume de la tête n'est pas stable pendant l'âge adulte et s'ac
croît jusqu'à 50 ans.
L'analyse des variations de la stature retint particulièrement
l'attention des chercheurs de cette période. Dans une enquête de
Lélut (1841) sur la taille moyenne de l'homme en France, nous
trouvons les résultats de statistiques établies sur 2.000 détenus
divisés en cinq séries, de 16 à plus de 50 ans ; la taille maximale
est toujours obtenue au delà de 30 ans et la décroissance qui dé
bute après cet âge est peu importante. Sur les populations non
européennes, la première enquête sur le même sujet concerne des
Eskimos de Baffin mesurés par Sutherland en 1846 ; les données
publiées en 1856 montrent que, après un maximum entre
26-30 ans, la taille décroît aussi chez eux de façon peu marquée.
Une constatation identique est faite par Scherzer, Schwartz et
Weisbach (1867) sur une cinquantaine de Nicobariens âgés de

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