L évolution des isolats de deux départements français : Loir-et-Cher, Finistère - article ; n°4 ; vol.10, pg 645-674
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L'évolution des isolats de deux départements français : Loir-et-Cher, Finistère - article ; n°4 ; vol.10, pg 645-674

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Population - Année 1955 - Volume 10 - Numéro 4 - Pages 645-674
Le Dr Jean Sutter et M. Léon Tabah ont montré, à diverses reprises, l'importance des mariages consanguins et leur influence sur la mortalité infantile endogène ou la multiplication de certaines tares. Particulièrement, l'étude de la délimitation géographique des isolats et de leur structure ne peut être envisagée hors de cette connaissance. Il importe donc de suivre les variations de la consanguinité et notamment « l'éclatement des isolats » qui témoigne si nettement de la prévalence de l'exogamie dans les populations évoluées. Portant leurs recherches sur deux départements français, les auteurs ont mesuré avec soin la consanguinité au cours de la période contemporaine. La génétique de population reçoit ici une heureuse application et ne peut y trouver que des raisons de nouveaux développements.
30 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1955
Nombre de lectures 23
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Jean Sutter
Léon Tabah
L'évolution des isolats de deux départements français : Loir-et-
Cher, Finistère
In: Population, 10e année, n°4, 1955 pp. 645-674.
Résumé
Le Dr Jean Sutter et M. Léon Tabah ont montré, à diverses reprises, l'importance des mariages consanguins et leur influence sur
la mortalité infantile endogène ou la multiplication de certaines tares. Particulièrement, l'étude de la délimitation géographique
des isolats et de leur structure ne peut être envisagée hors de cette connaissance. Il importe donc de suivre les variations de la
consanguinité et notamment « l'éclatement des isolats » qui témoigne si nettement de la prévalence de l'exogamie dans les
populations évoluées. Portant leurs recherches sur deux départements français, les auteurs ont mesuré avec soin la au cours de la période contemporaine. La génétique de population reçoit ici une heureuse application et ne peut y
trouver que des raisons de nouveaux développements.
Citer ce document / Cite this document :
Sutter Jean, Tabah Léon. L'évolution des isolats de deux départements français : Loir-et-Cher, Finistère. In: Population, 10e
année, n°4, 1955 pp. 645-674.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1955_num_10_4_4489L'ÉVOLUTION DES ISOLATS
DE
DEUX DÉPARTEMENTS FRANÇAIS
LOIR-ET-CHER, FINISTÈRE
influence reprises, Le D° Jean sur l'importance Sutter la mortalité et M. des Léon infantile mariages Tabah endogène ont consanguins montré, ou la à multiplidiverses et leur
cation de certaines tares. Particulièrement, l'étude de la dél
imitation géographique des isolats et de leur structure ne
peut être envisagée hors de cette connaissance.
Il importe donc de suivre les variations de la consanguinité
et notamment « l'éclatement des isolats » qui témoigne si
nettement de la prévalence de l'exogamie dans les populat
ions évoluées. Portant leurs recherches sur deux départe
ments français, les auteurs ont mesuré avec soin la consan
guinité au cours de la période contemporaine. La génétique
de population reçoit ici une heureuse application et ne peut
y trouver que des raisons de nouveaux développements.
INTRODUCTION *
La génétique de population a construit ses modèles essentiels
dans l'hypothèse de la panmixie; on suppose, en gros, que la popul
ation est fermée, que les mariages s'y font au hasard et que la
fécondité est identique pour tous les couples. Cette hypothèse
s'écarte évidemment des faits réels, et on peut rassembler en
six points l'ensemble des d'observation qui s'y oppose :
1* La sélection : il existe une fécondité différentielle.
* Une partie de cette étude a fait l'objet d'une communication au Congrès mondial
de la population (Rome, août-sept. 1954, séance n° 24), sous le titre : « L'éclatement des
isolats et ses conséquences génétiques dans deux départements français », parue aux
Etats-Unis : Sutter J. et Tabah L., « The break-up of isolates. Its genetics consequences
in two french départements. » Еидеп. Quart., 1954, 1, 148-154. 646 l'évolution des isolats :
2° La consanguinité : des mariages consanguins dus à l'in
térêt apparaissent.
3° Le choix du conjoint : les individus porteurs d'un même
caractère se marient plus volontiers entre eux que ne le voudrait
le hasard.
4° Les mutations : un gène ou plusieurs, acquièrent subit
ement une nouvelle qualité d'expression qui est transmissible.
5° Les migrations.
6° L'effectif et les limites de la population : le nombre des
individus qu'elle comporte et leur localisation géographique.
Il n'est pas nécessaire que la soit illimitée pour
que l'hypothèse de la panmixie puisse être réalisée, on peut ima
giner que les mariages peuvent être contractés au hasard, aussi
bien dans les populations grandes que petites. Il existe cependant
des différences essentielles entre les cas extrêmes. Si la dimens
ion de la population est suffisamment grande, en effet, la distr
ibution des génotypes est stable au cours du temps, si l'effectif
est réduit, au contraire, cette distribution peut être modifiée d'une
génération à l'autre. Encore, faut-il dans le dernier cas que la
population soit fermée, autrement, les échanges migratoires agi
raient dans le même sens qu'une augmentation de l'effectif. En
réalité, la population d'une grande nation est divisée eri popul
ations segmentaires en continuelle transformation. Les Suédois
Wahlund et Dahlberg (1) ont appelé chacune d'elles des
« isolats ».
On peut définir l'isolât comme la population à l'intérieur de
laquelle tout individu peut choisir son conjoint. Nous avons trop
souvent insisté sur cette notion (2) pour y revenir au cours de
cette étude. Rappelons cependant une opinion essentielle : on
estime que les isolats de l'ancienne Europe, avant le développe
ment de la civilisation industrielle, manifestaient une certaine
rigidité et une stabilité dans leur structure. Cette stabilité aurait
été détruite au cours du xix' siècle par le développement des
industries, les facilités de transports, l'extension des migrations,
etc. Aucune donnée précise sur l'évolution de ce phénomène
important, qu'on a appelé l'éclatement des isolats, n'a pu être
recueillie jusqu'ici, nous nous sommes donc efforcés d'établir des
faits portant à la fois sur le xix" siècle et l'époque actuelle et inté
ressant deux départements français.
Comme dans l'hypothèse de Dahlberg, on admet ici que, dans
la limite des communes étudiées, les mariages se font au hasard,
le nombre des mariages consanguins témoigne alors de la dimens
ion de l'isolât, comme nous l'avons longuement expliqué par
ailleurs.
Pour que cette recherche prenne toute sa valeur, nous nous
proposons de vérifier la réalité de cette hypothèse en recherchant LOIR-ET-CHER ET FINISTÈRE 647
dans une seconde étude, la distance séparant les domiciles des
époux, à la fois pour les mariés consanguins et les non apparentés.
I. LES STATISTIQUES DES MARIAGES CONSANGUINS
Les deux départements étudiés sont le Loir-et-Cher (Touraine)
et le Finistère (Bretagne). Tous deux sont peu urbanisés. Le pre
mier peut passer pour représentatif de 35 à 40 départements fran
çais où l'exogamie semble prévaloir depuis longtemps (3) ; le
second, compte parmi les 10 à 15 départements où l'endogamie
est restée longtemps forte. Le Finistère diffère du Loir-et-Cher
surtout sur trois points : la fréquence des mariages consanguins
y est restée élevée jusqu'à une date récente, il y a moins d'étran
gers et la fécondité y est plus forte, puisqu'on peut estimer que la
dimension moyenne des familles est supérieure d'une unité à celle
du Loir-et-Cher.
Comme dans nos travaux précédents, les statistiques des
mariages consanguins sont établies à partir des dispenses rel
igieuses accordées par l'Eglise catholique romaine et portant sur
les degrés suivants : entre oncle et nièce, tante et neveu (3* D.),
cousins germains (4e D.), cousins de degré inégal (5e D.), cousins
issus de (6e D.), doubles. Les statistiques rel
igieuses peuvent selon la nécessité, être comparées aux
des mariages de l'Etat civil pour tenir compte de l'incidence pos
sible des mariages uniquement civils [voir (3)].
Les statistiques de dispenses religieuses. Nous n'avons pu encore,
jusqu'ici, rencontrer une
série complète de de consanguinité intéressant un diocèse
pendant toute la période du xixe siècle. A Blois (Loir-et-Cher) les
statistiques sont complètes pendant une certaine période, elles
présentent ensuite des lacunes. Pour une raison ou pour une autre,
les secrétaires n'ont noté que les dispenses du 6e D., par exemple,
ou ont rassemblé plusieurs degrés. Cependant, les séries les plus
complètes et les plus longues du milieu du xixe siècle, permettent
de calculer le pourcentage des dispenses selon les divers degrés
de parenté des époux, avec une précision suffisa

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