L habitat urbain au Moyen Âge : le quartier de l Université à Paris - article ; n°5 ; vol.24, pg 1196-1219
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L'habitat urbain au Moyen Âge : le quartier de l'Université à Paris - article ; n°5 ; vol.24, pg 1196-1219

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Description

Annales. Économies, Sociétés, Civilisations - Année 1969 - Volume 24 - Numéro 5 - Pages 1196-1219
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1969
Nombre de lectures 59
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Simone Roux
L'habitat urbain au Moyen Âge : le quartier de l'Université à
Paris
In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 24e année, N. 5, 1969. pp. 1196-1219.
Citer ce document / Cite this document :
Roux Simone. L'habitat urbain au Moyen Âge : le quartier de l'Université à Paris. In: Annales. Économies, Sociétés,
Civilisations. 24e année, N. 5, 1969. pp. 1196-1219.
doi : 10.3406/ahess.1969.422126
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1969_num_24_5_422126urbain au Moyen Age L'Habitat
Le quartier de l'Université à Paris
L'enquête que nous menons sur les maisons d'un quartier parisien du XIIIe
au XVe siècle, et dont nous présentons les premiers résultats, peut aider à
résoudre l'épineux problème du nombre des habitants de la capitale au Moyen
Age. Tout aspect de l'histoire de la ville passe donc par l'étude de l'élément
concret que représente la maison, objet de transaction, lieu de travail ou habi
tation. L'enquête est donc fondamentale, mais elle n'est guère commode. Aussi
n'a-t-elle été que rarement entreprise x. L'archéologie, sur ce sujet, ne peut
fournir que des indications secondaires. Le dessin général d'un quartier, le tracé
d'une rue se survivent de siècle en siècle. Mais l'humble demeure ou la maison
plus luxueuse varient; ce sont ces variations mêmes qui intéressent l'historien.
Or les maisons médiévales de Paris ne sont plus très nombreuses à subsister
encore 2. Force est donc de recourir aux textes. S'ils subsistent en abondance,
ils sont peu descriptifs. Néanmoins, ils apportent, de façon plus ou moins directe,
des renseignements. Il était alors tentant de les réunir, de les confronter.
Donnons-en immédiatement les limites. Les réflexions qui vont suivre s'o
rdonnent autour de ce qu'on peut tirer des textes de la série S, des Archives natio
nales, c'est-à-dire que le sujet ne sera pas épuisé. Ajoutons que, dans l'état
actuel du dépouillement, il n'est pas possible d'utiliser les renseignements sur la
maison comme lieu de travail. On peut espérer qu'avec le temps la récolte gross
ira. Aussi, pour le moment, n'avons-nous pas envisagé cet aspect de la question.
1. Voir en particulier l'article de Madeleine JURGENS et de Pierre COUPERIE, « Le loge
ment à Paris au XVIe et au XVIIe siècle. Une source sur les inventaires après décès », Anna/es
E.S.C., 1962, pp. 488 à 500. Les auteurs, ayant constaté cette lacune, proposent, pour la comb
ien des sources et donc une méthode peu appliquable pour la période médiévale. En effet, les
quelques inventaires que nous avons jusqu'ici rencontrés concernent exclusivement le mobilier.
2. Jacques H ILLAIRET, dans son Dictionnaire historique des rues de Paris, signale au numéro 3
de l'actuelle rue Volta (t. I, p. 33 et t. Il, p. 658) une maison à colombages de quatre étages qui
date de la fin du XIIIe siècle ou du début du XIVe siècle. De même subsiste la maison de Nicolas
Flamel (t. Il, p. 155-156).
1196 QUARTIER DE L'UNIVERSITÉ A PARIS S. ROUX LE
Les textes de la série S sont des actes conservés par les grands établissements
ecclésiastiques qui étaient seigneurs dans le quartier. Actes de vente, « baux à
rentes » ou pièces de procès concernant les maisons; ils sont la plupart du temps
courts, se contentant de mentionner « une maison et ses appartenances »; par
fois de qualifier la maison de « grant » ou petite, mais, on le voit, ces mentions
ne sont guère directement utilisables. Toutefois, plusieurs catégories de textes
apportent des renseignements plus précis; ce sont les actes qui concluent un
partage entre héritiers ou acheteurs : à cette occasion la maison partagée est
décrite. Ce sont encore les évaluations faites par les maçons et charpentiers,
jurés de la ville de Paris, qui, à la demande du seigneur ou des rentiers, visitent
une maison abandonnée et proposent une mise à prix pour les enchères, incluant
ou non les charges de la maison. Leur estimation se fonde sur une description
assez détaillée et parfois assortie de dimensions. Enfin, diverses raisons (quer
elle entre voisins, procès de mitoyenneté) peuvent entraîner le rédacteur de l'acte
à plus de précisions dans sa description.
Dans tous les cas, ces documents sont conservés par suite de conditions
particulières, et ne peuvent fonder une étude systématique qu'en l'absence
d'autres sources. Si nous n'avons pas plus d'une trentaine d'actes détaillés, les
autres textes (3 000 environ) dépouillés et non cités ici, peuvent servir, car ils
évoquent partiellement ce que les exemples retenus disent avec plus de préci
sions.
Le dépouillement complet des cartons de la série S pour ce quartier et cette
période apportera d'autres renseignements qui pourront modifier certaines de
nos conclusions. Tout comme les autres sources écrites de l'histoire de Paris au
Moyen Age apporteront, vraisemblablement aussi, de nouvelles informations à
verser au dossier de la maison parisienne, avec les mêmes limites, d'ailleurs, que
les textes dont nous nous sommes servis.
Voici donc, compte tenu de toutes ces restrictions, les lignes générales de
notre travail. Nous montrerons d'abord comment les maisons, en se multipliant
sur un espace restreint, sont devenues maisons urbaines. C'est en effet ce qui
frappe en premier lieu à la lecture des textes. Viendront ensuite des descrip
tions fondées à la fois sur les renseignements non chiffrés et les mesures que
mentionnent les documents divers. Enfin, partant des superficies du plan et de
la répartition des pièces, nous pourrons montrer comment cette histoire de la
maison s'intègre à une histoire totale du quartier.
Les ma/sons du quartier deviennent maisons urbaines
Le quartier de l'Université se bâtit et se peuple au cours du XIIIe siècle. Il
connaît un vigoureux essor au XIVe siècle, puis, à la fin du XIVe siècle et dans
les débuts du XVe siècle, il souffre des « malheurs des temps », les ruines s'y
accumulent et la reconstruction se poursuit lentement et inégalement au cours
du XVe siècle. Il est possible de préciser les lignes générales de cette histoire,
de déterminer les grandes étapes, les niveaux de développement ou de repli
du quartier \ mais l'étude dépasse notre propos actuel. Nous voudrions montrer,
1 . Plusieurs catégories de documents se complètent et peuvent former ainsi la base d'une
étude systématique des rues presque maison par maison. Il s'agit des actes isolés de la série S,
1197 ENQUÊTES EN COURS
néanmoins, que la poussée urbaine, avec ses conséquences sur les maisons,
apparaît dans des documents qui n'étaient nullement destinés à en porter témoi
gnage. Sous cet angle, l'étude de la maison vient compléter celle des rues et du
quartier dans son ensemble.
Les documents de la série S décrivent rarement l'objet de la vente ou du bail ;
mais on constate au XIIIe siècle et XIVe siècle, que les rédacteurs prévoient
l'agrandissement de la maison et fixent les conditions de cette extension. On
détermine donc les limites de l'évolution prévue, parce que la plus probable :
comment et où ajouter des bâtiments supplémentaires ? Présentons-en quelques
exemples :
— un acte de 1219 concernant une maison du cloître Saint- Benoît2 précise
que si, ultérieurement, on construit dans la cour, il faudra maintenir dégagées
les cheminées et les gouttières communes à deux maisons;
— en 1249, une maison est donnée à cens, rue Gallande 3. Il est permis au
nouveau détenteur de la maison de construire comme il le veut au-dessous de
l'entrée, à condition de laisser celle-ci libre et de prévoir, dans le mur, des ouver
tures bien garnies de barreaux pour que nul ne puisse s'y introduire ou même
passer la main;
— la maison cédée par Gautier d'Espagne, en 1295, rue de Bièvre4 comp
orte une chambre haute avec une avancée. Il est prévu que sera construit sous
cette avancée un mur qui aura deux pieds de fondation et sept pieds de
haut (2,274 m) ; il englobera l'avancée et fera séparation entre les deux jardins.
Par la suite, on pourra, précise le texte, construire au-dessus de ce mur; sans
doute ajouter une pièce à c&#

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