L hétérogénéité fovéale au point de vue de la sensibilité chromatique - article ; n°2 ; vol.54, pg 309-321
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L'hétérogénéité fovéale au point de vue de la sensibilité chromatique - article ; n°2 ; vol.54, pg 309-321

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Description

L'année psychologique - Année 1954 - Volume 54 - Numéro 2 - Pages 309-321
Résumé
Reprenant la question de l'hétérogénéité des réceptions chromatiques au niveau de la fovéa, nous avons déterminé les variations des perceptions de couleur engendrées par des mélanges en proportions graduées de radiations rouges (670 mμ) et vertes (536 mjj.) pour une plage de 7' de diamètre angulaire projetée sur 6 zones de la rétine, allant du centre jusqu'à un écart de 46' au niveau du méridien horizontal dans la région temporale de l'œil gauche.
Plus on s'écarte du centre et plus il faut augmenter l'apport relatif de la radiation rouge dans le mélange pour provoquer la sensation de rouge (20 % au centre, à 42 % à 46' d'excentricité) ; corrélativement, pour les radiations du vert, l'apport relatif de la radiation correspondante décroît de 90 à 80 %. Entre les sensations de rouge et de vert, sur une région centrale de 20' environ de diamètre il y a achromatisme total ; au delà apparaît la sensation de jaune sur une marge d'abord très étroite et s'agrandissant avec l'excentricité aux dépens de la sensation de blanc.
D'autre part, avec des plages centrales de surface croissante, de 6' à 70', le seuil de pureté de la sensation chromatique s'abaisse avec la surface mais inégalement vite pour le rouge et pour le vert en raison de l'action combinée de la surface et de l'hétérogénéité fovéale dans la distribution des récepteurs des deux fondamentales. L'interprétation des résultats est discutée en particulier en ce qui concerne l'absence centrale de la sensation de jaune corrélative du manque de réception du bleu.
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1954
Nombre de lectures 11
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Y Galifret
Henri Piéron
L'hétérogénéité fovéale au point de vue de la sensibilité
chromatique
In: L'année psychologique. 1954 vol. 54, n°2. pp. 309-321.
Résumé
Reprenant la question de l'hétérogénéité des réceptions chromatiques au niveau de la fovéa, nous avons déterminé les
variations des perceptions de couleur engendrées par des mélanges en proportions graduées de radiations rouges (670 mμ) et
vertes (536 mjj.) pour une plage de 7' de diamètre angulaire projetée sur 6 zones de la rétine, allant du centre jusqu'à un écart de
46' au niveau du méridien horizontal dans la région temporale de l'œil gauche.
Plus on s'écarte du centre et plus il faut augmenter l'apport relatif de la radiation rouge dans le mélange pour provoquer la
sensation de rouge (20 % au centre, à 42 % à 46' d'excentricité) ; corrélativement, pour les radiations du vert, l'apport relatif de la
radiation correspondante décroît de 90 à 80 %. Entre les sensations de rouge et de vert, sur une région centrale de 20' environ
de diamètre il y a achromatisme total ; au delà apparaît la sensation de jaune sur une marge d'abord très étroite et s'agrandissant
avec l'excentricité aux dépens de la sensation de blanc.
D'autre part, avec des plages centrales de surface croissante, de 6' à 70', le seuil de pureté de la sensation chromatique
s'abaisse avec la surface mais inégalement vite pour le rouge et pour le vert en raison de l'action combinée de la surface et de
l'hétérogénéité fovéale dans la distribution des récepteurs des deux fondamentales. L'interprétation des résultats est discutée en
particulier en ce qui concerne l'absence centrale de la sensation de jaune corrélative du manque de réception du bleu.
Citer ce document / Cite this document :
Galifret Y, Piéron Henri. L'hétérogénéité fovéale au point de vue de la sensibilité chromatique. In: L'année psychologique. 1954
vol. 54, n°2. pp. 309-321.
doi : 10.3406/psy.1954.8730
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1954_num_54_2_8730PSYCHOLOGIQUE L'ANNÉE
TOME LÏV (Fascicule 2)
MÉMOIRES ORIGINAUX
Groupe de recherches de Physiologie des Sensations
du C. N. R. S.
L'HÉTÉROGÉNÉITÉ FOVÉALE
AU POINT DE VUE DE LA SENSIBILITÉ CHROMATIQUE
par Yves Galifret et Henri Piéron
1. Historique
En 1886, à une réunion de la British Association, J. C. Maxwell
relatait l'observation suivante : « En observant le spectre obtenu
en regardant une longue fente verticale à travers un simple
prisme, je remarquai une tache sombre allongée allant et venant
dans le bleu et suivant les mouvements d'allée et venue des
yeux dans le spectre, mais refusant de passer du bleu dans
les autres couleurs. » II semble bien que l'on ait là la première
observation relative à la difficulté de percevoir le bleu en vision
fovéale. Revenant à la question en 1870, Maxwell indiquait
que si l'on observe une surface blanche à travers une cuve
contenant une solution diluée de chlorure de chrome, on perçoit
une tache rose sur fond bleu.
Charpentier, en 1888, notait que le bleu est une des premières
radiations à perdre sa tonalité et à devenir gris neutre quand,
en observation fovéale, on réduit l'angle visuel de la stimulation
et, en 1895, von Kries, de son côté, trouvait qu'une plage bleue
de petites dimensions devient de moins en moins lumineuse à
mesure qu'elle progresse de la périphérie vers le centre fovéal,
rien de semblable ne se produisant avec une plage rouge.
Quant à l'explication de ces phénomènes, les trois auteurs
cités n'apportaient rien de décisif. Maxwell qui fournit une
interprétation la fondait sur la présence du pigment de la tache
jaune, et c'est à König (1894) que revient le mérite d'avoir
A.. PSYCHOL. 54 20 310 MÉMOIRES ORIGINAUX
énoncé sans ambiguïté les caractéristiques de la vision chromat
ique dans la fovéa. Il constata que la vision fovéale est trichro-
matique à condition que la stimulation soit suffisamment étendue
pour couvrir largement toute l'aire fovéale et que, dans le cas
où la région centro-fovéale est seule stimulée, il suffit de deux
radiations (650 mjj. et 475 mjx par exemple), mélangées en
proportions convenables pour réaliser la reproduction des
diverses tonalités spectrales, le centre fovéal est donc dichro-
matique, il paraît aveugle au bleu ou tritanope.
Cependant, ces résultats furent accueillis avec scepticisme
et oubliés pendant un demi-siècle jusqu'à ce que l'histologiste
Willmer (1944), mesurant avec des stimulations de faibles
dimensions la discrimination chromatique sur les différents
points de la fovéa fût amené à des conclusions identiques à
celles de König. W. D. Wright, opticien et non physiologiste
accueillit avec une certaine réserve les résultats de Willmer et
tint à reprendre avec lui les déterminations. Utilisant des st
imulations d'un diamètre angulaire de 12 à 20', Willmer et
Wright tracèrent la courbe de discrimination des tonalités
chromatiques au centre de la fovéa. Cette courbe révèle une
quasi impossibilité de discrimination de 480 à 440 mjz avec
reprise au delà de 440 m\i, le maximum de la sensibilité diffé
rentielle se situant dans le jaune orangé vers 600 m\i. Ces carac
tères révèlent la profonde parenté entre la vision centro-fovéale
et celle d'un sujet présentant une tritanopie congénitale.
Motokawa (1951) a étudié le fonctionnement fovéal en
mesurant, suivant sa technique habituelle, l'accroissement de
sensibilité électrique provoqué par une stimulation monochro
matique préalable. Par cette méthode, très différente de l'obser
vation directe, il retrouve la différence considérable entre l'effet
du rouge ou du vert sur la fovéa comparé à l'effet du bleu. Les
stimulations punctif ormes étant exercées au centre de la fovéa,
la stimulation bleue est très peu efficace. En outre la stimulation
jaune est moins efficace encore, elle n'a aucun effet, appliquée
juste au centre fovéal.
La tache rose ou « tache de Maxwell » observée en stimu
lation dichroïque avait été retrouvée et décrite par Helmholtz
(1867) et Holm (1922). Récemment Miles (1947, 1948, 1949, 1954),
Walls et Matthews (1952) entreprirent à nouveau l'étude du
phénomène. Avec un- filtre dont les bandes passantes sont à
420-430 m{jL et 660-700 mjji, Miles, opérant sur 20 sujets, obtint
les résultats moyens suivants : le sujet perçoit une tache cen- GALIFRET ET H. PIÉRON. — ■ L'HÉTÉROGÉNÉITÉ FOVÉALE 311 Y.
32' de diamètre entourée d'un traie rose pourpre saturé de
anneau bleu clair de 70' de diamètre extérieur, entouré lui-
même d'un second anneau rose pourpre clair de 160' de diamètre
extérieur, le tout apparaissant sur fond bleu clair.
Avec des techniques très différentes on parvient donc tou
jours à cette conclusion que l'aire fovéale présente, en ce qui
concerne la réception chromatique, une hétérogénéité fonctionn
elle indubitable.
2. L'hétérogénéité des réceptions rouge et verte
Afin d'apporter des précisions complémentaires quant à
cette hétérogénéité, nous avons exploré la fovéa avec une stimu
lation de 7' de diamètre angulaire, étudiant en fonction du lieu
fovéal les variations de perception engendrées par un mélange
en proportions graduées de radiations rouges (670 mjx) et vertes
(536 m^) comme pour la détermination de l'équation de Rayleigh.
a) Technique. — Les expériences ont été faites avec le spec-
tocolorimètre de Piéron dont l'oculaire était muni d'un dispos
itif assurant une bonne fixation par présentation point
rouge de faible intensité. La tête du sujet était en outre immobil
isée par une empreinte dentaire. Afin d'éviter des erreurs dues
à un manque éventuel d'homogénéité des flux, le diaphragme
limitant la plage-test de 7' restait immobile et c'est le

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