L histoire : ses approches, son enseignement  ; n°6 ; vol.18, pg 1218-1224
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Annales. Économies, Sociétés, Civilisations - Année 1963 - Volume 18 - Numéro 6 - Pages 1218-1224
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Publié le 01 janvier 1963
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Langue Français

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L'histoire : ses approches, son enseignement
In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 18e année, N. 6, 1963. pp. 1218-1224.
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L'histoire : ses approches, son enseignement. In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 18e année, N. 6, 1963. pp. 1218-
1224.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1963_num_18_6_421107S ANNALE
laisse pas de dérouter. L'auteur reprend certaines définitions qu'il a
données, au Colloque de Cerisy-La-Salle, en avril 1962, dans sa communic
ation « Signification et fonction des mythes dans la vie et la connaissance
politiques ». A la suite de Sorel, il considère comme mythe l'idée-force
(« La grève générale est un mythe » écrivait Sorel), le « stimulant »
susceptible « d'actionner des enthousiasmes », d'agir dans le présent et
sur le présent. A partir de là, il examine l'idéologie du communisme
marxiste et celle du nationalisme arabe, les plaçant sur le même plan,
sans vouloir tenir compte du contenu de ces idéologies. Aussi sa démonst
ration peut-elle sembler abstraite, encore qu'elle soit suggestive. — N. T.
■ Le Mexique révolutionnaire ďhier. ■ — ■ Mariano Azuela (1873-1952),
cet écrivain du Mexique d'hier, ne cesse de grandir.
Voici sur sa vie et son œuvre dans la Revista nacionál de Cultura (Caracas,
Venezuela, mars-juin 1962, pp. 117-127) une note excellente de Luis
Alberto Sanchez (dont les lecteurs des Annales connaissent la grande
autorité).
Médecin, journaliste, homme politique, Mariano Azuela quitte le
Mexique après la déroute de Pancho Villa. Au Texas, il écrit, en 1915,
son roman Los de abajo (Ceux d'en bas), lre édition 1916 ; le succès
initial est mince mais tourne au triomphe dix ans plus tard (3e édition 1927).
En 1917, Azuela s'est installé à Mexico, comme médecin dans un quartier
populaire. La gloire venue, il entre au Colegio Nacionál de Mexico (ana
logue, si l'on veut, à notre Académie française).
La liste de ses œuvres est longue, mais Los de abajo (sous-titré à partir
de 1927 : « Novela de la Revolución ») s'en détache avec netteté. Il faudrait
bien rééditer la traduction française {Ceux ďen bas, préface de Valéry
Larbaud, A. Fourcade éditeur, 22, rue de Condé, 1930) de ce vivant
témoignage sur la guerre civile et la révolution au Mexique, en ces débuts
de xxe siècle. Le pays se remodèle à partir de ses racines mêmes. « Pourquoi
combats-tu, Demetrio ? — Vois cette pierre, qui ne peut plus s'arrêter
de rouler... »
Hier le sujet — la Révolution aux cent visages — , aujourd'hui le
style, concis, sec, avec une étonnante mouvance cinématographique des
paysages, assurent le succès continu de ce livre, à la fois classique et
triste, qu'il parle des atrocités des uns ou des autres (Pancho Villa, un
« Attila Aztèque », ou Emilio Zapata, et ses « atrocités égales »).
Un homme des temps nouveaux ? Oui et non. « Dans l'œuvre de Maria-
no Azuela, précise notre guide, il y a une visible répugnance pour la vie
soumise à la loi des masses, la protestation d'un intellectuel face à l'homme
de cette civilisation (« el hombre masa »)... « Cette même attitude anime
son livre, Nueva Burguesia, une des plus violentes diatribes contre les
professionnels de la Révolution et les chefs des syndicats officiels... » —
F. B.
L'Histoire : ses approches, son enseignement
m En deux mots, qu'est-ce que la science politique ? . — Arturo Uslar-
Pietri publie dans Revista Nacionál de Cultura de Caracas (mars-juin 1962,
n° 62), sous le titre impertinent : « Politica para inocentes », un remar
quable abrégé de science politique, pour ne pas dire de politicologie.
1218 ■
NOTES BRÈVES
Depuis toujours le phénomène politique est bien « l'existence à
l'intérieur de toute communauté, quelle que soit son étendue, d'une
autorité, et la science politique s'efforce d'expliquer l'existence, l'exercice,
les limites de cette autorité », et aussi sa légitimité ou son illégitimité.
Dans ces conditions, « le nœud de toute problématique politique », le
paradoxe n'est-ce pas « que le gouvernement soit toujours entre si peu
de mains ..., que quelques individus gouvernent les très nombreux ? ».
En théorie nous dirions bien : de deux choses l'une, ou un seul gou
verne ou nous gouvernons tous.. Ce sont là propositions excessives ou
révolues. Dans le Japon, l'Empereur gouvernait seul comme le descendant
de l'Amaterasu, la déesse solaire, mais c'était hier... En principe bien sûr
« nous gouvernons tous », mais seulement dans des cas exceptionnels,
ainsi peut-être dans le cadre des petits Cantons Suisses où « le peuple
réuni sur la place publique approuve les lois, choisit ses gouvernants et
assume toutes les responsabilités du pouvoir... » Et encore ! Mais ces
formes extrêmes ne comptent plus guère et se justifient à peine; la règle
c'est bien partout le petit nombre des gouvernants face à la masse énorme
des gouvernés. Au Venezuela, « le pouvoir est aux mains de 250 personnes
au plus, si l'on additionne les représentants du Congrès, les ministres du
Cabinet, les juges de la Corte suprema de Justicia... Et ces 250
prennent les décisions essentielles, « nous autres, Vénézuéliens, concevons
qu'il est légitime qu'il en soit ainsi... »
A ces premiers principes s'ajoute naturellement le poids des autres
réalités : les structures institutionnelles, les sociétés avec leurs résistantes
architectures et leurs organisations internes, leurs corps et « corpuscules ».
Certes la société n'est pas chose amorphe : « la sociedad no es un liquido... »
Ceci dit, ceci pesé et repesé, est-il juste d'être pessimiste ou optimiste ?
Faut-il que l'homme soit tenu pour un animal politique féroce, ou cet
animal naturellement bon que la politique ou la société aurait corrompu ?
Choisir une fois de plus, entre Machiavel et Rousseau ? Notre guide se
révèle optimiste, mais à sa façon, et face à l'avenir.
Cette admirable esquisse s'achève par des remarques au sujet de
l'avènement des masses et des transformations des actuels partis poli
tiques. Ceux-ci viennent de s'organiser de façon serrée. Arturo Uslar-
Pietri affirme que l'exemple du parti communiste, tel qu'il a été constitué
par Lénine au début du siècle, est le modèle imité par les uns et les autres.
Tout le monde n'en sera pas entièrement d'accord, ni en Amérique Latine
où les partis sont si fluides, ni ailleurs. Mais cette réserve n'altère en rien
le plaisir qu'apporte la lecture de ce texte vivant et clair, et qui fait
penser. — F. B.
h Deux conceptions de Vhistoire ou deux personnalités ? — En 1961,
un article de M. P. Geyl, soulevait bien des remous chez les historiens
néerlandais x. L'auteur, qui s'en était déjà pris à A. V. Toynbee et à son
esprit de système, dénonçait cette fois un certain manque de réalisme
chez le maître incontesté qu'a été Huizinga, et lui reprochait de n'avoir
pas su comprendre notre temps : soucieux avant tout de dégager dans le
passé les traits essentiels d'une civilisation européenne idéale, le grand
historien n'aurait vu son époque que sous l'aspect de la décadence.
1. P. Geyl, Huizinga aïs aanklagcr van zijn tijd, Meded. Kon, Ned. Akad.
v. Wet., afd. Letterk. NR, dl 24 M. 4, 1961, p. 151.
1919 ■
ANNALES
Devant ce reproche d'incompréhension, adressé à leur maître, les
disciples de Huizinga ont réagi. Pour M. Hugenholtz (Hollands weekblad,
22 novembre 1961), P. Geyl, a mal compris la sérénité quelque peu
olympienne de l'historien-philosophe qu'il critique aujourd'hui, tout en
reconnaissant sa grandeur. D'après M. H. Baudet, (« Kanttekeningen
bij Geyl's kritiek op Huizinga », Tijdschrift voor Geschiedenis, 1962, 4),
les deux hommes sont séparés par la conception même qu'ils se font de
l'histoire. Pour M. Geyl, le monde est essentiellement mobile et il faut
s'efforcer d'en comprendre les variations ; pour Huizinga, la tâche
essentielle de l'historien, au contraire, est de dégager de ces

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