L historicisation de l enseignement de la philosophie dans les universités allemandes du XIXème siècle - article ; n°1 ; vol.109, pg 29-40
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Actes de la recherche en sciences sociales - Année 1995 - Volume 109 - Numéro 1 - Pages 29-40
Die Historisierung des Philosophieunterrichts an den deutschen Universitäten im 19. Jahrhundert Im 19- Jahrhundert war in Deutschland Philosophie das Monopol der Universitäten. Da zu dieser Zeit die Universität als Institution den Anspruch erhob, aile wissenschaftlichen Fächer zu umfassen, wurde durch diese institutionelle Zugehörigkeit die Philosophie gleichfalls als eine wissenschaftliche Disziplin unter anderen betrachtet. Zu Beginn des 19 Jhs hat sich ein gewisser Kanon der philosophischen Themenbereiche herausgebildet. In der zweiten Jarhunderthälfte ist dann ein bemerkenswerter Aufschwung der Geschichte der Philosophie zu beobachten, durch den der existierende Kanon eine Entwertung erfuhr. Die von den Studenten stark kritisierten Vorlesungen wurden in zunehmendem Masse von Seminaren ersetzt, welche einen direkten Gedankenaustausch mit den Professoren und zugleich eine stärkere Einbindung der Studenten in die wissenschaftliche Forschung ermöglichten. Die genauere Analyse von Vorlesungen und Seminaren in Geschichte der Philosphie offenbart deren Hermeneutisierung, d.h. ihr Begreifen als einer Tradition von Texten, die gedeutet und deren Verfasser einzeln historischer Kritik unterzogen werden. Anders als systematische und dogmatische Ansätze, die das historische Argument von vornherein ausschalten, ermöglicht die historisierende Methode Hinterfragung und begünstigt somit Diskussion.
Historicization of the teaching of philosophy in the nineteenth-century German universities In 19th-century Germany, philosophy was the exclusive purview of the University. Universities of the time encompassed all of the scientific disciplines, and philosophy, because of its institutional affiliations, was regarded as a scientific discipline. The 19th century saw the formation of a certain canon of philosophical subjects. In the second half of the century, the history of philosophy made rapid gains, somewhat eclipsing the established canon. Lectures - the most common way of teaching philosophy -were strongly criticized by the students, desirous of closer and more lively professor-student relations. Whence the institution of seminars, more oriented towards exchange and which demanded student investment in the scientific research. Both history of philosophy courses and the seminars point to the same phenomenon : the hermeneutization of the history of philosophy, that is understanding it as a set of texts by the historical interpretation and criticism of particular authors. Unlike the systematic, dogmatic method which rejects historical argument out of hand, the historical method stimulates questions and thus favors discussion.
L'historicisation de renseignement de la philosophie dans les universités allemandes du XIXe siècle La philosophie au XIXe siècle en Allemagne était le monopole des universités. L'Université étant alors une institution regroupant toutes les disciplines scientifiques, la philosophie, de par son appartenance institutionnelle, était considérée comme discipline scientifique. Au début du XIXe siècle s'est constitué un certain « canon » de sujets philosophiques. Dans la seconde moitié du siècle, l'histoire de la philosophie connut un essor considérable, ce qui entraîna une dévalorisation du canon établi. Les cours magistraux, fortement critiqués par les étudiants, furent relayés par les séminaires, davantage tournés vers l'échange, et qui exigeaient des étudiants qu'ils s'impliquent dans les recherches scientifiques. Les cours d'histoire de la philosophie et les séminaires rendent compte d'un même phénomène : l'«herméneutisation» de l'histoire de la philosophie, c'est-à-dire sa compréhension comme ensemble de textes à travers l'interprétation et la critique historiques d'écrivains singuliers. Contrairement à l'approche systématique et dogmatique qui rejette d'emblée l'argument historique, l'abord historique déclenche des interrogations et favorise par conséquent la discussion.
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1995
Nombre de lectures 113
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Ulrich Johannes
Schneider
L'historicisation de l'enseignement de la philosophie dans les
universités allemandes du XIXème siècle
In: Actes de la recherche en sciences sociales. Vol. 109, octobre 1995. pp. 29-40.
Citer ce document / Cite this document :
Schneider Ulrich Johannes. L'historicisation de l'enseignement de la philosophie dans les universités allemandes du XIXème
siècle. In: Actes de la recherche en sciences sociales. Vol. 109, octobre 1995. pp. 29-40.
doi : 10.3406/arss.1995.3152
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arss_0335-5322_1995_num_109_1_3152Zusammenfassung
Die Historisierung des Philosophieunterrichts an den deutschen Universitäten im 19. Jahrhundert
Im 19- Jahrhundert war in Deutschland Philosophie das Monopol der Universitäten. Da zu dieser Zeit
die Universität als Institution den Anspruch erhob, aile wissenschaftlichen Fächer zu umfassen, wurde
durch diese institutionelle Zugehörigkeit die Philosophie gleichfalls als eine wissenschaftliche Disziplin
unter anderen betrachtet. Zu Beginn des 19 Jhs hat sich ein gewisser Kanon der philosophischen
Themenbereiche herausgebildet. In der zweiten Jarhunderthälfte ist dann ein bemerkenswerter
Aufschwung der Geschichte der Philosophie zu beobachten, durch den der existierende Kanon eine
Entwertung erfuhr. Die von den Studenten stark kritisierten Vorlesungen wurden in zunehmendem
Masse von Seminaren ersetzt, welche einen direkten Gedankenaustausch mit den Professoren und
zugleich eine stärkere Einbindung der Studenten in die wissenschaftliche Forschung ermöglichten. Die
genauere Analyse von Vorlesungen und Seminaren in Geschichte der Philosphie offenbart deren
Hermeneutisierung, d.h. ihr Begreifen als einer Tradition von Texten, die gedeutet und deren Verfasser
einzeln historischer Kritik unterzogen werden. Anders als systematische und dogmatische Ansätze, die
das historische Argument von vornherein ausschalten, ermöglicht die historisierende Methode
Hinterfragung und begünstigt somit Diskussion.
Abstract
Historicization of the teaching of philosophy in the nineteenth-century German universities
In 19th-century Germany, philosophy was the exclusive purview of the University. Universities of the
time encompassed all of the scientific disciplines, and philosophy, because of its institutional affiliations,
was regarded as a scientific discipline.
The 19th century saw the formation of a certain "canon" of philosophical subjects. In the second half of
the century, the history of philosophy made rapid gains, somewhat eclipsing the established canon.
Lectures - the most common way of teaching philosophy -were strongly criticized by the students,
desirous of closer and more lively professor-student relations. Whence the institution of seminars, more
oriented towards exchange and which demanded student investment in the scientific research. Both
history of philosophy courses and the seminars point to the same phenomenon : the "hermeneutization"
of the history of philosophy, that is understanding it as a set of texts by the historical interpretation and
criticism of particular authors. Unlike the systematic, dogmatic method which rejects historical argument
out of hand, the historical method stimulates questions and thus favors discussion.
Résumé
L'historicisation de renseignement de la philosophie dans les universités allemandes du XIXe siècle
La philosophie au XIXe siècle en Allemagne était le monopole des universités. L'Université étant alors
une institution regroupant toutes les disciplines scientifiques, la philosophie, de par son appartenance
institutionnelle, était considérée comme discipline scientifique.
Au début du XIXe siècle s'est constitué un certain « canon » de sujets philosophiques. Dans la seconde
moitié du siècle, l'histoire de la philosophie connut un essor considérable, ce qui entraîna une
dévalorisation du canon établi. Les cours magistraux, fortement critiqués par les étudiants, furent
relayés par les séminaires, davantage tournés vers l'échange, et qui exigeaient des étudiants qu'ils
s'impliquent dans les recherches scientifiques.
Les cours d'histoire de la philosophie et les séminaires rendent compte d'un même phénomène :
l'«herméneutisation» de l'histoire de la philosophie, c'est-à-dire sa compréhension comme ensemble de
textes à travers l'interprétation et la critique historiques d'écrivains singuliers. Contrairement à
l'approche systématique et dogmatique qui rejette d'emblée l'argument historique, l'abord historique
déclenche des interrogations et favorise par conséquent la discussion.Ulrich Johannes Schneider
L'HISTORICISATION DE L'ENSEIGNEMENT
DE LA PHILOSOPHIE
DANS LES UNIVERSITÉS ALLEMANDES
DU XIXe SIÈCLE1
Conséquence du fait qu'au xixe siècle l'université a 'enseignement de la philosophie au xixe siècle en
été une institution regroupant toutes les disciplines scienAllemagne a été l'œuvre presque exclusive des uni
tifiques, le terme « scientifique » en Allemagne recouvrait versités ; il n'a été introduit dans les écoles secon
et recouvre encore toutes les matières enseignées à l'unidaires que pour une période brève et seulement dans
versité. Dans ce sens, la reconnaissance de la philol'Allemagne du Sud2. Même si les universités étaient rel
sophie comme discipline scientifique a été redéfinie au ativement nombreuses en Allemagne - dix-neuf, alors
xixe siècle la nature de la philosophie qui que, jusque dans les années 1880, la France ne comptait
avait déjà été revendiquée par Francis Bacon, Descartes que des facultés isolées et relativement petites, l'Angle
et d'autres au xviie siècle, devint alors liée automatiqueterre trois, l'Ecosse quatre -, elles étaient structurellement
ment à son caractère académique. Alors que pour Kant si semblables les unes aux autres que l'on peut, à maints
encore la philosophie devait suivre l'exemple des mathéégards, parler en termes généraux de l'Université all
matiques et de la physique et faire partie de la voie prinemande du xixe siècle. Quel que fût le lieu où l'on choisiss
cipale menant à la science, le caractère scientifique de la ait d'étudier la philosophie, les facteurs matériels et les
philosophie fut désormais défini par son appartenance à exigences officielles différaient moins que, par exemple,
l'ensemble des disciplines académiques dès lors, la philes conditions de vie externes, déterminées par la taille
losophie est ainsi liée non à une norme (la pensée sciende la ville. Les universités allemandes avaient une struc
tifique), mais à un domaine de pensée méthodique et ture institutionnelle homogène qui s'exprimait dans l'o
pratique. rganisation administrative, la structure des facultés et des
disciplines, les relations entre les professeurs et les étu Les universités allemandes, quoique semblables dans leur
structure, présentaient de grandes différences de taille 3, en diants ; cette structure a influencé les formes d'enseigne
sorte que l'enseignement des différentes disciplines y était ment de toutes les disciplines et notamment celui de la
dispensé dans des contextes et des conditions très diverses. philosophie.
Les universités allemandes ont entrepris des change
ments internes pendant le xixe siècle ; des forces poli 1 - Version abrégée de « The Teaching of Philosophy at German Uni
versities in the Nineteenth Century», History of Universities, Éd. Lautiques et économiques les ont affectées de l'extérieur.
rence Brockliss, Oxford, 1993. Toutefois, qu'elles aient survécu à la coupure napoléo
2 - Eduard von Perger, « Geschichte des Philosophieunterrichts und der nienne ou aient été fondées peu après, elles sont philosophischen Lehramtsprüfung im neunzehnten und beginnenden
restées, pour l'essentiel, inchangées. C'est en 1872, date zwanzigsten Jahrhundert in Bayern und Preussen », diss. Munich
1959, et Ingrid Stiegler, Philosophie und Pädagogik. Der Weg der Philode la fondation de l'université de Strasbourg, que le sophie zum gymnasialen Unterrichtsfach (Didaktik der Philosophie 2, nombre d'universités en Allemagne atteignit la vingtaine. Duisburg, 1983).
Il y avait aussi, dans d'autres pays, des institutions struc 3 - Pour les données chiffrées suivantes, cf. Johannes Conrad, ■■ Das Uni
versitätsstudium in Deutschland während der letzten 50 Jahre. Statisturées selon le modèle allemand et enseignant en langue
tische Untersuchungen unter besonderer Berücksichtigung Preussens», allemande comme Dorpat en

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