L Homme a-t-il le droit de s isoler de l animalité - article ; n°1 ; vol.6, pg 633-648
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L'Homme a-t-il le droit de s'isoler de l'animalité - article ; n°1 ; vol.6, pg 633-648

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Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1865 - Volume 6 - Numéro 1 - Pages 633-648
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1865
Nombre de lectures 23
Langue Français

Extrait

Simonot
L'Homme a-t-il le droit de s'isoler de l'animalité
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, I° Série, tome 6, 1865. pp. 633-648.
Citer ce document / Cite this document :
Simonot . L'Homme a-t-il le droit de s'isoler de l'animalité. In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, I° Série, tome 6,
1865. pp. 633-648.
doi : 10.3406/bmsap.1865.9514
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1865_num_6_1_9514— L'HOMME ET L' ANIMALITÉ. 633 SIMONOT.
voisinage sont entraînés par ce mouvement, par les nou-
vaux besoins qu'ils contractent, et qu'ils peuvent satisfaire
avec un peu de travail. 11 en est, il est vrai, quelques-uns
quisontencore réfractaires à cette civilisation commençante,
et qui reculent devant elle ; mais ceux-là vont se réduisant
en nombre par suite de leurs mœurs, de leurs coutumes
fatales et de la variole qui les moissonne périodiquement;
ainsi donc, à mesure que le chiffre des blancs augmente,
celui des indigènes nomades baisse, tandis que les Indiens
agriculteurs et ouvriers qui viennent chez les premiers cher
cher du travail s'accroissent et prospèrent. Cela estsi vrai que
les dernières colonies créées il y a quatre ans seulement
chez les Mataios du haut Vermejo, dans la province de Salta,
sont aujourd'hui dans une prospérité réelle ; et que les
bonnes relations établies avec les indigènes riverains de ce
fleuve ont permis de tracer deux routes de 450 lieues
chacune qui traversent maintenant et mettent Corrientes en
communication avec Salta au nord-ouest, et Santiago del
Estero à l'ouest.
Je le répète en terminant, ce n'est que sous l'influence et
la direction du blanc que l'indigène du sud se civilisera. Avec
le temps, la fusion sera complète entre les deux races ; la
blanche absorbera la rouge non en la détruisant mais en se
l'assimilant, comme cela est arrivé au Paraguay, au Chili,
dans le Tucuman argentin, dans une foule de provinces de
l'Amérique du sud. Les progrès étonnants que font ces pays,
depuis un demi-siècle, en commerce, en industrie, en civi
lisation enfin, prouvent que ce métissage n'a nullement al
téré ni dégradé la race blanche qui a donné l'impulsion
à ce progrès. »
LECTURE.
, L'homme a-t-il le droit de s'isoler do l'animalité Y
Par M. Simonot.
Préciser la place que l'homme doit occuper dans le clas- 634 SÉANCE DU 16 NOVEMBRE 1865.
sèment de la nature est assurément une des plus légitimes
aspirations del'esprit humain; malheureusement toutes les
fois qu'il touche à cette question l'homme est juge et partie.
Dans cette position délicate il est rare que son impartial
ité ne soit pas compromise par les entraînements de sa
vanité ou les influences de son éducation, qui le poussent
sans cesse à mettre en cause le problème de son origine.
Immédiatement alors les uns matérialisant tout l'attribuent
à la combinaison de certains éléments sous l'influence de
certaines forces, les autres idéalisant tout en font l'œuvre
d'une puissance surnaturelle, et, tandis que les premiers
vont se perdre dans une foule d'hypothèses, jusqu'à ce
qu'ils arrivent à un dernier pourquoi, qui est pour eux la
roche de Sysiphe, les seconds se drapant dans leur mysti
cisme opposent triomphalement l'inertie de leur foi.aux l
aborieux insuccès de leurs adversaires.
De cet antagonisme qui a de tout temps donné lieu à une
foule d'exagérations, de la contraverse des dissidants et
des sectaires qu'à fait naître pour chaque opinion la base
toute fictive et toute imaginaire de la discussion, il est
résulté que la question est encore aujourd'hui aussi neuve
que le premier jour où elle a été posée.
Est-ce à dire que l'homme ne peut pas ou ne doit pas
s'apprécier comme il apprécie tout ce qui l'entoure et dé
terminer, en dehors de toute question d'origine, la place
naturelle qui lui appartient ? Nous ne le pensons pas.
Lorsque, dégagé de toute idée préconçue, on étudie la
nature, on est profondément frappé par l'admirable harmon
ie de son ensemble. Il existe en effet, entre tout ce qui
est une solidarité matérielle telle que de l'élément le plus
simple, nous arrivons à l'être le plus complexe par une
progression continue qui de cet être le plus complexe, nous
ramène encore à cet élément le plus simple. On peut donc
dire aujourd'hui que la matière ne naît pas, qu'elle ne — L'HOMME ET L' ANIMALITÉ. 635 SIMONOT.
meurt pas, mais qu'elle subit une succession de change
ment d'état, cercle sans fin dont l'origine, la terminaison et
la raison d'être échappent encore, je dis encore pour ne
pas préjuger de l'avenir, à tous nos moyens d'investigation
et qu'alors chacun reste libre d'interpréter comme bon lui
semble, à la condition de respecter le fait en lui-même.
Si maintenant de l'ensemble on passe aux détails, on voit
que tous les points de ce cercle sans fin sont autant d'u
nités ayant des caractères d'individualité d'autant plus sail
lants qu'elles forment un tout plus complexe, mais ayant
aussi des caractères généraux qui ont permis de les répartir
en groupes. C'est ainsi que nous avons isolé ce qui a vie de
ce qui n'a pas vie, reconnu des corps et des êtres et établi un
règne inorganique et un règne organique. C'est ainsi que
dans le règne organique nous avons distingué les végétaux
et les animaux, c'est ainsi, en un mot, que nous avons créé
toutes les divisions et subdivisions naturelles.
Cette répartition était nécessaire pour faciliter l'étude,
mais il ne faut pas oublier qu'elle est toute scolastique, que
souvent même ses dernières ramifications deviennent arbi
traires et qu'alors elle ne doit porter aucune atteinte à
l'harmonie générale qui, sans transition brusque, nous con
duit d'un corps à un être, or, séparer l'homme de l'an
imalité serait à notre sens lui porter une sérieuse atteinte,
et c'est là ce que nous allons essayer de démontrer.
L'enseignement de l'histoire naturelle nous dit embran
chement des vertébrés, classe des mammifères, ordre des
bimanes, l'homme, famille unique, genre unique, espèce
unique, variétés ou races multiples. Jusqu'à un certain point
on comprend que cet enseignement n'aille pas plus loin dans
la crainte de se mettre en désaccord avce la tradition et les
dogmes religieux. Tout en les respectant, une Société d'an
thropologie ne peut pas s'arrêter à de semblables considér
ations, avant tout elle doit étudier l'homme sous tous les 636 SÉANCE DU 46 NOVEMBRE 4865.
points de vue accessibles à la science et de ce nombre est
sans contredit la multiplicité actuelle des types humains.
Bien souvent déjà on a cherché à en établir le classement ;
nous n'avons point ici à faire l'histoire de ces différentes
classifications, et, sans nous arrêter à celles de Linné, de
Buffon, de Blumenbach et de Cuvier,qui toutes avaient pour
base la coloration de la peau, aujourd'hui reléguée au rang
des caractères secondaires. Arrivons tout de suite à celle
de notre regrettable président Is. Geoffroy- Saint-Hilaire, à
laquelle nous devons donner la préférence pour deux rai
sons : d'abord son actualité scientifique, ensuite la déclaration
qui la précède : « Je désire, dit l'auteur, plus que je n'es-
» père la démonstration de l'unité originelle de l'homme,
» mais il est, du moins, un résultat qu'on peut dire acquis,
» et ce résultat, si incomplet qu'il soit, est déjà d'une grande
» importance : la science ne contredit pas la tradition ;
» elle tend même à la confirmer. »
Pour Is. Geoffroy-Saint-Hilaire, l'homme offre quatre
types principaux :
1° Type caucasique Prédominance des parties supérieures
(orthognathe). de la tête (front, crâne cerveau).
— Visage droit et ovalaire.
2° Type mongolique Prédominance des parties moyennes
(eurygnathe). (partie supérieure de la face). —
Yisage large, à pommettes proé
minentes.
39 Type ithiopiq

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