L impossible descendance étrangère - article ; n°5 ; vol.52, pg 1173-1185
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L'impossible descendance étrangère - article ; n°5 ; vol.52, pg 1173-1185

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Description

Population - Année 1997 - Volume 52 - Numéro 5 - Pages 1173-1185
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1997
Nombre de lectures 10
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Hervé Le Bras
L'impossible descendance étrangère
In: Population, 52e année, n°5, 1997 pp. 1173-1185.
Citer ce document / Cite this document :
Le Bras Hervé. L'impossible descendance étrangère. In: Population, 52e année, n°5, 1997 pp. 1173-1185.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1997_num_52_5_6487L'IMPOSSIBLE DESCENDANCE
ÉTRANGÈRE
Nous paragraphes mais sur concernaient revue. 1997, l'article portaient la Suite n° publions 1), «Les à Hervé et ni la sur de le publication perspectives fond trois le in Le fonctionnement extenso, Bras correspondances du débat, du de nous à population commentaire l'exception ni a LE les adressé interne COMITÉ arguments placées étrangère de de la des Michèle la réponse en DE quatre rédaction de annexe, » RÉDACTION (Population, M. Tribalat suivante. Tribalat, derniers qui de ne la
À la suite de mon article consacré aux projections de population étran
gère paru dans le n° 1 de 1997 de Population, le responsable de la revue,
M. Leridon, a placé un commentaire de dix pages signé par Mme Tribalat
sans m'en avertir et sans le soumettre au comité de rédaction. S'il avait
été sollicité, le comité aurait vraisemblablement constaté que le comment
aire de Mme Tribalat repose sur une grave erreur de logique, la confusion
entre individu et population. Je vais développer ce point car il contribue
à répandre une conception démographiquement fausse de la population
étrangère à travers le concept de « personnes issues de la population étran
gère recensée l'année t». Je montrerai ensuite brièvement que l'accusation
qui occupe la plus grande partie du commentaire de Mme Tribalat est dé
nuée de fondement et sans rapport avec l'objet de mon article.
I. - Apport étranger et personnes issues
de la population étrangère
Mon article évaluait trois prévisions de population étrangère en
France en les comparant aux effectifs d'étrangers actuellement présents sur
le territoire national. Il montrait que quatre scénarios proposés par le Haut
Comité de la population en 1980, et trois publiés par l'Insee en
1986 cadraient bien avec l'effectif observé en 1995. En revanche, une « pro
jection de référence » du Haut Comité passait nettement en dessous, tandis
que les deux scénarios du Figaro-Magazine surestimaient considérablement
la population étrangère en France. Ces déviations tenaient pour l'essentiel
Population, 5, 1997, 1173-1186 1174 H. LE BRAS
à la non-prise en compte des naturalisations et aux hypothèses posées pour
la fécondité future des étrangers. Le Figaro-Magazine déniait toute possi
bilité d'acquérir la nationalité française et la projection de référence du
Haut Comité, à partir d'hypothèses qui ne peuvent être exactement reconst
ituées, supposait un alignement immédiat de la fécondité des étrangers
sur celle des Français.
Dans son commentaire, Mme Tribalat prend la défense des projections
du Figaro-Magazine en soutenant qu'elles ne donnaient pas une prévision
de la population étrangère mais de la population «issue de la population
étrangère» présente au début de la projection, ce qui expliquerait l'ampleur
des effectifs atteints. Inversement elle accuse d'erreur la projection de ré
férence du Haut Comité qui aboutit à un faible effectif d'étrangers. Pour
appuyer ses dires, Mme Tribalat produit une projection inédite réalisée
en 1983 par G. Calot, alors directeur de l'Ined, et par C. Blayo chercheur
à l'Ined. Elle fournit un tableau des résultats de cette nouvelle projection
(5 variantes censées reprendre celles du Haut Comité), ainsi que la lettre
d'envoi des deux auteurs au directeur de la population du ministère du
Travail. On trouve dans cette lettre une définition de la mesure de la popul
ation étrangère qu'utilise Mme Tribalat pour défendre le travail du Figaro-
Magazine, en l'occurrence, un ensemble de «personnes issues de la population
étrangère». Voici exactement ce qu'écrivent G. Calot et С Blayo : «On devrait
donc compter en l'an 2000, 4 900 000 personnes issues de la population étran
gère recensée en 1975 », chiffre dont Mme Tribalat estime qu'il «serait voisin
du chiffre le plus faible du Figaro-Magazine» obtenu par le même principe.
Cette défense de la méthode du Figaro-Magazine n'est guère convain
cante car il n'est pas question de «personnes issues de la population étran
gère» dans l'intitulé d'aucune des projections publiées ou inédite. Le chapitre
consacré aux projections dans le rapport du Haut Comité est intitulé «La po
pulation étrangère en France à l'horizon 2000», et non les «personnes issues
de la population étrangère en France». De même la projection inédite que
nous désignerons désormais par le nom de ses deux auteurs Calot et Blayo,
porte en titre : «Nombre d'étrangers en l'an 2000 sur le territoire français».
Même chose, évidemment, pour les deux autres projections, celle de l'Insee
qui s'en tient à la nationalité observée, et celle du Figaro-Magazine qui n'en
visage pas un seul instant des possibilités de naturalisation (mais au contraire
des dénaturalisations).
Querelle de mots, objectera-t-on. Oui, si elle ne reposait pas sur une
grosse erreur de logique : la notion de «personnes issues de la population
étrangère» n'a pas de signification. C'est un objet impossible ou tout au
moins, indéfini, pour la raison très simple qu'il existe des unions mixtes
en nombre non négligeable pour les étrangers nés à l'étranger (première
génération) et en nombre important pour ceux nés en France (deuxième
génération). Où classer les enfants de telles unions ? Ils sont à la fois issus
de la population étrangère et de la population française. D'un côté leur
ascendance peut être née en France tandis que de l'autre elle provient de
l'étranger. Doit-on entièrement passer sous silence l'ascendance de l'un L' IMPOSSIBLE DESCENDANCE ÉTRANGÈRE 1175
ou de l'autre des côtés, c'est-à-dire compter comme descendants d'étranger
tous ceux qui comptent un étranger dans leur ascendance ou au contraire
seulement ceux dont tous les ascendants sont étrangers ? Aucune indication
n'est fournie à ce sujet par les projections Calot-Blayo, ni par les critiques
de Mme Tribalat, ni bien sûr par les projections du Figaro-Magazine . Or,
ces descendances mixtes modifient largement les résultats selon l'affecta
tion qu'on leur donne. Nous allons le montrer à partir d'un modèle très
simple, avant d'effectuer une simulation plus proche de la réalité.
Partons de 100 hommes et 100 femmes de nationalité étrangère, ré
sidant en France, et en âge de se marier. Supposons que chaque couple
aura deux enfants, un garçon et une fille. Si ces étrangers se marient tous
entre eux, on comptera 100 unions d'étrangers qui engendreront 200 enfants
constituant la deuxième génération. En négligeant la mortalité, le nombre
de personnes «issues de la population étrangère» lorsque les 100 couples
auront achevé leur descendance sera la somme des effectifs des deux gé
nérations, soit 200 + 200 = 400 personnes.
Supposons maintenant que 50% des étrangers présents au départ épou
sent des Français en contractant donc une union mixte. On comptera alors
50 couples de deux étrangers qui engendreront 100 enfants, 50 couples
formés d'une étrangère et d'un Français qui engendreront aussi 100 enfants
et 50 couples formés d'un étranger et d'une Française qui donneront encore
100 enfants. Quel sera l'effectif de la seconde génération? 100 enfants
issus de deux parents étrangers ou 300 enfants dont au moins un des deux
parents est étranger ? Selon la définition retenue, la population des «person
nes issues de la population étrangère» sera ainsi de 200 + 100 = 300 personnes
ou de 200 + 300 = 500 personnes. Si à l'extrême, tous les étrangers épousaient
des Français, on compterait 200 unions mixtes, 400 enfants à la seconde gé
nération e

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