L  « organisation » et l analyse économique. Aspects psycho-sociologiques - article ; n°4 ; vol.16, pg 529-568
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L' « organisation » et l'analyse économique. Aspects psycho-sociologiques - article ; n°4 ; vol.16, pg 529-568

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Description

Revue économique - Année 1965 - Volume 16 - Numéro 4 - Pages 529-568
40 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1965
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Robert Guihéneuf
L' « organisation » et l'analyse économique. Aspects psycho-
sociologiques
In: Revue économique. Volume 16, n°4, 1965. pp. 529-568.
Citer ce document / Cite this document :
Guihéneuf Robert. L' « organisation » et l'analyse économique. Aspects psycho-sociologiques. In: Revue économique. Volume
16, n°4, 1965. pp. 529-568.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1965_num_16_4_407668L'" ORGANISATION"
ET L'ANALYSE ECONOMIQUE
ASPECTS PSYCHO-SOCIOLOGIQUES
Les recherches concernant les aspects psycho-sociologiques de
l'activité économique se sont considérablement développées depuis
une vingtaine d'années et ont contribué à élargir et approfondir notre
compréhension de cette activité 1. Plusieurs raisons peuvent expliquer
ce véritable renouvellement méthodologique de l'analyse économique.
Certaines sont d'ordre pragmatique : l'extension des études de marc
hé, le développement de la psychologie industrielle, entre autres,
ont montré l'importance des phénomènes de groupe ainsi que l'insuf
fisance des motivations retenues par les classiques et les néo-classiques.
D'autre part, les problèmes du sous-développement ont mis en év
idence la relativité des modèles socio-culturels, par conséquent des
buts et des types d'action économiques. Mais, parallèlement, appar
aissent des soucis d'élucidation théorique suscités par la volonté
d'harmoniser et de coordonner les différents domaines des sciences
humaines, en insistant parfois sur l'importance de la progression « par
les marges » 2. En outre, les progrès de la cybernétique, fondée sur
la connaissance analogique, ont probablement favorisé l'idée d'un rap
prochement des diverses disciplines des sciences humaines.
Cependant, c'est précisément au niveau théorique que surgissent
les difficultés les plus évidentes. Si, au stade de l'économie appliquée,
les méthodes psycho-sociologiques sont de plus en plus généralement
utilisées, la signification théorique de leur apport n'est pas parfai
tement claire. Certes, il y a d'abord des incertitudes dans la délimi-
— Traité 1. J. Lhomme, de sociologie, A. Marchal, sous la J. Weiller, direction de Problèmes G. GuRVlTCH, de sociologie t. I, économique; P.U.F. ; —
G. Katona, Psychological analysis of economic behavior. New York, McGraw-
Hill, 1951 ; — P.-L. Reynaud, La psychologie économique, P.U.F., 1964.
Il est exclu d'établir ici une bibliographie complète.
2. Paul Alböu, « Initiation à la économique », Bulletin de psy~
chologie, 15 oct. 1962. Cet ouvrage est une synthèse intéressante des différents
apports de la psychologie à la théorie économique.
Revue Economique — N° 4, 196S 34 530 REVUE ECONOMIQUE
tation des domaines et des méthodes de la psychologie, de la psychol
ogie sociale et de la sociologie mais, de notre point de vue, la diff
iculté essentielle est l'articulation précise de ces disciplines et de
l'analyse économique. On voit les auteurs hésiter entre l'absorption
totale de l'économie dans la psycho-sociologie et le rejet des éléments
psycho-sociologiques les « données » exogènes de la recherche
proprement économique3. Un ouvrage récent pourtant ouvert aux
préoccupations psycho-sociologiques nous montre l'auteur constam
ment soucieux d'affirmer le caractère méthodologiquement autonome
de la science économique 4.
Les travaux de G. Katona ou de P.-L. Reynaud, s'ils se proposent
une synthèse de l'économie et de la psychologie, ne nous semblent
pas indiquer nettement les points et les niveaux d'articulation per
mettant cette synthèse.
Le but de cet article n'est pas de donner une solution immédiate
et directe au problème des rapports de la psycho-sociologie et de
la théorie économique, mais plutôt de suggérer une certaine façon
de le poser. Il nous faut alors préciser notre doctrine. Nous admet
tons avec K. Marx, M. Mauss et Malinowski l'idée que « dans une
Société rien ne se comprend si ce n'est par rapport au tout, à la
collectivité tout entière, et non par rapport à ses parties séparées.
Il n'est aucun phénomène social qui ne soit partie intégrante du tout
social » 5. C'est ce que Malinowski appelle la « règle de la totalité
solidaire » ö. Le danger d'une différenciation radicale des sciences
humaines est de faire perdre de vue l'unité du tout social et sa signi
fication culturelle profonde ; une telle différenciation risque d'aboutir
à l'impérialisme scientifique appauvrissant et générateur de conflits
stériles. En outre, elle peut revêtir une signification idéologique, les
objets de l'analyse deviennent de véritables « choses en soi » dont
les rapports dialectiques avec l'environnement sont proprement exté
nués, ce qui a pour effet de masquer les possibilités réelles d'inter
prétation et d'action ?.
3. La première tendance est représentée par G. Tarde, La psychologie éco
nomique, Alcan, 1902, 2 vol. La tendance opposée est illustrée par les margi-
nalistes et surtout les néo-marginalistes ; sur ce point cf. G.-L. Granger, Method
ologie économique, P.U.F., 1955.
4. F. Perroux, Economie et société, P.U.F.
5. P. Albou, op. cit., p. 10. Nous partageons sur de nombreux points les
vues de cet auteur, avec lequel nous avons eu de fréquents et amicaux entretiens.
6. Malinowski, The dynamics of culture change, Oxford, 1945.
7. Risque de « réification » qui peut être la source d'une « mystification » ;
cf. Lukacs, La destruction de la raison, Paris, L'Arche, 1959, 2 vol. «ORGANISATION» ET ANALYSE ECONOMIQUE 531
Cependant, au niveau des méthodes, un certain pluralisme est
souhaitable (division du travail scientifique). On peut alors à bon droit
parler de sociologie, psychologie, psychologie sociale, théorie écono
mique, à condition de ne voir dans ces disciplines que des méthodes,
c'est-à-dire des façons complémentaires de cerner l'objet social 8.
Nous affirmons donc la nécessité d'une étude multidisciplinaire des
phénomènes économiques comme de tous les phénomènes sociaux.
Admettant la pluralité des méthodes, ne sommes-nous pas alors
ramené aux incertitudes de frontières que nous évoquions plus haut ?
Notre réponse est nette : nous négligeons totalement ce genre de pro
blèmes, estimant, en effet, que la psycho-sociologie — nous employons
volontairement ce terme vague — offre déjà assez de ressources et
d'instruments d'analyse pour envisager l'étude de certains problèmes.
Il faut partir de problèmes et non de « secteurs de la connaissance »
et attaquer ces avec tous les outils disponibles. A chaque
théoricien de reconnaître et de « nommer » son bien.
A l'heure actuelle, les problèmes « économiques » sont nombreux
qui impliquent le recours à des méthodes multidisciplinaires : la fonc
tion de consommation, le marché du travail, la transformation de la
société rurale, etc. Nous avons choisi le problème de l'organisation
dont nous pensons qu'il est un bon test de la méthode multidisci
plinaire — même si elle est utilisée par un « économiste ».
Nous considérons la notion d'organisation comme susceptible
d'être le point de rencontre fructueux des différentes disciplines des
sciences humaines.
Afin de montrer les possibilités d'une telle recherche, nous envi
sageons de diviser l'étude en deux parties :
I. — La notion d'organisation et ses implications économiques.
IL — La possibilité de « traitement » économique de la notion
d'organisation.
8. Duchac, Sociologie et psychologie, Paris, Presses universitaires de France,
1963. REVUE ECONOMIQUE 532
I
LA NOTION D'ORGANISATION
ET SES IMPLICATIONS ECONOMIQUES
Notre propos est d'abord de définir la notion d'organisation. Puis
nous examinerons les conditions essentielles de stabilité et de pe
rmanence de l'organisation. Troisièmement, nous nous attacherons aux
buts et objectifs de l'organisation. Enfin, préciserons les modal
ités des comportements des organisations, compte tenu de leurs
buts et objectifs.
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