La Banque nationale pour le développement économique du Maroc (réponse à l étude de M. Tiano) - article ; n°16 ; vol.4, pg 647-660
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La Banque nationale pour le développement économique du Maroc (réponse à l'étude de M. Tiano) - article ; n°16 ; vol.4, pg 647-660

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Description

Tiers-Monde - Année 1963 - Volume 4 - Numéro 16 - Pages 647-660
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1963
Nombre de lectures 31
Langue Français

Extrait

M. A. Bengeloun
La Banque nationale pour le développement économique du
Maroc (réponse à l'étude de M. Tiano)
In: Tiers-Monde. 1963, tome 4 n°16. pp. 647-660.
Citer ce document / Cite this document :
Bengeloun M. A. La Banque nationale pour le développement économique du Maroc (réponse à l'étude de M. Tiano). In: Tiers-
Monde. 1963, tome 4 n°16. pp. 647-660.
doi : 10.3406/tiers.1963.1367
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1963_num_4_16_1367LA BANQUE NATIONALE
POUR LE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE
(RÉPONSE A L'ÉTUDE DE M. TIANO) (i)
par M. A. Bengeloun
C'est avec regret que nous devons demander la publication d'une mise
au point à la suite de l'article de M. Tiano sur la Banque nationale pour le
Développement économique, paru dans le volume consacré par Tiers Monde
à la politique économique et financière du Maroc indépendant. Nous comptions
beaucoup sur une étude précise et objective, qui aurait été pour nous pleine
d'enseignement. Or, elle ne nous paraît répondre à aucune de ces deux
qualités :
i° Le nombre des erreurs y est considérable. Nous pourrions, certes, en
négliger une vingtaine et les pardonner à l'auteur qui n'aurait peut-être pas eu
l'occasion de se familiariser vraiment avec les problèmes financiers posés
par le développement du Maroc. Encore que rien ne l'obligeait à publier
sous son nom un ouvrage de près de 300 pages de Tiers Monde t avant d'avoir
mieux approfondi ses connaissances.
20 Mais surtout l'objectivité nous paraît faire défaut. Nous avions déjà
mis en garde M. Tiano, alors qu'il préparait son étude, contre un certain
manque d'objectivité scientifique que nous avions remarqué dans sa rédaction.
Même les États insuffisamment développés ont parfois des structures assez
complexes : c'est pourquoi le Maroc, avec une totale continuité gouverne
mentale a confié une certaine tâche à un établissement, comportant, en pleine
souveraineté marocaine, un certain dosage d'intérêts publics et privés, natio
naux et étrangers. C'est ce donné objectif qui méritait d'être analysé. M. Tiano
a fait, le premier, allusion à un échange de lettres, dans une note en fin
d'article, qui aura peut-être quelque peu dérouté le lecteur. Nous avions,
en effet, nettement compris que M. Tiano, quoique mis en garde, était décidé
(1) André Tiano, La politique économique et financière du Maroc indépendant, Etudes
Tiers Monde, Presses Universitaires de France, 1963, III : Les institutions économiques
et financières du Maroc indépendant.
647 MONDE TIERS
à maintenir ses appréciations péremptoires, quels que soient les informations
qu'on lui donne, les chiffres qu'on lui fournisse, les dossiers qu'on lui montre.
Il nous a paru de notre élémentaire devoir d'apporter une mise au point
qui puisse éclairer le lecteur de Tiers Monde ; nous n'avons aucune intention
de corriger l'article de M. Tiano qui garde la responsabilité de ses écrits.
* * *
Au cours de l'été 1962, deux études ont été rédigées sur la Banque
nationale pour le Développement économique.
La première est due à un groupe de cinq experts appartenant à la Banque
internationale pour la Reconstruction et le Développement et à la Société
financière internationale.
Ces techniciens, de nationalités différentes et de disciplines complémenta
ires, avaient préalablement procédé à une enquête de six semaines sur
place, pendant lesquelles ils avaient analysé les comptes et opérations de
la Banque, avec un soin extrême.
Leur rapport a été suffisamment élogieux pour que la B.I.R.D. et la S.F.I,
aient pu, en vertu d'accords signés en décembre 1962 et janvier 1963, manif
ester de façon insigne, la confiance que leur inspire la B.N.D.E. en lui
accordant, bien qu'elle soit de création récente, tout un ensemble d'avantages
que jamais encore, elles n'avaient consenti à aucune banque de développement
à travers le monde. En effet :
— le montant de la ligne de crédit ouverte par la B.I.R.D. est le plus élevé
qui ait jamais été consenti à une banque de développement pour une
première opération;
— la participation prise par la S.F.I, au capital de la B.N.D.E. est la première
dont une banque de développement ait pu bénéficier;
— pour la première fois, la B.I.R.D. et la S.F.I, ont consenti à apporter
conjointement leur aide à une banque de développement;
— la dernière innovation consiste en ce que la B.I.R.D. a accepté de refinancer
les crédits de faible importance consentis par la B.N.D.E. sans exiger
un accord préalable sur le dossier.
C'est au cours de la même période que M. Tiano a préparé son étude
sur la B.N.D.E. Cette étude comporte un nombre très élevé d'erreurs plus
ou moins graves, qui nous paraissent mériter d'être relevées. Le fait même
que dès la première ligne l'auteur ne donne pas son vrai nom à la Banque
nationale pour le Développement économique doit déjà être mentionné. Nous
ferons grâce, cependant, aux lecteurs des fautes de moindre importance que
nous énumérerons simplement à la fin de cet article, encore que leur accumu-
648 INFORMATIONS
lation soit inquiétante. Nous nous bornerons à redresser certaines inexacti
tudes qui paraissent de nature à donner de la B.N.D.E. une image qui ne
lui ressemble pas.
***
Les appréciations de M. Tiano sur la B.N.D.E. seront examinées, tant
du point de vue de la structure de l'institution, que du point de vue de ses
activités.
i° La structure de la B.N.D.E.
Elle est étudiée dans le paragraphe que l'auteur de l'article consacre à
l'organisation et au financement de la Banque et, plus particulièrement, dans
la page 253 du volume du Tiers Monde. On est tout de suite frappé par un
certain nombre d'expressions utilisées par M. Tiano, qui méritent d'être citées.
Elles ont trait aux rapports de la Banque avec l'État, à ses rapports avec les
autres actionnaires, avec la Société financière internationale et avec les entre
prises privées marocaines.
a) Les rapports entre l'État et la banque
II est bien connu que le problème des rapports entre l'État et une banque
de développement est important et que sa solution ne peut se trouver que dans
un équilibre qui variera dans chaque cas particulier. Le Maroc a choisi une
formule dans laquelle l'État garde le contrôle de sa banque de développement
en se réservant une part du capital social supérieure au tiers. Les autres
actionnaires, dès la conception originelle de la Banque, sont des banques
marocaines, des personnes physiques marocaines, des établissements bancaires
étrangers.
M. Tiano rendant compte de cet état de choses, écrit : « Le gouvernement
conservera une majorité relative, ce qui permet de maintenir le caractère public
de la Banque. Cependant, il est remarquable de constater les efforts déployés
par cet établissement pour dissimuler ce caractère. »
Pour qu'il y ait dissimulation, il faudrait que certains faits aient été pré
sentés de façon inexacte et que ce caractère public ait été caché. Or, l'auteur
de l'article commente cette dissimulation de la manière suivante :
— « La contrainte publique s'exerce peu sur les associés de l'État »;
— « La désignation d'un commissaire du gouvernement résulte d'une convent
ion entre la Banque et l'État et peut donc être dénoncée »;
— « Les représentants de sont, en partie, des personnes privées, non
fonctionnaires »;
— « C'est par le désir d'une indépendance à l'égard des Pouvoirs publics
que le deuxième rapport de la B.N.D.E. justifie la présence de banques
étrangères ».
649
42 TIERS MONDE
II ne semble pas, dans cette enumeration d'arguments dont nous ferons
justice dans un instant, qu'il y ait la moindre dissimulation. Certains des
arguments sont d'ailleurs de simples affirmations erronées ou insignifiantes :
— il a pu arriver que la contrainte publique s'exerce sur les associés de
l'&#

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