La caricature il y a quatre mille ans - article ; n°1 ; vol.12, pg 70-85
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Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1889 - Volume 12 - Numéro 1 - Pages 70-85
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1889
Nombre de lectures 85
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

O. Beauregard
La caricature il y a quatre mille ans
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, III° Série, tome 12, 1889. pp. 70-85.
Citer ce document / Cite this document :
Beauregard O. La caricature il y a quatre mille ans. In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, III° Série, tome 12,
1889. pp. 70-85.
doi : 10.3406/bmsap.1889.6428
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1889_num_12_1_6428SEANCE DU 7 FÉVRIER 1889. 70
olielléetis et moustériens, appartiennent réellement à ces
époques,
ML G. DE Mortillet. Permettez-moi de dire un simple mot.
moi' qui ai établi la différence entre le racloir convexe C'est
et le véritable grattoir, J'en ai fait un caractère distinctif
entre les deux époques paléolithiques: le moustérien, la plus
ancienne, et le solutréen, plus récente. Partout où nous avons
des gisements bien circonscrits et parfaitement purs par suite
des recouvrements, nous ne trouvons pas de grattoirs mêlés
avec les racloirs moustériens. La séparation des types e^
très nette suivant la position stratigraphique : les grattoirs
dans les couches archéologiques supérieures, les racloirs dans
le? inférieures.
Ainsi dans les stations moustériennes pures comme celles
de la Hutte (dans l'Eure), des environs de Dieppe (Seine-Inf
érieure), do la Qiiina (Charente), il n'y a que des racloirs
convoxes sans mélange de grattoirs, de grattoirs convexes
s'entend,
M. Thibullek. Jai signale, il y a un an, une quarantaine
de ces grattoirs, dont un avec de? retouches très caractéris
tiques.
COMMUNICATIONS.
JL;i caricature il y a quatre mille ans ;
PAR M. 0. BEAVREGARD.
I
Les Egyptiens n'ont pab fait seulement des momies et l'œu
vre cyclopéenne de leurs pyramides, de leurs temples-palais,
de leurs obélisques et de ieuis hypogées.
Assoupli, dès longtemps, à toutes les exigences d'une civi
lisation raffinée, leur esprit s» 'est employé aux œuvres d'ima
gination, qui, partout et de tout temps, ont ete le charme des
loisirs ; aux œuvres de morale, qui sont la règle de la vie so-
sjale, et, dans une certaine mesure, à la connaissance pra- BBAtREGARD. — LA CARICATURE. 71 0.
tique, plutôt qu'à l'étude, des phénomènes d'analyse et de
synthèse, qui constituent la raison d'être de la science.
Les sables et les hypogées de l'Egypte nous ont, en effet,
rendu des livres de morale, comme les Préceptes de savoir
vivie et de morale de Kaqimna, les Leçons de Ptah-hotep et les
Maximes du scribe Am; toute une pharmacopée, comme le
Papyrus medical de Berlin ; des œuvres d'imagination,
le Roman de Setna et le Conte des deux Frères ; et par sur
croît, de a Papyrus magiques; tout un greffe de procès civils
ou criminels, comme le Procès d'Hermias, les Papyt us judic
iaires de Turin ; des requêtes au Pharaon, comme la Sup
plique d'un ouvrier reclamant justice ; des registres et des
comptes de gestion ; des manifestes de chargement de na
vires ; des bordereaux estimatifs de la valeur du gros bétail,
comme la Note du prix d'un taureau, évalué en denrées d'
échange; des correspondances d'affaires et des rapports, et
même des Caricatures.
Si les évocations pharaoniques ne vous effrayent pas, je
pourrai, par des communications successives, vous entretenir
de quelques-unes des questions qui; dans l'ensemble que je
viens d'indiquer, ont, dans des proportions diverses, régi le
passé du peuple de la vallée du Nil.
Aujourd'hui, c'est de la Caricature chez les Egyptiens aux
temps pharaoniques que je vais parler.
II
Comme les journaux, à Rome, journaux qui, œuvre de quel
ques observateurs toujours en quête de nouvelles d'impor
tance générale et de menus événements de la vie courante, ci
rculaient, anonymes et manuscrits, dans le monde de la société
romaine, les quelques caricatures politiques, que l'antique
Egypte nous a léguées, me paraissent œuvre de quelques
scribes observateurs et, de fait, esprits railleurs aussi sagaces
que courtisans bien affûtés.
C'est du moins avec cette dose de malice discrète et con
tenue, s'attaquant aux faits, sans toucher aux personnes T 72 SÉANCE DU 7 FÉVRIER 1889.
que s'offrent à mon esprit les caricatures égyptiennes que je
me propose d'interpréter.
Après Wilkinson, Champollion-Figeac, qui a écrii son
livre : Egypte ancienne, avec les notes et les nombreux pa
piers laissés par son frère, n'a point négligé d'affirmer Pes-
prit railleur des Égyptiens ; il le voit un peu partout, et met
quelque complaisance à faire observer que, jusque dans les
dessins de leurs meubles les plus usuels, les Égyptiens ont
affecté de mêler l'ironie et l'histoire.
Il cite des sandales aux semelles brodées à l'effigie des
peuples ^ vaincus, allusion aux expressions : ■ ■ *. — » petpet,
fouler aux pieds ; w ^ ] <« — i hem, conculcare ; a|a|^ tata>
trépigner, fouler aux pieds, si souvent répétées dans les in
scriptions murales, où le Pharaon vainqueur est dit foulant
aux pieds ses ennemis vaincus et les tenant sous ses san
dales.
Les meubles, dit encore Champollion-Figeac, affectaient
extérieurement la forme d'un lion, d'un chacal, d'un sphinx,
ce qui était tout à la fois de l'art et de l'éducation, parce que,
dès leur enfance, les jeunes Égyptiens, familiarisés avec la
physionomie et la forme de ces animaux et mis, par leurs pa
rents, au courant de la valeur historique ou religieuse de ces
figures, arrivaient à la vie d'homme instruits et préparés à de
plus hautes spéculations intellectuelles.
Champollion-Figeac a connu, au moins dans leur première
partie, les caricatures historiques que je fais intervenir ici ;
mais, à la façon dont il s'en occupe et aux mutilations qu'il
leur fait subir, on juge qu'il n'en a compris ni l'intention ni
la portée historique.
L'ensemble des dessins que je me propose d'interpréter est
compose de deux parties bien distinctes, diverses, d'ailleurs,
par l'âge et par les faits auxquels elles se rapportent.
Chacune des deux parties est à la fois, dans son expression,
politique et religieuse, et les acteurs y sont des animaux.
Les groupes de figures qui composent la première partie SEANCE DU 7 FÉVRIER 1889. 74
se développent sur deux lignes parallèles horizontales, et les
faits historiques, qu'ils représentent, donnent à rémission ori
ginelle de ces caricatures la date du quinzième sièe4$ *Hvant
notre ère. Elles relèverit^en eflm de la dix-neuvième d^rnas-
tffc, du second règne de cette dynastie, c'est-à-dire du règne
de Ramsès II, Sésostris. *
Les scènes grotesques de la seconde partie de notre feuille
de caricatures n'occupent qu'une seule ligne horizontale, et
Jes faits historiques, qu'elles évoquent, ne donnent à cette cri
tique en i éèus qu'une antériorité de deux cent cinquante ans
au plus sur la date d'eclosion de notre ère.
Notre feuille reproduit en fac-similé les deux papyrus origi
naux, charges des caricatures, dont il est ici question.
Là, l'un et l'autre mesurent en largeur 465 millimètres.
En hauteur, le papyrus qui, sur deux lignes, forme la pre
mière partie de nos dessins, mesure 195 millimetres.
En hauteur, le papyrus qui, sur une seule ligne, en con
stitue la deuxième partie, mesure 85 millimètres.
L'un et l'autre de nos papv rus reproduits ont certainement
perdu, sur la droite, plusieurs centimetres de leur développe
ment primitif; mais cette perte, bien que regrettable, ne me
paraît pas avoir d'influence sensible sur l'interprétation des
dessins qui nous intéressent. Ge qui reste des groupes, dont
une partie a disparu, nous laisse facilement deviner la valeur
et la signification de ce qui fait ainsi défaut.
Une inscription, sur deux lignes tronquées et en caractères
hiératiques, dont quelques-uns seulement sont lisibles, est pla
cée un peu sur la droite, en vedette, au-dessus de la première
partie.
Enfin, principalement vers le groupe terminal de la pre
mière ligne de la première partie — lecture de droite à gau
che — le papyrus, use ou déchire, laisse méconnaissables
quelques figures d'animaux.
La planche n° 1 est une réduction, au tiers, de notre feuille
de caricature.
Avant d'é

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