La céramique domestique des ateliers mudéjares de Paterna (Valencia) - article ; n°1 ; vol.23, pg 151-172
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Description

Mélanges de la Casa de Velázquez - Année 1987 - Volume 23 - Numéro 1 - Pages 151-172
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1987
Nombre de lectures 27
Langue Français
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Extrait

M. François Amigues
La céramique domestique des ateliers mudéjares de Paterna
(Valencia)
In: Mélanges de la Casa de Velázquez. Tome 23, 1987. pp. 151-172.
Citer ce document / Cite this document :
Amigues François. La céramique domestique des ateliers mudéjares de Paterna (Valencia). In: Mélanges de la Casa de
Velázquez. Tome 23, 1987. pp. 151-172.
doi : 10.3406/casa.1987.2488
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/casa_0076-230X_1987_num_23_1_2488LA CERAMIQUE DOMESTIQUE DES ATELIERS MUDEJARES
DE PATERNA (VALENCIA)
François AMIGUES
Membre de la Section Scientifique
Dans un premier article •, nous avions présenté d'une façon générale,
un ensemble de formes de céramiques à usage domestique quotidien, dites
"communes"2 produites aux XIVe et XVe siècles, par les ateliers mudéjares
de Paterna. Etant donné, comme nous l'avons déjà souligné3, le peu de
travaux consacrés à ce type de matériel, il nous a donc paru utile de
compléter ce premier travail en présentant dans un second article, un lot de
pièces complémentaires provenant, pour la plus grande partie, du Musée
Municipal de Paterna (M.C.P.)4, auquel nous avons joint quelques exemp
laires conservés dans les réserves du Servicio de Investigaciones Arqueo-
1. François Amigues, "Premières approches de la céramique commune des ateliers de
Paterna, l'«obra aspra» (XIVe-XVe s.)", M.C.V., XXII, 1986, p.27-64.
2. Nous utilisons encore cette expression de "céramique commune" pour des raisons de
commodité de vocabulaire. Mais ce terme comporte une connotation péjorative qui ne
convient pas à des vases qui sont souvent d'une grande qualité technique et esthétique.
C'est pourquoi nous lui avons adjoint le terme de "céramique domestique" dans le sens
étymologique que lui donnent les documents anciens, comme l'ordonnance de 1517, par
exemple. (Voir G. de Osma, Los Maestros Alfareros de Manises, Paterna y Valencia,
Documentos Valencianos, nQ II, Madrid 1921, Document nQ 80. Nous avons repris ce
même texte dans notre premier article, cf. François Amigues, "Premières approches...",
art. cité, M.C. V., XXII, 1986, p.63).
3. Voir la recension que nous en avons fait dans notre premier article, ibid., p.27 à 64.
4. Nous adressons nos remerciements à sa Directrice, Madame Mercedes Mesquida et à
l'équipe technique du Servicio Arqueolôgico Municipal (S. A.M.) qui a exécuté les
dessins.
Mélanges de la Casa de Velazquez, (M.C. V.) 1987, t.XXIII, p. 151-172. 152 FRANÇOIS AMIGUES
lôgicas Municipal de Valencia (S.I. A.M.) 5. Toutes ces pièces sont le produit
de trouvailles fortuites, tant à Paterna qu'à Valencia, au cours de travaux
d'édilité. Mais grâce aux fouilles effectuées sur divers sites dans la région de
Valencia6 et à Paterna même7, il est maintenant possible de mieux situer
leur contexte chronologique et typologique.
Ce lot de formes fermées est essentiellement composé de cântaros*
(sortes de cruches) à l'état complet ou fragmentaire et de formes plus petites
de même type (cantarillas)9.
Nous remercions le Directeur de ce service, D. Alberto Ribera Lacomba ainsi que
D. Vicente Lerma Alegria, toujours aimablement disposés à nous faciliter l'accès aux
pièces.
Notamment celles effectuées par André Bazzana et Pierre Guichard ; cf. André Bazzana,
"Les villages désertés de l'Espagne orientale, état présent et perspectives d'une recherche
archéologique", Archéologie Médiévale, VIII, 1978, p. 165 à 223. André Bazzana et
Pierre Guichard, "Céramiques communes médiévales de la région valencienne", La
céramique médiévale en Méditerranée Occidentale, (Valbonne, 1978), Paris, C.N.R.S.,
1980, p.321-334.
François Amigues et Mercedes Mesquida, Un homo medieval de cerâmica. Un four
médiéval de potier. "El Testar del Moli" Paterna (Valencia), Publications de la Casa de
Velâzquez, Série Etudes et documents, IV, Madrid, 1987.
Le terme catalan ou valencien est cânter; "[...] à travers le temps, cette vaisselle est
parvenue jusqu'à nous, ainsi que sa dénomination et ses dimensions; elle a un peu varié
quant au profil qui se caractérisait, au XIVe siècle, par un goulot élevé et une bouche très
ouverte. Cela permettait de pouvoir les empiler dans le four, les uns sur les autres, unis
alternativement par la base et la bouche, et ceux qui étaient défectueux étaient utilisés
pour combler les voûtes, ceci à cause de leur volume, de leur résistance et de leur faible
poids. Pour le remplissage des tours de Serranos, à Valencia, on achète en 1397, à Benoît
Garcia, Johan Vidrier, Acin Albach et à d'autres fabricants de Paterna un grand nombre
de douzaines de Cântaros.
Il en existait de grandes dimensions que l'on appelait "gros", pour l'huile et le vin, et il y
en avait pour le service domestique dont les dimensions étaient approximativement la
moitié des précédentes, si l'on s'en réfère aux prix qui leur étaient attribués. Quant ils
étaient de dimensions plus petites que ces derniers (45 cm), ils recevaient le nom de
cantarella, et ceux destinés à un usage spécial pour les confitures, celui de cântarell,
semblable au porrôn [...]" (d'après M. Gonzalez Marti, Cerâmica del Levante Espanol;
Siglos médiévales, Barcelone, Edit. Labor, 1952, p.243).
La cantarilla (ou canterella, en catalan) est selon le Diccionari Catalâ Valencia Balear, t.
2, p. 932, un cântaro à bec ou à goulot équivalent au castillan botijo. Selon le
Diccionario de la Lengua Espanola, Real Academia, Madrid, 1970, p.246, la cantarilla
est un vase de terre cuite, non vernie, qui a les dimensions et la forme d'une jarra
ordinaire avec une bouche ronde.
Nous voyons donc que la différence est minime entre le petit cântaro, la cantarilla et le
botijo qui pour sa part, comporte un bec. Cela rejoint la remarque de Marçal Olivar
Daydi, "Vajilla de madera y la cerâmica de uso en Valencia y en Cataluna durante el
siglo XIV, (segûn los inventarios de la época)", Anejo nQ 2 de Anales del centro de
Cultura Valenciana, Valencia, 1950, p. 15, "... il y en avait de grandes dimensions,
cântaraç et de dimensions plus petites, cântarell. Cela peut vouloir indiquer une variante
de ces vases, ou est synonyme de selô ou botijo (sûrement avec anse supérieure et
goulot). LES ATELIERS MUDEJARES DE PATERNA 153
Nous avons défini, par ailleurs, l'origine et la fonction de ces vases10.
Nous avons également signalé les mentions qu'en fait l'ordonnance de
1517 u. Il convient donc d'observer, d'après ce texte, que ce sont des vases
qui font partie de la céramique "commune" ou aspra qui est dite de terra
blanca; cette dernière expression peut vouloir dire deux choses, soit que ces
vases, après cuisson, présentaient une couleur de pâte beige, presque
blanche, soit qu'ils étaient fabriqués avec de l'argile blanche dont nous
avons retrouvé le gisement au lieu dit Terra de cânter.
Tableau I
VASE CONTENANCE PRIX
GRAND CANTARO
8 à 10 litres 12 4 deniers pour 12 à la douzaine
huile ou vin
CANTARO
"pera servir 4 à 5 litres 2 deniers 24 à la douzaine
en casa"
2 litres 1 denier 48 à la douzaine 13 CANTARILLA
10. F. Amigues, art. cité, p.47.
11. Document publié par G. de Osma, ouvr. cité, p. 158, ne 80 ; voir également F. Amigues,
art. cité, p. 63.
"[...] Item obra de terra blanca qu'es diu aspra: primo los cânters grosos de oli y de vi
no valguen sino quatre diners el cânter,
Item los cânters pera servir en casa que fan en la dozena vint y quatre no valga cascu
sino dos diners,
Item les canterelles chiques no valga cascuna sino hun diner [...]"
"[...] De plus de la céramique de terre blanche que l'on appelle commune: en premier
lieu les grands cântaros pour l'huile et le vin ne doivent pas coûter plus de quatre deniers
le cântaro.
De plus les cântaros qui sont employés dans la maison et qui sont vingt quatre à la
douzaine ne doivent pas coûter plus de deux deniers;
De plus les petites cantarillas ne doivent pas coûter plus de un denier chacune".
12. Dans notre précédent article, p.49, nous avons évalué la capacité moyenne de ces vases
entre 10 et 12 litres. Une nouvelle statistique sur un plus grand

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