La collaboration de la vue et du sens statique dans les perceptions spatiales - article ; n°1 ; vol.41, pg 46-64
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Description

L'année psychologique - Année 1940 - Volume 41 - Numéro 1 - Pages 46-64
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1940
Nombre de lectures 6
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

P. Jampolsky
La collaboration de la vue et du sens statique dans les
perceptions spatiales
In: L'année psychologique. 1940 vol. 41-42. pp. 46-64.
Citer ce document / Cite this document :
Jampolsky P. La collaboration de la vue et du sens statique dans les perceptions spatiales. In: L'année psychologique. 1940
vol. 41-42. pp. 46-64.
doi : 10.3406/psy.1940.5876
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1940_num_41_1_5876IV
LA COLLABORATION DE LA VUE ET DU SENS STATIQUE
DANS LES PERCEPTIONS SPATIALES
Par P. Jampolsky
INTRODUCTION
L'espace visuel n'est pas purement visuel. H met en jeur
outre les données rétiniennes, de multiples sensations non
individualisées (tactiles, musculaires, kinesthésiques, etc.) éma
nant du corps entier aussi bien que des globes oculaires et,
en particulier, des sensations à fonction statique qui jouent un
rôle capital.
Nous ne nous contentons pas, en effet, d'être sensibles à la
position et à l'orientation des objets entre eux ou relativement
à notre corps, de les voir par exemple à droite ou à gauche, en
avant ou en arrière, mais encore nous les percevons d'embîée
horizontaux, verticaux ou obliques dans l'espace, en bas ou en
haut, et quand nous disons qu'ils sont à la hauteur de nos
yeux (à notre « horizon ») si nous les situons par rapport à
nous c'est en fonction d'une direction absolue, la direction
horizontale. Autrement dit, parmi les nombreux jugements-
virtuels qu'implique la perception humaine se trouve celui
d'une position absolue des objets dans l'espace, rapportée à des
coordonnées invariables dont Tune est constituée par la direc
tion de la pesanteur. Il faut donc que d'une certaine manière
nous soyons renseignés sur cette direction pour que se main
tienne constante, dans les différents aspects sous lesquels
nous les appréhendons, cette qualité absolue des objets.
Nous avons principalement envisagé la collaboration de la
vue et du sens statique dans deux cas particuliers : la percep
tion de l'horizon apparent et la perception de V horizontalité
apparente dans le plan médian11. N
J, Rappelons que jusqu'ici on s'est surtout attaché, dans l'étude de te. P. JAMPOLSKY. DE LA VÜE ET DU SENS STATIQUE 47
I. La perception de l'horizon apparent
L'horizon apparent est le point de projection du regard
* quand l'axe visuel est estimé horizontal.
Si nous l'analysons en ses conditions le phénomène paraît
a priori réaliser le maximum de simplicité dans l'appréhension
d'une direction abselue. Du point de vue optique d'abord, la
direction horizontale rapportée et la hauteur des yeux est ea
effet la seule qui, réduite à un point, n'exige pour être perçue
aucune appréciation de profondeur. Du point de vue statique
ensuite, les conditions semblant également très simplifiées
puisque l'orientation de l'œil doit être invariable et coïncider
avec celle qu'ont tendance à lui assurer les réflexes labyrin-
thiques et cervicaux.
Nous nous sommes proposé d'examiner l'exactitude de
l'appréciation de l'horizon apparent avec diverses inclinaisons
de là tête dans le plan médian, à la lumière d'abord, pour
connaître cette appréciation dans les conditions normales, à
l'obscurité ensuite, c'est-à-dire en l'absence de repérage
objectif visuel. -
Dispositif expérimental. — Le sujet est assis à 2 m. 50 d'une régie
verticale graduée le long de laquelle peut glisser une petite boîte
percée d'un trou et contenant une ampoule de faible voltage. Le
point lumineux ainsi réalisé est déplacé par le sujet grâce à un sys-^
tème de ficelles et un index permet de lire sa hauteur sur la règle. Un
support réglable maintient la tête du sujet et permet de l'incliner
en avant et en arrière jusqu'à 45°.
A l'aide d'une lunette à niveau pivotant dans un plan horizontal
on détermine d'abord l'horizon réel du sujet pour chaque position
de la tête, c'est-à-dire la projection horizontale de son regard sur la
règle graduée. Ayant amené le point mobile à la hauteur qu'a estime
celle de ses yeux cette valeur de son horizon apparent sera notée
positivement (au-dessus) du négativement (au-dessous) à partir de
son horizon réel pris comme zéro. * - .
A] A la. lumière
Voici les résultats moyens obtenus sur 2 sujets pour
20 déterminations dans chaque position de la tête :
1) tête verticale — 0,5 cm. + 0,2 cm.
Eeart moyen 1,4 lr5
2) tête inclinée de 30° en avant — 1,8 — 0 —
Ecart moyen 4,0 2,2 •
perception des direetkvne absolues, aux horizontales ou verticales frontales
et particulièrement au phénomène signalé en 1861 par Aubert et qui porte
son nom. 48 . MÉMOIRES ORIGINAUX
3) tête inclinée de 30° en arrière — 2,2 cm. — 1,0 cm.
Ecart moyen 3,7 4,0
L'horizon apparent semble donc, dans les conditions nor
males, assez exactement apprécié (approximation moyenne
équivalant à un angle de 30' du regard avec l'horizontale).
Les inclinaisons de la tête sont bien compensées et n'entraînent
pas d'erreur systématique. On note seulement une augment
ation de la variation moyenne due sans doute à la fatigue
qu'entraînent ces positions peu habituelles.
B) A l'obscurité
II pouvait sembler a priori que la suppression du champ
visuel ne dût entraîner qu'une dispersion accrue des estima
tions, les réflexes labyrinthiques devant suffire à assurer à peu
près l'horizontalité de notre regard. Les modifications appor
tées par cette nouvelle condition d'expérience se révèlent
beaucoup plus importantes et complexes. ^
lres observations. — Un phénomène frappe presque immé
diatement l'observateur placé dans l'obscurité en face d'un
objet ponctuel : c'est son instabilité. Arrêtons-nous un peu sur
ces illusions auto-cinétiques1 qui, nous le verrons plus loin,
semblent intimement liées au problème qui nous" occupe.
Après uri léger temps de latence le point lumineux subit des
oscillations lentes dans toutes les directions avec une préférence,
sembJe-t-il, pour le haut et le bas, oscillations qui tendent à s'amplif
ier au fur et à mesure que, l'obscurité se prolongeant, la notion du
champ spatial visuel devient plus vague.
On peut d'ailleurs, dans une certaine mesure, provoquer à volonté
ces mouvements subjectifs ou les modifier : si nous inclinons la tête
en arrière le point semble en général monter ; il descend si nous l'i
nclinons en avant. Mais si ces inclinaisons sont fortes et exigent un
effort musculaire de convergence et d'abaissement ou d'élévation
des globes oculaires le point lumineux subit au contraire un déplace
ment accentué et continu dans le sens opposé.
Notons enfin que, la tête immobile, nous pouvons volontairement
diriger l'illusion par sa seule idée (ce qui exige un certain effort
auquel le point obéit avec un retard qui lui confère une apparence
d'inertie). L'idée s'accompagne donc, vraisemblablement de phéno
mènes moteurs; mais si, comme le suppose Bourdon2 ce sont des
mouvements des globes oculaires on ne conçoit pas très bien comment ,
ils pourraient coïncider dans leur rythme, leur ampleur, leur durée
avec les mouvements du point, non plus que dans leurs sens, car
esquisser un mouvement, non perçu comme tel, de l'œil vers le haut
1. Ces phénomènes sont connus sous le nom d'illusion de Charpentier
qui les a décrits le premier. (C R. de VAcad. des Sciences, 1886.)
2. La Perception visuelle de l'espace. Paris, 1902> p. 334. JAMPOLSKY. — DE LA VUE ET DU SENS STATIQUE 49 P.
par exemple ne peut produire en principe, si l'on s'en tient aux seules
conditions rétiniennes, que l'apparence d'un mouvement vers le bas.
Mêmes difficultés en ce qui concerne les effets des inclinaisons de la
tête. Ajoutons que tous ces mouvements subjectifs peuvent être
compensés par des mouvements réels, de sens contraire, du point
qui semble alors immobile : l'illusion persiste donc (mais neutralisée)
même lorsque les yeux sont sollicités par un déplacement objectif.
Il semble* bien que l'on ne peut donner une analyse physiolo
gique de la perception d'un mouvement, résultant

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