La conversion infinie des conversos. Des « nouveaux-chrétiens » dans la Compagnie de Jésus au XVIe siècle - article ; n°4 ; vol.54, pg 875-893
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La conversion infinie des conversos. Des « nouveaux-chrétiens » dans la Compagnie de Jésus au XVIe siècle - article ; n°4 ; vol.54, pg 875-893

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Description

Annales. Histoire, Sciences Sociales - Année 1999 - Volume 54 - Numéro 4 - Pages 875-893
The conversos' endless conversion : the new-Christians in the Society of Jesus in the 16th century.
This article focuses on the conversos new-Christians during the first decades of the Society of Jesus in Spain and in Italy before their acceptance into the Order came to an end in 1599. The study hopes to prolong Marcel Bataillon's pioneering work on the subject by showing how the debate concerning the admission or refusal of conversos was open since the foundation of the Society during the years 1540 to 1550 and how it is possible to analyze the meaning and the limits of the Order's acceptance of new-Christians since that period. This study also seeks to combine two approaches to conversion by defining the status of convert as a perpetuation of the process of conversion and a limitation of the completion of this process. The fate of the new-Christians helps to illustrate this point : on one hand, the admission of new-Christians to the Society of Jesus makes conversion to Christianity an internal conversion to Christianity; on the other hand, this repetition -of which the convert is not or not solely an obliged victim- does not succeed in freeing the new- Christian from the status of convert. The article follows the evolution, before and after joining the Order, of few of these new-Christian Jesuits admitted on the recommendation of the spiritual master Juan de Avila, a prominent figure at the beginning, of the Spanish Counter-Reformation, born himself in a conversa family.
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1999
Nombre de lectures 55
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Pierre-Antoine Fabre
La conversion infinie des conversos. Des « nouveaux-chrétiens
» dans la Compagnie de Jésus au XVIe siècle
In: Annales. Histoire, Sciences Sociales. 54e année, N. 4, 1999. pp. 875-893.
Abstract
The conversos' endless conversion : the "new-Christians" in the Society of Jesus in the 16th century.
This article focuses on the conversos new-Christians during the first decades of the Society of Jesus in Spain and in Italy before
their acceptance into the Order came to an end in 1599. The study hopes to prolong Marcel Bataillon's pioneering work on the
subject by showing how the debate concerning the admission or refusal of conversos was open since the foundation of the
Society during the years 1540 to 1550 and how it is possible to analyze the meaning and the limits of the Order's acceptance of
new-Christians since that period. This study also seeks to combine two approaches to conversion by defining the status of
convert as a perpetuation of the process of conversion and a limitation of the completion of this process. The fate of the new-
Christians helps to illustrate this point : on one hand, the admission of new-Christians to the Society of Jesus makes conversion
to Christianity an internal conversion to Christianity; on the other hand, this repetition -of which the convert is not or not solely an
obliged "victim"- does not succeed in freeing the new- Christian from the status of convert. The article follows the evolution,
before and after joining the Order, of few of these new-Christian Jesuits admitted on the recommendation of the "spiritual master"
Juan de Avila, a prominent figure at the beginning, of the Spanish Counter-Reformation, born himself in a conversa family.
Citer ce document / Cite this document :
Fabre Pierre-Antoine. La conversion infinie des conversos. Des « nouveaux-chrétiens » dans la Compagnie de Jésus au XVIe
siècle. In: Annales. Histoire, Sciences Sociales. 54e année, N. 4, 1999. pp. 875-893.
doi : 10.3406/ahess.1999.279786
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1999_num_54_4_279786LA CONVERSION INFINIE DES CONVERSOS
Des nouveaux-chrétiens dans la Compagnie de Jésus
au 16e siècle
Pierre-Antoine FABRE
On intéressera dans les pages qui suivent la conversion de ceux que
on appelés dans la péninsule Ibérique des 16e et 17e siècles des conver
sos est-à-dire non pas une population de tradition musulmane mais une
population de tradition juive une et autre relevant de ensemble plus
général de ceux auxquels on donné le nom de nouveaux-chrétiens1
seuls les juifs accédant cependant la reconnaissance nominale de leur
conversion la différence des moriscos Reconnaissance nominale ou
reconnaissance réelle La dénomination du converti comme converti ne
définit-elle pas en même temps que effectivité un passage les limites
de celui-ci Le converso serait ainsi dans son nom même le témoin de
deux mouvements imbriqués celui par lequel la tradition juive est diffé
renciée de la tradition musulmane celui par lequel les dépositaires
de cette tradition restent par essence soup onnés de réserve dans leur
conversion La réalité de la tradition juive reconnue comme telle contrai
rement autre le morisco est pour ainsi dire même pas converti
Les nouveaux-chrétiens Espagne ont fait objet de plusieurs recherches récentes
plutôt centrées sur la période médiévale et la première Inquisition voir en particulier Maurice
Kriegel De la question des nouveaux-chrétiens expulsion des juifs la double modernité
des procès exclusion dans Espagne du XVe siècle dans Le nouveau monde mondes
nouveaux GRUZI SKI et WACHTEL eds) Paris ditions de EHESS 1996 pp 469-490
et Xiideus conversos na historia BARROS éd.) Saint-Jacques-de-Compostelle Editorial
de la Historia 1994 Signalons également ouvrage récent de Jaime CONTRERAS Pouvoir et
inquisition en Espagne trad frse de Vincent Paris Aubier 1997 Iré éd 1992 On peut
enfin espérer un jour la publication un cours de Marcel Bataillon professé au Collège de
France en 1946-1947 sur histoire de la première Compagnie de Jésus et en particulier sur
la question des nouveaux-chrétiens Cet enseignement accessible seulement travers le bref
résumé de Annuaire du Collège de France dégageait des perspectives analyse sur la pureté
de sang en particulier pionnières époque et qui restent hui encore largement
ouvertes
875
Annales HSS juillet-août 1999 no pp 875-893 CONVERSIONS RELIGIEUSES
bloque aux juifs accès la religion vraie On constate ailleurs symé
triquement comme le montre bien Simha Goldin pour les juifs convertis
en Europe au tournant de la première croisade dans une période de fragilité
et de menace pour les communautés que impératif de fidélité censure le
thème une judéité indifférente ou survivante toute conversion2 Or il
semblé que certains aspects du destin des conversos modernes pouvaient
contribuer une nouvelle forme de retournement de cette problématique
impératif de fidélité autorisant une conversion indifférenciée ou en
autres termes continue indéfinie infime et alimenter ainsi la réflexion
sur deux notions fortes contenues dans les propositions récemment for
mulées par Mercedes Garcia-Arenal3 la conversion comprise comme
état est-ce un converti et comme processus quelles
sont les étapes et quels sont les termes une
irai en trois temps plusieurs remarques abord sur le problème
néo-chrétien du point de vue des courants réformateurs qui traversent
Espagne époque des premières implantations jésuites pour arrêter
ensuite sur deux dimensions complémentaires de la conversion des conver
sos le caractère infini du processus de leur et le caractère
indépassable de état de converti qui en constitue le terme indéterminé Je
tâcherai de poser quelques jalons la démonstration complète demanderait
un parcours historiographique sur la longue durée du 17e siècle au renou
vellement actuel des recherches pour la révision critique une attitude
considérée depuis quelques décennies après une très longue occulta
tion comme une exception historique celle de la Compagnie de
Jésus égard des nouveaux-chrétiens Espagne dans la seconde moitié
du 16e siècle Nous sommes hui exposés dans approche un
dossier particulier comme celui-ci mais aussi beaucoup plus généralement
dans interprétation des politiques religieuses modernes devoir enchaîner
deux mouvements contraires celui par lequel peut revenir au jour une
histoire doublement refoulée ou rejetée par les historiographies institution
et par la critique anti-cléricale et qui conduit par exemple au même
résultat de présenter une Compagnie de Jésus immédiatement et confor
mément hostile accueil des conversos) et celui par lequel irénisme
latent de cette redécouverte de la modernité des ordres anciens doit son
tour faire objet dans le contexte idéologiquement intimidant de nos
propres incertitudes une vigilance spéciale
Conversos et réformes la figure réversible du précurseur
Les Constitutions de la Compagnie de Jésus approuvée Rome en
1540 sont rédigées entre 1550 et 1556 date de la mort Ignace de Loyola)
par le fondateur et ses proches collaborateurs les premiers membres de
Voir dans ce même numéro GOLDIN Juifs et juifs convertis au Moyen Age
Au départ un programme de recherches de la Fondation européenne des Sciences sur
la conversion religieuse dans le monde méditerranéen dans le cadre duquel la présente enquête
été ouverte
876 P.-A FABRE LES JESUITES ET LES NOUVEAUX-CHRETIENS
Ordre restés Rome et un secrétariat solidement structuré partir de
1547 autour de Juan de Polanco La première version des Constitutions en
1550 indique dans le chapitre consacré examen général est-à-
dire aux questions auxquelles doit être soumis le postulant entrée dans
Ordre lui demander il descend de vieux chrétiens ou de nouveaux-
chrétiens christianos viejos nuevos En 1551 une réunion rassemble
la plupart des premiers Pères convoqués pour donner leur avis sur cette
première version Ils observent alors Voir si cette question doit être
maintenue Le manuscrit de la seconde version des Constitutions prêt
en 1556 maintient cette question mais un trait de plume la barre ce
moment-là dans les dernières semaines on peut le supposer de révision
du texte avant que la question ne soit finalement rétablie en marge par une
notation autographe Ignace de Loyola demander au postulant il
descend de chrétiens anciens ou modernes christi

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