La forêt : une chance pour le milieu rural limousin ? - article ; n°1 ; vol.130, pg 249-256
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Description

Norois - Année 1986 - Volume 130 - Numéro 1 - Pages 249-256
8 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1986
Nombre de lectures 24
Langue Français

Extrait

Guy Bouet
Olivier Balabanian
La forêt : une chance pour le milieu rural limousin ?
In: Norois. N°130, 1986. pp. 249-256.
Citer ce document / Cite this document :
Bouet Guy, Balabanian Olivier. La forêt : une chance pour le milieu rural limousin ?. In: Norois. N°130, 1986. pp. 249-256.
doi : 10.3406/noroi.1986.4316
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/noroi_0029-182X_1986_num_130_1_43161986, Poitiers, t. 33, n° 130, p. 249-254. Norois,
CHRONIQUE DU LIMOUSIN
LA FORÊT : UNE CHANCE POUR LE MILIEU RURAL LIMOUSIN ?
Par Guy BOUET et Olivier BALABANIAN
Université de Limoges. Département de géographie.
39, rue Camille Guérin. 87036 Limoges Cedex.
Etendue sur 514.200 ha, la forêt limousine, fille de l'exode rural et des politiques
forestières, est devenue un élément essentiel du paysage des plateaux limousins
et un facteur indispensable au développement régional.
Cette forêt est inégalement répartie : le taux de boisement s'élève à 42 % dans
le département de la Corrèze mais il n'atteint que 26,3 % en Creuse et 24,3 %
la Haute-Vienne. En fait, ce sont les hautes terres, des Monts d'Ambazac à l'ouest
aux confins du Puy-de-Dôme et de l'Allier à l'est, de Guéret au nord aux rives de
la Dordogne au sud, qui ont surtout bénéficié d'un reboisement, timide au début
du vingtième siècle, rapide depuis la fin de la seconde guerre mondiale.
Fortement contesté par certains agriculteurs (1) qui ont obtenu l'application
du Zonage agriculture-forêt et par les écologistes (2), le développement de la
forêt, bien que relativement récent, suscite aujourd'hui bien des espoirs pour
le maintien de la vie dans le milieu rural limousin. L'entretien des massifs forest
iers, l'exploitation de la forêt et la transformation du bois peuvent constituer
autant de facteurs favorables à la création d'emplois dans un milieu rural de
plus en plus désert. 11 n'est donc pas étonnant que les élus et les responsables
des divers secteurs économiques s'intéressent à la « filière-bois ». L'Etat et la
Région Limousin interviennent en faveur de la forêt dans le cadre du contrat de
plan Etat-Région signé le 4 juin 1984 : il est notamment prévu que « pour les
investissements de production forestière financés par le Ministère de l'Agriculture,
le Limousin bénéficierait d'une enveloppe annuelle de 2 millions de francs » (en
1986 elle a été de 2.150.000 F). Ce contrat impose à la Région l'élaboration de
schémas directeurs de voirie et d'équipements forestiers (500.000 F par an), l'attr
ibution d'une aide complémentaire à celle de l'Etat pour la réalisation des équipe
ments prioritaires de desserte des massifs forestiers (1 million de francs par an).
Enfin, l'Etat s'engage à financer « prioritairement les projets de modernisation et
d'extension des industries du bois, en particulier des scieries », tandis que la
Région « doit prendre en charge l'animation industrielle d'accompagnement »
(1.500.000 F par an). C'est dire que de gros efforts sont actuellement consentis
pour la production et l'exploitation du bois en Limousin. Il est vrai que, d'une
part le Limousin peut maintenant fournir 1,5 million de m3 de bois par an,
d'autre part la forêt limousine souffre de plusieur handicaps.
(1) Bouet (Guy), Le zonage agriculture-forêt en Limousin. Norois n° 103, juillet-
septembre 1979, p. 349-368.
(2) La forêt de conifères aurait aux yeux des écologistes des effets acidifiants pour
les sols limousins ; elle apporterait des modifications au climat et au régime des eaux,
elle serait responsable de la modification de la faune (elle aurait entraîné le départ de
certains oiseaux).
Mots-clés : Limousin. Forêt. Développement rural. 250 CHRONIQUE DU LIMOUSIN
I. — UNE FORÊT HÉTÉROGÈNE.
Les écrivains ont souvent chanté les automnes limousins avec l'or ou le pourpre
des hêtres, des chênes ou des châtaigniers drapant les collines de chatoyantes cou
leurs ; les automnes offrent encore de magnifiques couleurs, mais, de plus en plus,
le vert sombre des Douglas, épicéas et autres conifères, s'empare tout au long de
l'année des paysages limousins. Aux 352.200 ha de feuillus (dont 352.000 en taillis
et taillis sous futaie en boisements mélangés) s'ajoutent 162.170 ha de résineux ;
le rapport feuillus-résineux a considérablement évolué depuis le début du siècle :
1908 1962-63 1981-82
Feuillus 174.513 ha 370.200 ha 352.200 ha
Résineux 11.464 ha 112.750 ha 162.170 ha
185.977 ha 514.370 ha Total 482.950 ha
Feuillus/Total 93,83 % 76,65 % 68,47 %
De même, la composition floristique de la forêt connaît actuellement une nette
évolution.
Malheureusement, une grande partie de la forêt feuillue est peu exploitée ;
elle est une conséquence de l'exode rural, c'est alors une « forêt-friche ». De
plus, nombre de taillis autrefois bien entretenus n'ont plus actuellement d'intérêt
(recul de la consommation de bois de chauffage, déclin d'industries traditionnelles).
Pour les forestiers, la forêt limousine correspond bien souvent à la forêt de coni
fères, bien que de gros efforts soient consentis en faveur de la feuillue
(exploitation en bois de trituration, parfois en bois d'oeuvre, conversion en futaie
résineuse, plantation de chênes américains).
11. — UNE FORÊT MORCELÉE.
Souvent morcelée dans l'espace, la forêt limousine l'est aussi dans sa structure
foncière.
Le boisement en timbres-poste est le résultat de la politique forestière mise en
place à l'instigation de Marius Vazeilles (3), fervent adepte d'un équilibre agro-
sylvo-pastoral et de la forêt paysanne, et de l'Administration. A partir des années
soixante, par des prêts, des contrats et des primes, l'aide au reboisement a favorisé
la création de massifs forestiers plus vastes et plus faciles à contrôler ; cette aide
a surtout profité à des propriétaires fonciers non agriculteurs et souvent non
résidents (4). Ainsi, une dimension restreinte de parcelles forestières occupées par
des essences diverses et mal desservies et une absence de tradition forestière et
de soins apportés à une forêt rarement visitée sont responsables des défauts que
présente la forêt limousine, car la qualité du bois dépend largement de la gestion
(3) M. Vazeilles : La mise en valeur du Plateau de Millevaches. Ussel 1917 et 1931.
(4) Superficie moyenne de la propriété forestière selon le catégorie socio-professionnelle
du propriétaire :
Superficie Dont résineux
Agriculteurs 5,9 ha 4,5 ha
Cadres, Patrons Industrie 27,2 17,5
Professions libérales 21,7 9,3
Retraités 5,8 2,4 CHRONIQUE DU LIMOUSIN 251
LA FORET LIMOUSINE
CHAPELLE( D'ARBLAY
PLATEAU:*-. LIMOUSIN COMBRAILLE
FACTURE
TARASCON
CONDAT
ITALIE
PENINSULE
IBERIQUE
Sourca* : Inventaire forettler national INSEE
Taux de boisement Fabrication de cellulose
| | 45 X et plus Scierie (production \ a 8000m3/an)
111 M | 30 à 44,9 7. Fabrication de panneaux de particules
LEGENDE | I I 20 à 29,9?. ■ Travail mécanique du bois] au mo]ns
L2 Fabrication de meubles j_ I moins de 20 '/. ou A Secteurs d'enresine- a de charpentes
^r ment systhematique Menuiserie du bâtiment | salaries
•■"■•.. Regions forestières
FiG. 1 252 CHRONIQUE DU LIMOUSIN
et de l'entretien de la surface boisée. Seules une information et une formation des
propriétaires permettront de faire naître, puis de développer, un esprit forestier ;
mais est-ce possible ? On peut tout craindre ; en effet, la forêt limousine est
avant tout une forêt privée aux mains d'environ 140.000 propriétaires... L'Office
National des Forêts ne contrôle que 4 % de la superficie forestière régionale.
Que de chemins forestiers et d'équipements de desserte des massifs à réaliser ! de propriétaires qui ne seront jamais capables de gérer correctement leurs
forêts s'ils ne consentent pas à faire partie d'un groupement forestier !
III. — UNE FORÊT JEUNE.
De nombreux reboisements ayant été effectués après la seconde guerre mondiale,
les arbres ne sont pas encore exploitables malgré des taux d'accroissement très
élevés. Cependant cette forêt limousine produit du bois car, d'une part on doit
réa

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