La formation du capital humain : gestion par le marché ou gestion par l État - article ; n°4 ; vol.43, pg 739-754
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La formation du capital humain : gestion par le marché ou gestion par l'État - article ; n°4 ; vol.43, pg 739-754

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Revue économique - Année 1992 - Volume 43 - Numéro 4 - Pages 739-754
Human capital formation : state or market management
This paper examines the likely difficulties of the management by the state of the education sector. Concerning the operation of the system, the analysis is based on international comparisons and on the French experience. As a whole the difficulties are linked to the weak accountability and justification in the use of the resources mobilized. This arises from the absence of the regulatory mechanisms as those existing in a market oriented activity. Economist's approach and tools (cost-effectiveness, production theory, ...) can be used as a substitute to such mechanisms. In a same line of argument, the article adresses the issue of external efficiency and the relation between education and work. At this level, the paper stresses that labor market signais do exist ; they are often neglegted in the current practice and it may be worthwile to adopt a more classical economist view.
La formation du capital humain. Gestion par le marché ou gestion par l'État
Cet article examine rapidement les difficultés que rencontre la gestion publique des systèmes de formation. Les problèmes de la gestion du fonctionnement interne de ces systèmes sont examinés à partir de comparaisons internationales et d'exemples empruntés au cadre national. Ces difficultés sont liées à la faiblesse de la justification, de l'évaluation et du suivi dans le secteur public, où il convient de trouver un substitut à l'absence de mécanismes de marché pour assurer l'efficacité du système. Dans cette perspective, les instruments des économistes peuvent se révéler spécialement utiles. En continuité, l'article aborde les problèmes plus spécifiques de l'efficacité de l'école par rapport au marché du travail en développant l'argument selon lequel, dans l'examen de ce problème et au niveau des propositions faites pour améliorer la relation formation-emploi, on ne semble pas avoir assez tenu compte des concepts économiques de base et notamment des concepts de marché, de prix et d'avantage comparatif.
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1992
Nombre de lectures 62
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Alain Mingat
Monsieur Jean-Pierre Jarousse
La formation du capital humain : gestion par le marché ou
gestion par l'État
In: Revue économique. Volume 43, n°4, 1992. pp. 739-754.
Abstract
Human capital formation : state or market management
This paper examines the likely difficulties of the management by the state of the education sector. Concerning the operation of
the system, the analysis is based on international comparisons and on the French experience. As a whole the difficulties are
linked to the weak accountability and justification in the use of the resources mobilized. This arises from the absence of the
regulatory mechanisms as those existing in a market oriented activity. Economist's approach and tools (cost-effectiveness,
production theory, ...) can be used as a substitute to such mechanisms. In a same line of argument, the article adresses the issue
of external efficiency and the relation between education and work. At this level, the paper stresses that labor market signais do
exist ; they are often neglegted in the current practice and it may be worthwile to adopt a more classical economist view.
Résumé
La formation du capital humain. Gestion par le marché ou gestion par l'État
Cet article examine rapidement les difficultés que rencontre la gestion publique des systèmes de formation. Les problèmes de la
gestion du fonctionnement interne de ces systèmes sont examinés à partir de comparaisons internationales et d'exemples
empruntés au cadre national. Ces difficultés sont liées à la faiblesse de la justification, de l'évaluation et du suivi dans le secteur
public, où il convient de trouver un substitut à l'absence de mécanismes de marché pour assurer l'efficacité du système. Dans
cette perspective, les instruments des économistes peuvent se révéler spécialement utiles. En continuité, l'article aborde les
problèmes plus spécifiques de l'efficacité de l'école par rapport au marché du travail en développant l'argument selon lequel,
dans l'examen de ce problème et au niveau des propositions faites pour améliorer la relation formation-emploi, on ne semble pas
avoir assez tenu compte des concepts économiques de base et notamment des concepts de marché, de prix et d'avantage
comparatif.
Citer ce document / Cite this document :
Mingat Alain, Jarousse Jean-Pierre. La formation du capital humain : gestion par le marché ou gestion par l'État. In: Revue
économique. Volume 43, n°4, 1992. pp. 739-754.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1992_num_43_4_409390La formation du capital humain
Gestion par le marché
ou gestion par l'État
Jean-Pierre Jarousse
Alain Mingat
Cet article examine rapidement les difficultés que rencontre la gestion
publique des systèmes de formation. Les problèmes de la gestion du fonctio
nnement interne de ces systèmes sont examinés à partir de comparaisons
internationales et d'exemples empruntés au cadre national. Ces difficultés sont
liées à la faiblesse de la justification, de l'évaluation et du suivi dans le secteur
public, où il convient de trouver un substitut à l'absence de mécanismes de
marché pour assurer l'efficacité du système. Dans cette perspective, les
instruments des économistes peuvent se révéler spécialement utiles. En
continuité, l'article aborde les problèmes plus spécifiques de l'efficacité de
l'école par rapport au marché du travail en développant l'argument selon lequel,
dans l'examen de ce problème et au niveau des propositions faites pour améliorer
la relation formation-emploi, on ne semble pas avoir assez tenu compte des
concepts économiques de base et notamment des concepts de marché, de prix
et d'avantage comparatif.
L'École a été (et est sans doute encore) un important enjeu de pouvoir, avec
comme conséquence que la République a pensé qu'il était essentiel de ne pas
laisser un rôle trop important aux initiatives privées en général, religieuses en
particulier. L'État a donc décidé d'assurer le rôle principal aussi bien en ce qui
concerne le financement du secteur que sa gestion. Les raisons ne sont pas,
bien sûr, uniquement d'ordre idéodologique, car on a pensé que l'organisation de
l'éducation et sa régulation par les mécanismes de marché ne permettaient pas
de répondre aux objectifs assignés au secteur :
— le rôle attribué à l'équité et à l'égalité des chances comme principes
directeurs du système implique que la richesse personnelle des individus
n'intervienne pas dans les décisions de scolarisation. Or l'École, la formation,
coûtent cher si bien que, si les usagers devaient acquiter le prix du service, la
demande d'éducation serait inégale, fonction des revenus ;
— une conséquence jointe au problème précédent concerne la possibilité
qu'une structure de financement par le marché conduise à un volume et à une
qualité de capital humain agrégés qui seraient insuffisants par rapport à ce qui
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Revue économique — N° 4, juillet 1992, p. 739-754. Revue économique
serait économiquement et socialement souhaitable au plan de la collectivité.
L'existence d'externalités a, en effet, souvent été évoquée ;
— les deux aspects précédents vont poser d'autant plus de problèmes que
l'on annonce généralement que le marché ne produirait pas spontanément une
structure d'informations suffisamment bonne pour assurer la régulation du
marché de l'éducation. L'information étant en effet un bien (ou un facteur)
autonome coûteux, on rendrait plus intenses les inégalités de demande
d'éducation en fonction des revenus et l'on augmenterait les risques de sous-
investissement global. Il en est d'autant plus ainsi que les décisions
d'investissement en éducation s'inscrivent dans une période de temps longue, la
dimension temporelle renforçant l'incertitude.
Ces différents arguments ont servi de justifications « techniques » à la
volonté de l'État d'assurer un contrôle aussi complet que possible à l'organisa
tion des systèmes éducatifs et de formation. Cela a pris la forme d'un fina
ncement principal sur le budget de l'État. Dans ce cadre, le mode d'intervention a
été la programmation des produits, définis en fonction des « besoins » suppos
és de la collectivité, et la gestion administrative des moyens sur un mode
centralisé. Tout en reconnaissant la réalité des arguments développés précédem
ment, on peut aujourd'hui contester les réponses qui y ont été apportées, en
particulier qu'il ait été généralement justifié de faire des choix aussi extrêmes
dans l'intervention de l'État. Par ailleurs, le mode de fonctionnement des
institutions publiques (et notamment l'éducation qui est une « industrie de
main-d'œuvre » par excellence) a tendance à privilégier les relations institu
tionnelles entre l'Administration et les personnels, en négligeant de fait les
deux acteurs essentiels du service que sont le contribuable et les usagers.
Examinons à travers quelques exemples certaines limites du modèle de
gestion publique des services éducatifs, concernant en particulier les problèmes
d'organisation et de financement, d'adaptation des « produits » aux demandes, de
connaissances du mode de fonctionnement du système (et donc des possibilités
d'action à l'intérieur de ce dernier). On aura pour souci principal de souligner les
problèmes concrets résultant de la pratique courante de la gestion publique.
MODES D'ORGANISATION DES SERVICES EDUCATIFS
Réflexions sur fond de comparaisons internationales
• Lorsqu'on conduit des comparaisons sur les modes
d'organisation de l'École, on est essentiellement frappé par la très large variété
qui existe d'un pays à l'autre. Cette variété existe aussi bien si on considère
l'ensemble des du monde que si on limite la comparaison à des groupes
plus homogènes de pays (les pays de l'OCDE, les pays d'un continent
particulier comme l'Asie ou l'Afrique, ...).
740 Jarousse, Alain Mingat Jean-Pierre
Cette diversité concerne bien sûr les choix opérés en matière de scolarisa
tion aux différents niveaux éducatifs (par exe

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