La géomancie ouest-africaine. Formes endogènes et emprunts extérieurs - article ; n°128 ; vol.32, pg 541-596
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Description

Cahiers d'études africaines - Année 1992 - Volume 32 - Numéro 128 - Pages 541-596
56 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1992
Nombre de lectures 3 391
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

M Brehima Kassibo
La géomancie ouest-africaine. Formes endogènes et emprunts
extérieurs
In: Cahiers d'études africaines. Vol. 32 N°128. 1992. pp. 541-596.
Abstract
B. Kassibo — West African Geomancy: Endogenous and Borrowed Forms.
West African Systems of geomancy, especially in the Mande cultural zone, are, for scholars, hermetic but, for initiates, mystical
and esoteric. This inquiry pursues two Unes of investigation: the problem whether "native" Systems are genuinely autochthonous
(in comparison with classical geomancy of an Arab or Islamic sort); and the plausibility of the hypothesis of cultural symbiosis, as
traditional divination was affected by the civilization of the written word, which has been present for more than a thousand years.
This comparative study establishes relations be-tween various Systems and sheds light on the key referent—the Sudanese social
world—that has underlaid the development and geographical diffusion of these Systems.
Citer ce document / Cite this document :
Kassibo Brehima. La géomancie ouest-africaine. Formes endogènes et emprunts extérieurs. In: Cahiers d'études africaines.
Vol. 32 N°128. 1992. pp. 541-596.
doi : 10.3406/cea.1992.1528
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/cea_0008-0055_1992_num_32_128_1528TUDES ET ESSAIS
Bréhima Kassibo
La géomancie ouest-africaine
Formes endogènes et emprunts extérieurs
La divination est une pratique que on retrouve en Afrique depuis les
temps les plus reculés où elle revêtu une infinité de formes dont plu
sieurs ont subsisté nos jours Notre propos est pas entre
prendre une étude un tant soit peu exhaustive de art divinatoire mais
plutôt orienter la réflexion sur une de ses formes particulières est la
divination par la terre appelée géomancie présente en Afrique depuis
plusieurs siècles Son origine pose problème et prête de multiples
conjectures On la retrouve en de nombreux endroits du continent afri
cain de la côte atlantique océan Indien Cette expansion géographique
considérable suscite une interrogation de poids qui est celle une plau
sible identité culturelle commune des aires géopolitiques traditionnelle
ment considérées comme historiquement discontinues où hypothèse
sous-jacente un facteur commun unification culturelle identifiable
sous les traits de la civilisation islamique dont la géomancie ne serait
un mode expression particulier parmi tant autres
Parallèlement cet axe de réflexion vient se greffer une autre problé
matique non moins importante relative existence une géomancie dite
païenne qui serait autochtone et antérieure au système classique obé
dience arabe on retrouve dans les traités savants Certains auteurs spé
cialisés dans étude des cosmogonies africaines trouvent le fondement de
la géomancie dans les systèmes de représentation du monde dont les signes
seraient les symboles vivants en tant archétypes de univers matériel
Quand on sait par ailleurs que ces cosmogonies qualifiées de bambara
dogo bozo reposent sur des connaissances astronomiques astrolo
giques arithmologiques et sur le symbolisme des signes connaissances
qui apparaissent également sous une forme plus systématisée dans la géo
mancie classique on est en droit de se demander il pas eu une
interférence plausible entre les deux systèmes apparemment autonomes
dont la résultante serait existence une culture syncrétique incontour
nable dans évaluation de la réalité socio-culturelle ouest-africaine
Quand bien même hypothèse une identité originelle serait établie
entre les différents systèmes géomantiques il en demeure pas moins
Cahiers tudes africaines 128 XXXII-4 1992 pp 541-596 BR HIMA KASSIBO 542
ayant pris racine dans le vaste champ socio-culturel de Ouest africain
la science du sable est teintée une coloration originale qui est traduite
par un foisonnement écoles dont les praticiens en laissant libre cours
leur imagination ont incontestablement contribué enrichissement grâce
une adaptation féconde aux réalités qui étaient les leurs est cet aspect
original que nous ferons ressortir dans étude des systèmes ouest-africains
pour marquer la ligne de démarcation entre un savoir codifié et fossilisé
dans le livre et autre débarrassé de tout carcan scriptural et qui ne cesse
étonner cause de sa surprenante faculté adaptation et de ses
immenses potentialités eu égard la compréhension et la maîtrise du fait
social global travers les comportements de ses acteurs
Origine de la géomancie classique
Cette géomancie se caractérise par un ensemble de seize figures formées
de signes les figures étant des vecteurs binaires de dimension quatre En
outre le tableau est constitué un ensemble de seize maisons dont les
douze premières ont une signification astrologique
Sur emplacement du foyer originel les auteurs se perdent en conjec
tures lui attribuant soit la Perse Arabie la Chine ou Egypte soit
Inde ou la Mésopotamie parmi les plus cités où incertitude la plus
complète sur le lieu précis de son invention1
Quant aux foyers historiques il semble évident on puisse rattacher
la géomancie classique aux mondes méditerranéen et oriental car les plus
anciens traités reconnus sont en langue arabe ou adaptés de arabe Selon
la majorité des auteurs la géomancie aurait déjà été pratiquée couram
ment en Perse aux vine et ixe siècles et exportée vers la Syrie et Egypte
par des savants juifs et arabes pour se répandre ensuite en Afrique et en
Europe La géomancie classique dite arabe serait redevable au Moyen-
Orient qui lui aurait fourni essentiel de ses éléments constitutifs sinon la
totalité Cet essor serait principalement dû expansion de islam qui
travers les occupations arabes de la Perse 650) de Inde 664 de
Egypte et de la Syrie 634-640) aurait trouvé les fondements des
connaissances astrologique astronomique mathématique et divinatoire
génératrices du courant scientifique dont le monde musulman est fait le
propagateur au Moyen ge en Europe et en Afrique2
Le traité de Cheikh Mohammed Ez enat datant du xvie siècle est
Hadj KAMBALLAH 1976 22) établit dans un parallèle saisissant la parenté
entre les idéogrammes géomantiques et les trigrammes chinois appelés pakoua
et certaines écritures uniques Scandinaves comme les tifinars qui sont les carac
tères de la langue tamachèque Il conclut leur origine antique et souligne leur
caractère hautement métaphysique
Cf MAUNY 1961 25) sur les conditions historiques de émergence de la
civilisation arabo-musulmane LA OMANCIE OUEST-AFRICAINE 543
considéré par tous les auteurs comme le principal ouvrage de vulgarisation
de la géomancie classique en Afrique noire Il conviendrait de remarquer
que introduction première de la géomancie paraît être antérieure au
xv siècle en Afrique de Ouest et ceci pour plusieurs raisons Sissoko
1936 considère en effet le Wagadu comme un des premiers foyers origi
nels de la géomancie au Soudan occidental Na Moussa et Na Bourema du
Wasulu province mère auraient été initiés par unjinn en lequel il reconnaît
un des maîtres es-sciences occultes ayant émigré du Wagadu après la chute
de cet tat Pour Sissoko le célèbre Jitumu Musa voir infra) disciple des
deux maîtres historico-mythiques cités aurait été introducteur de la géo
mancie dans le Soudan occidental Celle-ci se serait propagée selon un axe
sud ouest 3e et 2e régions administratives actuelles du Mali) est-à-dire du
Jitumu au Bélédugu puis au Kaarta Birgo Kukodugu Bambuk et Khaso
La présence des mots wangara parler principal affirme-t-il de ancien
Wagadu incite désigner celui-ci comme son lieu de provenance
Les hypothèses énoncées par Sissoko pèchent énormément abord sur
le plan historique au niveau de la datation chronologique ensuite en ce qui
concerne le cas de Jitumu Musa le fameux Na Bourema identifié par
auteur comme un des pères fondateurs de la géomancie aurait été rien
autre après la tradition que son esclave en la personne du berger peul
Soma Sangare3 Bien que Sissoko parle de païenne celle-ci
conserve la même structure originelle que la géomancie classique quant aux
figures et aux maisons quelques variantes près ailleurs il conclut fina
lement origine sémitique et anté-islamique de la géomancie du Wagadu
dont les figures portent les noms des prophètes de Ancien Testament ce
qui en soi est pas une preuve suffisante car été
adopté pa

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