La  Maison du pays . L exposition du patrimoine dans les musées privés d Afrique de l Ouest et du Cameroun - article ; n°155 ; vol.39, pg 885-903
20 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

La Maison du pays . L'exposition du patrimoine dans les musées privés d'Afrique de l'Ouest et du Cameroun - article ; n°155 ; vol.39, pg 885-903

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
20 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Cahiers d'études africaines - Année 1999 - Volume 39 - Numéro 155 - Pages 885-903
Résumé Depuis le début de l'époque coloniale, les tenants des pouvoirs traditionnels ont été à l'initiative ou ont soutenu la création de musées dont la plupart possèdent un statut d'établissement privé. Aujourd'hui, collectivités locales, associations ethniques, autorités religieuses et artistes s'investissent à leur tour, de façon autonome, dans la création de musées. Le plus souvent, ces musées ont d'abord pour objectif d'affirmer l'autorité ou l'identité des hommes ou des groupes qui sont à l'origine de leur création. Mais se rapprochent-ils du sentiment patrimonial existant dans les sociétés africaines ? Le sens accordé, à travers les expositions, au patrimoine qu'ils conservent et l'image qu'ils donnent de la communauté ou du groupe dont ils présentent la culture, montrent que rares sont ceux qui s'éloignent des modèles du musée occidental véhiculé par les musées nationaux.
Abstract ~~Maison du pays: Exhibitions in Private Museums in Western Africa and Cameroon.~~ — From the start of the colonial era, traditional powerholders undertook to set up, or supported setting up, museums most of which were private establishments. Nowadays, local and religious authorities, ethnie associations, and artists are, in turn, creating museums—usually and mainly with the intention of promoting the authority or identity of the founders, whether persons or groups. But do these museums have a feeling, such as exists in African societies, for a cultural heritage? Given both the meaning, as seen through exhibitions, assigned to the objects they store and the image they present of the group or community whose culture they display, very few of them depart from the Western museum model as conveyed by national museums.
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1999
Nombre de lectures 43
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Madame Marguerite De Sabran
La " Maison du pays ". L'exposition du patrimoine dans les
musées privés d'Afrique de l'Ouest et du Cameroun
In: Cahiers d'études africaines. Vol. 39 N°155-156. 1999. pp. 885-903.
Résumé
Depuis le début de l'époque coloniale, les tenants des pouvoirs traditionnels ont été à l'initiative ou ont soutenu la création de
musées dont la plupart possèdent un statut d'établissement privé. Aujourd'hui, collectivités locales, associations ethniques,
autorités religieuses et artistes s'investissent à leur tour, de façon autonome, dans la création de musées. Le plus souvent, ces
musées ont d'abord pour objectif d'affirmer l'autorité ou l'identité des hommes ou des groupes qui sont à l'origine de leur création.
Mais se rapprochent-ils du sentiment patrimonial existant dans les sociétés africaines ? Le sens accordé, à travers les
expositions, au patrimoine qu'ils conservent et l'image qu'ils donnent de la communauté ou du groupe dont ils présentent la
culture, montrent que rares sont ceux qui s'éloignent des modèles du musée occidental véhiculé par les musées nationaux.
Abstract
"Maison du pays": Exhibitions in Private Museums in Western Africa and Cameroon. — From the start of the colonial era,
traditional powerholders undertook to set up, or supported setting up, museums most of which were private establishments.
Nowadays, local and religious authorities, ethnie associations, and artists are, in turn, creating museums—usually and mainly
with the intention of promoting the authority or identity of the founders, whether persons or groups. But do these museums have a
feeling, such as exists in African societies, for a cultural heritage? Given both the meaning, as seen through exhibitions, assigned
to the objects they store and the image they present of the group or community whose culture they display, very few of them
depart from the Western museum model as conveyed by national museums.
Citer ce document / Cite this document :
De Sabran Marguerite. La " Maison du pays ". L'exposition du patrimoine dans les musées privés d'Afrique de l'Ouest et du
Cameroun. In: Cahiers d'études africaines. Vol. 39 N°155-156. 1999. pp. 885-903.
doi : 10.3406/cea.1999.1783
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/cea_0008-0055_1999_num_39_155_1783Marguerite de Sabr
La Maison du pays
exposition du patrimoine dans les musées privés
Afrique de Ouest et du Cameroun
En Afrique les premiers musées publics ont été créés par les puissances
coloniales avant être adoptés par les tats indépendants Mais les admi
nistrations coloniale puis publique ont pas été les seules in
téresser institution museale Dès époque coloniale les tenants de
pouvoirs traditionnels ont été initiative de la création de musées dont
certains possèdent un statut établissement privé hui ce sont
les collectivités locales les associations ethniques les autorités religieuses
et les artistes qui investissent de fa on autonome dans la création de
musées
Les musées gérés par tat ont pour objectif de contribuer éveil
une conscience nationale Ils valorisent les hauts faits historiques de la
nation et par dessus tout les aspects culturels communs aux différents
groupes ethniques composant la population du pays Les musées nationaux
ont ainsi conservé un des caractères essentiels du musée hérité de époque
coloniale la présentation sur le mode anthropologique de la culture popu
laire Face eux les musées nés initiatives privées affirment autorité
coutumière religieuse) ou identité des hommes ou des groupes qui sont
origine de leur création Détenteurs de pouvoirs traditionnels associa
tions ethniques communautés villageoises ou artistes ces fondateurs ont
le plus souvent un rapport étroit avec les lieux traditionnels de conservation
enclos sacrés sites initiatiques... Les musées ils gèrent en retirent-
ils une spécificité En autres termes éloignent-ils des modèles du
musée occidental véhiculés par les musées nationaux pour se rapprocher
du sentiment patrimonial existant dans les sociétés africaines
Foumban au Cameroun le Musée royal privé) de même que le lieu tenu
secret où sont conservés les objets sacrés sont appelés Nda Ngu Maison
du pays
Cahiers tudes africaines 155-156 XXXIX-3-4 999 pp 885-903 886 MARGUERITE DE SABR
Les détenteurs des pouvoirs traditionnels affirment leur autorité
époque coloniale créer ou soutenir la fondation un musée était le
plus souvent pour les détenteurs des pouvoirs traditionnels une fa on
affirmer leur autorité face aux puissances coloniales
En 1922 le sultan Njoya1 créait intérieur du palais royal de Foum-
ban le premier musée camerounais Deux raisons ont poussé la
conversion du royaume islam et sa position face administration
fran aise adoption de date de époque où Njoya accéda au
trône intérieur du palais royal elle entraîna abandon de nombreuses
pratiques liées au cérémonial de la cour Beaucoup emblèmes royaux
perdirent leur signification et certaines fêtes furent abandonnées Le sultan
Njoya se pronon définitivement pour islam pendant la dernière partie
de son règne soit époque où le musée fut créé Christaud Geary2
estime que de nombreuses pièces importantes trouvèrent alors leur
place dans le petit musée du Palais Geary 1984 16 Mais cette
conversion ne saurait expliquer seule la volonté de Njoya de créer un
musée intérieur du palais
Après la défaite de Allemagne en 1918 la Société des nations SDN
place Est du Cameroun sous mandat fran ais inverse des Allemands
qui traitaient avec les détenteurs des pouvoirs traditionnels administra
tion fran aise préférait nommer des représentants locaux travers lesquels
elle gouvernait la région ibid 127 Foumban les Fran ais travaillaient
avec Mose Yeyap homme converti au christianisme qui leur servait
interprète Chargé en particulier de développer les activités artistiques
de la région il créa un centre appelé Artisanat rassemblant des artistes
qui avaient travaillé avec le roi alors tombé en disgrâce Soutenu par
administration fran aise il devint rapidement adversaire de Njoya
Selon Njiasse Njoya actuel directeur du Musée royal de Foumban et
descendant du sultan Yeyap se vantait auprès du roi avoir soutenu
les arts du royaume Il se disait donc plus puissant que lui Au-delà de
la lutte engagée contre son rival Mose Yeyap la création un musée
intérieur du palais royal était un moyen pour le sultan de rappeler
Le sultan Njoya qui régna sur le royaume bamum de 1887 son exil
forcé en 1930 est souvent décrit comme un des personnages les plus éclairés
de la dynastie bamum Créateur un nouvel alphabet il également été un
grand stratège Son règne fut marqué par plusieurs années de bouleversements
politiques et religieux
Le Dr Christraud Geary travaille en particulier sur utilisation dans la
recherche en histoire de art des anciennes photographies Afrique Il est en
particulier intéressé au royaume de Foumban sous le règne du sultan Njoya
Les collections formées par Mose Yeyap ont servi de fonds actuel musée
des Arts et Traditions bamum aménagé par IFAN en 1955 après la mort de
interprète en 1948
Njoya entretien Paris 1993 LA MAISON DU PAYS 887
histoire du royaume bamum et affirmer face administration fran
aise son autorité en tant que détenteur des pouvoirs traditionnels
En 1952 alors que administration coloniale anglaise ouvrait Kumasi
Ghana un musée militaire le Ghana Armed Forces Muséum) Asan-
teman Council composé des dignitaires ashanti inaugurait dans la même
ville Asante Cultural Centre5 Sa création avait été soutenue par le dernier
souverain VAsantehene Otumfuo Osei Agyeman Prempeh II Le finan
cement provenait du conseil ashanti et de dons individuels architecture
du bâtiment était inspirée un palais de la région Sud avec des motifs
tirés du répertoire décoratif des maisons de chefs traditionnels Les col
lections rassemblaient les objets les plus emblématiques de histoire des
royaumes ashanti plusieurs tabourets royaux certains datant du
xvne siècle le sac aux trésors du grand prêtre Komfo Anokye qui
selon sa volonté depuis 1700 jamais été ouvert la bassine en bronze
que le roi de Denkyra ayant régné sur la quasi-tot

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents