La maladie maniaco-dépressive
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Psychologie L a m aladie m aniaco-dépressiveLa maladie maniaco-dépressiveL a m aladie m aniaco-dé pressive e st un e m aladie m entale c aractérisée p ar un d érèglement d e l’humeur qui p résente de ux ph ases, l’état m aniaque qui est un e e xagération de l’humeur e t l’état mélancolique qui e st l’état le pl us dé pressif.Certains pa tients sont pl us m aniaques e t d ’autres pl us m élancoliques, l’un de s é pisodes e st plus long c hez e ux. Le p remier é pisode d e la m aladie m aniaco-d épressive a pparaît g énéralement vers 30 a ns e t le pl us souvent c ommence pa r un a ccès m aniaque.HistoriqueA vant le terme d e d épression qui d ate d e 1856, on e mployait le terme de m élancolie e t c e depuis Hippocrate. Celui-c i e xpliquait la m élancolie p ar un e c ause bi ologique, un e xcès d e bi le noire C’est à la suite d es travaux d e Freud qu ’elle p rend un e not ion ps ychique « c’est une perturbation d e l’humeur a vec tristesse e t souffrance interne ». L e terme de m anie e st ut ilisé d epuis l'A ntiquité pou r d ésigner un é tat d ’excitation. La première d éfinition c linique d e l’état m aniaque e st donné e pa r A retée de Capados a u p remier s iècle après J.C : « l’état m aniaque e st un e a ffection sans fi èvre d ans laquelle l’esprit triste reste toujours fixé sur l a m ême idée e t s’y a ttache opi niâtrement ». K raeplin d écrit e n 1921 l a ps ychose m aniaco-d épressive e t e n donne la p remière d éfinition. Il distingue ...

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Langue Français

Extrait

Psychologie
La maladie maniaco-dépressive
La maladie maniaco-dépressive
La maladie maniaco-dépressive est une maladie mentale caractérisée par un dérèglement de
l’humeur qui présente deux phases, l’état maniaque qui est une exagération de l’humeur et l’état
mélancolique qui est l’état le plus dépressif.
Certains patients sont plus maniaques et d’autres plus mélancoliques, l’un des épisodes est
plus long chez eux. Le premier épisode de la maladie maniaco-dépressive apparaît généralement
vers 30 ans et le plus souvent commence par un accès maniaque.
Historique
Avant le terme de dépression qui date de 1856, on employait le terme de mélancolie et ce
depuis Hippocrate. Celui-ci expliquait la mélancolie par une cause biologique, un excès de bile
noire C’est à la suite des travaux de Freud qu’elle prend une notion psychique «c’est une
perturbation de l’humeur avec tristesse et souffrance interne ».
Le terme de manie est utilisé depuis l'Antiquité pour désigner un état d’excitation. La
première définition clinique de l’état maniaque est donnée par Aretée de Capados au premier siècle
après J.C : « l’état maniaque est une affection sans fièvre dans laquelle l’esprit triste reste toujours
fixé sur la même idée et s’y attache opiniâtrement ».
Kraeplin décrit en 1921 la psychose maniaco-dépressive et en donne la première définition. Il
distingue la psychose maniaco-dépressive bipolaire de celle qui est unipolaire et qui ne présente que
des accès dépressifs.
Baillarget parle de folie à double forme.
D’autres auteurs parlent de folie circulaire car il y a sans cesse un retour des accès maniaque
et mélancolique au cours de la vie du patient. Les cycles d’alternance peuvent correspondre aux
saisons ou être plus rapide, plusieurs cycles par an chez certains sujets.
Manifestations maniaques
Le début de l’épisode est plus ou moins progressif, l’entourage peut constater des signes
prémonitoires et surtout un changement d’attitude qui rompt avec l’attitude habituelle. Ce
changement d’état peut être rapide et s’installer en 3 jours.
- Hyperexcitation de toutes les fonctions psychiques
- Exaltation de l’humeur
- Déchaînement des tendances
- Agitation motrice et psychique
- Libération libidinale
- Etat euphorique
- Impression de facilité
- Besoin de s’exprimer
- Agitation
- Moins en moins d’heure de sommeil et pourtant le sujet se sent en forme
- Démarche inhabituelle
achat, correspondance, irritabilité, désinhibition sexuelle, conduite
addictive, scandale sur la voie publique, tapage nocturne.
Puis l’état est installé
Le malade déambule sans cesse, négligé dans sa tenue, tantôt hargneux et tantôt jovial. Dans
cet état d’excitation le malade ne peut se fixer à une tâche, même routinière. Les activités se
succèdent rapidement, parfois ponctué par des crises d’agressivité et de colère. Sur le plan des idées,
cette excitation se manifeste par une logorrhée sans fin. Les idées s’enchaînent à grande vitesse,
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changeant à la vue d’un objet ou d’une consonance particulière. L’attention ne peut se fixer, le
malade est distrait par la moindre sollicitation. L’humeur est faite de joie, d’optimisme et de
confiance, elle est cependant très labile, l’euphorie laissant parfois place à la colère, voire à la
dépression. Des signes physiques rendent compte du degré d’agitation, dans celle-ci les
comportements instinctuels sont souvent perturbés, alcoolisation massive, hypersexualité avec
exhibitionnisme.
L’insomnie est de règle et n’entraîne aucun épuisement. Le malade perçoit une accélération du
temps. Dans ce contexte d’expansivité, les initiatives exubérantes sont nombreuses, changement
d’activité professionnelle, de résidence, partir en voyage, faire des achats inconsidérés.
- Hyperactivité mais rien ne va à son terme. C’est comme une décharge de tension sans but. Les
activités changent souvent.
- Désordre de la pensée
idées voir délires mégalomaniaque et de grandeurs, le sujet se sent bien
et tout puissant, il a le sentiment de tout pouvoir faire et d’avoir une meilleure acuité, trouve des
inventions afin de changer le monde, peut avoir des hallucinations courtes.
- Trouble de la pensée
fuite des idées, les associations sont très rapides et non logiques, il passe
du coq à l’âne, le discours est logorrhéique.
- Désorganisation de la pensée
le sujet a plein de nouvelles idées qu’il ne mènera pas à terme
- Relâchement de la censure
- Exhibitionnisme
- Il joue des rôles
- Insomnie très prégnante
- Augmentation de la faim et de la soif mais le sujet perd du poids malgré tout
Lors de l’entretien
le sujet présente :
- une allure excentrique
- de la familiarité voir de la grossièreté
- un discours dont le contenu est labile
- une prise de Contacte facile
Il peut rire ou chanter
Et fait des va et vient
Evolution
Ce sont des sujets qui s’épuisent si on laisse l’état maniaque se terminer seul car l’organisme
n’est pas fait pour cela. De nos jours avec les traitements la phase maniaque passe plus inaperçue.
Le sujet dort moins, il a toujours une logorrhée verbale mais la fuite de l’esprit est moins prononcée.
Les symptômes de la maladie sont les mêmes mais dans des proportions moins importantes. L’état
maniaque est mineure ont parle d’hypomanie. La rupture avec la personnalité antérieure est toujours
présente, le comportement est différent de d’habitude, c’est le sujet ou sont entourage qui s’en rend
compte.
Si l’état augmente progressivement plutôt que rapidement c’est un bon critère. Si le sujet a eu
plusieurs épisodes dans sa vie alors on lui demande de repérer les signes. Les sujets sont souvent
nostalgiques de l’état maniaque. Ils n’ont pas conscience de l’aspect non productif de leur activité.
Le premier signe de la fin de l’état maniaque est le retour à un sommeil normal. L’évolution
spontanée de la maladie maniaco-dépressive donne lieu à un état mélancolique.
L’accès mélancolique
L’accès mélancolique est une douleur morale intense avec une notion d’irréversibilité et
d’irrémédiabilité, le patient est convaincu que jamais il n’ira mieux. Les principaux signes sont une
inhibition motrice et psychique.
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Les sujets qui ont vécut cela parle d’une douleur intolérable, plus forte qu’une douleur
physique.
Les premiers signes sont l’insomnie et la fatigue, le sujet est fatigué au réveil, il n’assume plus
les activités quotidiennes même celles qui lui tiennent à cœur en temps normal. Il éprouve un
sentiment d’incapacité, il ne prend plus de décision et n’éprouve plus d’intérêt pour lui-même et son
entourage. L’intérêt porté au travail, aux loisirs, à la vie familiale et sociale se dégrade. Puis
viennent les ruminations et les auto-accusations, le sentiment d’inutilité et de mésestime de soi
provoque une angoisse vive. L’anesthésie affective alterne avec des moments d’hypersensibilité
douloureuse. L’anhédonie caractérise les instincts du déprimé. Le sentiment d’indignité et d’auto-
accusations peuvent être responsables d’impulsions auto-agressives particulièrement redoutables. Le
sujet ne voit pas d’avenir possible, des idées de tentatives de suicides sont présentes. Le sujet ne
voit d’issue que dans la mort. Les traits du visage sont tirés, et figés, le regard est fixe. Le sujet
paraît triste et douloureux. Il répond par monosyllabe, le moindre geste est un effort. Le sujet est
ralenti dans toutes ces activités, il parle et se déplace plus lentement. Il est également atteint de
trouble de l’attention et de mémoire. Le sujet n’a plus d’activités intellectuelles, il peut lire mais ne
peut restituer le contenu de l’histoire. Tout effort de concentration, d’attention ne peut être tenue et
entraîne une absence totale d’initiative. Il présente également une inhibition de la volonté même en
se forçant il à l’impression de faire un effort surhumain. Ceci est lié à une inhibition affective et à
un désintérêt pour la vie elle-même.
La mort lui paraît la seule issue possible le plus souvent par inanition. Le sujet n’en parle pas
forcement mais il rumine cette idée. Le taux de suicide est important et est du à l’insatisfaction. Ces
sujets sont très déterminés et y parviennent sans même avoir fait une tentative auparavant. Le risque
suicidaire est à prendre très aux sérieux et s’il est important alors l’hospitalisation est nécessaire
pour la protection du patient et de son entourage. L’état mélancolique paraît moins pénible en fin de
journée. Le sujet s’accuse et les tentatives de réassurance sont veines.
Plusieurs formes d’état mélancolique
Forme simple
le sujet fait le minimum d’activité possible, il répond aux questions qu’on lui pose
mais il éprouve de la fatigue.
Forme stuporeuse
le sujet est figé, alité, il ne répond pas aux questions et est dans un désespoir
maximum.
Forme souriante
le sujet essaye de minimiser ses troubles, ils peuvent donner fin à leurs jours
sans avoir donné de signes avant coureur.
Forme délirante
la douleur morale ne trouve pas d’issue et est vécut sur un mode délirant. Le
sujet a des hallucinations auditives et se croit responsable de son état. La culpabilité y est
importante, le sujet a des idées de ruine, de persécution, il s’accuse de la mort de proches. Ces idées
délirantes sont rattachées à l’humeur dépressive. Ces sujets sont souvent considérés comme
délirants car la douleur morale est en arrière plan par rapport au délire. Beaucoup sont donc mal
soignés. Généralement la mélancolie apparaît dans les faits divers sous la forme de suicide ou de
meurtre de proches dans accès de colère.
Le traitement
Avant les traitements l’état mélancolique suivait une évolution lente et une rémission
spontanée au bout de 6-7 mois, le traitement sous antidépresseur permet de réduire la période à 6
semaines. Mais il existe des mélancolies partiellement ou totalement résistantes aux médicaments.
Le risque de rechute était toujours très important.
Le traitement consiste à réduire l’état maniaque pour minimiser l’accès mélancolique. La
chimiothérapie permet de réduire le temps des épisodes. Elles consistent à donner
- des sels de lithium
- des thymorégulateurs
le traitement est à vie et la guérison plus lente
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- des antidépresseurs.
Ils peuvent provoquer des virages de l’humeur, le sujet passe
brutalement d’un état mélancolique à un état maniaque.
Dans un deuxième temps la thérapeutique repose sur le traitement préventif des rechutes.
Epidémiologie
Il existe un terrain génétique à cette pathologie. Si un membre de la famille présente cette
pathologie, il existe un risque plus élevé pour la personne. De 0.6 à 1.6 % de la population générale
présente cette pathologie. Cela représente un risque de 20 % pour leurs descendances de présenter
cette pathologie.
Théories
Neurologique
Non vérifiée à l’heure actuelle elle suppose un excès de noradrénaline et/ou de dopamine dans
le système nerveux central au cours de la manie et un déficit dans la dépression. Un déficit en
sérotonine est parfois retrouvé dans la manie et dans la mélancolie et elle serait particulièrement
réduite chez les patients suicidaires ou impulsifs et agressifs.
Chronobiologique
L’évolution cyclique de la maladie maniaco-dépressive est un argument en faveur d’une
altération des cycles biologiques. Ces rythmes biologiques seraient désynchronisés dans cette
maladie.
Psychanalytique
Freud dans deuil et mélancolie in Métapsychologie dit que la mélancolie est un état
douloureux pour le sujet qui éprouve une suspension d’intérêt pour le monde extérieur, une
incapacité à aimer, une inhibition des activités, une diminution de l’estime de soi, et se fait des auto-
reproches. Il estime que cet état est commun au deuil et à la mélancolie. Les affects seraient les
mêmes, le sujet éprouve le regret amer de l’objet disparu. La seule différence résiderait dans le fait
que dans le deuil, la libido est perdue avec l’objet et déclenche ainsi le deuil alors que dans la
mélancolie la libido qui était investie dans l’objet imaginaire se replie sur le moi du sujet.
Pour Freud pour parler de mélancolie, trois conditions doivent être remplies :
-
Il doit y avoir perte de l’objet ou de l’investissement de l’objet.
-
il faut une relation à l’objet ambivalente
-
Il faut que la libido régresse sur le moi du sujet.
Abraham et Klein ont travaillé sur la problématique de la perte d’objet. Une fois le deuil fait le sujet
va pouvoir réinvestir sa libido dans de nouveaux objets, alors que dans la mélancolie la libido reste
fixé sur le moi du sujet et empêche tout investissement. L’objet à disparut et le monde devient donc
vide pour le sujet en deuil alors que c’est le moi du sujet qui semble vide pour le mélancolique. Le
moi du sujet est identifié à l’objet perdu.
Pour la théorie psychanalytique, l’agitation maniaque est une défense contre la perte d’objet et donc
contre la mélancolie. L’état maniaque ne pouvant durer, le sujet retombe dans un état mélancolique
En dehors d’une vulnérabilité génétique et biologique évoquée dans la maladie maniaco-dépressive,
il faut citer les risques psychologiques, pouvant déclencher un épisode maniaque ou mélancolique.
Il s’agit d’événement de vie positive ou négative mais ils ne constituent pas une condition suffisante
au déclenchement de la maladie.
Cours publié sur Etudiant à Rennes.com www.etudiant-a-rennes.com
Ecrit par Psychodijon www.psychodijon.fr.st
Sous licence CreativeCommons (by-nc-sa)
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