La pauvreté chez les enfants
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En moyenne entre 1998 et 1999, un million d'enfants vivaient dans des familles disposant de moins de 552€ (euros 1999) de ressources par unité de consommation par mois (soit 50% du niveau de vie médian). Ce seuil conventionnel correspond à 552 ' pour une personne seule et 828 € pour un couple auxquels s'ajoutent 166 € par enfant de moins de 14 ans et 276 € par enfant de 14 ans ou plus. Le taux de pauvreté monétaire relative des enfants s'élevait donc à 8%, taux supérieur à celui observé dans l'ensemble de la population (6,5%). La moitié des enfants pauvres vit avec des parents sans emploi. Par ailleurs, la proportion d'enfants pauvres augmente avec l'âge. Les prestations sociales bénéficient davantage aux enfants les plus jeunes. L'insuffisance de revenu est une approche parmi d'autres de la pauvreté. Les enfants peuvent également souffrir, comme le reste de la population, du manque de certains biens matériels, par ailleurs largement diffusés. Ces deux formes de pauvreté, monétaire et en conditions de vie, ne se recouvrent pas forcément.

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Langue Français

Extrait

N° 896 - AVRIL 2003
PRIX : 2,20€
La pauvreté chez les enfants
Fabien Dell et Nadine Legendre, division Revenus et patrimoine des ménages,
Sophie Ponthieux, Conditions de vie des ménages, Insee
n moyenne entre 1998 et 1999, un de la population, du manque de certains biens
matériels par ailleurs largement diffusés. Cesmillion d’enfants vivaient dans
deux formes de pauvreté, monétaire et enEdes familles disposant de moins
conditions de vie, ne se recouvrent pas forcé-
de 552 euros (euros 1999) de ressources
ment.
par unité de consommation par mois (soit La présence des deux parents dans le ménage
50 % du niveau de vie médian). Ce seuil ainsi que leur situation sur le marché du travail
conventionnel correspond à 552 euros sont deux facteurs déterminants de la pauvreté
des enfants. Un enfant pauvre sur quatre vitpour une personne seule et 828 euros
avec un seul parent alors que ce n’est le caspour un couple auxquels s’ajoutent
que d’un enfant non pauvre sur huit. La moitié
166 euros par enfant de moins de 14 ans et
des enfants pauvres vit dans un ménage où
276 euros par enfant de 14 ans ou plus. aucun des parents n’occupe un emploi alors
Le taux de pauvreté monétaire relative que c’est le cas d’à peine 10 % des autres
des enfants s’élevait doncà8%,tauxsu- enfants (graphique 1). Inversement, un peu
plus de 10 % des enfants pauvres cohabitentpérieur à celui observé dans l’ensemble
avec deux parents qui travaillent, contre la moi-de la population (6,5 %).
tié des enfants non pauvres.
La moitié des enfants pauvres vit avec
des parents sans emploi. Par ailleurs, la
proportion d’enfants pauvres augmente
Les parents sont souvent
avec l’âge. Les prestations sociales béné-
peu diplômés
ficient davantage aux enfants les plus
jeunes. Le niveau d’études des parents est aussi un
facteur très discriminant : la pauvreté est nette-
ment plus fréquente parmi les enfants dont les
L’insuffisance de revenu est une approche parents n’ont pas fait d’études (16 % d’enfants
parmi d’autres de la pauvreté. Les enfants pauvres) - et ont de ce fait plus souvent un bas
peuvent également souffrir, comme le reste salaire ou sont au chômage - que parmi ceux
dont les parents ont au moins le BEPC (2à6%
selon le niveau de diplôme).
Répartition des enfants pauvres et des Les enfants dont les parents ne sont pas ressor-
autres enfants selon le type de ménage tissants de l’Union Européenne ont un risque de
et l’activité des parents pauvreté important : près d’un sur trois est
pauvre. En effet, les étrangers non ressortis-%
sants de l’Union Européenne sont souvent peu
100 4
3 ou pas diplômés et donc plus exposés au chô-
90 17 8Personne seule mage. Ces enfants représentent un quart de la
sans emploi80
population des enfants pauvres.3433 Couple sans emploi70
La pauvreté des enfants varie selon l’âge de
60 Personne seule la personne de référence du ménage. Le taux
en emploi50 6 de pauvreté est minimal pour les enfantsCouple avec
40
un seul emploi dont les parents ont entre 30 et 45 ans. Il est
32
30 Couple avec 51 plus élevé lorsque les parents sont très jeu-
deux emplois20 nes ou plus âgés. Les plus jeunes sont sou-
10 vent en phase d’insertion sur le marché du12
0 travail ; les plus de 45 ans font face à desEnfants pauvres Autres enfants
charges familiales plus importantes, leurs
Champ : enfants de moins de 18 ans vivant dans un
enfants ayant grandi alors que leurs revenus
ménage ordinaire dont la personne de référence
monétaires n’ont pas toujours augmenté enn’est pas étudiante.
Source:enquêtesrevenusfiscaux1998et1999,Insee-DGI proportion.
INSEE
PREMIEREconséquent, l’augmentation du taux deLes enfants des familles Les prestations contribuent
pauvreté avec l’âge est liée à la structuremonoparentales ou nombreuses surtout à réduire la pauvreté
des prestations sociales.
sont plus souvent pauvres des enfants les plus jeunes
Afin d’isoler la contribution de chacun de
ces transferts au niveau de vie selonL’enfant qui cohabite avec un seul Les transferts constituent une part
l’âge, on les a classés en trois groupesparent a un risque d’être pauvre deux d’autant plus importante du revenu dis-
(les prestations familiales, les aides aufois plus élevé que celui qui vit avec ses ponible des ménages que ces ménages
logement et les minima-sociaux quideux parents. Par ailleurs, la pauvreté sont modestes. Certains ménages ont
comprennent l’allocation de parent isolé,des enfants croît avec le nombre de frè- un revenu déclaré (revenu imposable
l’allocation aux adultes handicapés et leres et sœurs présents dans le ménage. hors prestations sociales et avant
revenu minimum d’insertion) et on aL’accroissement est très net à partir du impôts) inférieur au seuil de pauvreté
regardé comment varie la proportionquatrième enfant dans le cas d’une mais leur revenu disponible dépasse ce
d’enfants vivant sous le seuil de pau-famille bi-parentale alors qu’elle est seuil grâce aux transferts : c’est notam-
vreté lorsque l’on ajoute successive-régulière quand l’enfant appartient à ment le cas d’une partie des ménages
ment ces trois groupes au revenuune famille monoparentale (tableau). ayant des enfants et qui bénéficient des
déclaré.Le risque de pauvreté pour un enfant prestations familiales. Les ménages
Les prestations familiales qui, pour laqui a trois frères ou sœurs est le double pauvres sont ceux qui conservent un
plupart, sont destinées à compenserde celui d’un enfant unique, que cet revenu disponible inférieur au seuil mal-
tout ou partie de la charge occa-enfant vive avec ses deux parents gré les transferts.
sionnée par la présence d’enfants, ont(12 % contre 6 %) ou un seul (21 % Le taux de pauvreté des enfants aug-
été intégrées en premier. Du fait decontre 11 %). Ces résultats s’expliquent mente avec leur âge : de5à6% avant 4
l’existence de prestations ciblées suren partie par le fait que les chefs de ans à plus de 10 % après 13 ans. Or la
les jeunes enfants, les enfants les plusfamille monoparentale sont plus sou- proportion d’enfants dont le revenu
jeunes sont plus nombreux à franchir levent sans emploi et que les chefs de déclaré est inférieur au seuil de pauvreté
seuil de pauvreté que leurs aînés (gra-familles nombreuses sont aussi fré- est sensiblement la même quel que soit
phique 3).quemment peu ou pas diplômés. l’âge : environ 25 % (graphique 2). Par
Les allocations de logement (y compris
les de à caractè-
Taux de pauvreté des enfants selon le nombre de frères et sœurs
res familial et social) semblent aussi
et la situation familiale
contribuer davantage à la réduction deEn %
la pauvreté des plus jeunes. Ceci estNombre de frères et sœurs
Couple Famille monoparentale
de moins de 25 ans probablement dû au fait que les
enfants plus âgés ont des parents plusEnfant unique 5,5 10,8
1 frère ou sœur 4,8 14,0 souvent propriétaires de leur logement
2 frères ou sœurs 6,0 16,4 donc ne pouvant bénéficier de ces allo-
3 frères ou sœurs 12,0 20,6
cations.
4 frères ou sœurs et plus 27,3 35,0
En ce qui concerne les minima sociaux,
Champ : enfants de moins de 18 ans vivant dans un ménage ordinaire dont la personne de référence n'est l’Allocation de parent isolé (API) permet
pas étudiante. surtout à des enfants jeunes de franchir
Source : enquêtes revenus fiscaux 1998 et 1999, Insee-DGI le seuil de pauvreté : l’API longue, que
touche la moitié des allocataires, est Proportion d’enfants dont le revenu est inférieur au seuil de pauvreté
en effet conditionnée par la présence%
d’au moins un enfant de moins de trois30
Revenu déclaré par u.c. inférieure au seuil ans dans le foyer. L’intégration de
cette allocation accentue la croissance25
de la pauvreté avec l’âge.
Lorsqu’on rajoute le revenu minimum20
d’insertion (RMI) et l’allocation aux adul-
tes handicapés (AAH), le profil de la pau-15
vreté en fonction de l’âge de l’enfant n’estRevenu disponible par u.c. inférieure au seuil
pas modifié : ces deux minima sociaux10
jouent sensiblement de la même manière
à tous les âges.5
Enfin, la prise

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