La politique de change dans les pays d Europe centrale - article ; n°3 ; vol.45, pg 589-600
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Revue économique - Année 1994 - Volume 45 - Numéro 3 - Pages 589-600
Exchange rate policy in central european countries
The exchange rate fulfils a dual role in a small open economy. Ils variations can achieve and main tain international competitiveness so as to ensure a viable balance of payments. At the same time, a stable exchange rate can anchor domestic priees. It is then necessary to determine the relative weight which should be granted to each of these objectives in the making of exchange rate policy in central European countries in transition. To this aim, this paper gives elements of an empirical evaluation both on the effects of a devaluation or macroeconomic variables and trade flows and on the consequences of an exchange rate anchor in terms of the reduction of inflation inertia. We examine the case of the former Czecoslovakia, introducing elements for a comparison with the Polish experience on the role of the exchange rate in disinflation.
La politique de change dans les pays d'Europe centrale
Le taux de change remplit un double rôle dans une petite économie ouverte. Ses variations peuvent réaliser et sauvegarder la compétitivité internationale et ainsi garantir une balance des paiements viable. Simultanément, un taux de change stable peut ancrer les prix internes. Il est dès lors nécessaire de détermi­ner le poids relatif qui devrait être accordé à chacun de ces objectifs dans la formulation de la politique de change des pays d'Europe centrale en transition. À cette fin, cet article fournit des éléments d'évaluation empirique à la fois sur les effets de la dévaluation pour les variables macro-économiques et les flux commerciaux et sur les conséquences du régime de change en matière de réduction de l'inertie de l'inflation. Il s'intéresse particulièrement au cas de l'ex-Tchécoslovaquie, en introduisant des éléments de comparaison avec l'expérience polonaise sur le rôle du taux de change dans la désinflation.
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1994
Nombre de lectures 34
Langue Français

Extrait

Monsieur Éric Girardin
La politique de change dans les pays d'Europe centrale
In: Revue économique. Volume 45, n°3, 1994. pp. 589-600.
Abstract
Exchange rate policy in central european countries
The exchange rate fulfils a dual role in a small open economy. Ils variations can achieve and main tain international
competitiveness so as to ensure a viable balance of payments. At the same time, a stable exchange rate can anchor domestic
priees. It is then necessary to determine the relative weight which should be granted to each of these objectives in the making of
exchange rate policy in central European countries in transition. To this aim, this paper gives elements of an empirical evaluation
both on the effects of a devaluation or macroeconomic variables and trade flows and on the consequences of an exchange rate
anchor in terms of the reduction of inflation inertia. We examine the case of the former Czecoslovakia, introducing elements for a
comparison with the Polish experience on the role of the exchange rate in disinflation.
Résumé
La politique de change dans les pays d'Europe centrale
Le taux de change remplit un double rôle dans une petite économie ouverte. Ses variations peuvent réaliser et sauvegarder la
compétitivité internationale et ainsi garantir une balance des paiements viable. Simultanément, un taux de change stable peut
ancrer les prix internes. Il est dès lors nécessaire de détermi-ner le poids relatif qui devrait être accordé à chacun de ces objectifs
dans la formulation de la politique de change des pays d'Europe centrale en transition. À cette fin, cet article fournit des éléments
d'évaluation empirique à la fois sur les effets de la dévaluation pour les variables macro-économiques et les flux commerciaux et
sur les conséquences du régime de change en matière de réduction de l'inertie de l'inflation. Il s'intéresse particulièrement au cas
de l'ex-Tchécoslovaquie, en introduisant des éléments de comparaison avec l'expérience polonaise sur le rôle du taux de change
dans la désinflation.
Citer ce document / Cite this document :
Girardin Éric. La politique de change dans les pays d'Europe centrale. In: Revue économique. Volume 45, n°3, 1994. pp. 589-
600.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1994_num_45_3_409549La politique de change
dans les pays d'Europe centrale
Éric Girardin*
Le taux de change remplit un double rôle dans une petite économie ouverte.
Ses variations peuvent réaliser et sauvegarder la compétitivité internationale et
ainsi garantir une balance des paiements viable. Simultanément, un taux de
change stable peut ancrer les prix internes. Il est dès lors nécessaire de détermi
ner le poids relatif qui devrait être accordé à chacun de ces objectifs dans la for
mulation de la politique de change des pays d'Europe centrale en transition. À
cette fin, cet article fournit des éléments d'évaluation empirique à la fois sur les
effets de la dévaluation pour les variables macro-économiques et les flux
commerciaux et sur les conséquences du régime de change en matière de réduct
ion de l'inertie de l'inflation. Il s'intéresse particulièrement au cas de l'ex-Tchécos-
lovaquie, en introduisant des éléments de comparaison avec l'expérience
polonaise sur le rôle du taux de change dans la désinflation.
La transition a débuté en Pologne et dans l' ex-Tchécoslovaquie par des déva
luations très fortes . Cependant, les gains de compétitivité qu'elles ont procurés
ont été plus ou moins rapidement érodés. Dans le cas de l' ex-Tchécoslovaquie,
l'achèvement de cette érosion représente un phénomène récent . La question se
pose de savoir si une dévaluation permettrait de fournir à nouveau un ballon
d'oxygène à ce dernier pays permettant de passer à une nouvelle étape de la
transition . Bien que de nombreuses études théoriques ou descriptives aient
tenté de rendre compte des effets des dévaluations des monnaies des pays
d'Europe centrale en termes qualitatifs, peu semble avoir été fait pour essayer
de les quantifier. Cette absence d'un cadre quantifié isolant les relations sous-
jacentes entre les principales variables macro-économiques est particulièrement
dommageable lorsqu'on cherche à évaluer la responsabilité des ajustements de
taux de change dans les évolutions passées, ou la contribu
tion qu'ils peuvent apporter à la correction des déséquilibres actuels. Les modal
ités du mécanisme de transmission des taux de change dans les économies en
* Ce travail a bénéficié du soutien d'un convention de recherche du LARE avec le
Commissariat général du Plan.
1. La sur-dévaluation initiale dans ces économies est examinée par Asselain [1993].
2. Pour une évaluation chiffrée, voir Hrncir [1993].
3. Une telle interrogation concerne désormais la République tchèque dans la mesure
où la Slovaquie a récemment procédé à un réajustement. Cependant, les statistiques actuel
lement disponibles rendent difficile une modélisation de la seule Bohème-Moravie.
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Revue économique — N° 3, mai 1994, p. 589-600. Revue économique
transition, ainsi que l'ampleur et la temporalité des effets à l'œuvre sont l'objet
de fortes incertitudes. Il en va de même dans de nombreux pays en voie de déve
loppement. Cependant, dans le cas de ces pays, une certaine expérience a été
acquise (particulièrement grâce aux travaux menés au FMI, voir Kahn, Montiel
et Haque, [1991])1 qui est ici mise à contribution pour modéliser l'économie
tchécoslovaque.
La politique de fixité des changes suivie par les économies d'Europe centrale
au cours de la première phase de la transition, centrée sur la stabilité macro
économique, soulève un certain nombre d'interrogations. Aussi initialement, la
Pologne comme la Tchécoslovaquie ont mis en œuvre une politique d'ancrage
nominal au taux de change (pendant seize mois pour la première, sans disconti
nuer pour la puis la République tchèque). Un des objectifs de
la mise en œuvre d'une telle politique a été de réduire le degré d'inertie de l'in
flation. Les travaux théoriques dans la lignée de Fisher [1986] indiquent, en
effet, qu'à des fins de désinflation ce type d'ancrage est moins coûteux (en te
rmes de perte de production) qu'un ancrage monétaire, et les expériences anté
rieures (Tchécoslovaquie en 1990, voir Hrncir [1993]) ont montré l'échec de ce
dernier type d'ancrage. Le caractère « hétérodoxe » des stratégies suivies par
ces deux pays implique qu'un deuxième type d'ancrage (par les salaires nomi
naux) a également été mis en œuvre (taxe sur les hausses de salaires très pénali-
satrice en Pologne, moins en Tchécoslovaquie). Cependant, le fait que, dans un
deuxième temps, la Pologne soit passée à un régime de parités glissantes conduit
à s'interroger sur l'impact de ce changement de régime de change sur le degré
d'inertie de l'inflation. La comparaison entre les deux expériences représente
donc un champ d'expérimentation intéressant pour tester indirectement le rôle du
taux de change en tant qu'ancrage nominal dans la modération de F inflation.
LE TAUX DE CHANGE COMME INSTRUMENT D'AJUSTEMENT
L'estimation et la simulation d'un modèle macro-économique permettent de
mettre en évidence l'importance respective des différents mécanismes de tran
smission du taux de change vers les grandeurs réelles et nominales, et en particul
ier sur le solde commercial. Nous prenons l'exemple de la Tchécoslovaquie au
cours de la période février 1991 -septembre 1992 avec des données mensuelles.
On modélise la production et l'emploi industriels2, les salaires et l'inflation, la
1. Ces modélisations insistent sur le rôle clé joué par la demande de monnaie et le
déséquilibre monétaire.
2. L'utilisation de données mensuelles explique la nécessité de se cantonner à la seule
production industrielle. Cependant, c'est sans doute pour ce secteur que les statistiques
sont les plus fiables. D s'agit en effet encore majoritairement d'entreprises d'État. La pro
duction industrielle équivaut à peu près à la moitié du PIB au cours de la période examinée.

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