La possibilité d une économie décentralisée. Esquisse d une alternative à la théorie de l équilibre général - article ; n°4 ; vol.38, pg 773-806
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La possibilité d'une économie décentralisée. Esquisse d'une alternative à la théorie de l'équilibre général - article ; n°4 ; vol.38, pg 773-806

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Description

Revue économique - Année 1987 - Volume 38 - Numéro 4 - Pages 773-806
The possibility of a decentralized economy. An alternative to the general equilibrium framework
This article defends the view that the tatonnement assumption still plays a central role in general equilibrium theory, conceived as aiming at answering the question of the conditions of possibility of a decentralized economy. Adopting it, however, amounts to dodging the problem of coordinating private decisions. What is alleged to be a decentralized economy turns out to be a particular sort of planified System. The article examines the consequences of taking a completely different starting point, the « separation assumption », and compares the new approach resting on this assumption to general equilibrium theory. This comparison runs through the following themes : equilibrium, money, time, coordination, the labour market.
La possibilité d'une économie décentralisée. Esquisse d'une alternative à la théorie de l'équilibre général
L'article vise à montrer que l'hypothèse de tâtonnement continue à jouer un rôle central dans la théorie de l'équilibre général, conçue comme visant à résoudre le problème des conditions de possibilité d'une économie décentralisée. Son adoption aboutit cependant à éluder le problème de la coordination décisionnelle en transformant l'objet présumé de l'analyse - une économie décentralisée — en une modalité particulière d'économie planifiée. L'article examine les implications du choix d'une hypothèse initiale alternative qui prendrait le contre-pied du tâtonnement, la « séparation décisionnelle ». La théorie de l'équilibre général est alors comparée à l'approche alternative, fondée sur ce nouveau point de départ, en prenant comme repères les catégories théoriques de base suivantes : l'équilibre, la monnaie, le temps, l'ajustement, la place de marché du travail.
34 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1987
Nombre de lectures 17
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Michel De Vroey
La possibilité d'une économie décentralisée. Esquisse d'une
alternative à la théorie de l'équilibre général
In: Revue économique. Volume 38, n°4, 1987. pp. 773-806.
Abstract
The possibility of a decentralized economy. An alternative to the general equilibrium framework
This article defends the view that the tatonnement assumption still plays a central role in general equilibrium theory, conceived as
aiming at answering the question of the conditions of possibility of a decentralized economy. Adopting it, however, amounts to
dodging the problem of coordinating private decisions. What is alleged to be a decentralized economy turns out to be a particular
sort of planified System. The article examines the consequences of taking a completely different starting point, the « separation
assumption », and compares the new approach resting on this assumption to general equilibrium theory. This comparison runs
through the following themes : equilibrium, money, time, coordination, the labour market.
Résumé
La possibilité d'une économie décentralisée. Esquisse d'une alternative à la théorie de l'équilibre général
L'article vise à montrer que l'hypothèse de tâtonnement continue à jouer un rôle central dans la théorie de l'équilibre général,
conçue comme visant à résoudre le problème des conditions de possibilité d'une économie décentralisée. Son adoption aboutit
cependant à éluder le problème de la coordination décisionnelle en transformant l'objet présumé de l'analyse - une économie
décentralisée — en une modalité particulière d'économie planifiée. L'article examine les implications du choix d'une hypothèse
initiale alternative qui prendrait le contre-pied du tâtonnement, la « séparation décisionnelle ». La théorie de l'équilibre général est
alors comparée à l'approche alternative, fondée sur ce nouveau point de départ, en prenant comme repères les catégories
théoriques de base suivantes : l'équilibre, la monnaie, le temps, l'ajustement, la place de marché du travail.
Citer ce document / Cite this document :
De Vroey Michel. La possibilité d'une économie décentralisée. Esquisse d'une alternative à la théorie de l'équilibre général. In:
Revue économique. Volume 38, n°4, 1987. pp. 773-806.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1987_num_38_4_409002La possibilité
d'une économie décentralisée
Esquisse d'une alternative
à la théorie de l'équilibre général
Michel De Vroey
L'article vise à montrer que l'hypothèse de tâtonnement continue à jouer un
rôle central dans la théorie de l'équilibre général, conçue comme visant à
résoudre le problème des conditions de possibilité d'une économie décentrali
sée. Son adoption aboutit cependant à éluder le problème de la coordination
décisionnelle en transformant l'objet présumé de l'analyse - une économie
décentralisée — en une modalité particulière d'économie planifiée. L'article
examine les implications du choix d'une hypothèse initiale alternative qui
prendrait le contre-pied du tâtonnement, la « séparation décisionnelle ». La
théorie de l'équilibre général est alors comparée à l'approche alternative,
fondée sur ce nouveau point de départ, en prenant comme repères les
catégories théoriques de base suivantes : l'équilibre, la monnaie, le temps,
l'ajustement, la place de marché du travail.
Pour de nombreux auteurs, comme par exemple Hahn [1984] et
Leijonhufvud [1976], la question fondatrice de l'économie politique,
déjà posée par Adam Smith, est celle de la possibilité d'une économie
décentralisée : comment un système, dans lequel toutes les décisions
sont prises d'une manière indépendante, sans coordination explicite,
peut-il être viable et efficient ? Si l'on s'en réfère au diagnostic de Hahn,
la théorie de l'équilibre général (dorénavant EG) a fait la plus grande
partie du chemin permettant de répondre à cette interrogation :
« Non seulement Smith a-t-il posé une question dont l'importance est
évidente mais il a commencé à nous mener sur la voie de la réponse. La
théorie de l'EG dans la formulation de Arrow et Debreu est proche du bout
de cette route. » ([1981] repris dans [1984], p. 10 ; traduction personnelle).
* Laurent d'Ursel m'a suggéré à plusieurs reprises de remettre sur le métier
des versions antérieures de cet article et en a assumé les conséquences avec patience
et amitié. Je lui en suis très reconnaissant. Parmi les nombreuses autres personnes
qui m'ont fait des critiques et suggestions, je voudrais remercier Ricardo Bellofiore,
Jean Cartelier, Antoine d'Autume, Ghislain Deleplace, Philippe de Ville, Robert
Ferrandier, Jacques Gouverneur, John Grahl, Jan Kregel, William Marois, Claude
Ménard, Marcello Messori, Philippe Mongin, ainsi que deux lecteurs anonymes.
Enfin, mes remerciements vont aussi à Maryvonne Neyts qui a tapé les différentes
versions du texte avec compétence et patience.
773
Revue économique — N* 3, mai 1987, p. 773-805. économique Revue
Ce constat appelle deux questions. La première porte sur la justesse
de l'appréciation de Hahn 1. La seconde est de savoir, pour rester dans
la métaphore du chemin, si cette théorie est la seule voie concevable ou si
d'autres, éventuellement moins explorées, sont aussi possibles ? Répondre
au moins partiellement à ces questions est l'objectif de la présente étude.
Dans une première partie, nous rappelons les traits marquants de l'EG
en mettant l'accent sur certains points laissés dans l'ombre, en particulier
le rôle et la signification de l'hypothèse de tâtonnement. Loin d'être
secondaire, celle-ci occupe, selon nous, une place centrale dans l'EG.
Comme nous le montrerons, son adoption amène à un résultat para
doxal, l'assimilation de l'économie de marché à une économie centralisée.
L'émergence de ce que nous appelons l'approche alternative (dorénavant
AA) découle de son refus radical. On verra que l'adoption d'une hypothèse
initiale alternative débouche sur un programme de recherche et sur des
catégories théoriques différentes. La seconde partie de l'étude les décrit
et les confronte aux catégories centrales de l'EG.
Notre étude se présente donc comme une confrontation de deux types
de réponses susceptibles d'être apportées à la question fondatrice, celle
de l'EG et celle de l'AA, leur opposition s'enracinant dans une définition
différente de l'économie décentralisée. L'article ne cherche pas à être
un survey et ne prétend pas à l'exhaustivité. Plutôt que d'étudier les
alternatives à l'EG les plus connues, la théorie classique (dans laquelle
nous rangerions l'approche marxiste) et la néo-autrichienne, nous centrons sur une approche dont l'existence n'est qu'embryonnaire.
Elle s'inspire d'une lecture non traditionnelle ou « hétérodoxe » de Marx
et de Keynes, mettant l'accent sur des aspects relativement négligés de la
pensée de ces auteurs tout en rejetant d'autres, plus connus. On peut
la rattacher aux travaux d'auteurs comme Aglietta et Orléan, Benetti et
Cartelier. La synthèse que nous opérons de leurs idées est cependant
fort personnelle et inclut des ajouts qui nous sont propres, de telle
sorte qu'il est peu probable que ces auteurs y souscriraient entièrement.
L'AA peut aussi être vue comme un essai de donner un fondement
théorique aux travaux plus historiques et concrets de la théorie de la
régulation (Boyer [1986]). Par ailleurs, elle rejoint sur plusieurs points
des intuitions avancées par les économistes post-keynésiens et par des
auteurs à la marge des paradigmes traditionnels, comme Clower, Hicks,
Leijonhufvud, Minsky et Shackle. Telle que nous l'entendons, l'AA a,
dès lors, un double statut. Sous un premier aspect, le plus modeste, elle
est simplement une construction intellectuelle visant à jouer le rôle
de contre-point th

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