La prévision de la consommation - article ; n°2 ; vol.12, pg 330-358
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Description

Revue économique - Année 1961 - Volume 12 - Numéro 2 - Pages 330-358
29 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1961
Nombre de lectures 25
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

E.-A. Lisle
La prévision de la consommation
In: Revue économique. Volume 12, n°2, 1961. pp. 330-358.
Citer ce document / Cite this document :
Lisle E.-A. La prévision de la consommation. In: Revue économique. Volume 12, n°2, 1961. pp. 330-358.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1961_num_12_2_4074623
LA PREVISION DE LA CONSOMMATION
L'analyse du comportement du consommateur-épargnant met en év
idence des « lois » à l'aide desquelles on tente d'élaborer des modèles
économétriques de la demande (1).
Ces modèles sont caractérisés par le fait qu'ils ont tous la même finalité ;
aider, par la prévision, à définir une politique. La politique économique
définie à l'aide d'un modèle prévisionnel doit être entendue dans son
sens le plus général : ce peut être une politique à l'échelle d'un pays, d'une
région, d'une industrie ou d'une firme ; la période couverte peut être courte,
moyenne ou longue. Les modèles prévisionnels de la demande sont devenus
depuis quelques années des éléments indispensables de tout plan écono
mique — depuis le plan d'action commerciale à court terme d'une entre
prise dans une région de vente, jusqu'aux plans de modernisation et d'équ
ipement élaborés tous les quatre ou cinq ans par le Commissariat général
au Plan pour l'ensemble de la nation, en passant par les budgets écono
miques annexés chaque année au projet de loi de finances.
Le présent article donnera un aperçu des modèles prévisionnels utilisés
dans la préparation des plans de modernisation et d'équipement en France.
Il s'agira donc de modèles d'une portée de cinq à quinze ans. Nous n'exa
minerons pas ici les modèles à court terme intéressant la nation ni ceux
que peut élaborer une firme. En ce qui concerne les premiers, il faudrait
distinguer les budgets économiques annuels et l'analyse de la conjoncture
trimestrielle. Les premiers sont suffisamment connus grâce aux publica
tions du S.E.E.F. ; l'analyse conjoncturelle en revanche repose sur des sché
mas théoriques et des informations sur les intentions subjectives des agents
économiques qui ne permettent pas de l'assimiler aux modèles économét
riques sur lesquels sont fondés les plans et même les budgets économiques.
1. Cf. les articles de G. Rottier et de J.-P. Coenic dans ce même
fascicule. PRÉVISION DE LA CONSOMMATION 331
Quant aux modèles utilisables par une entreprise, il nous suffira d'indiquer
qu'il doivent en tout état de cause s'emboîter dans les modèles plus vastes
de la branche d'industrie — et éventuellement de la région ou de la
nation — dont relève la firme.
Le plan de cet article suivra l'ordre chronologique dans lequel se sont
développées les prévisions de la consommation en France depuis les tr
avaux préparatoires du 3e Plan (1957-1961). Nous étudierons donc d'abord
le modèle global et sommaire utilisé en 1956 pour prévoir la consom
mation de 1965. Nous examinerons ensuite la série de modèles partiels
par produits ou par régions, beaucoup plus détaillés, dont l'agrégation a
permis d'estimer la consommation totale en 1965 et 1975, dans le cadre des
travaux préparatoires du 4e Plan (1962-1965). Au passage, nous comment
erons les orientations actuelles de ces travaux, qui se caractérisent par
deux traits essentiels : d'une part on tend à décomposer les modèles pré
visionnels, en essayant de se rapprocher le plus possible des marchés réels
définis par un produit, une clientèle, une région, des conditions d'offre
et de demande donnés; d'autre part, on compense cette démultiplication
des prévisions, articulées les unes aux autres, par une recherche plus syst
ématique, encore qu'incomplète, de la cohérence entre les prévisions de
la demande et de l'offre par produit d'une part et les opérations sur
biens et services, les opérations de répartition des revenus et les
financières de l'autre. On verra que c'est dans la recherche de cette cohé
rence que les plus grands progrès restent à faire.
î
LA PREVISION DE LA CONSOMMATION GLOBALE
La méthode de prévision de la consommation globale et sa répartition
par produits, telle qu'elle fut utilisée dans la préparation du 3e Plan, est
résumée dans la citation suivante : « La différence entre le produit inté
rieur brut en 1965 et les diverses dépenses évaluées aux paragraphes pré
cédents (dépenses des administrations, investissements bruts, excédent d'ex
portation) représente la consommation des ménages : elle s'élevait à
10 230 milliards de francs en 1954 et atteindrait 14 960 milliards de francs-
1954 en 1965, dans la première variante, et 16 350 dans la 332 REVUE ÉCONOMIQUE
seconde. La consommation par tête augmenterait ainsi, respectivement, de
2,9% et de 3,75!% par an» (2).
Ainsi la globale est déterminée comme un solde. Elle
sera ensuite ventilée par catégories de produits à l'aide de lois de com
portement correspondant aux divers groupes sociaux.
La qualité de la prévision concernant la consommation globale dépend
ainsi en dernier ressort de la qualité des prévisions concernant les autres
termes de l'égalité :
Produit intérieur brut = dépenses des administrations
4- investissements bruts
-j- excédent d'importations
-f- consommation
Nous rappellerons donc en premier lieu comment ces autres termes ont
été estimés puis nous étudierons les conditions de compatibilité entre la
prévision de la demande ainsi obtenue et les prévisions concernant l'offre.
A. Le model« économique d'ensemble
Les perspectives publiées en 1956 s'appuyaient sur une perspective
démographique : la population totale et la population active peuvent en
effet être prévues à dix ans avec une erreur faible. La répartition de la
population active par branches présente en revanche des difficultés car
si l'évolution de la population employée dans l'agriculture peut être assez
correctement estimée, de même que les besoins en personnel des admin
istrations publiques, la prévision de l'emploi dans les autres branches
d'activité est beaucoup plus forfaitaire; bien qu'empreinte d'un caractère
volontariste, il est impossible d'affirmer que la répartition jugée souhai
table de l'emploi pourra être réalisée.
Aux deux premières phases de la prévision concernant la population
totale et sa répartition par branche succède la troisième : l'estimation du
taux d'accroissement annuel de la productivité horaire par tête dans chaque
branche. Cette évaluation repose sur une analyse de l'expérience récente
et plus ancienne du pays et des réalisations de pays étrangers au même
stade ou à un stade plus avancé du développement économique, ainsi que
2. Commissariat général au Plan ; Service des études économiques et
financières : Perspectives de l'économie française en 1965, Paris, 1956, p. 32. PRÉVISION DE LA CONSOMMATION 333
sur l'avis des techniciens les plus compétents. En pratique, on tente de
limiter les conséquences d'une erreur trop facilement concevable en se
donnant plusieurs taux d'accroissement possibles, afin de raisonner en
termes de zone de vraisemblance en fin de période, plutôt que sur une
grandeur unique d'une précision factice.
On pose alors une hypothèse sur la durée annuelle du travail puis on
multiplie la valeur ajoutée dans chaque branche en début de période par
les variations des effectifs et de la productivité annuelle de la main-
d'œuvre au cours de la période. Le produit est la valeur ajoutée par branche
en fin de période. Une hypothèse supplémentaire est introduite ici sur la
stabilité de la structure des prix puisqu'ils interviennent dans l'évaluation
de la valeur ajoutée de l'année de base et par conséquent de celle de
l'année terminale de la projection. Il convient de remarquer que cette
projection homothétique de la structure des prix est d'une logique discu
table car elle contredit en fait l'hypothèse précédente de taux de product
ivité différents par secteu

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